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Le “modèle” belge à l’épreuve de la globalisation financière
En un peu moins d’un demi-siècle, l’économie belge aura connu bien des mutations. Celles-ci ne peuvent cependant être correctement appréhendées sans être resituées dans le contexte plus large des transformations voire des ruptures qui ont affecté le mode de croissance des pays industrialisés au cours des trois dernières décennies. La crise des années septante a manifesté les difficultés d’adaptation d’une petite économie ouverte et vulnérable, et dont la spécialisation industrielle avait mal veilli. Les thérapies de choc du tournant néolibéral des années autre-vingt ont eu pour effet d’instaurer un régime de croissance « patrimoniale », qui favorise les revenus de la propriété au détriment des revenus professionnels, et surtout débouche sur un découplage structurel entre profits (rétablis) et taux d’investissement (en baisse). Se dessine ainsi un modèle belge qui, tout en restant « solidariste » en matière de prestations sociales, vise à devenir plus compétitif pour ce qui est des couts du travail. Ce social-libéralisme conduit cependant à une impasse : les salariés « trop peu flexibles » et les chômeurs « pas assez actifs » deviennent les boucs émissaires des ratés d’un capitalisme dérégulé et sans projet.