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Varoufakis, chevalier blanc, mais maladroit de l’Europe

Numéro 3 - 2017 par Olivier Derruine

avril 2017

Nom­mé ministre des Finances juste après avoir été élu pour la pre­mière (et der­nière) fois en 2015, l’économiste grec Yanis Varou­fa­kis a incar­né pen­dant six mois une alter­na­tive au cou­rant de pen­sée de l’axe Ber­lin (chan­cel­le­rie fédé­rale) — Franc­fort (siège de la Banque cen­trale euro­péenne) et la résis­tance aux ukases des fau­cons de l’austérité. En déca­lage avec le […]

Le Mois

Nom­mé ministre des Finances juste après avoir été élu pour la pre­mière (et der­nière) fois en 2015, l’économiste grec Yanis Varou­fa­kis a incar­né pen­dant six mois une alter­na­tive au cou­rant de pen­sée de l’axe Ber­lin (chan­cel­le­rie fédé­rale) — Franc­fort (siège de la Banque cen­trale euro­péenne) et la résis­tance aux ukases des fau­cons de l’austérité. En déca­lage avec le style feu­tré des réunions diplo­ma­tiques, l’ancien com­parse d’Alexis Tsi­pras déton­nait dans le pay­sage euro­péen et plus encore dans le milieu des ministres des Finances. Il n’hésita pas à tenir tête plus d’une fois au tout puis­sant argen­tier alle­mand, le (très) conser­va­teur Wolf­gang Schaüble, un vété­ran de la poli­tique euro­péenne, et au pré­sident « socia­liste » de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem.

Sa démis­sion inter­vint le len­de­main d’un réfé­ren­dum orga­ni­sé le 5 juillet 2015 qui se conclut par ce qu’avec le recul on peut qua­li­fier de vic­toire à la Pyr­rhus pour le gou­ver­ne­ment grec. Ce jour-là, le peuple grec vota majo­ri­tai­re­ment contre les condi­tions dra­co­niennes impo­sées par l’Europe en échange d’un énième plan de sau­ve­tage. Le résul­tat et la situa­tion excep­tion­nelle qui s’ensuivit (re)plongèrent momen­ta­né­ment la zone euro dans l’inconnu, sus­ci­tant un nou­veau vent de panique par­mi les auto­ri­tés et sur les marchés.

Selon la ver­sion offi­cielle, en démis­sion­nant, Varou­fa­kis se sacri­fia afin de faci­li­ter l’élaboration de solu­tions de com­pro­mis, les dif­fé­rences de style et d’approche entre lui et ses homo­logues étant mani­fes­te­ment incon­ci­liables. Une autre expli­ca­tion veut que Varou­fa­kis ait jeté le gant en rai­son des ater­moie­ments de Tsi­pras. Le Pre­mier grec n’osa en effet pas suivre son ministre des Finances dans sa volon­té de mettre en œuvre un plan B qui aurait des­ser­ré l’étau de la troï­ka sur la Grèce. Ce plan B impli­quait des mesures extra­or­di­naires dont la créa­tion d’une mon­naie élec­tro­nique en paral­lèle à l’euro.

En guise de repré­sailles à l’encontre de ces Hel­lènes qui osèrent contes­ter le jusqu’au-boutisme « aus­té­ri­taire » des ministres des Finances, les condi­tions déter­mi­nées par l’Eurogroupe furent fina­le­ment pires pour le peuple grec que ne l’auraient été celles mises sur la table avant le réfé­ren­dum. Le rebon­dis­se­ment de la saga grecque au cours de cet hiver (le FMI deman­dant un allè­ge­ment de la dette publique grecque et des objec­tifs bud­gé­taires à moyen terme, les Euro­péens contes­tant son éva­lua­tion) atteste d’ailleurs de la dure­té et de la contre­pro­duc­ti­vi­té de ces conditions.

Depuis son évic­tion, Varou­fa­kis n’est pas res­té les bras croi­sés. Il a publié deux livres. Mais, il a sur­tout fait le tour de l’Europe et ren­con­tré un cer­tain nombre de per­son­na­li­tés poli­tiques et aca­dé­miques. Son objec­tif ? Iden­ti­fier les conver­gences pour bâtir une alter­na­tive jouis­sant d’une large assise dans la socié­té civile et dans le monde poli­tique, tous par­tis confondus.

Le rebond DiEM25

La publi­ca­tion par les cinq pré­si­dents des ins­ti­tu­tions euro­péennes de leur propre contri­bu­tion à l’amélioration de l’Europe appor­ta de l’eau au mou­lin sug­gé­rant que la zone euro res­tait en chan­tier et qu’il fal­lait la conso­li­der. Bien qu’émanant des plus hautes auto­ri­tés euro­péennes, ce texte fut vite enter­ré en rai­son du manque de volon­té des Alle­mands (en par­ti­cu­lier) d’entrer dans ce genre de débats. Cette impasse n’était pas pour décou­ra­ger Varou­fa­kis qui, au contraire, y vit davan­tage de rai­sons de s’engager pour une réforme de l’Union européenne.

Varou­fa­kis sor­tit fina­le­ment du bois en annon­çant la créa­tion d’un mou­ve­ment « trans­par­ti » sans volon­té expli­cite (jusqu’ici) de bri­guer des sièges aux élec­tions euro­péennes de 2019. « DiEM25 » est l’acronyme de Demo­cra­cy in Europe Move­ment 2025. En l’absence de réformes en pro­fon­deur de l’Union euro­péenne, DiEM25 consi­dère en effet que l’UE aura fran­chi un point de non-retour en 2025, menant à sa dés­in­té­gra­tion et à l’exercice du pou­voir par des forces popu­listes sur le Vieux Conti­nent. DiEM25 rend public en février 2016 un mani­feste esquis­sant les grands chan­tiers à mettre en œuvre et appe­lant à tra­vailler col­lec­ti­ve­ment à des pro­po­si­tions concrètes. À l’heure de la publi­ca­tion de ce pre­mier texte, le Brexit n’est pas encore une réa­li­té, les tenants du Remain devan­çant leurs oppo­sants avec une confor­table avan­cée… selon les son­dages de l’époque. Le mani­feste fus­tige au pas­sage les euro­crates res­pon­sables des maux actuels de l’UE, accu­sés d’étouffer l’expression des peuples en éloi­gnant l’Europe de leurs pré­oc­cu­pa­tions réelles : plus d’un Euro­péen sur deux pen­sant que sa voix ne compte pas pour l’UE (Stan­dard Euro­ba­ro­me­ter 85).

Pas­sée l’effervescence de la nou­veau­té et la curio­si­té des pre­miers jours, l’intérêt média­tique, voire poli­tique, pour la démarche retombe vite. Mais, dans les cou­lisses et sur les pla­teaux de télé­vi­sion qui aimantent le VIP grec, Varou­fa­kis conti­nue à s’activer pour détailler les réformes néces­saires esquis­sées dans le manifeste.

Un plan de relance de l’Europe… déseuropéanisé

Les pro­po­si­tions de DiEM25 ren­dues publiques le 13 février, c’est-à-dire un an après le pre­mier mani­feste, visent à s’attaquer au double pro­blème que sont le sous-emploi cau­sé par la crise et les migrants contraints de pas­ser d’un État membre à l’autre pour trou­ver du travail.

Ce nou­veau papier entend dénon­cer les fausses bonnes idées de l’extrême-droite et des sou­ve­rai­nistes à la Mélen­chon (lequel vou­lait d’ailleurs inté­grer Varou­fa­kis dans son orbite) ou du type du PTB, pour qui il faut sor­tir de l’UE ou la refon­der ex nihi­lo. Notons qu’il s’agit ici d’une évo­lu­tion par rap­port au mani­feste qui était peu amène envers les euro­crates : fina­le­ment, il semble que pour DiEM25, l’Europe puisse et doive être sauvée.

Les pro­po­si­tions s’articulent autour de la tran­si­tion éco­lo­gique de l’économie dans un contexte d’absence de crois­sance, de la reva­lo­ri­sa­tion des emplois mal recon­nus (infir­mières, ensei­gnants, acteurs de la trans­for­ma­tion éner­gé­tique…), de la réduc­tion des inéga­li­tés à l’heure de la robo­ti­sa­tion et d’une démo­cra­ti­sa­tion plus pous­sée à tous niveaux.

Le docu­ment n’est pas l’aboutissement de la réflexion du mou­ve­ment, puisqu’une série de pro­po­si­tions concer­nant la régle­men­ta­tion des banques, le finan­ce­ment de la tran­si­tion éner­gé­tique et la coor­di­na­tion des poli­tiques bud­gé­taires, moné­taires et sociales, seront détaillées dans le futur.

DiEM25 se veut réso­lu­ment pro-euro­péen et hos­tile au repli à l’abri des fron­tières natio­nales. Or, à y regar­der de plus près, et cela peut sur­prendre de prime abord tel­le­ment cela contraste avec les inten­tions de son ins­ti­ga­teur, il n’est guère fait men­tion d’intégration poli­tique plus pous­sée ou d’un plan paneu­ro­péen de relance de l’économie et de l’Europe sociale. Cela s’explique par le fait que les mesures pré­co­ni­sées sont pour l’essentiel à mettre en œuvre à l’échelle natio­nale, à l’exception de l’intervention de la Banque cen­trale euro­péenne dans l’assainissement du sec­teur ban­caire, du fonds anti-pau­vre­té ins­pi­ré d’un dis­po­si­tif amé­ri­cain et des inves­tis­se­ments publics à faire réa­li­ser par la Banque euro­péenne d’investissement et le Fonds euro­péen d’investissement.

L’un des dis­po­si­tifs clés évo­qué dans le texte tient dans la créa­tion d’une qua­si-mon­naie natio­nale, une mon­naie élec­tro­nique échap­pant au cir­cuit moné­taire clas­sique et dans la mise en place d’un nou­veau compte élec­tro­nique. De la sorte, les Etats gagne­raient en auto­no­mie par rap­port à la BCE, aux banques pri­vées qui émettent de la mon­naie et aux mar­chés finan­ciers. Cela s’explique par le fait qu’ils pour­raient emprun­ter à meilleur compte en s’adressant direc­te­ment à leurs conci­toyen et en mobi­li­sant l’épargne natio­nale. Les indi­vi­dus y gagne­raient dans la mesure où en échange de leurs prêts, ils béné­fi­cie­raient d’une remise sur leurs impôts futurs par exemple.

Le pro­gramme de « garan­tie d’emploi », autre dis­po­si­tif cen­tral, est aus­si de nature natio­nale. Ces emplois seraient four­nis dans le sec­teur public en conci­lia­tion avec les auto­ri­tés locales char­gées d’identifier les oppor­tu­ni­tés. Afin de finan­cer le pro­jet, le col­lec­tif envi­sage une taxe levée (au niveau natio­nal tou­jours) sur la valeur des ter­rains occu­pés par les entre­prises (hor­mis dans l’agriculture) et décrois­sante en rap­port avec le nombre de tra­vailleurs sala­riés. Ce sont sur­tout les entre­prises éta­blies sur de larges super­fi­cies avec peu de tra­vailleurs qui sont dans le col­li­ma­teur. Impli­ci­te­ment, cette taxe revient à décou­ra­ger la robo­ti­sa­tion dans le sec­teur industriel.

La concep­tion d’autres méca­nismes laisse éga­le­ment pen­ser qu’ils s’enracineraient plu­tôt à l’échelle natio­nale. C’est le cas du reve­nu uni­ver­sel : le finan­ce­ment pro­vien­drait des ren­de­ments du capi­tal. Plus pré­ci­sé­ment, un pour­cen­tage des actions de chaque nou­velle intro­duc­tion d’une entre­prise en Bourse serait ver­sé dans un fonds et les ren­de­ments qui en décou­le­raient finan­ce­raient un « divi­dende uni­ver­sel de base »1.

Il faut sou­le­ver le fait qu’un cer­tain nombre de pro­po­si­tions passent par des accords mul­ti­la­té­raux inter­gou­ver­ne­men­taux comme pour l’instauration d’une taxe car­bone. Exit donc la méthode com­mu­nau­taire cen­sée garan­tir que les Etats soient trai­tés de manière éga­li­taire et que l’implication notam­ment du Par­le­ment euro­péen légi­time les déci­sions prises. Il n’est d’ailleurs que peu ques­tion d’institutions dans le docu­ment, sauf lorsqu’il men­tionne les banques centrales.

Ajou­tons que le Par­le­ment euro­péen, pour­tant la prin­ci­pale ins­tance démo­cra­tique depuis la pre­mière élec­tion au suf­frage uni­ver­sel direct de ses membres en 1979, n’est pas cité ne fût-ce qu’une fois (comme la Com­mis­sion, par ailleurs). Cela semble tra­duire un mépris pour l’activité par­le­men­taire. Comme si la recons­truc­tion de l’Europe pou­vait pas­ser « par la rue » et uni­que­ment par elle. Comme si toute forme d’alliance entre la socié­té civile et le Par­le­ment, voire à cer­taines occa­sions avec la Com­mis­sion, étaient tout bon­ne­ment impos­sibles. C’est ain­si que le papier, pour­tant d’une cer­taine lon­gueur, n’indique pas que pour détour­ner l’Europe du cours de l’austérité, il fau­drait réfor­mer les huit textes orga­ni­sant la gou­ver­nance éco­no­mique euro­péenne ou fer­mer l’économie casi­no, par exemple en sépa­rant les acti­vi­tés de dépôts et d’investissements des banques.

Bizar­re­ment, le seul élé­ment cen­tral qui appa­raît en fil rouge des presque trente pages tient dans l’intervention de la Banque cen­trale euro­péenne et de ses consœurs natio­nales. Pour­tant, on sait Varou­fa­kis peu tendre à leur égard. Cela n’empêche pas DiEM25 de les faire inter­ve­nir dans la mise en œuvre de presque toutes les dis­po­si­tions, comme dans le rem­bour­se­ment à moindre cout des dettes publiques natio­nales, l’apport de garan­ties et des opé­ra­tions sur les mar­chés afin de main­te­nir à un bas niveau le taux d’intérêt des titres finan­ciers sous-jacents aux inves­tis­se­ments publics. Or, comme il s’agit d’entités indé­pen­dantes, la réa­li­sa­tion du pro­jet de DiEM25 dépend d’acteurs non-poli­tiques sur les­quels on n’exerce aucune prise, et des tech­no­crates. Voi­là qui s’avère donc anti­no­mique avec l’essence même du pro­jet de DiEM25, à savoir « redé­mo­cra­ti­ser » l’UE. À moins de remettre en cause l’indépendance des Banques cen­trales mais il n’en est nul­le­ment ques­tion dans le docu­ment de DiEM25.

Enfin, et c’est, pour un ancien ministre des Finances et qui plus est éco­no­miste, une faute qui entache la cré­di­bi­li­té de tout l’exercice, car il manque un cha­pitre ou une annexe syn­thé­tique met­tant en cor­res­pon­dance les pro­po­si­tions avec les pistes bud­gé­taires pour les finan­cer (et dans quels délais).

Un problème de méthode

Outre les pro­po­si­tions mêmes de sau­ve­tage de l’UE, la méthode « Varou­fa­kis » n’est pas non plus à l’abri des reproches. Son mou­ve­ment, qu’il avait pré­sen­té comme une coa­li­tion de per­son­na­li­tés poli­tiques, ne semble se résu­mer qu’à sa seule per­sonne et à un petit groupe de proches ; mal­gré la créa­tion d’antennes locales à Ber­lin, Bar­ce­lone, etc. Si cer­tains ont été appro­chés pour contri­buer à l’élaboration de son texte, on n’en retrouve pra­ti­que­ment aucune trace dans la ver­sion finale.

Les médias aus­si sont pas­sés à autre chose. Pour­tant, la date de sor­tie avait été choi­sie avec soin de manière à peser dans la pré­si­den­tielle fran­çaise. Or, force est de recon­naitre que peu a trans­pa­ru dans les médias mains­tream. Ce qui tend à cor­ro­bo­rer l’hypothèse que Varou­fa­kis ne tra­vaille pas avec des per­son­na­li­tés qui font au moins vendre du papier ou par­ler d’elles dans leur pays et que les relais locaux sont déjà essoufflés.

Un nou­veau tour de retape a été réa­li­sé dans le contexte des soixante ans du Trai­té de Rome. Pro­fi­tant de cet anni­ver­saire de l’UE, Varou­fa­kis a habi­le­ment cher­ché à posi­tion­ner son mou­ve­ment au centre du jeu poli­tique en appe­lant les par­tis à mani­fes­ter leur sou­tien au « New Deal ». En échange d’un tel posi­tion­ne­ment, DiEM25 s’engagerait à les sou­te­nir en retour à l’occasion des scru­tins élec­to­raux. Dans le cas contraire, il n’écarte pas non plus l’idée que les membres natio­naux de DiEM25 se fassent eux-mêmes les por­teurs du pro­gramme. Cela pour­rait signi­fier impli­ci­te­ment qu’ils se consti­tue­raient en for­ma­tion poli­tique2. Mais, cette « menace » à l’encontre des par­tis semble plus rele­ver d’un coup de bluff étant don­né que le mou­ve­ment est peu implan­té dans les Etats membres et qu’il ne dis­pose pas du finan­ce­ment à la hau­teur de cette ambition.

En conclu­sion, l’initiative de Varou­fa­kis de contri­buer à faire vivre le débat sur la néces­si­té de réfor­mer l’UE et la zone euro est sal­va­trice. En dépit des fai­blesses iden­ti­fiées ci-des­sus, les pro­po­si­tions se démarquent par leur carac­tère nova­teur et intel­lec­tuel­le­ment sti­mu­lant. Cepen­dant, elles prennent des liber­tés avec le prin­cipe de réa­li­té, à savoir les contraintes des trai­tés et l’impossibilité à l’heure actuelle de les modi­fier. De plus, DiEM25 s’exonère de l’exercice consis­tant à bud­gé­ti­ser ses idées, ce qui don­ne­rait une meilleure visi­bi­li­té quant à leur fai­sa­bi­li­té finan­cière, en par­ti­cu­lier dans les pays qui ont le plus besoin de sou­tien. L’incertitude quant à la pos­si­bi­li­té que DiEM25 se pré­sente aux élec­tions euro­péennes de 2019 n’incite pas non plus de poten­tiels par­te­naires (depuis la gauche radi­cale aux sociaux-démo­crates, via les Verts et en incluant une par­tie des Libé­raux euro­philes) à faire cause com­mune, par crainte de se faire gru­ger dans la der­nière ligne droite.

24 mars 2017

  1. À ne pas confondre avec le concept uti­li­sé par Phi­lippe Van Parijs.
  2. « If DiEM25 mem­bers decide in a demo­cra­tic and trans­pa­rent pro­cess invol­ving the entire movement’s com­mu­ni­ty that they wish to orga­nize them­selves to put for­ward the Euro­pean New Deal in an elec­to­ral contest, we shall sup­port them too ».

Olivier Derruine


Auteur

économiste, conseiller au Parlement européen