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Musulmanes et musulmans d’ici

Numéro 9 Septembre 2007 par Felice Dassetto

septembre 2007

L’is­lam belge, comme celui des pays voi­sins, conti­nue à se construire len­te­ment, de manière assez désor­don­née. L’in­for­ma­tion véhi­cu­lée par les médias est sou­mise aux vicis­si­tudes de cette réa­li­té reli­gieuse. Les lec­teurs, et par­fois les acteurs eux-mêmes, ont quelques dif­fi­cul­tés à faire la part des choses et à sérier les enjeux. En effet, les évè­ne­ments se suc­cèdent à un rythme […]

Dossier

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L’is­lam belge, comme celui des pays voi­sins, conti­nue à se construire len­te­ment, de manière assez désor­don­née. L’in­for­ma­tion véhi­cu­lée par les médias est sou­mise aux vicis­si­tudes de cette réa­li­té reli­gieuse. Les lec­teurs, et par­fois les acteurs eux-mêmes, ont quelques dif­fi­cul­tés à faire la part des choses et à sérier les enjeux. En effet, les évè­ne­ments se suc­cèdent à un rythme sou­te­nu. On poin­te­ra, par exemple, ces der­niers temps, des décla­ra­tions impro­vi­sées comme celles qui envi­sagent la créa­tion d’un « grand muf­ti » de Bel­gique et qui font éton­nam­ment la une d’un grand quo­ti­dien. Ou l’ar­res­ta­tion de l’an­cien pré­sident de l’Exé­cu­tif des musul­mans de Bel­gique, qui témoigne d’une démarche pour le moins éton­nante de la part de l’au­to­ri­té judi­ciaire. Arres­ta­tion sans suite, sauf pour le mal­heu­reux ex-pré­sident qui a fait l’ex­pé­rience injuste de l’in­car­cé­ra­tion. Ou encore la ques­tion du fou­lard, qui conti­nue à agi­ter la scène poli­tique et médiatique.

D’un autre côté, la recon­nais­sance des mos­quées et le finan­ce­ment des imams par la Région wal­lonne, la pré­sence d’en­sei­gnants de reli­gion musul­mane dans les écoles donnent l’i­mage d’un islam géré serei­ne­ment, voire intégré.

Pour accroitre la per­plexi­té de l’ob­ser­va­teur, il y a les mul­tiples champs de bataille dans les­quels des musul­mans sont impli­qués, par­mi les­quels on retient sur­tout les atten­tats sui­cides. Ces évè­ne­ments se passent ailleurs, mais ont des réper­cus­sions ici, par la décou­verte de cel­lules ter­ro­ristes. On se sou­vient de la triste bio­gra­phie de Muriel Degauque, cette jeune femme conver­tie à l’is­lam et qui a fini ses jours en se fai­sant explo­ser dans les rues de Bag­dad. Pour beau­coup de Belges, ces expres­sions extrêmes deviennent la clé de voute exclu­sive de l’in­ter­pré­ta­tion du deve­nir de l’is­lam ; la presse abonde sou­vent, d’ailleurs, dans cette direc­tion : islam est assi­mi­lé à pro­blèmes. Pas mal de com­pa­triotes musul­mans croient, eux, naï­ve­ment, que ces évè­ne­ments res­tent exté­rieurs à la com­mu­nau­té musul­mane et « n’ayant rien à voir avec le deve­nir de celle-ci ».

Com­ment se retrou­ver dans ce flot d’in­for­ma­tions contras­tées ? Pour ten­ter d’y voir un peu clair, ten­tons deux approches.

Analyse historique, analyse sociétale

La pre­mière consiste à situer le pré­sent de l’is­lam dans une dyna­mique his­to­rique : la ten­ta­tive du monde musul­man de se situer face à la moder­ni­té scien­ti­fique et poli­tique est un pro­ces­sus enta­mé par l’is­lam il y a deux siècles, et qui n’a pas encore trou­vé de réponse et se pour­suit dans la période contem­po­raine. Cette ten­ta­tive a été inter­rom­pue par la colo­ni­sa­tion d’a­bord, puis par la mise en place de régimes poli­tiques indé­pen­dants (en Égypte, Tuni­sie, Syrie, Irak, Pakis­tan, Tur­quie, etc.) défen­dant une vision laïque ou agnos­tique de l’É­tat. Mais, depuis trente ans, chaque fois que la conjonc­ture le per­mit (crises des États indé­pen­dants, mon­tée en puis­sance des auto­ri­tés reli­gieuses isla­miques, fin de la guerre froide), la ques­tion de la moder­ni­té et de l’is­lam s’est retrou­vée à l’ordre du jour.

Et depuis trente ans, elle patauge entre une série d’op­tions : une ortho­doxie figée (wah­ha­bisme 1, cer­tains cou­rants mys­tiques, néo-otto­ma­nisme, néo­ca­li­fat…), la réfé­rence à un réfor­misme très pru­dent et intel­lec­tuel­le­ment assez pauvre (comme les Frères musul­mans), l’a­dop­tion au contraire d’un radi­ca­lisme poli­tique, qui amène des musul­mans fas­ci­nés par la puis­sance de l’É­tat-nation moderne à pen­ser que la prise de pou­voir d’É­tat per­met­tra enfin d’ins­crire l’is­lam dans le monde moderne. Plus récem­ment des cou­rants néo-sala­fites surfent sur un retour au rigo­risme moral. Des noms incon­nus aux non-musul­mans font de l’ombre au si média­ti­sé Qara­dâwî qui prêche sur les ondes d’al-Jazeera.

Le tour­nant du 11 sep­tembre fut de mon­trer à de nom­breux musul­mans que les logiques à l’œuvre jus­qu’a­lors les menaient vers l’im­passe : impasse interne aux socié­tés musul­manes par le conflit radi­cal qui y est engen­dré (les expé­riences algé­rienne, afghane, pales­ti­nienne et ira­kienne le montrent) ; impasse externe éga­le­ment, face aux non-musul­mans. Les musul­mans ont des dif­fi­cul­tés à admettre et à ana­ly­ser ces impasses, car cela revien­drait à désa­vouer des frères en reli­gion et don­ne­rait l’im­pres­sion de défor­cer les musul­mans à l’é­gard de l’ex­té­rieur. Mais elles sont per­çues en pra­tique, ne fût-ce que par la las­si­tude des popu­la­tions face à des évè­ne­ments tra­giques et inextricables.

Ain­si, à côté des cou­rants clas­siques énu­mé­rés plus haut (ortho­doxie figée, réfor­misme pru­dent, radi­ca­lisme, rigo­risme lit­té­ra­liste), émergent depuis quelques années des efforts nou­veaux, des dis­cours nou­veaux de « réforme », réani­mant le grand espoir d’une « moder­ni­sa­tion musul­mane » enta­mée depuis long­temps. Ces dis­cours sont média­ti­sés sous l’ap­pel­la­tion un peu inadé­quate et assez ambigüe d’is­lam des « Lumières » : elle ne dit pas si on désigne ain­si un ratio­na­lisme agnos­tique ou un islam renouvelé.

Quoi qu’il en soit, il est cer­tain que dans le monde musul­man et en Europe, en Bel­gique en par­ti­cu­lier, émergent de nou­velles sen­si­bi­li­tés. Autre­ment dit, au-delà des débats doc­tri­naux, c’est par la pra­tique, par le vécu, qu’un sens nou­veau, une manière nou­velle d’être dans la moder­ni­té font len­te­ment leur appa­ri­tion. Ce sont ces phé­no­mènes émer­gents que pointe le pré­sent dos­sier. Farid El Asri par­court ces nou­velles sen­si­bi­li­tés qui concernent la pra­tique de la reli­gion, le res­pect de la norme et, peut-être sur­tout par­mi les jeunes musul­mans « post­mo­dernes », l’ex­pres­sion de l’is­lam. La ques­tion « être musul­man au quo­ti­dien » est au cœur de cette recherche.

Le che­mi­ne­ment, encore dans sa phase ini­tiale, du « fémi­nisme musul­man », dont traite Aïcha Had­dou, fait par­tie du même ordre de sen­si­bi­li­té. Deux termes appa­rem­ment contra­dic­toires : des jeunes femmes tentent de conci­lier l’is­lam et la moder­ni­té. Ce che­mi­ne­ment est à la fois inac­cep­table par des mou­ve­ments comme celui de Ni putes ni sou­mises et dif­fi­ci­le­ment com­pré­hen­sible tant par des fémi­nistes agnos­tiques que par des musul­manes. Mais ces femmes croyantes musul­manes tentent de le faire leur.

À par­tir de son expé­rience d’en­sei­gnant, David D’Hondt montre avec finesse la com­plexi­té des usages et des pra­tiques autour du fou­lard, idéo­lo­gi­sé de manière som­maire tant par ceux qui le défendent que par ceux qui le refusent. Il montre les nuances dans l’u­sage pra­tique de ce signe qui ne trouve pas d’é­cho dans cer­taines prises de posi­tion de ceux qui sont hos­tiles au fou­lard, mais qui ne trouve pas non plus de théo­ri­sa­tion reli­gieuse adé­quate tant le port de ce signe est deve­nu un fac­teur iden­ti­taire et a été reli­gieu­se­ment théo­ri­sé par une voie presque exclu­si­ve­ment littéraliste.

Toutes ces pra­tiques sont en quête d’une for­mu­la­tion et d’une jus­ti­fi­ca­tion reli­gieuses, car l’is­lam, comme toute reli­gion, a besoin de dis­cours pro­duc­teurs de sens, de fina­li­tés, de jus­ti­fi­ca­tions. À cet égard, les Frères musul­mans, dont traite la contri­bu­tion de Bri­gitte Maré­chal, sont un peu des figures d’un autre temps, liées au pas­sé des années trente et sep­tante. Ils opèrent une dif­fi­cile recon­ver­sion. Leur poids sur la scène euro­péenne ne doit pas être sur­es­ti­mé. C’est à tort qu’ils sont sou­vent pré­sen­tés comme les grands marion­net­tistes de l’ombre de l’is­lam. C’est le dis­cours facile des médias, qui prend au sérieux le gout du secret des Frères et leur attri­bue une puis­sance qu’ils n’ont pas. Mais leur impor­tance sym­bo­lique ne doit pas non plus être sous-esti­mée, car ils res­tent un des foyers intel­lec­tuels majeurs de l’is­lam européen.

Prendre le religieux au sérieux

Le deuxième point de vue utile pour com­prendre le deve­nir contem­po­rain de l’is­lam est de prendre au sérieux la consis­tance sociale des dyna­miques reli­gieuses. Sou­vent les pos­tures balancent entre trois atti­tudes. Ou bien on abso­lu­tise les réfé­ren­tiels reli­gieux, on en fait des puis­sances vis­cé­rales. Le pro­pos consiste à dire, dans ce cas, que les reli­gions (et l’is­lam en l’oc­cur­rence) sont en soi alié­nantes, expres­sions de la domi­na­tion mas­cu­line, fac­teurs de vio­lence. Une posi­tion oppo­sée dira que le reli­gieux n’est qu’i­déo­lo­gie, inté­rêt, échap­pa­toire à des dys­fonc­tion­ne­ments sociaux, expres­sion banale de choix prag­ma­tiques par­mi d’autres. Selon cette lec­ture, la demande d’is­lam pro­vient du chô­mage ou du manque de liber­té poli­tique. Démo­cra­tie for­melle et libre mar­ché assor­tis d’un peu de plu­ra­lisme pra­tique : voi­là la recette pour faire dis­pa­raitre la demande d’islam.

Un troi­sième regard consiste à sou­li­gner la dimen­sion éter­nelle, uto­pique, dés­in­car­née des reli­gions. On dira alors que l’is­lam a la même racine éty­mo­lo­gique que le mot « paix », que les frères en Abra­ham ont pour voca­tion de se ren­con­trer. Ou par un autre biais, on regar­de­ra avec bon­heur cette nou­velle réa­li­té mul­ti­cul­tu­relle, consi­dé­rée comme natu­rel­le­ment bonne parce que diversifiée.

Prendre au sérieux le reli­gieux signi­fie prendre en compte la consis­tance des pra­tiques et de la théo­rie reli­gieuse, sa puis­sance de mobi­li­sa­tion, mais éga­le­ment sa puis­sance intel­lec­tuelle. La reli­gion et les théo­ri­sa­tions reli­gieuses construisent des visions du monde ; elles pro­duisent du sens pour les indi­vi­dus et les groupes humains.

L’impasse de l’islam contemporain

De ce point de vue, on mesure le drame que vit l’is­lam contem­po­rain. Il conti­nue de faire l’ex­pé­rience d’une crise de l’é­la­bo­ra­tion intel­lec­tuelle et de la théo­ri­sa­tion reli­gieuse. La fameuse « réforme » qui devait se confron­ter au monde moderne est loin d’a­voir por­té ses fruits. Elle a été réorien­tée sur trois axes. D’a­bord celui de l’ac­tion poli­tique qui consiste à jus­ti­fier la prise du pou­voir, l’ac­tion armée, l’ac­tion sui­ci­daire. Et encore : on a très peu théo­ri­sé l’É­tat isla­mique même si on l’é­voque sou­vent ; on a peu pen­sé l’é­co­no­mie isla­mique, même si on en parle sou­vent. Le deuxième axe — celui de la norme, du licite et de l’in­ter­dit -, est deve­nu l’ob­ses­sion des pré­di­ca­teurs de tous bords… de l’être musul­man à l’aide duquel les hommes chargent les femmes, envoyées en pre­mière ligne, de la tâche pré­su­mée exem­plaire d’ap­pa­raitre comme voi­lées. Il est la spé­cia­li­sa­tion par excel­lence du néo-sala- fisme wah­ha­bite, qui fait de sa lec­ture éru­dite des hadiths son fer de lance, en y cher­chant non pas la fina­li­té ou le sens, mais exclu­si­ve­ment la lettre de la norme. D’où la pola­ri­sa­tion sur des repères, tels le fou­lard, deve­nu l’emblème poly­sé­mique de l’être musulman.

Le troi­sième axe est celui de l’or­ga­ni­sa­tion du rite : il faut faire l’is­lam concrè­te­ment. Les mos­quées poussent comme des cham­pi­gnons, dans les pays musul­mans comme en Europe. Des ins­ti­tu­tions se créent en com­plé­ment ou en contra­dic­tion avec celles qui existent. L’ar­ticle de Ben Mous­sa résume le feuille­ton de l’Exé­cu­tif des musul­mans de Bel­gique à par­tir d’un point de vue qui s’est situé en par­tie à l’ex­té­rieur de cette dyna­mique. Cet exé­cu­tif a mon­tré le poids et le suc­cès de la Direc­tion des affaires reli­gieuses de Tur­quie, une orga­ni­sa­tion éma­nant de l’É­tat turc dont l’ef­fi­ca­ci­té stra­té­gique n’est plus à démon­trer. On peut obser­ver le même suc­cès dans le nombre de mos­quées recon­nues en Wal­lo­nie où les mos­quées turques éma­nant de la Direc­tion des affaires reli­gieuses de Tur­quie se taillent la plus grosse part du gâteau.

Les cen­taines d’en­sei­gnants de reli­gion isla­mique qui œuvrent dans le réseau offi­ciel, les mos­quées recon­nues et finan­cées par l’É­tat sont le résul­tat de l’en­thou­siasme orga­ni­sa­tion­nel des musul­mans de Bel­gique, qui a trou­vé une réponse favo­rable dans le prag­ma­tisme des pou­voirs publics belges. Au moins, en par­lant d’or­ga­ni­sa­tion du rite, tout le monde s’est com­pris. Cette volon­té orga­ni­sa­trice qui abou­tit à une sorte d’« ecclé­sias­ti­fi­ca­tion » a enthou­sias­mé les pre­mières géné­ra­tions de musul­mans et a répon­du à leurs attentes. La ques­tion sera de voir si, à l’a­ve­nir, l’in­té­rêt pour le culte et ses édi­fices se maintiendra.

À sa manière, l’en­trée dans la scène poli­tique belge de réfé­ren­tiels isla­miques, dont parle Meh­met Kok­sal, fait éga­le­ment par­tie de cette entrée de l’is­lam dans le champ orga­ni­sé. De longue date, des mos­quées ont, en Bel­gique comme par­tout ailleurs, joué la carte poli­tique pour sau­ve­gar­der leurs inté­rêts. Les poli­tiques fla­mands ont été beau­coup plus pru­dents, car l’é­pou­van­tail du Vlaams Belang prêt à leur repro­cher toute accoin­tance avec l’is­lam les a ren­dus très pru­dents. Il fau­dra voir com­ment ce pro­ces­sus évoluera.

Ces trois axes — l’ac­tion poli­tique, la norme, le culte — ne répondent tou­te­fois pas à la ques­tion majeure du sens et de la fina­li­té. Peut-être parce que leurs acteurs n’ont pas tou­jours les outils intel­lec­tuels pour le faire. C’est ici que le grand défi contem­po­rain de l’is­lam en géné­ral et de l’is­lam euro­péen et belge appa­rait. Il s’a­git de savoir com­ment et où se construi­ra la réa­li­té intel­lec­tuelle future.

« Lumières » intérieures

Dans l’en­semble du monde musul­man y com­pris en Europe, les cin­quante der­nières années ont mon­tré la crise et la carence des intel­lec­tuels. L’en­jeu à venir pour l’en­trée de l’is­lam dans la moder­ni­té est là. Ce ne sont pas seule­ment quelques intel­lec­tuels soli­taires, « nou­veaux pen­seurs de l’is­lam », bons com­mu­ni­ca­teurs plus ou moins impro­vi­sés, qui appor­te­ront une réponse suffisante.

En effet, ceux-ci, bien que fort écou­tés hors de l’is­lam, sont sou­vent igno­rés par les com­mu­nau­tés musul­manes. C’est un tra­vail intel­lec­tuel de fond, c’est un essai­mage d’in­tel­lec­tuels de l’in­té­rieur du champ reli­gieux musul­man qui devient urgent et néces­saire. C’est le défi majeur des années à venir. Sinon les nou­velles sen­si­bi­li­tés musul­manes et les ten­ta­tives de sor­tie de l’im­passe res­te­ront infructueuses.

  1. Le wah­ha­bisme est une doc­trine fon­dée en Ara­bie à la fin du XVIIIe siècle et deve­nue l’i­déo­lo­gie du royaume saou­dien. Des mou­ve­ments poli­tiques turcs oppo­sés à l’É­tat kéma­liste ou des mou­ve­ments arabes, font du retour au pas­sé otto­man ou de la res­tau­ra­tion du cali­fat leur objec­tif poli­tique. Des cou­rants issus par exemple des Naqh­se­ben­di ou des Tid­ja­ni, fondent leur mys­ti­cisme sur l’ob­ser­va­tion du rite et la conser­va­tion de la tra­di­tion. Le sala­fisme fait du retour aux sources le res­sort du renou­veau de l’is­lam. Il peut s’a­gir d’un mou­ve­ment vivi­fiant par un retour au fon­de­ment au-delà des sédi­men­ta­tions his­to­riques. Mais il peut aus­si deve­nir un effort de lec­ture lit­té­rale et an-his­to­rique des sources.

Felice Dassetto


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