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Le “modèle” belge à l’épreuve de la globalisation financière

Numéro 5 Mai 2005 par Réginald Savage

mai 2005

En un peu moins d’un demi-siècle, l’é­co­no­mie belge aura connu bien des muta­tions. Celles-ci ne peuvent cepen­dant être cor­rec­te­ment appré­hen­dées sans être resi­tuées dans le contexte plus large des trans­for­ma­tions voire des rup­tures qui ont affec­té le mode de crois­sance des pays indus­tria­li­sés au cours des trois der­nières décen­nies. La crise des années sep­tante a mani­fes­té les dif­fi­cul­tés d’a­dap­ta­tion d’une petite éco­no­mie ouverte et vul­né­rable, et dont la spé­cia­li­sa­tion indus­trielle avait mal veilli. Les thé­ra­pies de choc du tour­nant néo­li­bé­ral des années autre-vingt ont eu pour effet d’ins­tau­rer un régime de crois­sance « patri­mo­niale », qui favo­rise les reve­nus de la pro­prié­té au détri­ment des reve­nus pro­fes­sion­nels, et sur­tout débouche sur un décou­plage struc­tu­rel entre pro­fits (réta­blis) et taux d’in­ves­tis­se­ment (en baisse). Se des­sine ain­si un modèle belge qui, tout en res­tant « soli­da­riste » en matière de pres­ta­tions sociales, vise à deve­nir plus com­pé­ti­tif pour ce qui est des couts du tra­vail. Ce social-libé­ra­lisme conduit cepen­dant à une impasse : les sala­riés « trop peu flexibles » et les chô­meurs « pas assez actifs » deviennent les boucs émis­saires des ratés d’un capi­ta­lisme déré­gu­lé et sans projet.