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Panique à bord

Numéro 3 – 2019 par La Revue nouvelle

avril 2019

C’est la panique à bord. Tout a débu­té quand le gou­ver­ne­ment belge a com­men­cé à prendre l’eau. Ou, plu­tôt, quand ceux qui igno­raient conscien­cieu­se­ment les voies d’eau ont déci­dé de plan­ter là ceux qui éco­paient depuis le début. Bref, le gou­ver­ne­ment est tom­bé. La ques­tion se posait alors, pour le MR sur­tout, de gérer l’héritage de plus de quatre […]

Éditorial

C’est la panique à bord. Tout a débu­té quand le gou­ver­ne­ment belge a com­men­cé à prendre l’eau. Ou, plu­tôt, quand ceux qui igno­raient conscien­cieu­se­ment les voies d’eau ont déci­dé de plan­ter là ceux qui éco­paient depuis le début. Bref, le gou­ver­ne­ment est tom­bé. La ques­tion se posait alors, pour le MR sur­tout, de gérer l’héritage de plus de quatre ans de coa­li­tion en tant que seul par­ti fran­co­phone avec une for­ma­tion sépa­ra­tiste et très à droite. Très. Il allait donc fal­loir conti­nuer sur la lan­cée de la légis­la­ture, en conti­nuant de cla­mer sa satis­fac­tion du tra­vail et du rap­pro­che­ment idéo­lo­gique accom­plis avec la N‑VA1, sous la menace constante d’un désa­veu2. C’était là un demi-mal, puisque les thèmes que cela impli­quait de trai­ter étaient ceux qui plaisent à la droite : rigueur bud­gé­taire, allè­ge­ment des pré­lè­ve­ments sur les reve­nus, ges­tion de l’immigration, etc. Que les résul­tats effec­ti­ve­ment engran­gés ne soient pas à la hau­teur des effets d’annonce n’avait en soi rien de très inquié­tant, c’est une situa­tion cou­rante que de se dis­pu­ter avec les adver­saires poli­tiques sur le bilan d’une législature.

Certes, le MR n’était pas en posi­tion de force après des élec­tions com­mu­nales et pro­vin­ciales qui avaient mon­tré qu’Écolo et le PTB avaient le vent en poupe. Une fois de plus, rien là que de très clas­sique. L’affrontement gauche-droite s’annonçait vigou­reux, mais les camps pour­raient res­ter unis, même si l’évidente affec­tion des jeunes pour Éco­lo pou­vait inquié­ter. De toute façon, la pola­ri­sa­tion ne date pas d’hier et les grandes décla­ra­tions de Louis Michel sur la fin de la dis­tinc­tion entre gauche et droite ne sont plus qu’un loin­tain souvenir.

Et puis, après une spec­ta­cu­laire marche pour le cli­mat, voi­là que les élèves du secon­daire des­cendent en rue. En nombre. Repre­nant l’idée d’une grève des cours assor­tie de mani­fes­ta­tions, ils réclament mas­si­ve­ment, de façon calme et coor­don­née, que leur ave­nir soit pris en compte et que des mesures fermes (mais humaines) soient prises pour lut­ter contre le réchauf­fe­ment cli­ma­tique. Plus encore, des lea­deurs émergent, des lea­deuses, même. Jeunes, intel­li­gentes et déci­dées. Stupeur.

S’il est aisé de balayer d’un revers de la main les mani­fes­ta­tions des syn­di­cats aux cris de « grève poli­tique ! », en s’appuyant sur des accu­sa­tions de prise d’otage et sur un pro­cès en conser­va­tisme et en idéa­lisme irres­pon­sable ; si, par ailleurs, les prises de posi­tion de l’opposition sont quan­ti­té négli­geable puisqu’elles peuvent être taxées de manœuvres poli­ti­ciennes ; quand la jeu­nesse des­cend cal­me­ment en rue, c’est une autre paire de manches. Si, au moins, ces gamins étaient sor­tis de leur ban­lieue pour bru­ler des pou­belles et retour­ner des voi­tures, on aurait pu les trai­ter de cas­seurs et se dis­pen­ser d’entendre leur appel. Mais là, rien. Ce sont nos jeunes, des enfants bien mis, le tout-venant, dont les parents votent à gauche et à droite depuis des décen­nies, et qui accusent le poli­tique de ter­gi­ver­ser et d’hypothéquer leur ave­nir par lâcheté.

Cer­tains, bien enten­du, ont ten­té de les prendre de haut, de bro­car­der ces « bros­seurs », de les invi­ter à lais­ser tom­ber leur smart­phone s’ils veulent chan­ger le monde3. D’autres les moquent4, ou au contraire disent qu’il ne faut pas les railler car, à leur âge, on peut dire des bêtises5. Cer­tains les accusent d’être les jouets d’adultes abu­sifs qui les ont endoc­tri­nés6 ou d’un mys­té­rieux com­plot7. Quelques-uns osent même se dire soli­daires de cette jeu­nesse qui les cri­tique et lan­cer qu’ils auraient aimé être assez jeunes pour défi­ler à leurs côtés8. D’autres encore ont recon­nu la res­pon­sa­bi­li­té col­lec­tive du monde poli­tique, ce qui évite com­mo­dé­ment de faire le bilan d’une légis­la­ture9. Il ne res­sort de ces ges­ti­cu­la­tions pani­quardes que le spec­tacle pitoyable de diri­geants qui constatent avec sur­prise que la ques­tion envi­ron­ne­men­tale n’est pas une pous­sière qu’on peut indé­fi­ni­ment cacher sous le tapis. Cette atti­tude a sans doute ache­vé de leur faire perdre le peu de cré­dit qu’ils auraient encore pu avoir demain aux yeux des ado­les­cents, des élec­teurs. Com­ment ima­gi­ner qu’ils s’en lais­se­ront conter de la sorte, qu’ils pren­dront pour argent comp­tant des excuses plus lamen­tables que celles qu’ils écha­faudent pour expli­quer à leurs parents leur échec en math ? Ils se sont vus des mil­liers, ils ont lar­ge­ment été encou­ra­gés par leurs parents et leurs pro­fes­seurs, la presse les a écou­tés, ils s’y sont expri­més avec clar­té et cou­rage. Ils ne s’en lais­se­ront pas impo­ser. Ce n’est pas le tra­gique exer­cice de langue de bois qui a tenu lieu de débat des pré­si­dents de par­tis avec les jeunes qui les fera chan­ger d’opinion10.

Éco­lo boit du petit-lait : sans avoir rien pro­vo­qué, on leur sert sur un pla­teau les inquié­tudes des géné­ra­tions mon­tantes qui montrent que leurs éter­nels thèmes de pré­di­lec­tion font mouche. Les ado­les­cents n’ont pas peur d’avoir un voi­sin syrien, ils ont peur que le monde s’écroule, littéralement.

Les autres par­tis se sont sou­dain décou­verts une immé­mo­riale fibre envi­ron­ne­men­ta­liste et tentent, avec plus ou moins d’habileté, d’improviser des décla­ra­tions d’intention et des pro­po­si­tions au réa­lisme très variable. Logi­que­ment, la situa­tion est par­ti­cu­liè­re­ment incon­for­table pour ceux qui sont au pou­voir. Com­ment jus­ti­fier un bilan qui, même si l’on vou­lait, avec indul­gence, ne pas le consi­dé­rer comme par­fai­te­ment nul, est loin, très loin, d’être à la hau­teur des enjeux. Ce ne sont pas les coachs-cli­mat, les sor­ties conspi­ra­tion­nistes de la ministre fla­mande de l’Environnement, l’éparpillement des com­pé­tences et le ridi­cule du rétro­pé­da­lage d’une Bel­gique reve­nant sur ses ambi­tions à la Com­mis­sion euro­péenne11 qui sau­ve­ront la mise aux gou­ver­ne­ments et, tout par­ti­cu­liè­re­ment, à Marie-Chris­tine Mar­ghem, très expo­sée ces der­nières semaines.

Mais que peut faire le MR, lui qui a tout misé sur les vieilles recettes néo­li­bé­rales en matière socioé­co­no­mique et sur les vieilles peurs iden­ti­taires en matière sociale, face à un mou­ve­ment qui crie que le capi­ta­lisme détruit la pla­nète et que nous sommes toutes et tous dans le même bateau ? La cam­pagne peut encore chan­ger de cap, bien enten­du, mais sou­dain, le doute est là : les thèmes cen­traux de la cam­pagne seront-ils ceux de Théo Fran­cken ? À cet égard, la récu­pé­ra­tion fré­né­tique des inci­dents sur­ve­nus à Ver­viers et qui ont fait échouer une ten­ta­tive de confé­rence de Théo Fran­cken indique bien la volon­té de sai­sir toute occa­sion pour reve­nir à des thèmes très net­te­ment à droite12.

Si l’on ajoute au tableau qu’un groupe de per­son­na­li­tés aca­dé­miques a pro­po­sé un avant-pro­jet de « loi cli­mat », issu d’un rap­port com­man­dé par Marie-Chris­tine Mar­ghem, mais dont on peut dou­ter qu’il aurait abou­ti à un texte juri­dique, et que cet avant-pro­jet a été immé­dia­te­ment por­té par l’ensemble de l’opposition fran­co­phone, on voit com­bien le MR est accu­lé dans un rôle défensif.

Le voi­là contraint de délais­ser (un moment du moins) ses che­vaux de bataille pour s’improviser éco­lo­giste, gêné aux entour­nures par ses encom­brants cli­ma­tos­cep­tiques, comme David Cla­rin­val, qui a pour­tant signé, en tant que chef de groupe MR, la pro­po­si­tion de loi cli­mat à laquelle son par­ti s’est ral­lié13, Drieu Gode­fri­di, invi­té régu­lier du Centre Jean Gol et grand contemp­teur du Giec devant l’éternel, ou le plus sub­til Coren­tin de Salle, qui défend dès qu’il en a l’occasion tant la crois­sance illi­mi­tée que le main­tien des modes de vie les plus pol­luants14. Il faut dire que les trois se connaissent depuis long­temps, ayant notam­ment orga­ni­sé l’audition de mili­tants cli­ma­tos­cep­tiques (dont celle de Drieu Gode­fri­di) au Par­le­ment fédé­ral en mars 201215.

Dans un contexte où cha­cun fait assaut d’écologie, il est dou­teux que la droite soit la plus audible. Elio Di Rupo affirme que son par­ti est pré­oc­cu­pé par l’environnement « depuis long­temps » et a éla­bo­ré un pro­gramme « éco­lo­gique et social »16, tan­dis que Raoul Hede­bouw pousse la chan­son­nette face à Marie-Chris­tine Mar­ghem, repre­nant le cri de ral­lie­ment des jeunes mani­fes­tants17. De leur côté, les sociaux-chré­tiens fla­mands, trau­ma­ti­sés par la perte de leur ministre de l’Environnement à la suite de sa sor­tie com­plo­tiste, se pro­clament les cham­pions de l’écoréalisme18. Quant à Maxime Pré­vot, à peine élu pré­sident du CDH, il affir­mait que l’environnement devait « irri­guer sys­té­ma­ti­que­ment l’action de [son] par­ti19 ».

Tout se passe comme si, après des années de « libé­ra­lisme social » ayant per­mis une longue suc­ces­sion d’alliances avec le PS, puis après un tour­nant conser­va­teur met­tant en place un libé­ra­lisme iden­ti­taire (au diable les oxy­mores)20, il fal­lait sou­dain se réorien­ter encore une fois, accom­mo­der le terme « libé­ral » à de nou­velles sauces, au risque de faire oublier sa saveur propre, et s’inventer un libé­ra­lisme écologique.

Ces chan­ge­ments suc­ces­sifs risquent de faire appa­raitre clai­re­ment que le terme « libé­ral » n’a pas davan­tage de poids au MR qu’«humaniste » au CDH ou « socia­liste » au PS et, par consé­quent, de dévoi­ler à la fois l’imprévoyance abso­lue du MR lorsqu’il est ques­tion d’identifier les défis de notre socié­té et l’absence d’autre ancrage idéo­lo­gique que la convic­tion de méri­ter d’exercer le pou­voir. Pour­tant, si peu de choses sont sur­es en matière de poli­tique et, s’il est dan­ge­reux de se hasar­der à faire des pré­vi­sions à long terme quant aux pré­oc­cu­pa­tions de la popu­la­tion, il est un domaine dans lequel la vio­lence des faits nous laisse peu de doute, celui de l’environnement. On croit rêver en consta­tant que des par­tis aux ambi­tions natio­nales impro­visent en catas­trophe des mesu­rettes sym­bo­liques, alors qu’ils devraient, depuis au moins vingt ans, être occu­pés à ima­gi­ner une socié­té future capable de sur­vivre au-delà de la fin du XXIe siècle.

Pire encore, ce virage bru­tal pro­voque de très fortes ten­sions au sein du par­ti. L’aile (d’extrême) droite, qui a tant souf­fert durant la période où PS et MR allaient bras des­sus, bras des­sous, ne veut pas voir sa for­ma­tion reve­nir vers le centre. C’est ain­si que se sont fait entendre des pro­tes­ta­tions21, puis des cra­que­ments, avec la séces­sion d’Alain Des­texhe. Si la créa­tion d’une « Liste Des­texhe » va plus que vrai­sem­bla­ble­ment le mettre aux com­mandes d’un grou­pus­cule d’extrême droite voué à l’oubli (bien qu’il soit déjà cour­ti­sé par les sinistres Par­ti popu­laire et La Droite22), elle n’en illustre pas moins l’état de déré­lic­tion du MR. Si l’on y ajoute l’évidente volon­té de Didier Reyn­ders de voler vers d’autres cieux, on a une idée des bou­le­ver­se­ments internes en cours.

La situa­tion est-elle pour autant déses­pé­rée pour les par­tis de droite ? Non, car le patro­nat a entre­pris de voler à son secours. Depuis quelques jours, avec la cau­tion d’ONG majeures en matière envi­ron­ne­men­tale, des « grands noms de l’économie belge » ont déci­dé de faire leur coming out envi­ron­ne­men­ta­liste — grand bien leur fasse — et de nous convier à signer avec eux pour notre futur. L’initiative Sign for my future « demande aux gou­ver­ne­ments de prendre dès aujourd’hui des mesures pour sau­ver notre cli­mat. Sinon, il sera trop tard. Si nous rêvons d’un endroit où il fait bon vivre et où l’économie est forte, nous devons prendre un cer­tain nombre de mesures pour rendre la Bel­gique cli­ma­ti­que­ment neutre, et ce d’ici la fin de la pro­chaine légis­la­ture. » Ces diri­geants, aux côtés d’organisations de gauche, pater­na­listes et anti­li­bé­rales (dixit Coren­tin de Salle23), s’engagent à deman­der aux poli­tiques de faire le bou­lot. Ils occupent eux-mêmes des postes impor­tants dans des entre­prises répu­tées pour leur sou­ci ancien et constant de la pro­tec­tion de l’environnement et de l’évolution vers des modes de pro­duc­tion et de consom­ma­tion plus durables, comme Danone (Natha­lie Guillaume), Umi­core (Tho­mas Ley­sen) ou encore Sodexo (Michel Croi­sé). Le sou­tien d’agences de pub d’envergure achève de nous ras­su­rer sur le fait qu’il s’agit bien de tour­ner le dos au consu­mé­risme et à l’abrutissement des popu­la­tions. Évi­dem­ment, la coa­li­tion ne serait pas per­for­mante sans l’appui de l’ensemble des groupes de presse de Bel­gique (à l’exception de la RTBF)… qui offre 5 mil­lions d’euros d’espaces publi­ci­taires. Une véri­table machine de guerre24.

On croit rêver quand on voit des per­sonnes influentes dans le monde des entre­prises som­mer les poli­tiques de prendre des mesures, comme s’ils étaient obli­gés de les attendre, comme si le pou­voir éco­no­mique n’était pas un pou­voir, comme s’ils ne ren­con­traient pas régu­liè­re­ment les res­pon­sables politiques.

Quand les che­villes ouvrières du sys­tème qui pose pro­blème se pro­posent d’être les vec­teurs de la solu­tion, quand elles s’unissent à des asso­cia­tions cen­sées por­ter la cri­tique contre le modèle de socié­té qu’ils incarnent et quand la presse leur déroule le tapis rouge, on peut à bon droit affir­mer que tout ceci sent le green­wa­shing à plein nez. Quoi de plus com­mode pour une droite en per­di­tion que ce secours ines­pé­ré et si spon­ta­né ? Quoi de plus utile que ces inter­ven­tions qui appel­le­ront à de fermes réso­lu­tions, tout en évi­tant soi­gneu­se­ment de remettre en ques­tion les fon­de­ments de notre sys­tème éco­no­mique et pro­duc­tif ? Que l’initiative ne soit pas appe­lée à durer au-delà des pro­chaines élec­tions — comme si elles devaient être le dénoue­ment de la crise cli­ma­tique — indique bien l’ambition : évi­ter le ques­tion­ne­ment radi­cal des modèles en place, mais ne pas être dans les pieds d’un pro­chain gou­ver­ne­ment oublieux de l’enjeu, une fois élu… Le champ sera alors de nou­veau libre pour les orga­ni­sa­tions patro­nales et leur lob­bying éco­res­pon­sable. En atten­dant, la ques­tion envi­ron­ne­men­tale aura été expur­gée de ses ques­tion­ne­ments désa­gréables, au pro­fit d’une foi naïve (ou feinte) en le pro­grès tech­nique et de l’illusion qu’il suf­fi­ra de faire un peu plus de ce que nous fai­sons déjà pour que tout rentre dans l’ordre.

Bref, entre enfu­mage et impro­vi­sa­tion, on voit mal com­ment le per­son­nel poli­tique actuel pour­rait se construire une cré­di­bi­li­té sur ces ques­tions, du moins s’il n’en a pas, depuis long­temps, fait un axe de réflexion et d’action majeur. C’est donc sans doute la panique à bord, et sur­ement pour de bonnes rai­sons. On se prend à rêver que, sur le navire en per­di­tion, les places soient insuf­fi­santes dans les canots de sau­ve­tage, et que, aux cris de « les femmes et les enfants d’abord », on laisse se noyer les poli­tiques dont l’incurie nous a menés si près de la catastrophe.

Une géné­ra­tion visi­ble­ment plus intel­li­gente et plus consciente pour­rait alors prendre le pou­voir… Sauf qu’une majo­ri­té des jeunes mani­fes­tants pour le cli­mat ne sera ni élec­teur ni éli­gible au pro­chain scru­tin et qu’il faut des années au sein d’un par­ti pour accé­der aux res­pon­sa­bi­li­tés, du moins quand on n’est pas l’enfant d’une « huile ». Il va donc encore fal­loir comp­ter sur leurs parents et espé­rer qu’ils ne gobe­ront pas les dis­cours léni­fiants des tenants de l’immobilisme ni ne prê­te­ront atten­tion aux ges­ti­cu­la­tions de ceux qui ont atten­du que ce soit élec­to­ra­le­ment ren­table pour décou­vrir les enjeux cli­ma­tiques et environnementaux.

  1. Une excel­lente illus­tra­tion de cette stra­té­gie a récem­ment été don­née par un Denis Ducarme se plai­sant à s’imaginer en Théo Fran­cken wal­lon, « Denis Ducarme expose le pro­gramme mus­clé du MR pour les élec­tions de mai : “Être vu tel le Fran­cken wal­lon ne me dérange pas”», Sudinfo.be, 9 février 2019.
  2. Ce risque s’est, par exemple, maté­ria­li­sé quand Théo Fran­cken, sur Twit­ter, a qua­li­fié de « bou­lets » les ministres MR, « Les ministres MR ? Des “bou­lets au pied”, selon Theo Fran­cken », Le Soir+, 8 février 2019.
  3. Comme l’a fait Georges-Louis Bou­chez sur Twit­ter.
  4. « Theo Fran­cken se moque sur Face­book des jeunes qui mani­festent pour le cli­mat », DHnet.be, 28 jan­vier 2019.
  5. « Sieg­fried Bracke : “Il faut résoudre le pro­blème cli­ma­tique mais qui va payer?”», LaLibre.be, 29 jan­vier 2019.
  6. D. Gode­fri­di, « Quand l’écologie poli­tique embri­gade les enfants », Contre­points (blog), 30 jan­vier 2019. Publié sur un site notoi­re­ment très à droite dif­fu­sant des infor­ma­tions et ana­lyses de qua­li­té médiocre, ce texte a com­plai­sam­ment été repu­blié en sub­stance sur le site du Vif, « La fana­ti­sa­tion de l’enfance, une moda­li­té de l’abus ?», levif.be, 31 jan­vier 2019.
  7. « Marches pour le cli­mat : la ministre fla­mande Joke Schauv­liege dénonce un com­plot avant de se rétrac­ter », RTBF Info, 5 février 2019.
  8. « Marie Chris­tine Mar­ghem : “Je sou­tiens les élèves qui mani­festent pour le cli­mat”», Le Soir+, 24 jan­vier 2019.
  9. Ce fut le cas de Céline Fré­mault, ministre bruxel­loise en charge de l’Environnement, « Cli­mat : “Nous avons per­du vingt ans, et l’ensemble des par­tis poli­tiques est res­pon­sable”», RTBF Info, 1er février 2019.
  10. « Les élèves belges déçus après leur ren­contre avec les repré­sen­tants de par­tis », RTBF Info, 27 février 2019.
  11. « La posi­tion belge sur le cli­mat : “La Bel­gique est relé­guée du côté des pays rétro­grades”, selon Nol­let », Le Soir+, 5 décembre 2018.
  12. Dans ce cadre, si Jac­que­line Galant fut la plus rapide à récu­pé­rer l’évènement en invi­tant Théo Fran­cken à Jur­bise, elle fut promp­te­ment rejointe par un Georges-Louis Bou­chez visi­ble­ment aga­cé de voir sa meilleure enne­mie mar­cher sur ses bri­sées, « Après Jac­que­line Galant, Georges-Louis Bou­chez veut accueillir Theo Fran­cken à Mons », LaLibre.be, 28 février 2019.
  13. « Le MR sou­tient la loi Cli­mat, le PS pro­pose une com­mis­sion spé­ciale », 7sur7, 4 février 2019.
  14. C. de Salle, « La fin du monde est-elle pour demain ? », RTBF, 2019.
  15. M. De Mue­le­naere, « Un coin cli­ma­tos­cep­tique a été enfon­cé au par­le­ment », lesoir.be, 14 mars 2012.
  16. « Elio Di Rupo : “En matière cli­ma­tique il y a urgence, il faut prendre des mesures concrètes”», Le Soir+, 8 février 2019.
  17. « Raoul Hede­bouw reprend le chant des jeunes face à la ministre : “On est plus chaud, plus chaud, plus chaud que le cli­mat”», RTL Info, 24 jan­vier 2019.
  18. J. Mon­tay, « Pie­ter De Crem à pro­pos du cli­mat : le CD&V défend “l’écoréalisme”», RTBF Info, 10 février 2019.
  19. «“C’est plus que jamais l’heure du CDH”, assure son nou­veau pré­sident Maxime Pré­vot », RTBF Info, 26 jan­vier 2019.
  20. À ce pro­pos, voyez notre récent édi­to­rial au sujet des stra­té­gies mises en place par les tenants d’un conser­va­tisme décom­plexé pour faire mon­ter des thé­ma­tiques très illi­bé­rales dans les pré­oc­cu­pa­tions du MR, « Com­ment les bleus pétrolent », La Revue nou­velle, n°5, 2018, p. 2‑7.
  21. M. Dubuis­son, « Un pré­sident “illé­gi­time” et un Reyn­ders “cynique”: la charge de deux jeunes MR », Le Soir+, 26 février 2019.
  22. « Liste Des­texhe : la Droite renonce à Bruxelles et convie Mischaël Modri­ka­men à faire de même », LaLibre.be, 28 février 2019.
  23. M. Col­leyn, «“Le modèle éco­lo repose sur un mythe” (Coren­tin de Salle, MR)», L’Écho, 12 février 2019.
  24. M. De Mue­le­naere, « La cam­pagne “Sign for my future” lance la mobi­li­sa­tion géné­rale pour le cli­mat », Le Soir+, 5 février 2019.

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