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Je n’ai rien contre les moustachus
Je n’ai rien contre les moustachus. Certains de mes amis le sont. Des gens très bien. Mais on ne peut m’empêcher de faire remarquer que le responsable de la tuerie de Liège l’était, moustachu. Est-ce une coïncidence si, à l’image des pires monstres de notre époque, Nordine Amrani omettait de se raser la lèvre supérieure ? Je ne […]
Je n’ai rien contre les moustachus. Certains de mes amis le sont. Des gens très bien.
Mais on ne peut m’empêcher de faire remarquer que le responsable de la tuerie de Liège l’était, moustachu. Est-ce une coïncidence si, à l’image des pires monstres de notre époque, Nordine Amrani omettait de se raser la lèvre supérieure ? Je ne le pense pas. Les exemples sont trop nombreux : Hitler, bien sûr, Staline, aussi, mais encore Franco, Pinochet ou Marc Dutroux… Ma voisine affirme même que Pol Pot, enfant, portait la moustache, avant de la raser, signe de duplicité s’il en est.
Car il faut être réaliste, plus personne n’est moustachu de nos jours. Une peau sensible n’est plus un prétexte depuis l’invention du rasoir électrique ; le manque de temps non plus, maintenant que l’épilation définitive a ouvert une nouvelle ère de notre civilisation.
Non, décidément, on n’est pas moustachu par hasard. Force est d’y voir une volonté de s’opposer à la société dominante, à ses valeurs d’ouverture, de tolérance et de participation démocratique. Qui ne voit, derrière cette pilosité faciale fièrement arborée, une provocation, un refus des convenances, une contestation délétère de nos principes les plus sacrés ? Les principes esthétiques pour lesquels nos aïeux se sont battus, des siècles durant, et pour la défense desquels nous serions prêts à donner jusqu’à notre vie. Ou du moins, quelques minutes de notre vie. Qui peut nier que, parmi de bénignes moustaches, se cachent des extrémistes du poil poussant à la radicalisation tout qui peut se permettre le moindre duvet labial ? Des extrémistes nostalgiques de temps anciens où de pileux barbares régnaient sur le monde.
Je n’ai rien contre les moustachus, mais on ne m’ôtera pas de l’esprit que, pour affirmer de telle sorte sa virilité, il faut être bien peu recommandable. Le genre d’individu qui écoute Motörhead en battant sa femme, qui serait prêt à embrasser une religion exogène, qui préfèrerait consommer des psychotropes illicites plutôt que de prendre la peine de passer chez son médecin pour obtenir une ordonnance.
Je n’ai rien contre les moustachus, mais je pense qu’il est temps de prendre des mesures. Que les bacchantophiles rentrent dans le rang, qu’ils démontrent leur volonté d’intégrer notre société éminemment civilisée, qu’ils fassent l’effort de vivre comme nous, qu’ils se plient à nos coutumes ! Nous n’avons que trop attendu. Faut-il que les massacres se répètent pour que nos politiques fassent preuve des cinq minutes de courage que demanderaient les décisions appropriées ?
Oh, j’entends d’ici les humanistes bêlants brandir la tolérance, la liberté capillaire et je ne sais quel principe supérieur. Mais quand le danger est à nos portes, est-il temps de nous perdre en discussions sur le sexe des anges ? Certes non : au vote, aux armes, à l’attaque !
Certains affirmeront sans doute que Nordine Amrani ne portait pas la moustache. C’est bien possible, mais le fait de se raser en a‑t-il fait un véritable glabre ? Suffit-il de s’épiler pour changer de nature ? Très sincèrement, j’en doute.