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Le potentiel érotique du masque
Ceux qui me connaissent savent que j’ai l’habitude de marcher autour du lac du bois de la Cambre. J’y ai même un arbre psychanalyste auquel je confie mes nombreux malheurs. Aujourd’hui, chemin faisant, j’ai remarqué la présence d’une jeune femme assise sur un banc, les jambes croisées et penchée sur son téléphone. Alors que j’arrivais […]
Ceux qui me connaissent savent que j’ai l’habitude de marcher autour du lac du bois de la Cambre. J’y ai même un arbre psychanalyste auquel je confie mes nombreux malheurs. Aujourd’hui, chemin faisant, j’ai remarqué la présence d’une jeune femme assise sur un banc, les jambes croisées et penchée sur son téléphone. Alors que j’arrivais à sa hauteur, elle a levé la tête. Deux petits yeux brillants mis en évidence par son masque anti-Covid venaient de rencontrer mon regard, avant de replonger immédiatement dans l’écran du portable. Je fus électrisé.
Au second tour, une certaine excitation s’empara de moi. Allait-elle m’offrir un autre coup d’œil ? Cette fois-ci, quelques secondes avant mon deuxième passage, bien protégé derrière mon masque et mes Ray-Ban Aviator, je pris davantage le temps de l’observer. Elle était menue. Des cheveux bruns courts. Un tatouage en forme de chat sur la main droite. Des baskets Vans bleu clair. Une fois encore, elle redressa la tête et ses pupilles me fixèrent brièvement. Transporté par ce nouvel échange oculaire, je poursuivis toutefois ma marche cadencée.
Puis, je décrétai qu’il fallait que je m’arrête et que je lui parle. Et si elle avait décidé de se lever et de partir ? Je forçai le pas. Après quelques minutes, au détour d’une courbe du lac qui cachait le fameux banc, je fus soulagé de constater qu’elle y était toujours, absorbée par son écran. Je vins me poser à côté d’elle, essoufflé, mais heureux.
Sans se parler, on s’observa quelques instants. Je la voyais sourire derrière son masque. Et là, tout s’est emballé. On s’est rapproché. On s’est pris les mains. On s’est arraché nos masques, ses lèvres ont plongé dans les miennes. Elles étaient douces et sucrées. Alors que mon cerveau baignait dans la dopamine et la lulibérine, je compris que j’étais en train d’embrasser un beau jeune homme à la barbe soyeuse.