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Les sciences coloniales au miroir des thèses postcoloniales
Les institutions qui assumèrent le développement des sciences coloniales belges furent un important facteur d’internationalisation des sciences métropolitaines, mais elles restèrent dépendantes des pouvoirs coloniaux. Elles comptèrent pour beaucoup dans la formation du « syndrome congolais » et de notre regard sur l’Afrique. La rupture introduite par la vision « subalterne » des études postcoloniales remet sur le métier une série de questions qui ne devraient pas concerner les seuls historiens. Euro-africain, le nouveau terrain des regards croisés réinterrogera nos savoirs sociaux établis.

Je rentre de Kinshasa au terme de quelques jours passés, avec des collègues de l’Unikin, à la formation d’une petite équipe de recherche sur le thème de la sécurité alimentaire. Le 30 juin s’annonce. Nous n’avons jamais tant évoqué, montré, écouté le Congo dans les médias belges qu’en ces jours de commémoration. De quoi actualiser nos images éculées du mobutisme et celles de la déréliction des deux dernières décennies. Surtout, comment ne pas noter que, pour la première fois, un autre Congo colonial est montré au grand public. Comme s’il était désormais possible de reconnaitre la nature prédatrice et la dérive cauchemardesque de l’entreprise léopoldienne bien au-delà de quelques coups de chicotte et de quelques mains coupées ! Comment ne pas noter que de nombreuses émissions récentes de la RTBF (radio ou télévision où le choc des images en noir et blanc est énorme) qualifient sans coup férir le système colonial des années cinquante de quasi-apartheid ou d’apartheid tout court. La Belgique s’autorise enfin la déconstruction publique du mythe de la colonie modèle. Les Congolais s’autorisent enfin à donner tout aussi publiquement un bilan fort sombre de ce premier demi-siècle d’indépendance. Le fait que ce soient des Congolais qui témoignent paisiblement de la racialisation implacable de la société coloniale n’en est que plus remarquable et plus efficace. Nouveau départ clame-t-on ! Indispensable exercice d’hygiène culturelle et intellectuelle ? Diffusion hors des cercles universitaires du récit postcolonial ? Adieux définitifs de la Belgique coloniale ? Quoi qu’il en soit, malgré cette salutaire mise au point, très peu est dit quant au passé et à l’héritage colonial africain de nos savoirs, cadres intellectuels et institutions savantes.
Il y a quelques jours, un vieil homme au regard mélancolique, employé de la police des frontières à l’aéroport de Kinshasa examine mon passeport. Je suis le dernier passager en retard. Sourire amer. « Belge hein ! Les Belges sont partis fâchés, depuis nous souffrons. Vous nous avez lâchés. Les Français ont aidé les leurs, regarde à Brazza. » Sourire moins amer. Pour avoir entendu de telles choses si souvent, je sais qu’il est faux d’y voir une nostalgie du paternalisme colonial. Je bafouille trois mots sur l’«immonde françafrique », ajoutant cyniquement : « Vous devriez être plutôt heureux d’avoir été ainsi débarrassés ! » L’homme semble ne pas attendre une réponse et considère la mienne comme irrecevable… sans doute ? Le papier destiné à La Revue nouvelle surgit dans mon esprit et m’absorbe immédiatement. Sourire complice. Le policier perçoit mon inquiétude. Il me faut commencer à clarifier mes notes dès la salle d’embarquement. Mundele !
Le détour par les sciences coloniales belges
Depuis une dizaine d’années, je m’occupe de coopération avec quelques universités africaines et, de plus en plus, avec les deux universités congolaises historiques. Ces programmes ont été construits à l’aube du millénaire, à la fin de la période de gel des relations de coopération avec la RDC. Dix ans plus tôt, j’avais commencé une recherche sur les institutions et productions savantes nées de la colonisation belge en Afrique centrale. Sous le titre L’invention des sciences coloniales belges, seule une partie des matériaux a été publiée (Poncelet, 2008). Restent à publier tous les textes relatifs à l’après-guerre, époque dite de « colonisation de développement » — période très riche et trop souvent résumée aux thèmes de la « politique sociosanitaire » et de la « décolonisation précipitée ». Pour désigner cette histoire de la production des savoirs coloniaux tardifs (1945 – 1960), j’avais pensé à un titre qui aurait pu être « L’échec de la décolonisation scientifique belge ».
Sociologue et occupé comme beaucoup par le développement et les relations Nord-Sud, ce long détour par l’histoire des sciences coloniales belges m’apparaissait comme un défi risqué. Mais j’étais également convaincu que l’exercice qui consistait à regarder les sociétés du Sud sous l’angle du développement (dépendance ou modernisation) ou de l’anthropologie était tronqué. Je souhaitais montrer de manière quasiment clinique que l’empire du développement trouvait au Sud ses principaux ressorts, loin en amont de sa date de naissance officielle1. Qu’il s’était déployé bien plus tôt dans le monde des représentations et des institutions scientifiques coloniales. Je suis donc devenu archiviste d’un morceau de réalité passée qui n’intéresse plus grand monde et que la plupart des universitaires préfèrent ignorer. Les sciences africanistes belges — leurs hommes et leurs institutions — sont effectivement nées et ont vécu du (et dans le) pouvoir colonial, presque exclusivement autour de l’Afrique centrale2. Les institutions savantes contemporaines liées à l’étude des mondes lointains en sont les héritières. Au-delà de cette origine coloniale du « développement », c’était bien le rapport colonial comme matrice de production de connaissance qui m’intéressait. La race en a été jusqu’au bout la pierre d’angle mais cette obsession, évidente aujourd’hui malgré un déni constant, n’en dit pas tout3.
Cette science coloniale quasi officielle, indépendante des pouvoirs académiques, mais intimement liée à leurs sommets, a été un formidable facteur de formation et d’internationalisation des sciences métropolitaines. Tardive, elle fut produite jusqu’en 1950 dans un réseau très particulier et activée par des institutions directement dépendantes des pouvoirs coloniaux. La haute administration et magistrature de l’État Indépendant du Congo puis du pouvoir colonial, les missionnaires-savants, les représentants des cercles d’intérêt, les relais coloniaux dans les universités alimentaient ce réseau d’institutions propres4. Ce fonctionnement typique compte pour beaucoup dans la formation de notre regard contemporain sur l’Afrique et de notre syndrome congolais.
D’une certaine manière, mes recherches historiques m’avaient plongé dans le débat intellectuel ouvert par les études postcoloniales qui gagnaient l’Europe depuis le milieu des années nonante et dont j’avais bien rencontré quelques thèses précoces à l’occasion d’un essai précédent (Poncelet, 1994). L’Autre-subalterne produit et traité par l’Occident moderne, n’est pas localisé à sa périphérie. Longtemps muet, mais objet d’un immense pouvoir d’énonciation, il était en creux au cœur de l’identité moderne et de ses concepts : Race, Civilisation, Nation, Raison, État, Individu. Il y surgit aujourd’hui en chair et en os. Il ne propose pas seulement de conquérir une place, sa place. Il questionne le récit moderne lui-même. Cela restait alors peu construit dans ma réflexion. Mais je me persuadais que, de la colonisation au développement, nous ne faisions pas face à des produits quelconques de l’histoire universelle des dominations. Je faisais l’hypothèse que le régime colonial (souvent étendu dans les études postcoloniales à toutes les formes occidentales modernes de domination des mondes lointains) et sa grammaire avaient sous-tendu l’universalité du projet et du récit modernes jusqu’au cœur de ses notions les plus « libératrices ». Il en aurait été ainsi parce que, à la différence des autres impérialismes, le régime colonial était en outre une forme inédite de savoir-pouvoir et de production du vaincu, l’indigène. C’est sans doute pour cette raison que la proposition d’une révolution par le « subalterne » est apparue si forte. D’où également l’importance que l’on a pu prêter au cultural turn globalisé par les études postcoloniales. L’échec de la coopération avec les anciennes colonies, l’échec de l’intégration européenne des immigrés issus des colonies ou encore la très relative désoccidentalisation des sciences humaines témoigneraient de cette sourde détermination, quelles que soient les rhétoriques de la diversité et de la globalisation heureuse. Les études postcoloniales semblaient alors en mesure de révolutionner l’approche des espaces culturels de l’histoire et de la globalisation présente. Passionnant !
Une rupture par les études postcoloniales ?
J’avais cependant sous-estimé ma lassitude des bibliothèques historiques et des écrits épistémologiques. Davantage encore j’avais sous-estimé le gout revenu du terrain vivant et de l’action. Plongeon dans l’Afrique urbaine contemporaine durant une dizaine d’années : recherches sur la société civile, les ONG africaines, les étudiants des campus congolais, burkinabé et béninois, sur les institutions universitaires africaines elles-mêmes. Le monde postcolonial africain, très réel et concret, m’a donc rattrapé et le projet de réécriture des sciences coloniales tardives a été reporté d’année en année, de retour de mission en retour de mission. Sur le terrain africain, tout ce débat semblait tellement peu utile pour faire exister une sociologie empiriquement fondée. Que dire des études et des étudiants en RDC ! Mudimbe devenu une figure de style dans la réalité corporatiste et ritualiste des universités congolaises ! MBembe associé à Parsons et Henri Jeanne5 dans l’introduction d’un mémoire d’étudiant. L’afrocentrisme conjugué au matérialisme dialectique dans un autre mémoire. Saïd, Spivak et MBembe lui-même en seraient confondus ou désespérés !
C’est donc aussi à la suite d’un effort pour donner sens à un réel déconcertant en sortant de l’habituel relativisme et après ce détour par les campus congolais dont la réalité mérite mieux que la traditionnelle complainte amusée ou tragique, que je souhaite aujourd’hui remettre sous examen postcolonial mes matériaux coloniaux tardifs6. C’est enfin parce que le débat postcolonial s’est éclairci et qu’il est sérieusement questionné par certains auteurs ainsi labellisés, mais aussi sur ses flancs (Pouchepadass, 2006). Si la charge récente de J.-Fr. Bayart contre les études postcoloniales est difficile à accepter lorsqu’elle emprunte le refrain du rien de nouveau sous le soleil, elle est beaucoup plus redoutable lorsqu’elle oppose à l’épreuve de l’interprétation, celle d’une historicité jamais unilatérale et en mouvement constant, fût-ce en colonie ou en postcolonie (Bayart, 2010).
D’emblée cependant, je retrouve une des raisons de ma longue hésitation. Le caractère strictement occidental des sciences coloniales et leur enchâssement dans le pouvoir colonial ne peuvent en faire qu’un « anti-objet » en totale rupture avec le point de vue subalterne-indigène dont l’autonomie épistémologique est supposée par certains courants postcoloniaux. Les sciences coloniales seraient donc mortes deux fois : objet d’une amnésie collective en partie volontaire en Belgique, abolies par la décolonisation en Afrique centrale. Objet devenu indicible ? L’intérêt contemporain de l’analyse que l’on pourrait en proposer semble non pas opposé, bien au contraire, mais annihilé par la thèse postcoloniale en sa version subalterne. Cette analyse restait par définition coloniale. À quoi bon dira-t-on détailler par le menu ce que les essais interprétatifs posent d’emblée ? Les sciences coloniales étaient coloniales et après ? C’est ailleurs, vers les soutiers de l’histoire, qu’il faudrait regarder. Oui mais…
Cette confrontation du savoir colonial et des thèses postcoloniales suppose un constat préalable. Si le monde francophone des sciences sociales a accueilli le projet postcolonial avec des réticences (Smouts, 2007), il est encore plus clair que le champ universitaire belgo-congolais a fort peu contribué à réduire ce retard. Bien entendu, ce constat sera modulé selon la définition que l’on donne à cette notion d’études postcoloniales, selon que l’on y voit un objet spécifique, une posture, un paradigme, un défi politique7… Pourtant les Congo de Conrad, de Gide, de Greene, de Naipaul, ont suscité des profusions d’analyses tant la construction imaginaire de l’Afrique par l’Occident y a trouvé ses figures les plus durablement connotées de limites de l’Humanité, de la Raison, de l’Histoire. Pourtant, c’est un auteur congolais, issu de l’université de Lubumbashi, Valentin Mudimbe qui, exilé aux États-Unis, deviendra l’une des principales références de la prise de parole postcoloniale africaine8. Obsédés par l’analyse de la décomposition congolaise et la pauvreté croissante, par les énigmes politiques, les tragédies humaines et la résilience mystérieuse de cette société, nous avons été peu attentifs à ce qu’elle pouvait montrer et dire ailleurs9.
Deux ouvrages déjà anciens, largement ignorés en Belgique et en RDC et qui sont restés étrangers à la bibliographie postcoloniale mériteraient d’y trouver place, alors même que leurs auteurs n’en connaissaient sans doute pas les premiers écrits à l’exception des textes anciens de V. Mudimbe. Le premier est la thèse de Gérard Buakasa Tulu Kia, soutenue à la faculté de théologie catholique de Kinshasa en 1980 sous le titre L’impensé du discours. L’autre, écrit par le Français Bernard Piniau (1992), porte le titre peu accrocheur de Congo-Zaïre 1874 – 1981. La perception du lointain. Le premier interroge le discours de la modernité (y compris religieuse) et la violence cognitive et concrète qu’il suppose et reproduit. Le second interroge, lui, l’impuissance et la stérilité des savoirs africanistes belges et européens face à l’effervescence congolaise en 1960 – 1961. Impuissance et inaccessibilité qui demeureraient dans nos rapports aux mondes lointains. Conscient qu’il risquait de heurter les théories en cours quant aux fondements de l’ordre international, B. Piniau énonce ainsi sa thèse : « Elle tente en contrepoint de mettre en évidence une autre scansion de l’histoire moderne et contemporaine, liée à l’autonomie relative qui caractérise les foyers de pensée où s’élabore et s’articule notre connaissance perceptive du monde extérieur. »
Le nouveau terrain des regards croisés
Remettre sur le métier, certes mais quoi et comment ? Confronter l’analyse des sciences coloniales tardives aux thèses postcoloniales les plus solides, tout comme la démarche inverse, supposerait précisément de prendre au sérieux l’historicité, la relative autonomie et la dimension pluraliste et conflictuelle de ces « foyers de pensée ». C’est aussi bien mesurer que l’investissement savant de la colonie dans l’après-guerre fait montre de nombreuses ruptures au regard de l’équilibre institutionnel qui a caractérisé l’âge d’or des sciences coloniales à la veille de 1940. Les quinze dernières années de la colonie savante sont d’une extraordinaire richesse qui ne devrait pas être le terrain des seuls historiens. De l’onde de choc qui suivit la publication par Tempels de La philosophie bantoue en 1947 à la tentative de Benoît Verhaegen de construire une Histoire immédiate marxienne et structuraliste en prise avec les accélérations de l’Histoire postcoloniale (1960 – 1965), se dévoile un vaste espace de recherche. De la naissance d’une ethnologie professionnelle à travers la création de l’Institut de recherche scientifique en Afrique centrale (Irsac, fortement inspiré de l’organisation nord-américaine de la recherche) et où feront leurs armes Vansina, Maquet, Biebuyck, D’Hertefeld, de Heusch10… et les premières interventions autonomes des universités métropolitaines placées sous le drapeau réformateur d’une sociologie appliquée de gouvernement, les expériences savantes, les nouvelles postures, nouveaux terrains et « théories » se comptent par dizaines.
Les regards changent profondément sans pour autant renverser l’«impensé du discours », sans pour autant rompre définitivement avec les fondements de la domination coloniale dont ils se détournent ou dont ils renouvèlent partiellement les instruments. Ces objets savants pourraient s’avérer particulièrement instructifs parce qu’ils sont précisément produits entre le moment colonial triomphant et la décolonisation africaine, parce qu’ils restent coloniaux tout en intégrant des référents propres au monde savant international. Le sort réservé à ces savoirs par une élite africaine, subalterne certes mais aussi héritière, pourrait être tout aussi intéressant de ce point de vue.
Pour que cette démarche soit légitime et féconde, elle devrait être euro-africaine et intégrer les travaux importants des historiens congolais et « congolistes » dont bien des positions semblent proches des thèses postcoloniales sans s’y référer explicitement (Ndaywel et Mudimbe, 2009). Elle devrait surtout admettre d’emblée que la production des savoirs coloniaux, coloniaux tardifs ou postcoloniaux est autant portée par des fonctionnements institutionnels que par des contenus. Il conviendrait enfin de renoncer à donner à priori à ces savoirs un avantage sur ceux d’origine populaire ou subalterne quant à ce qui fait l’histoire et la culture. À ces conditions ils permettront d’interroger très précisément, de manière localisée et au-delà de l’histoire, l’essentiel de ce qui dans les thèses postcoloniales tient à la critique des savoirs sociaux.
- Même si elle apparait réduite en comparaison d’autres mondes coloniaux, la science coloniale belge s’est révélée infiniment plus vaste que prévu.
- Les femmes sont absentes de l’ensemble des sciences coloniales à de rares exceptions près, toujours liées aux œuvres sociales et culturelles.
- Diversement reçu pour son caractère sombre et profondément interprétatif, le livre d’Achille Mbembe, De la post-colonie. Essai sur l’imagination politique dans l’Afrique contemporaine, qui n’est en rien un livre d’histoire, ramène le regard des historiens sur deux dimensions centrales de la colonie africaine : le commandement comme mise en œuvre du pouvoir et la construction de l’indigène autour de la figure bestiale.
- Toutes les universités ont mis sur pied des filières et diplômes coloniaux, mais on peut dire qu’elles n’ont jamais fait montre d’une capacité d’initiative réelle dans le champ des sciences coloniales avant 1950. Les institutions savantes coloniales centrales étaient l’Institut royal colonial belge, l’Institut colonial international, le Congrès colonial, l’université coloniale d’Anvers.
- Fameux sociologue théoricien des années 1950 et 1970 à l’ULB.
- Beaucoup de ces « vieilleries » restaient encore parmi les rares livres présents sur les rayonnages des bibliothèques congolaises jusqu’il y a peu.
- On n’ajoutera pas le terme méthodologie tant cet aspect de la construction des sciences sociales reste énigmatique dans de nombreux essais postcoloniaux.
- Curieusement, j’ai l’impression qu’en dehors du Codesria, les universités africaines francophones, et particulièrement congolaises, traitent peu des études postcoloniales.
- On doit reconnaitre l’originalité des travaux de Filip de Boeck (2005) et de quelques historiens congolais.
- Tous reconnus au niveau international. Les trois premiers ont poursuivi de grandes carrières africanistes aux États-Unis.