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Quelques persectives sur la radicalisation de la société israélienne

Numéro 12 Décembre 2001 - Proche et Moyen-orient par Pascal Fenaux

janvier 2009

La radicalisation de l’opiion publique israélienne que l’on observe
aujourd’hui ne date pas des attentats-suicides des 1er et 2 décembre,
elle s’inscrit dans un processus plus long et s’explique par des
évolutions d’ordre structurel. Les revendications des Juifs orientaux
et russes, discriminés dans la société et tenus à l’écart par l’establishment
ashkénaze, ont été portées par des partis politiques
populistes. Cette évolution politique s’est traduite par une meilleure
représentation, entre autres, dans les cadres de l’armée, modifiant
ainsi le rapport à la violence et aux Arabes ; l’armée est désormais davantage celle du “Pays d’Israël” (Eretz-Israël) que celle de
l’Etat d’Israël (Medinat Israël). La radicalisation est également à
l’œuvre dans le champ du droit : les droits de l’homme sont une
référence rarement invoquée, et les nominations des magistrats de
la Cour suprême sont en passe d’être politisées. L’hypothèse pessimiste
qui voit comme issue possible au conflit israélo-palestinien
une cohabitation avec les Palestiniens sur une base ethno-confessionnelle à
la libanaise pourrait bien se voir réalisée.

Dossier

Pascal Fenaux


Auteur

Pascal Fenaux est membre du comité de rédaction de La Revue nouvelle depuis 1992. Sociologue, il a poursuivi des études en langues orientales (arabe et hébreu). Il est spécialiste de la question israélo-palestinienne, ainsi que de la question linguistique et communautaire en Belgique. Journaliste indépendant, il est également «vigie» (veille presse, sélection et traduction) à l’hebdomadaire Courrier international (Paris) depuis 2000. Il y traite et y traduit la presse «régionale» juive (hébréophone et anglophone) et arabe (anglophone), ainsi que la presse «hors-zone» (anglophone, yiddishophone, néerlandophone et afrikaansophone).