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Régulariser les clandestins, réguler la mondialisation
La régularisation “collective” de clandestins est une opération à laquelle ont dû tôt ou tard se résoudre une majorité de pays européens. Quitte à démontrer implicitement l’extrême fragilité de la pierre d’angle sur laquelle se basait toute leur non-politique migratoire : celle de l’ ”immigration zéro”. La régularisation qui a actuellement cours en Belgique se caractérise par une mise ne oeuvre particulièrement chaotique. Au-delà des conséquences humaines des ratés du processus, les effets politiques de celui-ci semblent tout aussi désastreux. Conjuguée aux dernières décisions en matière de procédure d’accueil des réfugiés, la régularisation semble légitimer le report de la mise en place d’un cadre politique global répondant aux enjeux que poseront, de façon toujours plus aigüe, les migrations futures. Si on se refuse à accompagner ces mouvements de population d’une nouvelle réflexion sur les droits sociaux et la citoyenneté ainsi que sur nos rapports avec le sud de la planète, nos démocraties, déjà fragilisées par toute une rhétorique sécuritaire, se videront encore un peu plus de leur sens.