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Le Petit Pyongyang

Numéro 5 Juin 2023 - Paris par Hoon Kim

juillet 2023

Guang-ho pré­ten­dait avoir trou­vé dans le quar­tier de Mont­martre un res­tau­rant nord-coréen, le seul de Paris, de toute la France ; Sang-hoon sou­te­nait mor­di­cus que la chose était impos­sible. Quand bien même il y avait déjà, à Amster­dam, un res­tau­rant nord-coréen, le pre­mier d’Europe. Appa­ru du jour au len­de­main comme une pous­sée de cham­pi­gnons après la pluie, l’établissement avait fer­mé ses portes au bout de quelques mois avant de rou­vrir dans un nou­vel empla­ce­ment, près du quar­tier rouge. Mais ça, c’était à Amster­dam où il pleu­vait beau­coup, concluait Sang-hoon. Il ne fal­lait pas mélan­ger les cham­pi­gnons et les ser­viettes. Fina­le­ment, de mau­vaise grâce, Guang-ho accep­ta de nous y emme­ner, sans doute pour ne pas perdre la face devant son ami et collègue.

Italique

Guang-ho pré­ten­dait avoir trou­vé dans le quar­tier de Mont­martre un res­tau­rant nord-coréen, le seul de Paris, de toute la France ; Sang-hoon sou­te­nait mor­di­cus que la chose était impos­sible. Quand bien même il y avait déjà, à Amster­dam, un res­tau­rant nord-coréen, le pre­mier d’Europe. Appa­ru du jour au len­de­main comme une pous­sée de cham­pi­gnons après la pluie, l’établissement avait fer­mé ses portes au bout de quelques mois avant de rou­vrir dans un nou­vel empla­ce­ment, près du quar­tier rouge. Mais ça, c’était à Amster­dam où il pleu­vait beau­coup, concluait Sang-hoon. Il ne fal­lait pas mélan­ger les cham­pi­gnons et les ser­viettes. Fina­le­ment, de mau­vaise grâce, Guang-ho accep­ta de nous y emme­ner, sans doute pour ne pas perdre la face devant son ami et collègue.

Il n’y a pas très long­temps de cela, Guang-ho nous avait racon­té son voyage en Alle­magne dans une auberge de jeu­nesse qui avait tenu lieu de rési­dence de fonc­tion, à l’époque com­mu­niste, pour des diplo­mates venus de Pyon­gyang. C’était la pleine sai­son et, tous les hôtels affi­chant com­plet, il n’avait pu trou­ver de chambre ailleurs. Au milieu de la nuit, dans le dor­toir qu’il par­ta­geait avec une dizaine de per­sonnes, il s’était réveillé et avait remar­qué une sil­houette assise sur un des lits super­po­sés, à l’autre extré­mi­té de la pièce. Se sou­ve­nant brus­que­ment de toutes les his­toires d’enlèvements nord-coréens qui avaient han­té son enfance, et contre les­quelles sa mère le met­tait sou­vent en garde, il était res­té là à fixer la mys­té­rieuse sil­houette, avant de céder à la fatigue et de se ren­dor­mir. Ce ne fut que plus tard qu’il apprit que, mal­gré le per­son­nel alle­mand, l’immeuble appar­te­nait tou­jours aux Nord-Coréens qui en étaient les vrais propriétaires.

Sang-hoon, qui n’avait pas per­du une miette des mots de Guang-ho, l’abreuvant de ques­tions sur le décor du bâti­ment, l’ambiance qui régnait dans les locaux, avait décla­ré qu’il n’y avait rien de plus nor­mal que de voir des Nord-Coréens par­tout quand on est gavé depuis l’enfance d’histoires d’assassinats poli­tiques, de dis­pa­ri­tions for­cées et de rapts de citoyens sud-coréens. (Ces der­niers se voyaient contraints de ser­vir d’« ensei­gnants » à des espions nord-coréens en for­ma­tion, les­quels étaient ensuite envoyés de l’autre côté du 38e paral­lèle.) Les deux Corées, m’avait-il expli­qué par la suite, étaient tou­jours tech­ni­que­ment en guerre, même si celle-ci, au fil du temps, s’était muée en une sorte de trêve sépa­rée. Mais la guerre pou­vait écla­ter à tout moment, avait ajou­té Guang-ho, comme pour ne pas être en reste. Il fal­lait donc se tenir prêts, et ne jamais bais­ser sa garde.

Ils tra­vaillaient tous les deux comme guides auprès de tou­ristes coréens (sud-coréens s’entend) nou­vel­le­ment arri­vés à Paris, et ce depuis un cer­tain nombre d’années. L’un avait son orgueil, l’autre sa fier­té. Quant à moi, le troi­sième lar­ron, je les accom­pa­gnais parce que j’avais ma mati­née de libre et que je n’avais rien de mieux à faire. Autour de nous, les rues grouillaient de familles sor­ties pour une pro­me­nade domi­ni­cale, qui avec une pous­sette, qui avec un chien, qui avec un chien dans la pous­sette, en route pour le mar­ché de plein air ou la bra­de­rie du coin, à mille lieues de se dou­ter que les trois éner­gu­mènes qu’ils cou­doyaient avaient pour mis­sion de déni­cher le seul res­tau­rant nord-coréen de Paris. Les gens, débor­dants d’insouciance et de san­té, m’avaient tout l’air de figu­rants pour un tour­nage de film, avec cet aspect un peu flou des visages qu’on croise par­fois en rêve.

Guang-ho venait de nous racon­ter en détail ce qui lui était arri­vé : en allant à un ren­dez-vous, il était tom­bé, au hasard d’une rue, sur le res­tau­rant en ques­tion. Il était en retard et, pour ne rien arran­ger, une pluie drue s’était mise à tom­ber pen­dant qu’il res­tait plan­té là, devant ce res­tau­rant, comme si on lui avait jeté un sort. (Et Sang-hoon de l’interrompre : « Tu allais voir qui ? — Ça c’est mes oignons. — Une fille ? Tu allais voir une fille ? — Oui, une fille. Et alors ? — Alors rien, conti­nue. ») Il y avait, au fond d’une salle vide, un petit espace amé­na­gé pour le karao­ké – norae­bang en ver­sion coréenne, m’a pré­ci­sé Sang-hoon — avec cla­vier, micro­phone et écran télé fixé au mur. On aurait dit un boui-boui qui ne payait pas de mine, si ce n’était le fron­ton qui annon­çait, sans autre forme de pro­cès, « Res­tau­rant nord-coréen », un nom qui ne tour­nait pas autour du pot. La plu­part des éta­blis­se­ments coréens étaient situés sur la rive gauche de la Seine, Guang-ho n’en connais­sait aucun dans le 18e arron­dis­se­ment et a for­tio­ri à la Goutte d’Or où il ne s’aventurait pour ain­si dire jamais. (« Sauf quand tu as ren­dez-vous avec une fille, hein ? — Pas de com­men­taire. — C’était qui cette fille ? Une Coréenne ? Une Fran­çaise ? — Pas de commentaire. »)

Pen­dant qu’il mar­quait une pause dans son récit pour se rou­ler une ciga­rette en vue de l’allumer dès sa sor­tie de métro, Sang-hoon en avait pro­fi­té pour m’expliquer qu’une loi de sécu­ri­té natio­nale inter­di­sait à tout Sud-Coréen d’entrer en contact avec des Nord-Coréens. Péné­trer dans un éta­blis­se­ment nord-coréen serait consi­dé­ré comme une trans­gres­sion, un délit et, dans cer­tains cas, pas­sible d’amende voire de prison.

« Alors, tu es entré à l’intérieur ? avait deman­dé Sang-hoon.

• Parce que toi, tu l’aurais fait ? » avait répli­qué Guang-ho en cra­chant un mor­ceau de tabac res­té col­lé sur sa langue.

Je savais qu’il ne voyait pas d’un bon œil les débor­de­ments de son ami dont le cynisme l’horripilait, sur­tout depuis que Sang-hoon avait déci­dé de consa­crer une par­tie de son cir­cuit tou­ris­tique à ce qu’il se plai­sait à appe­ler « les sites nord-coréens de Paris ». Ceux-ci connais­saient en ce moment un cer­tain suc­cès auprès d’une clien­tèle dési­reuse d’émotions fortes et d’expériences nou­velles. C’étaient des Coréens tren­te­naires bran­chés et argen­tés qui n’avaient que faire de voir la tour Eif­fel ou la Joconde der­rière une foule com­pacte d’abrutis armés d’appareils pho­to, ou de grim­per les marches vers la basi­lique de Mont­martre en jouant des coudes et en repous­sant une armée de ven­deurs afri­cains avec leurs bra­ce­lets de camelote.

La par­tie « nord-coréenne » était deve­nue si popu­laire qu’il envi­sa­geait d’en faire un iti­né­raire à part entière.
Elle avait pour point de départ un hôtel du Quar­tier latin où, dans une chambre tout à fait modeste, la fille de Chang Sung-taek (beau-frère de Kim Jong-il) avait vécu ses der­niers jours. Flan­qué de son groupe, devant l’entrée de l’immeuble, Sang-hoon se lan­çait dans son récit : Chang Kum-song, étu­diante en ciné­ma à Cen­sier, s’éprend de son cama­rade d’amphi, un beau et téné­breux Fran­çais (qui se pré­nom­mait tan­tôt Sté­phane, tan­tôt Sébas­tien) ; ensemble, ils coulent des jours idyl­liques à l’abri des regards, jusqu’au jour où — en pleine période d’examens — elle reçoit l’ordre fati­dique de ren­trer à Pyon­gyang… S’il n’y avait per­sonne à la récep­tion, Sang-hoon fai­sait mon­ter tout le monde à l’étage, pour qu’ils puissent voir de leurs propres yeux la porte — ô com­bien funeste — der­rière laquelle la pauvre fille, lan­guis­sant d’amour, ayant déjà raté son coup avec les cachets de som­ni­fères, s’était livrée à une deuxième ten­ta­tive en moins de vingt-quatre heures, se jetant du rebord de la bai­gnoire avec son rideau de douche noué autour du cou, un taux de réci­dive digne d’un Drieu la Rochelle. L’itinéraire se pour­sui­vait place Monge pour rejoindre la fac de Cen­sier, où la jeune femme et future sui­ci­dée avait assis­té à des sémi­naires sur l’art du ciné­ma dans des amphis aux trois-quarts vides.

Ensuite, Sang-hoon effec­tuait une halte dans le 13e, d’abord au centre Tol­biac où Kim Sul-song (fille de Kim Jong-il) avait fait son droit, puis à l’Institut d’études poli­tiques — Sciences po pour les intimes — qui accueillait la crème de la jeu­nesse nord-coréenne. S’il par­ve­nait à sou­doyer le vigile gar­dant l’entrée, il fai­sait la visite du « cam­pus » en com­men­çant par le jar­din à l’anglaise avec ses gly­cines qui grim­paient sur les parois et le buste vert-de-gri­sé d’un gaillard bar­bu du nom de « Thier­ry Lher­mitte ». Il le pré­sen­tait comme étant l’un des pre­miers mis­sion­naires fran­çais à fou­ler le sol coréen, dont la vil­lé­gia­ture au dix-neu­vième siècle dans un char­mant petit hameau près de Pyon­gyang — éloi­gné de ses confrères qui furent moins bien reçus à Séoul — reste fort mécon­nue de nos historiens.

Il enchai­nait avec d’autres sites nord-coréens dont l’hôpital de la Pitié-Sal­pê­trière où Ko Yong-hui (épouse consort de Kim Jong-il) était morte d’un can­cer du sein ; ou bien, dans le quar­tier des Olym­piades, une barre d’HLM pas­sa­ble­ment ano­nyme ayant ser­vi de planque au dis­si­dent Yi Han-yong, dont la mère avait été la nou­nou de l’un des enfants illé­gi­times de Kim Jong-il. Le par­cours se ter­mi­nait avec une escale à l’école d’architecture de Paris-La Vil­lette, dans le 19e arron­dis­se­ment ; c’est là qu’étudiaient dis­crè­te­ment pour ne pas dire inco­gni­to des élus du Grand lea­der en vue de bâtir un jour le vrai, le nou­veau, le grand Pyon­gyang. Sang-hoon, se tenant devant l’une des rési­dences uni­ver­si­taires et pro­fi­tant de l’effet de clair-obs­cur créé par les reflets du soleil cou­chant sur les vitres, indi­quait du doigt une ran­gée de fenêtres choi­sie au hasard. D’autres jours, il fai­sait de même, pre­nait un air son­geur et un chouïa déso­lé, devant un loge­ment de l’école d’architecture de Paris-Bel­le­ville, elle aus­si dans le coin…

Mes amis coréens, mar­chant pré­sen­te­ment à mes côtés, ne disaient mot, la mine sou­cieuse, l’esprit visi­ble­ment ailleurs. Der­rière nous, il y avait le quar­tier de Bar­bès que nous venions de tra­ver­ser. Sous le soleil prin­ta­nier, nous lon­gions la rue de la Goutte d’Or. Pas évident comme endroit pour ouvrir un res­tau­rant, nord-coréen ou pas, loin de toute zone tou­ris­tique. Sang-hoon se lais­sa aller à une remarque — iro­nique, sans doute — sur les bruits et les odeurs ; mais Guang-ho ne mouf­ta pas, se conten­ta de tirer silen­cieu­se­ment sur sa clope. À un moment, comme s’il accom­pa­gnait un groupe de tou­ristes lors d’une excur­sion, Sang-hoon se mit à com­men­ter d’une voix mono­corde les façades recou­vertes de graf­fi­ti, les déchets qui encom­braient les trot­toirs, le cadavre déchi­que­té d’un pigeon, tout ce qui croi­sait son regard de guide, y com­pris même un étron jau­nâtre, d’un brun presque mor­do­ré, qu’on avait écra­bouillé et ensuite trai­né sous la semelle d’une chaus­sure sur une lon­gueur de trois ou quatre pâtés d’immeubles.

Plu­sieurs fois, pen­dant ce temps, Guang-ho nous fit reve­nir sur nos pas, l’air de plus en plus incer­tain et embarrassé.

« Mais j’aurais juré…

• Allez, avoue que tu nous balades depuis le début !

• C’est pas moi qui arnaque mes clients avec une Corée du Nord inven­tée de toutes pièces.

• Ah, nous y voi­là enfin ! Ça te rend malade que j’ai plus de clients que toi.

• Tu m’as per­cé à jour, iro­ni­sa Guang-ho. Me voi­là démasqué. »

Était-ce la vani­té pro­fes­sion­nelle qui pous­sait Sang-hoon à s’acharner de la sorte sur son ami et col­lègue ? Cela dit, qu’y avait-il de mal à vou­loir offrir aux conci­toyens, en ce début de troi­sième mil­lé­naire, une image jusqu’alors inédite de leurs voi­sins du nord, et tout cela sur toile de fond de la ville-lumière, capi­tale de l’amour et de la liberté ?

« On est presque arri­vés, grom­me­la Guang-ho dans sa barbe, quelques minutes plus tard. C’est là, juste après l’angle… »

Et nous res­tâmes là, tous les trois, dans un silence mêlé de stu­pé­fac­tion et d’incompréhension, face au rideau de fer tagué de graf­fi­tis d’un maga­sin depuis long­temps condam­né. Il y trai­nait des pylônes, une bou­teille de vin vide, des affiches d’élections muni­ci­pales sur une bar­rière en tôle, éri­gée de façon pro­vi­soire en rai­son de tra­vaux jamais entre­pris ou jamais ter­mi­nés. Je crus déce­ler du sou­la­ge­ment dans le regard de Sang-hoon, et Guang-ho aus­si parais­sait comme déli­vré d’un far­deau, mal­gré tout le mal qu’il s’était don­né pour retrou­ver le res­tau­rant (si tant est que ce fût vrai­ment celui-là).

D’un com­mun accord — le creux de nos ventres aidant -, nous déci­dâmes d’abandonner la par­tie et de rebrous­ser che­min. Mes com­pa­gnons de vadrouille avaient mis de côté leur dif­fé­rend pro­fes­sion­nel pour faire la paix, ne serait-ce que tem­po­rai­re­ment, le temps de cher­cher à man­ger. Il était presque midi et je pro­po­sai un kebab, et après, pour­quoi pas, une petite bière pas chère dans un café quelque part.

Sur le che­min du retour, nous pas­sâmes près d’une sculp­ture en bronze qui repré­sen­tait un homme émer­geant d’un mur en brique et dont on ne voyait que la tête et un bout de torse, avec un bras à moi­tié levé et une jambe pliée, figée dans un mou­ve­ment de marche. Quelqu’un, curieu­se­ment, avait peint en rouge les ongles de sa main. Le Passe-muraille racon­tait l’histoire d’un fonc­tion­naire nom­mé Dutilleul qui se découvre un don pour tra­ver­ser les murs « sans en être incom­mo­dé ». Un soir, en quit­tant la chambre de sa dul­ci­née (une femme mal mariée), il perd sou­dain ses pou­voirs et se trouve pris au piège dans le mur.

Guang-ho, tout à ses pen­sées, tirait dis­trai­te­ment sur sa ciga­rette en fixant avec insis­tance le mur où le passe-muraille res­tait éter­nel­le­ment blo­qué dans la pierre. De but en blanc, il décla­ra qu’en se réveillant le len­de­main matin dans cette auberge de jeu­nesse nord-coréenne, il avait fait l’expérience de ce qu’il iden­ti­fia plus tard comme une para­ly­sie du som­meil : pen­dant plu­sieurs secondes qui lui avaient paru une éter­ni­té, allon­gé sur son lit, il avait été inca­pable de remuer le moindre orteil.

« Voi­là ce qui manque à mon iti­né­raire ! », s’exclama tout à coup Sang-hoon. « Un monu­ment nord-coréen à Paris. »

Je mis un cer­tain temps à com­prendre qu’il par­lait de la sta­tue du passe-muraille.

« Ima­gi­nez donc, pour­sui­vit-il, une œuvre com­man­di­tée par Pyon­gyang, un petit rap­pel à l’ordre à tous les cama­rades rési­dant à Paris ! Un enne­mi du régime empri­son­né dans un mur pour l’exemple. De nos jours, tout le monde croit à un hom­mage post­hume à Mar­cel Aymé, un auteur mal com­pris de son vivant, aujourd’hui oublié du grand public. Quel meilleur lar­bin à qui faire por­ter le cha­peau ? Mais le coup de génie, le coup de maitre dans tout cela, c’est d’avoir pen­sé à ins­tal­ler notre bon­homme à mi-che­min entre les deux écoles d’architecture de Paris-La Vil­lette et Paris-Belleville ! »

Hoon Kim


Auteur

a publié des textes dans diverses revues francophones dont Harfang, Rue Saint Ambroise, XYZ, Nouveau Projet et Brèves. Dernièrement, il a traduit la poétesse coréenne Yi Won pour la revue CAFÉ, éditée par l’Inalco. Il est également l’auteur d’un recueil de nouvelles en anglais, Paris Is a Party, Paris Is a Ghost (Farrar, Straus & Giroux, 2021).