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Le vide juridique existe-t-il ?
Régulièrement convoquée dans le discours politique et le récit médiatique, l’hypothèse du vide juridique a de longue date agité la théorie et la sociologie du droit, suscitant nombre d’analyses et de débats. Dans une société tout aussi prompte à dénoncer le trop-plein normatif que le vide juridique, ce dernier exprime à la fois certaines attentes adressées aux autorités politiques et une forme particulière, parfois inconsciente, de rapport au droit : espace projectif de nos indignations, de nos désirs voire de nos angoisses, le vide juridique constitue un indicateur, paradoxal mais particulièrement suggestif, de la façon dont on se représente le système juridique, des vertus qu’on lui attribue et des fonctions qu’il remplit. À partir de trois situations archétypales où l’argument du vide juridique se voit mobiliser, cet article vise à interroger ses vertus et fonctions, pour rappeler ce qu’est le droit : un discours normatif, mais incertain, palliatif imparfait de nos vertiges existentiels.
Régulièrement convoquée dans le discours politique et le récit médiatique, l’hypothèse du vide juridique a de longue date agité la théorie et la sociologie du droit, suscitant nombre d’analyses et de débats. Dans une société tout aussi prompte à dénoncer le trop-plein normatif que le vide juridique, ce dernier exprime à la fois certaines attentes adressées aux autorités politiques et une forme particulière, parfois inconsciente, de rapport au droit : espace projectif de nos indignations, de nos désirs voire de nos angoisses, le vide juridique constitue un indicateur, paradoxal mais particulièrement suggestif, de la façon dont on se représente le système juridique, des vertus qu’on lui attribue et des fonctions qu’il remplit. À partir de trois situations archétypales où l’argument du vide juridique se voit mobiliser, cet article vise à interroger ses vertus et fonctions, pour rappeler ce qu’est le droit : un discours normatif, mais incertain, palliatif imparfait de nos vertiges existentiels.