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Troie, les héros sont fatigants
Comment renoncer à une passion aussi ancienne que la guerre ? Suffit-il de mettre en évidence, comme le film “Troie”, que les bons motifs dont on la pare cachent toujours des cupidités coupables, en plus des atrocités cruelles et inévitables que comporte l’exercice ? Sans doute non, d’autant que toute dénonciation commence nécessairement par montrer l’objet qu’elle dénonce au risque (délibérément assumé ?) de succomber à sa séduction esthétique. Ce n’est en tout cas pas la piste retenue par les Grecs dans leur sagesse prédémocratique : par l’absurde, l’ ”Iliade” nous enseigne que renoncer à la guerre, c’est d’abord renoncer à des chimères de pureté qui font des hommes les jouets de ces types idéaux que sont les dieux. Renoncer à la guerre, c’est renoncer à l’héroïsme, à son mépris de la mort, à son désir d’immortalité. Pas si bêtes ces Grecs d’avoir vu que l’ange et la bête sont férocement enlacés…