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Troie, les héros sont fatigants

Numéro 06/7 Juin-Juillet 2004 par Théo Hachez

juin 2004

Com­ment renon­cer à une pas­sion aus­si ancienne que la guerre ? Suf­fit-il de mettre en évi­dence, comme le film “Troie”, que les bons motifs dont on la pare cachent tou­jours des cupi­di­tés cou­pables, en plus des atro­ci­tés cruelles et inévi­tables que com­porte l’exer­cice ? Sans doute non, d’au­tant que toute dénon­cia­tion com­mence néces­sai­re­ment par mon­trer l’ob­jet qu’elle dénonce au risque (déli­bé­ré­ment assu­mé ?) de suc­com­ber à sa séduc­tion esthé­tique. Ce n’est en tout cas pas la piste rete­nue par les Grecs dans leur sagesse pré­dé­mo­cra­tique : par l’ab­surde, l’ ”Iliade” nous enseigne que renon­cer à la guerre, c’est d’a­bord renon­cer à des chi­mères de pure­té qui font des hommes les jouets de ces types idéaux que sont les dieux. Renon­cer à la guerre, c’est renon­cer à l’hé­roïsme, à son mépris de la mort, à son désir d’im­mor­ta­li­té. Pas si bêtes ces Grecs d’a­voir vu que l’ange et la bête sont féro­ce­ment enlacés…