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Janvier noir. Quand la démocratie se fait violence

Numéro 2 - 2015 par Pascal Fenaux Jean-Claude Willame

mars 2015

Le mas­sacre de la rédac­tion de Char­lie Heb­do et, dans une moindre mesure (voir ci-des­­sous), l’exécution de trois poli­ciers et de quatre clients juifs d’un maga­sin kasher ont été noyés par un flot de para­doxes, d’ambigüités, de contra­dic­tions et de mal­adresses aus­si, le tout empor­té par un tor­rent d’opinions déver­sées tant sur les réseaux sociaux […]

Le mas­sacre de la rédac­tion de Char­lie Heb­do et, dans une moindre mesure (voir ci-des­sous), l’exécution de trois poli­ciers et de quatre clients juifs d’un maga­sin kasher1 ont été noyés par un flot de para­doxes, d’ambigüités, de contra­dic­tions et de mal­adresses aus­si, le tout empor­té par un tor­rent d’opinions déver­sées tant sur les réseaux sociaux que dans la presse et où le pire a côtoyé le meilleur.

« Je suis Char­lie », « je ne suis pas Char­lie » : inter­nautes et com­men­ta­teurs ont réagi avec leurs tripes et/ou des argu­men­ta­tions tan­tôt simples, tan­tôt sinueuses, mais qui méritent l’attention et le res­pect. Les uns et les autres se sont sans doute retrou­vés pour la plu­part dans ces mani­fes­ta­tions « his­to­riques » du 11 jan­vier 2015 à Paris et ailleurs. À quelques bémols près.

Tout d’abord, nombre de Juifs d’Europe ont dû légi­ti­me­ment se sen­tir ren­voyés à la marge de mani­fes­ta­tions dont les mots d’ordre étaient essen­tiel­le­ment cen­trés sur le mas­sacre de Char­lie Heb­do. Comme si, par fata­lisme ou par prisme poli­tique, nos opi­nions publiques s’étaient déjà accou­tu­mées à voir des conci­toyens d’origine juive être les cibles d’attentats ou d’exécutions de sang-froid.

Ensuite, les res­pon­sables poli­tiques ne sont pas tous appa­rus sous leur meilleur jour. Si la « socié­té civile » a domi­né un théâtre média­tique qui aurait été moqué, in tem­pore non sus­pec­to, par un heb­do­ma­daire sati­rique exé­cré par les inté­gristes de tout poil, cer­tains diri­geants ont dû res­sen­tir une cer­taine gêne à se voir côtoyer des Vik­tor Orban, Benya­min Neta­nya­hou, Ali Bon­go et quelques seconds cou­teaux d’États où les droits de l’homme ne figurent pas en tête du menu de leurs pré­oc­cu­pa­tions, c’est le moins que l’on puisse dire.

Enfin, outre les chefs d’État et de gou­ver­ne­ment pré­sents (dont cer­tains se seraient, paraît-il, invi­tés), Fran­çois Hol­lande a cru bon d’impliquer éga­le­ment les huiles des dif­fé­rents par­tis poli­tiques fran­çais, défi­lant elles aus­si à part du « bon peuple2 ». On a donc pu crier à la récu­pé­ra­tion, et Marine Le Pen s’en est don­née à cœur joie sur le thème de son exclu­sion du céré­mo­nial. Dont acte.

Cela étant dit, ce flux énorme d’émotions, cal­cu­lées ou spon­ta­nées, ne mérite cepen­dant pas d’être déni­gré ni par le regard froid de l’analyste, ni par l’indignation de ceux qui déplorent les conflits oubliés au Kivu, au Nige­ria ou ailleurs3, ni enfin par de beaux esprits qui n’apprécient guère tout ce cha­ri­va­ri. Si elles furent lar­ge­ment inat­ten­dues par leur ampleur en France comme en Europe, les mani­fes­ta­tions contre une forme de ter­ro­risme aus­si abjecte que peu com­pré­hen­sible ont agi comme un choc thé­ra­peu­tique ren­voyant à un « c’est assez », à un « plus jamais ça ». Elles ont pu démon­trer que c’est toute notre socié­té, depuis ce qui se passe dans les pri­sons, dans les écoles, dans le milieu asso­cia­tif, dans les exé­cu­tifs et dans les Par­le­ments, qui est et qui doit se sen­tir concernée.

Les réponses sont, il est vrai, loin d’aller de soi. Le « sécu­ri­taire » est sur la touche. Écar­te­lé entre les exi­gences de jus­tice démo­cra­tique, d’une part, et celles d’efficacité, d’autre part, il n’a pas su bar­rer la route à des Moham­med Merah (Tou­louse, mars 2012) ou Meh­di Nem­mouche (Bruxelles, mai 2014) qui sont par­ve­nus à exé­cu­ter froi­de­ment des Juifs (y com­pris des enfants) parce que Juifs, ni à ceux qui se sont atta­qués l’été der­nier à des syna­gogues. Sans comp­ter que, depuis la sep­ti­ma­na hor­ri­bi­lis vécue à Paris en jan­vier, de nom­breux actes ara­bo­phobes et isla­mo­phobes ont été com­mis dans une rela­tive impu­ni­té. Face à cela, les pou­voirs exé­cu­tifs n’ont pour l’instant fait qu’afficher leur désar­roi en annon­çant dans un pre­mier temps un train de mesures sym­bo­liques déri­soires et dis­cu­tables, tant en France (iso­le­ment car­cé­ral des « radi­ca­li­sés ») qu’en Bel­gique (déploie­ment de l’armée, retrait de natio­na­li­té et de pas­se­port belges et gel des avoirs de meur­triers en puis­sance dotés de toute la pano­plie mafieuse suf­fi­sante pour impri­mer de faux pas­se­ports, ache­ter des armes, etc.).

L’«intégration » ne semble pas davan­tage consti­tuer en soi « la » pana­cée. Mus par un appé­tit de puis­sance et de vic­toire, ain­si que par un nihi­lisme dont les socié­tés ouest-euro­péennes croyaient s’être gué­ries4, cer­tains mili­tants d’une frange apo­ca­lyp­tique et mil­lé­na­riste musul­mane (qui n’a plus que de très loin­tains rap­ports avec l’islam poli­tique ori­gi­nel, vio­lem­ment écra­sé en Syrie comme en Égypte) ont certes pous­sé sur un ter­reau de pau­vre­té et d’exclusion, mais aus­si sur celui d’une cer­taine réus­site sociale. Il n’y a en réa­li­té pas de pro­fil type de « dji­ha­diste ». Le socio­logue des reli­gions Oli­vier Roy5 l’affirme tout net : « Les petits délin­quants côtoient des gens édu­qués, cer­tains viennent de familles unies, de ban­lieue ou de la cam­pagne. […] Cer­tains même sont Fran­çais de souche, d’autres des Antilles, d’autres enfin sont ori­gi­naires d’Afrique de l’Ouest dans des pays à majo­ri­té catho­lique ou pro­tes­tante ». Ils invoquent cepen­dant pour la plu­part un sen­ti­ment d’humiliation et d’exclusion dans une socié­té où l’on n’oublie sur­tout pas Guan­ta­na­mo et la ver­sion « amé­ri­caine » d’Abou Ghraib (sa ver­sion baa­siste « ira­kienne » anté­rieure étant, elle, pas­sée par pertes et profits).

L’appel à la « res­pon­sa­bi­li­sa­tion des auto­ri­tés musul­manes », que l’on somme par­fois de se déso­li­da­ri­ser des crimes « dji­ha­distes », est aus­si un leurre. Même si son texte s’adresse sur­tout à un lec­to­rat fran­çais, il faut citer à nou­veau Oli­vier Roy : « La “com­mu­nau­té” musul­mane souffre d’un indi­vi­dua­lisme très gau­lois et reste rétive au bona­par­tisme de nos élites. Et c’est une bonne nou­velle. Et pour­tant, on ne cesse de par­ler de cette fameuse com­mu­nau­té musul­mane, à droite comme à gauche, soit pour dénon­cer son refus de vrai­ment s’intégrer, soit pour en faire une vic­time de l’islamophobie. Les deux dis­cours oppo­sés sont fon­dés en fait sur le même fan­tasme d’une com­mu­nau­té musul­mane ima­gi­naire. Il n’y a pas de com­mu­nau­té musul­mane, mais une popu­la­tion musulmane. »

N’ayant pas l’impudence léni­niste d’apporter des réponses déci­sives au « quoi faire », nous nous conten­te­rons d’orienter le lec­teur vers deux pistes qui nous ont inter­pe­lés dans le foi­son­ne­ment émo­tion­nel et intel­lec­tuel de ces der­nières semaines. Elles peuvent être syn­thé­ti­sées par l’expression forte du psy­chiatre et psy­cha­na­lyste fran­çais de la « rési­lience », Boris Cyrul­nik : la « soli­da­ri­té armée ».

La soli­da­ri­té, d’abord et avant tout. Une soli­da­ri­té super­be­ment expri­mée par l’auteur de la pièce Dji­had, Ismaël Sai­di6 : « Entrez dans nos mos­quées, asseyez-vous, par­lez avec nous, et sur­tout venez sans deman­der l’autorisation, vous êtes les bien­ve­nus. Nos tapis sont chauds, nous n’avons pas de chaises, mais c’est pour mieux nous ser­rer. Ser­rez-nous, ser­rez-nous fort ! Sachez que nous avons autant peur de vous que vous avez peur de nous. Faites-nous entrer dans vos syna­gogues, nous n’en avons jamais vu. Nous ne savons pas qui vous priez, qui vous aimez, ce que vous man­gez… Éclai­rez-nous comme nous aime­rions vous éclai­rer. Nous avons soif de vous : vos églises, vos temples, vos mai­sons où dieu n’existe pas, tous ces endroits, nous vou­lons les connaitre aus­si. Mais, par pitié, ne nous lais­sez pas. Ne ren­trez pas chez vous en fer­mant la porte. Il fait froid dehors, il fait noir. Si vous nous lais­sez dans l’obscurité cette fois encore, un autre monstre en sor­ti­ra pour nous bles­ser, nous tuer en vous bles­sant, en vous tuant. Hier vous étiez Char­lie, demain qui serez-vous ? »

Cet extrait ful­gu­rant d’intelligence tac­tile est là éga­le­ment pour nous mettre en garde, même si ce n’était pas à prio­ri l’intention expli­cite des auteurs d’une pièce écrite et mise en scène avant le Jan­vier noir. Pen­dant long­temps (le moins long­temps pos­sible, devons-nous l’espérer), le regard des Euro­péens de « vieille souche » ne sera plus le même envers leurs conci­toyens de « souche récente » et — généa­lo­gi­que­ment et cultu­rel­le­ment — ori­gi­naires du monde ara­bo-isla­mique. Inver­se­ment, ces der­niers éprou­ve­ront long­temps de la dif­fi­cul­té et une colère sourde à devoir sou­te­nir le regard inquiet et méfiant de nombre de leurs conci­toyens. Comme le chan­tait, de façon revêche et ten­due, un artiste bri­tan­nique qui ne s’était pas encore fané dans l’unanimisme béat de la World Music, « la Peur, cette Peur, elle est la Mère de toute vio­lence. Tu sais que tout ce dont tu as besoin, c’est sim­ple­ment de te pro­té­ger, mais il te devient dif­fi­cile de res­pi­rer et de croire, de croire en quoi que ce soit7. » Les temps à venir vont être durs, cruels et cru­ciaux pour tous les citoyens euro­péens, des citoyens qui seront, tous et de façon légi­time, écar­te­lés entre méfiance, confiance et défiance.

La « soli­da­ri­té armée », ensuite, et telle que tente de la dépeindre l’historien et ara­bi­sant fran­çais Jean-Pierre Filiu. À rebours de trop d’anciennes bar­bouzes recon­ver­ties en experts média­tiques du « ter­ro­risme dji­ha­diste » et ven­dant leurs ser­vices au plus offrant, Filiu n’a eu de cesse de mettre en garde depuis de longues années les Euro­péens contre les ondes de choc simul­ta­nées et conjointes que sont, d’une part, l’émergence d’une excrois­sance nihi­liste et apo­ca­lyp­tique de l’islamisme ori­gi­nel, et, d’autre part, l’écrasement contre­ré­vo­lu­tion­naire des « prin­temps arabes8 ». « Au-delà du choc de la tra­gé­die de Char­lie Heb­do, il n’est que temps pour les démo­crates [sou­li­gné par nous] des deux rives de la Médi­ter­ra­née de com­prendre qu’ils ont eux aus­si le même enne­mi. Et d’en tirer toutes les consé­quences en termes de soli­da­ri­té active. La per­son­na­li­té des bour­reaux de Char­lie témoigne d’une esca­lade sen­sible dans le pro­fes­sion­na­lisme de l’horreur. Le pire est sans doute à venir si nous n’anticipons pas le coup sui­vant de la pieuvre terroriste. »

Mais que l’on ne s’y trompe pas. En s’exprimant ain­si devant un par­terre euro­péen en jan­vier der­nier, c’est bien aux « démo­crates des deux rives » que Jean-Pierre Filiu en appelle, pas aux dic­ta­tures mili­taires ni aux « tro­mo­cra­ties9 » arabes pseu­do-laïques (Syrie en tête, sans oublier l’Égypte et l’Algérie) qui voient dans l’émergence de Daesh une occa­sion nou­velle et ines­pé­rée de se refaire une rente de situa­tion en se posant en rem­parts contre les feux infer­naux d’une « bar­ba­rie » dont ils soufflent sur les braises depuis au moins six décen­nies, quand ils ne les ont tout sim­ple­ment pas allu­mées10. Face à la vio­lence, les démo­crates vont devoir se faire violence.

  1. Ces lignes ont été écrites avant les attaques de Copen­hague des 14 et 15 février.
  2. Chris­tophe Mincke, « Atten­tion à la marche (du 11 jan­vier)», e‑Mois, un blog de La Revue nou­velle, 3 février 2015.
  3. Voir Pierre Coop­man, « Oser s’interroger sur les indi­gna­tions à géo­mé­trie variable ».
  4. Amné­siques ou anes­thé­siées par de désor­mais loin­taines « Trente Glo­rieuses » et par la vir­tua­li­sa­tion expo­nen­tielle de notre vivre-ensemble, nos socié­tés et leurs jeunes géné­ra­tions voient s’évaporer peu à peu la mémoire col­lec­tive, non seule­ment des deux guerres mon­diales, mais aus­si celle des immenses bou­che­ries que furent, du XVIe au XVIIIe siècle en Europe du Nord, les guerres poli­ti­co-confes­sion­nelles, bou­che­ries dont le ter­ri­toire de la Bel­gique actuelle fut l’un des prin­ci­paux théâtres, sans par­ler de l’impuissance désho­no­rante de l’Europe poli­tique face au car­nage you­go­slave des années 1990. L’évaporation des anciennes mémoires col­lec­tives euro­péennes « de vieille souche » se com­plique avec l’apparition et l’expression en poin­tillé de micro­mé­moires « com­mu­nau­taires » issues des anciens prés car­rés colo­niaux de la vieille Europe.
  5. Oli­vier Roy, « La peur d’une com­mu­nau­té qui n’existe pas », Le Monde, 9 jan­vier 2015.
  6. Jouée depuis décembre 2014 par Ben Hami­dou, Reda Cheb­chou­bi, Shark Car­re­ra et Ismaël Sai­di (scé­na­riste et met­teur en scène), Dji­had raconte « l’odyssée tra­gi­co­mique de trois Bruxel­lois qui partent en dji­had ». Vu le suc­cès ren­con­tré dès décembre 2014 et à la suite des évè­ne­ments de Paris, cette pièce, jouée dans plu­sieurs théâtres bruxel­lois, devrait rapi­de­ment essai­mer en Wal­lo­nie dans les mois à venir.
  7. Peter Gabriel, « Mother of Vio­lence », Peter Gabriel II, Vir­gin Records, 1978.
  8. Marc Semo, « Jean-Pierre Filiu : Le dan­ger d’un 11 sep­tembre euro­péen est réel », Libé­ra­tion, 2 juin 2014.
  9. Terme d’origine grecque (tro­mo­cratía) construit sur tró­mos (ter­reur) et kratía (racine dési­gnant le pou­voir éta­tique). La tro­mo­cra­tie est un régime issu d’un coup d’État et qui, avan­çant mas­qué tel un sys­tème mafieux der­rière la façade « civile » de l’État, éra­dique immé­dia­te­ment toute forme d’organisation de la socié­té par l’imposition san­glante d’une pure non-loi en lieu et place d’une loi arbi­traire (pré­vi­sible et lisible), l’exercice d’une ter­reur aveugle sur les indi­vi­dus, l’élimination phy­sique des corps inter­mé­diaires et la « dépo­li­ti­sa­tion » durable de la socié­té. Avec, fina­le­ment, un bilan humain se sol­dant par la « dis­pa­ri­tion » de cen­taines de mil­liers de citoyens. Au Moyen-Orient, deux tro­mo­cra­ties arché­ty­piques par­ti­cu­liè­re­ment san­glantes ont sévi ou sévissent encore : l’ancien régime baa­siste ira­kien (1968 – 2003) et le régime baa­siste syrien (1963-?). En l’état actuel, l’«État isla­mique » n’est pas (pas encore?) une tro­mo­cra­tie. Mal­gré ses exac­tions atroces et soi­gneu­se­ment média­ti­sées (contrai­re­ment à la pra­tique des régimes baa­sistes) et l’appoint d’anciens cadres para­mi­li­taires baa­sistes ira­kiens, le régime ins­tau­ré en juin 2014 par le Daesh a l’ambition affi­chée de consti­tuer un État, certes tota­li­taire et théo­cra­tique, mais un État en bonne et due forme. Ses cibles et ses vic­times sont « pré­vi­sibles » et savent trop bien à quoi s’en tenir : les musul­mans sun­nites « dévoyés » et les musul­mans chiites, ain­si que les mino­ri­tés eth­niques et confes­sion­nelles non arabes et non musul­manes. Pas­cal Fenaux, « La Ter­reur pro­mise », La Revue nou­velle, octobre 2002.
  10. Pierre Coop­man, op. cit.

Pascal Fenaux


Auteur

Pascal Fenaux est membre du comité de rédaction de La Revue nouvelle depuis 1992. Sociologue, il a poursuivi des études en langues orientales (arabe et hébreu). Il est spécialiste de la question israélo-palestinienne, ainsi que de la question linguistique et communautaire en Belgique. Journaliste indépendant, il est également «vigie» (veille presse, sélection et traduction) à l’hebdomadaire Courrier international (Paris) depuis 2000. Il y traite et y traduit la presse «régionale» juive (hébréophone et anglophone) et arabe (anglophone), ainsi que la presse «hors-zone» (anglophone, yiddishophone, néerlandophone et afrikaansophone).

Jean-Claude Willame


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