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Regards rétrospectifs sur quatre années de guerre

Numéro 7 – 2018 - centenaire guerre Première Guerre par Chantal Kesteloot Laurence Van Ypersele

novembre 2018

Quel impact les commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale, évènement sans précédent dans l’histoire mondiale, peuvent-elles avoir aujourd’hui ? Telle est la macro-question posée dans une interview foisonnante qui prend la Belgique en point de mire et où se mêlent des aspects universels ou identitaires ainsi que des interrogations sur ce grand moment de souvenir et d’hommage comme vecteur de cohésion sociale et d’approfondissement dans la connaissance des comportements humains.

Dossier

RN : Après la vague de commémorations et de manifestations culturelles en 2014, l’élan reprend en cette fin d’année 2018 pour célébrer le centenaire de la Première Guerre mondiale. À l’heure où ce dossier se boucle, nous sommes au seuil de la vague mémorielle qui va s’emparer de la Belgique et de nombreux pays qui ont pris part au premier conflit mondial pour commémorer la fin des combats. Quels seront, à votre avis, les moments clés qui ponctueront les derniers mois de cette année ? Quelle(s) dimension(s) les accompagne(nt) et quelle portée peuvent-ils avoir ?

LvY et CK : En effet, depuis la fin de l’été, on assiste à une remontée de l’intérêt pour la Première Guerre mondiale. Des publications scientifiques et grand public paraissent, et le rythme s’accélère à mesure que la fin de l’année approche. Des expositions se sont ouvertes dans la seconde moitié de l’année 2018 ou peu avant. Citons d’abord celle du War Heritage Institute (WHI), Au-delà de la Grande Guerre, 1918 – 1928, qui bénéficie du patronage du gouvernement, ensuite celle présentée au musée BELvue sur Bruxelles, novembre 1918. De la Guerre à la paix ?, à l’initiative des Archives de l’État, et enfin celle du musée de la ville de Spa où se trouvait le Grand quartier général allemand, Guerre et paix. Spa et l’Europe 1914 – 1920.

En ce qui concerne les pourvoyeurs de fonds et les organisateurs, on constate que si le ministère de la Défense était plutôt discret en 2014, il est, au contraire, très présent en 2018 ; non seulement l’exposition du WHI témoigne de cet investissement, mais également la remise en état de monuments ainsi que sa participation aux cérémonies commémoratives. L’année 2014 était, à l’inverse, plutôt marquée par l’action de la chancellerie du Premier ministre.

De même, en 2014, c’était surtout les entités fédérées qui jouaient le rôle d’acteurs dynamiques des manifestations commémoratives. En 2018, leur action est plus discrète, et ce sont, à leur tour, les villes et les communes qui sont à la manœuvre pour les activités du centenaire. Ainsi, Namur a organisé en aout un spectacle « son et lumière » intitulé Armistice ; Mons et Charleroi organiseront des manifestations en novembre. L’effervescence des petites villes et villages est grande autour de la célébration du centenaire de l’armistice : expositions, conférences, concerts, spectacles… Dès lors, en 2018, ce sont les niveaux locaux et fédéral (dans ce dernier cas à travers le ministère de la Défense) qui sont les acteurs majeurs du centenaire.

Si toutes les activités du 11 novembre ne nous sont pas encore connues, et encore moins les cérémonies officielles régies par un protocole strict, on peut malgré tout annoncer qu’un concert gratuit « For a Human World. War Requiem » sera donné dans quatre villes du pays (Bruxelles, Liège, Anvers et Gand).

Ce jour du 11 novembre sera aussi plus difficile à célébrer que les jours d’aout 1914 où les dates de célébration variaient d’une ville et d’un pays à l’autre suivant les moments de l’invasion et des premiers affrontements. Si la France a déjà invité de nombreux chefs d’État à venir célébrer l’armistice à Paris le 11 novembre 2018, la présence de la famille royale parait indispensable à Bruxelles, et aussi probablement à Ypres, principal lieu des combats et symbole de la paix. Néanmoins, leur agenda n’est pas encore connu, ni la répartition des festivités entre Bruxelles comme capitale d’un pays libéré et Ypres comme pôle de la Grande Guerre en Belgique.

Quelle est la portée des évènements commémoratifs ? Cette question est encore ouverte. Certes, on trouvait en 2014 un discours général de paix orienté vers l’Union européenne (UE) comme symbolisant la sortie des tranchées. Mais ce discours est un peu réducteur, car il fait l’impasse sur la guerre de 40 – 45.

Faut-il parler de paix ou de victoire pour l’armistice de 1918 ? Dans l’entre-deux-guerres, c’était la victoire qui était invoquée et célébrée. Cela n’est plus le cas aujourd’hui, et ce n’est plus non plus envisageable dans le cadre de l’UE, structure créée précisément pour dépasser les antagonismes entre les anciens belligérants.

Force est de reconnaitre que malheureusement la paix, telle qu’espérée et formulée par les traités de Versailles, ne s’est pas matérialisée en termes de sécurité collective au plan international. Cela dit, le terme mis à la guerre en novembre 1918 a permis des avancées démocratiques en Belgique et dans de nombreux (nouveaux) pays européens : le suffrage universel, diverses formes d’émancipation féminine, la protection de l’enfance (ONE), l’amorce d’une législation sociale… La guerre a donc servi d’accélérateur à certains phénomènes sociaux.

Quel sens donner à la célébration du Centenaire de la Première Guerre en 2018 ? De façon générale, en Belgique mais dans les pays voisins également, les commémorations officielles ont été marquées par la volonté d’inclure un maximum de pays européens lors des différentes célébrations. Pour nous limiter à la Belgique, nous pensons à Liège le 4 aout 2014, à Anvers le 10 octobre 2014… S’y montre l’importance de ce que l’on peut appeler la diplomatie mémorielle qui consiste à profiter des commémorations pour resserrer les liens dans la famille européenne. Le récit historique y est souvent simplifié ; cela n’a pas trop d’importance. En effet, les commémorations ne consistent pas tant à faire de l’histoire qu’à promouvoir l’entente entre les peuples.

Par conséquent, les commémorations du centenaire visent à renforcer l’entente au plan international. Elles jouent aussi un rôle au plan local comme vecteur de cohésion sociale autour de célébrations officielles et de projets concrets portés par des associations et des écoles. Nous y reviendrons.

RN : Les années 2015 à 2017 ont été marquées par un tassement des activités autour de la Grande Guerre, comme le montre le recul des manifestations culturelles, des évènements mémoriels, des publications ainsi que le taux de fréquentation des pages internet (telles Wikipédia) consacrées à la Grande Guerre. Certes, quelques batailles ont été célébrées comme celles de la Somme en 2016, de Passchendaele en 2017 ou encore, la même année, l’entrée en guerre des États-Unis ou la Révolution russe comme conséquence du conflit et tournant dans l’histoire de ce pays et dans l’histoire de la guerre. Mais aucun de ces évènements, répercutés il est vrai dans les médias, n’a véritablement eu, ou n’aura, la portée des cérémonies nationales et autres grandes manifestations comme les expositions commémorant le début et la fin du conflit. À quoi cela est-il dû à votre avis ?

LvY et CK : Une première réponse toute simple s’impose par rapport au tassement des activités : il n’est pas possible de tenir le public en haleine pendant quatre ans. Que les activités nombreuses aient déjà été suivies pendant une année à partir de 2014 par un public national et international est une performance. La célébration de la première attaque au gaz sur le front de l’Ouest lors de la deuxième bataille d’Ypres fin avril 2015 est un moment important. Il en va de même en 2017 avec la commémoration de la bataille de Passchendaele dans laquelle les troupes britanniques et canadiennes ont tenu une position essentielle. Ces deux derniers évènements commémoratifs illustrent combien le saillant d’Ypres est au cœur du centenaire.

Il aurait été possible pour 2015 et 2016 de mettre l’accent sur l’expérience de l’occupation en Belgique et de se centrer sur la résistance au quotidien face aux avanies, aux privations… et de parler également des déportations de travailleurs forcés. Cela s’est fait en partie sans toutefois rencontrer l’engouement des expositions de 2014. Il semble que des projets de cet ordre aient manqué de moyens et d’énergie pour les monter et leur donner une grande envergure.

À cet égard, un élément qui n’est pas à minimiser sur le plan de son impact sur les activités du centenaire est le choc des attentats à Paris en novembre 2015 et à Bruxelles en mars 2016. Ils ont bousculé les esprits, modifié les habitudes. L’exposition Gender at war, organisée au musée BELvue de novembre 2015 à mars 2016, en est un exemple : le nombre de visiteurs a été très réduit, car les gens ne sortaient plus.

Cela dit, il faut également attribuer ce tassement à un désinvestissement des autorités, surtout marqué en Belgique francophone. La Flandre a maintenu des activités, particulièrement en Flandre occidentale, concernée par les quatre années de guerre et haut lieu du tourisme mémoriel. Ainsi, après les appels à projets de 2013 – 2014 et les financements des grandes expositions de 2014, comme celles de Liège, ou encore du documentaire produit par la RTBF, 14 – 18 : l’histoire belge, la Région wallonne et la Fédération Wallonie-Bruxelles ont été plus réservées. Seuls quelques projets organisés par les écoles ont encore reçu le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles via la cellule Démocratie ou Barbarie.

À l’inverse, la Région de Bruxelles-capitale avait choisi d’emblée de répartir le budget sur les quatre années de commémorations et de financer principalement des projets de petite et moyenne envergure, impliquant davantage les citoyens au niveau local. De la sorte, cent-vingt initiatives ont été soutenues, dont l’exposition Bruxelles, novembre 1918 organisée actuellement au musée BELvue.

De manière générale, les moyens financiers dégagés par les pouvoirs publics pour les commémorations en 2018 sont bien moins élevés que pour celles de 2014. Une répartition équivalente s’était déjà manifestée lors des commémorations du cinquantenaire de la Première Guerre mondiale, entre 1964 et 1968. Mais en ce qui concerne les commémorations de la Seconde Guerre mondiale, c’est l’inverse : le budget belge était plus élevé pour les célébrations du cinquantenaire de 1945 que pour celui de 1940.

Plusieurs raisons expliquent cela : à l’inverse de 1914 où les troupes belges opposèrent une fière résistance aux armées allemandes derrière le Roi Albert, la situation dans la Belgique de 1940 est nettement plus ambigüe avec la reddition de l’armée belge proclamée par Léopold III. Par conséquent, pour la Seconde Guerre mondiale, c’est 1944 – 1945 qui constitue le moment commémoratif par excellence fêtant la libération du pays par les alliés.

Malgré le fait que les célébrations de 1918 sont plus modestes que celles de 1914 lors des grandes commémorations du cinquantenaire et du centenaire, 1918 a été investi par la mémoire patriotique belge au lendemain de la Première Guerre mondiale. Le 11 novembre, les autorités rendaient hommage aux soldats tombés pour la patrie devant la tombe du soldat inconnu à Bruxelles.

Après la Seconde Guerre, l’hommage a été étendu aux soldats de 1940 – 1945 et également aux résistants. Cela jusqu’à devenir le jour de commémoration de la participation de la Belgique à toutes les guerres. Une telle extension du domaine d’application du 11 novembre ne vaut pas seulement pour la Belgique, mais pour d’autres pays encore. Cela explique aussi que ce jour reste un jour férié en Belgique contrairement au 8 mai (1945) qui symbolise la victoire des alliés et la fin de la Seconde Guerre mondiale et qui l’a été pendant quelques décennies. Alors que la Belgique était déjà libérée en mai 1945, le 11 novembre 1914 correspond précisément à un cessez-le-feu généralisé et au départ des troupes allemandes du territoire belge. D’où son caractère universalisable pour célébrer toutes les victimes belges des guerres.

RN : Dans la célébration du centenaire de la Première Guerre mondiale se jouent des enjeux identitaires. Cela vaut pour la Belgique dont l’organisation ou la coordination des manifestations est la prérogative des entités fédérées ; cela concerne également d’autres États où l’évocation de la Grande Guerre vise encore aujourd’hui à renforcer l’identité nationale autour du combat héroïque des soldats (sans prendre en compte la participation des minorités).

C’est ce qui se passe notamment au centre d’interprétation Sir John Monash, inauguré en 2018, sur le site du mémorial national australien à Villers-Bretonneux en France. Donc, cent ans après la fin des hostilités entre les États belligérants, la Grande Guerre divise sur un plan national.

Qu’est-ce qui explique ce phénomène de polarisation ? Plus avant, la focalisation sur l’histoire de la Première Guerre mondiale et de ses conséquences sociales et politiques que permettent les expositions, les publications historiques et les sites créés par des historiens professionnels à cette occasion, peut-elle servir de moteur à la fois de reconnaissance et de réconciliation ?

Enfin, quel est le rôle à tenir par l’historien, en particulier l’historien professionnel, expert de l’histoire des guerres et des occupations, dans la profusion mémorielle suscitée par le centenaire ?

LvY et CK : Dans cette question, différents axes sont à dégager. On constate, en effet, une exaltation de l’identité nationale, mais parfois aussi de ce qui relève de l’international et de l’universel. L’exaltation identitaire est certes plus forte en Flandre qu’en Wallonie. Mais ce constat n’est en rien spécifique à la Grande Guerre. Cette dernière commémore le centenaire de la Première Guerre pour la Belgique dans son ensemble ; la Flandre fait davantage référence à la portion de son territoire où les combats ont eu lieu. Une telle attitude est d’ailleurs symbolisée par la reprise du poppy britannique dans son logo, qui est aussi un symbole de paix.

Le dépassement des identités nationales se marque dans la commémoration des victimes tant civiles que militaires, toutes nations confondues. C’est le sens du message porté par le musée In Flanders Fields : un message de paix, ancré dans un discours pacifiste de gauche si l’on se réfère aux fondateurs du musée, mais qui est aussi repris et assumé par les conservateurs et nationalistes flamands. Cette forme de récupération a permis de désamorcer les discours du nationalisme flamingant. Il n’y a plus de polarisation autour des Flamands victimes de francophones en raison de la discrimination linguistique de l’armée belge en 1914, ni non plus autour de la collaboration flamingante. L’essentiel du discours vise avant tout à attirer des touristes étrangers dans la zone de front, et c’est une incontestable réussite.

Un tel discours victimaire qui renvoie à des problèmes belgo-belges n’était pas porté par la N‑VA. En effet, l’idée du ministre en charge du Tourisme était d’attirer le plus possible de touristes en Flandre. Cela dit, un certain activisme pro-flamand est perceptible dans le téléfilm réalisé par la VRT, In Vlaamse Velden : pour la Flandre, la Première Guerre mondiale reste un moteur dans le combat pour l’identité flamande. Mais il n’a pas conduit à des démonstrations particulières au cours de ce centenaire.

RN : Ma dernière question porte sur les niveaux où les évènements commémoratifs se déroulent. Il y a quelques manifestations d’envergure nationale et internationale ; les commémorations réunissant les chefs d’État, les grands évènements tels que le Pontonbrug à Anvers en 2014 ou le GoneWest incluant un ensemble d’activités à Ypres en 2018.

Il y a encore une myriade d’initiatives locales — expositions, conférences, activités éducatives… — qui ont impliqué un grand nombre de personnes, jeunes et plus âgées, autour de la Première Guerre, son vécu et sa mémoire.

Comment évaluez-vous cette effervescence émanant d’autorités communales, de groupes locaux, d’écoles…? Quel est/peut être l’effet de l’implication des citoyens dans cette évocation du passé ? Et last but not least, quelle est par là la place de l’histoire dans nos sociétés ?

LvY et CK : Il est bénéfique que les subventions aient été morcelées afin de financer un maximum de projets à des niveaux différents. Comme nous l’avons déjà dit, quelques grandes manifestations ont été complétées par des évènements plus locaux (aux financements divers). Ces derniers ont participé à une redécouverte et à une meilleure compréhension de l’espace de sa commune et de sa région : des monuments ont été restaurés et expliqués, et des centres d’interprétation, comme ceux de Ploegsteert et de Nieuwpoort, créés. 

Ces initiatives locales ont permis une implication positive, pas seulement au niveau de l’accroissement des connaissances, mais aussi sur celui du partage d’expériences et de mise en lien entre les habitants d’une même localité, toutes générations confondues. Cela fait donc sens que de nombreuses petites localités aient leur exposition, organisent des conférences, des spectacles et que les écoles soient actives dans ce domaine par des parrainages de tombes de soldats ou de civils, des concours de dessins ou de photos, des spectacles, des ateliers d’écriture, etc. Il y va de la cohésion sociale et d’une meilleure appropriation de son environnement.

Revenir sur les expériences civiles et militaires de la Première Guerre mondiale en Belgique amène aussi à s’interroger sur la citoyenneté de manière plus générale. On peut ainsi relier des attitudes à une micro-échelle à la participation à un phénomène de grande ampleur et à des normes universelles.

On peut également franchir la barrière du temps et embrasser des questionnements plus larges à partir d’exemples historiques. Ainsi, face aux 10% de réfugiés à Bruxelles aujourd’hui, se posent les questions de la générosité et de la solidarité contre les comportements xénophobes.

Il y a cent ans, c’était 20% de la population belge qui trouvait refuge en Angleterre et aux Pays-Bas et bénéficiait d’aides locales et internationales. De même, à l’automne 1918, Bruxelles, qui compte à ce moment-là un peu moins de 800.000 habitants, accueille près de 100.000 réfugiés. Certains citoyens les accueillent « par devoir patriotique» ; d’autres veulent les voir repartir au plus vite. Parallèlement, certaines communes sont très accueillantes, d’autres pas. Les guerres sont ainsi révélatrices des comportements humains.

Enfin, en ce qui concerne le rôle des historiens professionnels au cours du centenaire de la Première Guerre mondiale, il faut constater, de manière générale, que leur avis d’experts a été pris au sérieux, dans des comités d’organisation et de coordination des projets du centenaire, pour l’organisation d’expositions… Certes, l’avis des historiens n’a pas été suivi dans tous les cas, mais ils ont été et sont toujours fortement mobilisés par les médias, les institutions politiques, les associations, les groupes locaux, pour donner des interviews, des conférences, somme toute pour faire partager leurs connaissances et exprimer leurs opinions. Sous cet aspect, le centenaire de la Grande Guerre se démarque de son cinquantenaire où la part belle avait été accordée aux témoins. En 1964 – 1968, peu d’historiens étaient invités à la télévision. Les témoins ayant disparu, les historiens les remplacent…

Du point de vue de la pratique du métier d’historien, ce centenaire a offert de nombreuses opportunités. De nouvelles possibilités de recherche ont été ouvertes pour le financement de thèses de doctorats notamment, à partir des fonds prévus pour les commémorations. Elles ont permis d’explorer de nouveaux champs de recherche sur la Première Guerre, jusque-là peu travaillés ou inexplorés : la participation des soldats congolais, le sort réservé aux vétérans, la formation de communautés émotionnelles dans l’armée belge, la constitution d’une mémoire patrimoniale de la guerre dans les villes d’Anvers et de Liège, etc. Finalement, l’historien expert a joué, comme nous venons de l’indiquer, un rôle d’historien public qui l’a obligé à modifier son regard de spécialiste et son rapport aux sources dans le sens de la synthèse, parfois réalisée très rapidement, et d’une plus grande accessibilité de ses propos, souvent en montrant le lien toujours existant entre le passé et le présent.

Chantal Kesteloot


Auteur

historienne, responsable du secteur Histoire publique du CegeSoma/Archives de l’Etat

Laurence Van Ypersele


Auteur

La Revue Nouvelle
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