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Vacuité occidentale et miroir bouddhique

Numéro 8 Août 2004 - Religion- Église par Bernard De Backer

août 2004

L’his­toire des rela­tions entre l’Oc­ci­dent et la pos­té­ri­té du Boud­dha Sakya­mu­ni nous en apprend autant sur les méta­mor­phoses de son ensei­gne­ment que sur les chan­ge­ments de notre uni­vers social. On ne peut sur ce point qu’être intri­gué par l’in­ver­sion totale des signes de la per­cep­tion du boud­dhisme en Europe, depuis sa décou­verte à l’aube du xixe siècle, alors que les fon­da­men­taux du canon boud­dhique sont connus depuis cent-cin­quante ans. Com­ment se fait-il qu’une reli­gion du salut sans Dieu (« apo­pha­tique »), fon­dée sur le constat de la souf­france des êtres, de la vacui­té et de l’im­per­ma­nence du monde phé­no­mé­nal, appa­raisse dans un pre­mier temps comme une menace d’a­néan­tis­se­ment du genre humain et dans un second comme un vec­teur de gué­ri­son de l’âme, de paix inté­rieure, voire de bon­heur ? Quelle place sin­gu­lière occupe dès lors le boud­dhisme en Occi­dent aujourd’­hui, dans une civi­li­sa­tion carac­té­ri­sée par la « sor­tie de la reli­gion » et la béance des fondements ?