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Orientation bibliographie
Boltanski, L., Chiapello, E., Le nouvel esprit du capitalisme, Paris, Gallimard, 1999. Cet ouvrage imposant propose une analyse très fouillée de l’avènement d’un nouveau type annoncé de management en entreprise, et dans de nombreux domaines connexes. On y voit comment l’évolution du discours managérial en faveur du réseau, de l’auto-responsabilisation, etc., témoigne d’une réappropriation par le capitalisme […]
Boltanski, L., Chiapello, E., Le nouvel esprit du capitalisme, Paris, Gallimard, 1999.
Cet ouvrage imposant propose une analyse très fouillée de l’avènement d’un nouveau type annoncé de management en entreprise, et dans de nombreux domaines connexes. On y voit comment l’évolution du discours managérial en faveur du réseau, de l’auto-responsabilisation, etc., témoigne d’une réappropriation par le capitalisme de la critique artiste, en termes de hiérarchie assujettissante et de manque de liberté. Analyse brillante, mais on peut toutefois se demander si elle se retrouve dans les pratiques réelles, d’une part, et si elle s’adresse à tous les travailleurs de la même manière, d’autre part.
Cohen, M. et Dericqebour G R. (dir.), « Religion et santé. De la “guérison spirituelle” aux “thérapies psychospirituelles” », Recherches sociologiques n° 2, 1998.
Un intéressant numéro de la revue louvaniste sur les relations entre religion et santé, dans le contexte du développement des nouvelles thérapies psychologiques. Comme écrit dans la présentation, nombre de nouveaux mouvements religieux « mettent en cause la séparation moderne du thérapeutique et du religieux ». Illustration de ces relations à travers le Renouveau charismatique, la scientologie, le Rebirth, le Reiyukai (bouddhisme japonais) et deux mouvements plus anciens : la Science chrétienne et l’antoinisme.
Erhenberg, A., La fatigue d’être soi, Paris, Odile Jacob, 1998 ; L’individu incertain, Paris, Calmann-Lévy, 1995 ; Le culte de la performance, Paris, Calmann-Lévy, 1991.
L’auteur propose un triptyque des évolutions de l’individu et de la manière dont on le conçoit en France. Dans le premier ouvrage, il analyse à travers l’étude de trois domaines (la compétition sportive et ses supporteurs, l’avènement du Club Med, les transformations de l’entrepreneuriat), la montée en puissance de la thématique du dépassement de soi, l’attention accrue portée à l’individu et à ses performances. Dans L’individu incertain, c’est l’étude de l’individu au sein du collectif que l’auteur propose, via deux exemples souvent considérés comme témoins d’une perte de la bonne distance à soi : la toxicomanie et l’envahissement des médias par la vie privée des individus. Enfin, dans La fatigue d’être soi, Ehrenberg nous livre l’histoire des traitements (chimiques) des maladies psychiques au xxe siècle, avec l’avènement de cet objet psychique non identifié : la dépression. À travers ces trois ouvrages, Ehrenberg analyse finement les injonctions qui pèsent sur les individus, notamment en termes d’autocontrôle, de travail sur soi, etc. auxquels nombre des phénomènes analysés seraient liés.
Flahault, F., « Be Yourself » : Au-delà de la conception occidentale de l’individu, Paris, Mille et une nuits, 2006.
Dans cet ouvrage accessible et intéressant, l’auteur tente de comprendre la racine de notre « Sois toi-même » moderne, ses sources se partageant entre écrits de philosophes de la modernité et contes populaires. Indiquant les apories d’un individu compris comme totalité autarcique, il nous invite à développer une anthropologie relationnelle qu’il considère comme plus adéquate à la réalité de la formation de l’individu.
Gauchet, M., « Essai de psychologie contemporaine I », dans La démocratie contre elle-même, Paris, Gallimard, 2002.
Avec son « Essai de psychologie contemporaine », Gauchet signe un article qui a fait date. Il y propose de manière synthétique une lecture de l’évolution de l’individu dans un contexte de perte de l’altérité, désinstitutionnalisation de la famille, etc., bref mise à mal des tiers. Fort d’une fine conception de l’individu qui veut (et doit) ne rien devoir aux autres, il tente de comprendre la genèse des pathologies de cet individu contemporain.
Giddens, A.,
Modernity and Self-Identity. Self and Society in the Late Modern Ages, Cambridge Polity Press, 1991 ;
The transformations of Intimacy, Cambridge Polity Press, 1992 ;
« Living in a Post-Traditionnal Society », dans Giddens, Antony, Beck, Ulrich & Lash Scott, Reflexive Modernisation, Cambridge Polity Press, 1994.
Trois ouvrages du sociologue britannique, penseur de la « modernité réflexive », centrés sur les conséquences de celle-ci dans le champ de l’identité individuelle. Le point central de son analyse est que le self n’est plus un donné mais le produit d’une action réflexive du sujet sur lui-même. La réflexivité institutionnelle de la modernité pénètre jusqu’au coeur du self et celui-ci devient un projet réflexif. Cette « construction réflexive de soi » — souvent assistée par des « véritables thérapies », des « stages de développement personnel » ou simplement la lecture d’ouvrages de « Self-Therapy » — ne doit pas, selon Giddens, être uniquement interprétée en termes négatifs (comme l’effet débilitant, destructeur de la modernité). Les thérapies ne sont pas seulement une manière de faire face aux nouvelles anxiétés, elles sont aussi l’expression du projet réflexif. La modernité est autant source d’opportunités nouvelles que de catastrophes potentielles, et cela également dans le champ de l’intimité.
Honneth, A., La réification. Petit traité de Théorie critique, Paris, Gallimard, 2007.
Dans cet opuscule sociologique et philosophique à la fois, le théoricien allemand tente de dégager la substantifique moelle d’un concept bientôt vieux d’un siècle : la réification, développé par G. Lukacs. Outre la discussion conceptuelle, Honneth propose une analyse des conséquences potentielles des injonctions à l’autoresponsabilisation et au travail sur soi qui obligent l’individu à se comprendre et à agir d’une certaine manière.
Illouz, E., Les sentiments du capitalisme, Paris, Seuil, 2006.
Eva Illouz est une sociologue israélienne qui s’est intéressée à l’avènement des talk-shows sur nos écrans. Elle oppose sa thèse d’une publicisation de la chose privée à ceux qui se lamentent du repli de l’individu sur cette sphère privée. Dans ce petit ouvrage, elle retrace l’histoire de la montée en puissance de la culture psychologique et de l’apparition de ce qu’elle nomme l’homo sentimentalis.
Friedmann, D., Lambert, E. (dir.), « Thérapies de l’âme. L’inflation du psychologisme », Autrement, n° 43, octobre 1982.
Ce numéro de la revue Autrement fut consacré à l’analyse de plusieurs « nouvelles thérapies » (EST, cri primal de Janov, bioénergie néo-reichienne, etc.). C’est la multiplicité des points de vue (psychologue, sociologue, écrivain, participants) et sa documentation qui font la richesse de ce dossier.
Sennett, R., Les tyrannies de l’intimité, Paris, Gallimard, 1977.
Lasch, C., La culture du narcissisme, Paris, PUF, 1980.
Deux ouvrages classiques de sociologues américains, qui font découler du nouveau souci de soi qu’ils observent chez leurs concitoyens la figure « narcissique » de l’individu moderne. Même si peu d’analystes y souscrivent encore totalement, ces thèses restent indispensables dans l’analyse des caractéristiques de l’individualité contemporaine.
Vrancken, D., Macquet, Cl., Le travail sur Soi : Vers une psychologisation de la société ?, Paris, Belin, 2006.
Les auteurs tentent de donner chair à ce qu’ils entendent par « la société du travail sur soi », insistant sur les multiples implications croissantes de l’individu dans son parcours et dans ce qui préside à sa destinée. À l’aide d’une perspective historique et avec un regard centré sur les nouvelles politiques institutionnelles (en insistant d’ailleurs intelligemment sur la continuité entre la politique de l’État providence et celle de l’État social actif, le premier ayant préparé la voie au second) qui découlent de ce réarrangement symbolique de la manière de penser l’individu, les auteurs tentent de dessiner quelles pourraient être les conséquences du fait de rendre l’individu « acteur de sa propre existence ».