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Rendre à l’exclu sa dignité d’acteur social
Nous vivons actuellement une crise structurelle caractérisée par des déséquilibres économiques durables, à laquelle fait écho dans la sphère culturelle une crise du sens et des valeurs. Si les modèles dominants en éthique sociale et politique analysent bien cette double dimension de la crise, les solutions qu’ils y apportent s’avèrent insuffisantes. Ces modèles se bornent en effet à proposer un moyen d’humaniser une évolution socioéconomique jugée inéluctable, plutôt que d’indiquer les voies d’une véritable création collective de la société. L’éthique sociale se réduit alors à une éthique « des états de faits » dont est évacuée la question de la décision collective. Une autre pratique de l’éthique est possible qui rend à l’exercice collectif de la responsabilité la place de choix qui lui revient. Une telle éthique fait le pari audacieux d’une nouvelle créativité sociale au départ de la situation des exclus.