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La violence des jeunes et le drame de la reconnaissance

Numéro 12 Décembre 2008 par Mauricio Garcia

décembre 2008

La vio­lence des jeunes en milieu sco­laire est consi­dé­rée comme absurde, gra­tuite et donc irri­tante. On oublie ain­si que le non-sens se pro­duit chez l’ob­ser­va­teur et rare­ment chez l’ac­teur. On com­prend davan­tage l’ex­pé­rience de la vic­time et moins celle de l’a­gres­seur. Pour les jeunes agres­seurs, le recours à la vio­lence signi­fie obte­nir la recon­nais­sance des groupes de pairs. En effet, pour eux, la peur des autres est une manière de s’as­su­rer de leur exis­tence et de leur valeur per­son­nelle dans le regard des autres et, par ce biais, ils obtiennent une recon­nais­sance qu’ils ne par­viennent pas à trou­ver autre­ment. Par ailleurs, on observe que le recours à la vio­lence dimi­nue quand on approche des deux der­nières années du secon­daire. Par­mi une mul­ti­tude de fac­teurs qui expliquent ce déclin de la vio­lence, un bou­le­ver­se­ment de l’im­por­tance de l’i­mage per­son­nelle face aux autres appa­raît comme déci­sif dans le dis­cours des jeunes. Autre­ment dit, la dimi­nu­tion de la vio­lence paraît aller de pair avec la perte de la valeur des iden­ti­fi­ca­tions spé­cu­laires pour don­ner place à une autre manière de pro­duire une « iden­ti­té ». Pour la pré­ven­tion de la vio­lence, il est cen­tral de favo­ri­ser ce processus.