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Israël-Palestine. Jusqu’à l’os

Numéro 4 Avril 2010 par Pascal Fenaux

avril 2010

Moins média­ti­sée que la lutte impla­cable qui se joue en Cis­jor­da­nie occu­pée, il est une dimen­sion du conflit israé­­lo-pales­­ti­­nien qui oppose, sur tout l’espace israé­­lo-pales­­ti­­nien, des reven­di­ca­tions autour de l’identité des osse­ments exhu­més çà et là au hasard de l’ouverture de chan­tiers de construc­tion, tant sur le ter­ri­toire israé­lien stric­to sen­su que dans les territoires […]

Moins média­ti­sée que la lutte impla­cable qui se joue en Cis­jor­da­nie occu­pée, il est une dimen­sion du conflit israé­lo-pales­ti­nien qui oppose, sur tout l’espace israé­lo-pales­ti­nien, des reven­di­ca­tions autour de l’identité des osse­ments exhu­més çà et là au hasard de l’ouverture de chan­tiers de construc­tion, tant sur le ter­ri­toire israé­lien stric­to sen­su que dans les ter­ri­toires pales­ti­niens occu­pés depuis juin 1967.

En jan­vier 2009, l’opération mili­taire israé­lienne « Ofe­ret Yet­zou­ka » (« Plomb dur­ci »)1, menée dans la bande de Gaza contre l’Autorité pales­ti­nienne gou­ver­née par le Hamas, avait détruit l’essentiel des infra­struc­tures civiles du ter­ri­toire gazaoui et pro­vo­qué la mort d’un bon mil­lier de civils pales­ti­niens. Mais, si la supré­ma­tie mili­taire et tech­no­lo­gique israé­lienne n’avait dès le départ lais­sé aucun doute sur l’issue de cette guerre, le sud-ouest d’Israël n’en avait pas moins été arro­sé de roquettes arti­sa­nales et de nom­breux civils avaient dû être emme­nés aux urgences de l’hôpital le plus proche de la zone des com­bats, l’hôpital Bar­zi­laï de la ville d’Ashkelon. Or, depuis 2007, les res­pon­sables de cet hôpi­tal deman­daient au minis­tère de la San­té une enve­loppe bud­gé­taire pour lui per­mettre de bâtir une toute nou­velle aile bun­ké­ri­sée et sou­ter­raine, c’est-à-dire pro­té­gée contre des roquettes dont la por­tée com­men­çait à atteindre les fau­bourgs méri­dio­naux d’Ashkelon.

Les com­bats ter­mi­nés, il fut déci­dé d’entamer sans plus attendre les tra­vaux de ter­ras­se­ment. Mais, le sous-sol d’Ashkelon et de sa ban­lieue étant sup­po­sé rece­ler de nom­breux sites archéo­lo­giques (il n’est pas ques­tion ici des anciens bourgs arabes rasés entre 1948 et 1951), les experts dépê­chés sur place par l’Autorité des anti­qui­tés israé­liennes (AAI) ne tar­dèrent pas à décou­vrir des restes de sépul­tures et des osse­ments2. Aus­si­tôt, les grands-rab­bins séfa­rade Shlo­mo Amar et ash­ké­naze Yona Metz­ger furent consul­tés par l’AAI et, après de longues trac­ta­tions, furent sur le point d’édicter un psak-din (sen­tence se fon­dant sur la Hala­kha, le cor­pus tra­di­tion­nel judaïque) auto­ri­sant la pour­suite des tra­vaux, sous cer­taines conditions.

Nation ou profanation ?

C’est alors qu’un autre acteur reli­gieux ultraor­tho­doxe entra dans la danse. Créée en 1959 et dans un contexte où l’archéologie israé­lienne ne pre­nait pas de gants3 dans une entre­prise des­ti­née notam­ment à légi­ti­mer le récit natio­nal (et non reli­gieux) hébreu (la « dis­pa­ri­tion » de la Pales­tine et la créa­tion de l’État d’Israël en 1949 sont alors encore très récentes), l’organisation Athra Qad­di­sha (« lieu saint », en judéo-ara­méen) s’est don­née pour mis­sion d’empêcher, par la force si néces­saire, tout tra­vail de fouille et d’étude sur des sites archéo­lo­giques d’ordre funé­raire, voyant dans ce tra­vail scien­ti­fique une entre­prise pure et simple de pro­fa­na­tion. Les cercles ultraor­tho­doxes et natio­na­listes reli­gieux ont majo­ri­tai­re­ment ten­dance à consi­dé­rer que tout osse­ment exhu­mé qui n’est pas iden­ti­fiable à l’ère ara­bo-isla­mique a néces­sai­re­ment une iden­ti­té juive, tan­dis que l’archéologie offi­cielle israé­lienne, lui don­nant en quelque sorte un écho natio­na­liste « laï­ci­sé », mène des tra­vaux exclu­si­ve­ment des­ti­nés à pui­ser aux fon­de­ments hébraïques de l’espace israé­lo-pales­ti­nien, n’hésitant pas à lais­ser de côté, voire à rendre « inex­ploi­tables », les sites cana­néens4, byzan­tins ou arabes. L’un des der­niers hauts faits d’Athra Qad­di­sha a été, début mars, de ras­sem­bler quelque deux-mille per­sonnes à Jéru­sa­lem dans le quar­tier ultraor­tho­doxe de Mea Shea­rim pour, fait sans pré­cé­dent, y orga­ni­ser les funé­railles reli­gieuses d’ossements5 exhu­més sur un chan­tier de construc­tion à proxi­mi­té de Tzip­po­ri6, un vil­lage juif « tra­vailliste » de Galilée.

Devant l’opposition viru­lente d’une majo­ri­té des opi­nions ultraor­tho­doxes, tra­vaillées au corps par l’activisme d’Athra Qad­di­sha, les grands-rab­bins Amar et Metz­ger n’ont fina­le­ment jamais pro­mul­gué la sen­tence auto­ri­sant l’extension sécu­ri­sée de l’hôpital Bar­zi­laï, tan­dis que cer­tains dépu­tés ultraor­tho­doxes, sen­sibles au double impé­ra­tif sécu­ri­taire et médi­cal, et prêts à dépla­cer les osse­ments moyen­nant le res­pect de cer­tains pres­crits reli­gieux, ont dû battre en retraite. Entre­temps, après les élec­tions légis­la­tives du 10 février 2009, Binya­min Neta­nya­hou, le chef du Likoud, est reve­nu au pou­voir à la tête d’une coa­li­tion ultra­na­tio­na­liste (tant laïque que reli­gieuse) et ultraor­tho­doxe. Dans ce gou­ver­ne­ment, le por­te­feuille de la San­té a été confié à Yaa­kov Litz­man, chef de file du petit par­ti ultraor­tho­doxe ash­ké­naze Yaha­dout Ha-Torah (Judaïsme de la Torah). Pour des rai­sons à la fois reli­gieuses et, disent cer­tains, élec­to­ra­listes7 (on le soup­çonne de vou­loir « cou­ler » l’hôpital d’Ashkelon au béné­fice de son concur­rent d’Ashdod, la grande ville indus­trielle et por­tuaire située à dix kilo­mètres de l’autre antique cité phi­lis­tine8), le ministre Litz­man a déci­dé ce 22 mars 2010 de suivre les recom­man­da­tions d’un comi­té d’experts nom­més par lui (et ne com­pre­nant ni méde­cins, ni mili­taires, ni fonc­tion­naires) et d’imposer le main­tien en l’état du site archéo­lo­gique et la construc­tion de la nou­velle antenne médi­cale à plu­sieurs cen­taines de mètres de l’hôpital Bar­zi­laï. Le choix du ministre Litz­man a déclen­ché une polé­mique natio­nale, pro­vo­qué de fortes ten­sions au sein de la coa­li­tion entre ultra­droites laïque et reli­gieuse et failli pro­vo­quer la chute du gou­ver­ne­ment Neta­nya­hou, en pleine crise israélo-américaine…

À tombeaux ouverts

Cette déci­sion a été prise en dépit du fait que, le 14 mars, les experts de l’AAI aient fina­le­ment et for­mel­le­ment éta­bli que les osse­ments et objets funé­raires exhu­més autour de l’hôpital Bar­zi­laï n’étaient « pas juifs », mais païens (c’est-à-dire cana­néens ou phi­lis­tins) et chré­tiens (c’est-à-dire byzan­tins)9. Autre­ment dit, recou­vrir ou dépla­cer ces restes ne serait pas une pro­fa­na­tion. Aus­si­tôt, les édi­to­ria­listes israé­liens se sont déchai­nés, l’un des plus viru­lents étant le sati­riste de droite Arel Segal10, raillant un ministre reli­gieux juif qui « s’est don­né plus de mal pour pro­té­ger les osse­ments de Phi­lis­tins que pour garan­tir l’intégrité du cime­tière du Goush Katif », ce bloc de colo­nies juives de peu­ple­ment déman­te­lé en sep­tembre 2005 dans le cadre du plan israé­lien de « décon­nexion » de la bande de Gaza…

À gauche de l’échiquier poli­tique, une cri­tique non moins vio­lente, mais pour des rai­sons dia­mé­tra­le­ment oppo­sées, a été expri­mée par Avra­ham Burg, un ancien tra­vailliste issu d’une pres­ti­gieuse famille natio­na­liste reli­gieuse et désor­mais en rup­ture de ban avec ses anciennes affi­lia­tions, après avoir été pré­sident de l’Agence juive, de l’Organisation sio­niste mon­diale et de la Knes­set. Dans une tri­bune au vitriol inti­tu­lée « Et quand on construit sur des tombes musul­manes11 ? », Burg s’en prend à ce qui reste de la gauche israé­lienne, cou­pable à ses yeux d’avoir elle aus­si suc­com­bé à la ten­ta­tion du dis­tin­guo entre tombes « juives » et « ido­lâtres ». De même, il sort de ses gonds en appre­nant que le vice-ministre Litz­man, confon­du par le ver­dict des archéo­logues offi­ciels quant à la « non-judéi­té » des osse­ments d’Ashkelon, a décla­ré : « Par prin­cipe, je suis contre toute des­truc­tion de tombe, qu’elle soit juive ou non, car rien ne doit pro­fa­ner la sain­te­té de tout être humain mort et inhu­mé entre la Médi­ter­ra­née et le Jour­dain12. » Et Burg d’aborder un sujet qui fâche et qui n’a pas fini d’empoisonner, si besoin était, les rela­tions entre Israé­liens et Pales­ti­niens. « C’est ce même Litz­man qui reste bouche cou­sue face à la construc­tion du Musée de la Tolé­rance à Jéru­sa­lem, un musée bien étrange dès lors qu’il va être édi­fié sur le cime­tière musul­man de Mamilla. »

Jadis un impo­sant cime­tière musul­man, Mamil­la s’est retrou­vé inclus dans la par­tie occi­den­tale de Jéru­sa­lem après les accords d’armistice de la pre­mière guerre israé­lo-arabe de 1948 – 1949, tan­dis que les Pales­ti­niens de la zone, refou­lés à et autour de Jéru­sa­lem-Est, n’y ont plus eu accès. En dépit d’assurances don­nées dès 1949 à la Jor­da­nie par Yaa­kov Yeho­shua, direc­teur de l’administration des Affaires reli­gieuses et père du célé­bris­sime écri­vain hébreu A.B. Yeho­shua13, ce cime­tière où sont inhu­més les aïeux des plus grandes familles de l’ancienne aris­to­cra­tie pales­ti­nienne (les Hus­sei­ni, Nus­sei­beh, Kha­li­di, etc.) a d’abord été lais­sé à l’abandon, avant d’être peu à peu mor­ce­lé par des tra­vaux d’infrastructure rou­tière et, en 1959, par la plan­ta­tion du Parc de l’Indépendance local. Sans même tenir compte du sort des cen­taines de cime­tières musul­mans et chré­tiens aban­don­nés après 1948, deux autres cime­tières musul­mans ont subi un sort iden­tique à celui de Mamil­la, celui de Balad al-Sheikh à Haï­fa, cein­tu­ré par un échan­geur auto­rou­tier et désor­mais inac­ces­sible, et celui d’Abd al-Nabi, au cœur de l’actuelle Tel-Aviv, sur lequel a été plan­té en 1952 un parc de l’Indépendance et éri­gé en 1963 un Hil­ton, au grand dam de la mino­ri­té arabe israélienne.

La tolérance au cimetière

Ce qui fait la par­ti­cu­la­ri­té du cime­tière de Mamil­la et de sa dis­pa­ri­tion pro­gram­mée14, c’est que c’est sur son site que va être éri­gé le Musée de la Tolé­rance (Centre pour la digni­té humaine) et que c’est au cœur de Jéru­sa­lem, le dos­sier le plus explo­sif du conflit israé­lo-pales­ti­nien et lieu d’une intense acti­vi­té éta­tique d’urbanisation exclu­si­ve­ment juive, que le Centre Simon Wie­sen­thal a choi­si de bâtir ce pha­rao­nique pro­jet mul­ti­mé­dia qui se veut la réplique du MOT, le Museum of Tole­rance de Los Angeles. Depuis plu­sieurs mois, la par­tie orien­tale (pales­ti­nienne) de Jéru­sa­lem, annexée de fac­to en juin 1967 et de jure en juillet 1980, connait un regain de ten­sion depuis que des groupes de colons natio­na­listes reli­gieux, avec le sou­tien tacite du gou­ver­ne­ment Neta­nya­hou, ont entre­pris de s’implanter au cœur de quar­tiers arabes long­temps répu­tés « intou­chables » bien qu’annexés : Sheikh Jar­rah, Wadi al-Joz, Ras al-Amoud et Sil­wan. Ce n’est d’ailleurs pas par hasard si c’est là-bas que, dans le contexte des ten­sions israé­lo-amé­ri­caines, les mani­fes­ta­tions pales­ti­niennes de mars 2010 ont éclaté.

En Israël, quelques voix se font entendre pour s’opposer à la loca­li­sa­tion du Musée de la Tolé­rance, argu­ments scien­ti­fiques, moraux et poli­tiques à l’appui. Dès le mois de mai 2005, dans sa rubrique… tou­ris­tique heb­do­ma­daire, l’explorateur, écri­vain et jour­na­liste Sefi Ben Yos­sef écri­vait : « Je ne plai­sante pas : les Juifs vont construire le Musée [de la Tolé­rance] au cœur d’un cime­tière musul­man his­to­rique. Ima­gi­nez seule­ment ce qui se pas­se­rait si, dans un pays arabe ou euro­péen, il se trou­vait quelqu’un pour édi­fier pareil édi­fice dans un cime­tière juif. Aus­si­tôt, les ana­thèmes fuse­raient : “anti­sé­mites”, “nazis”, voire, pire, “gau­chistes”15. »

Dans un affi­da­vit dépo­sé en 2009 devant une asso­cia­tion israé­lienne de juristes et repre­nant son argu­men­taire déve­lop­pé devant la Cour suprême, l’expert archéo­logue Gideon Sulei­ma­ni, écar­té par l’AAI en 2008, explique que « si les fouilles archéo­lo­giques n’ont été ache­vées que sur 10% du site concer­né, deux-cent-cin­quante sque­lettes ont déjà été exhu­més et deux-cents autres tombes ont été décou­vertes mais non exhu­mées, tan­dis que près de deux-mille autres tombes, datant pour cer­taines du XIe siècle, sont encore pré­sentes, entre­po­sées sur au moins quatre niveaux ».

Enfin, tout en rap­pe­lant le sort réser­vé par la Jor­da­nie au cime­tière juif du Mont des Oli­viers entre 1948 et 1967, sans comp­ter l’état d’abandon de la plu­part des cime­tières juifs d’Europe orien­tale et du monde arabe, l’historien et géo­graphe spé­cia­liste de Jéru­sa­lem à l’Université hébraïque, Yeho­shua Ben-Arieh, affirme que « construire ce musée crée­ra une situa­tion irré­ver­sible qui por­te­ra pré­ju­dice aux géné­ra­tions à venir et ques­tion­ne­ra notre atti­tude envers les cime­tières et les lieux saints des membres d’autres com­mu­nau­tés16 », ajou­tant que « ce pré­cé­dent extrê­me­ment dan­ge­reux ren­dra pos­sible de pré­tendre que les cime­tières juifs en Israël et à l’étranger peuvent éga­le­ment deve­nir des ter­rains constructibles. »

28 mars 2010

  1. Pas­cal Fenaux, « Par­tie de cam­pagne à Gaza », La Revue nou­velle, jan­vier 2009.
  2. Maa­riv, 23 jan­vier 2009.
  3. En 1955, des tra­vaux de fouilles effec­tués autour du tom­beau de Maï­mo­nide, dans le cime­tière mul­ti­sé­cu­laire juif de Tibé­riade don­nèrent lieu à un véri­table sac­cage des mil­liers d’ossements décou­verts aux alentours.
  4. Le terme « cana­néen » désigne et regroupe les peuples sémi­tiques habi­tant le pays de Canaan il y a plus de quatre-mille ans, soit les plaines côtières et les pre­mières chaines de mon­tagnes s’étendant du sud de la Tur­quie actuelle jusqu’aux déserts du Néguev et d’Arabie en pas­sant par le Liban, ce que l’on appelle aus­si le « cou­loir syro-pales­ti­nien ». Les recherches lin­guis­tiques et archéo­lo­giques récentes tendent à indi­quer que ce que l’historiographie com­mune désigne comme Phé­ni­ciens, Cana­néens, Car­tha­gi­nois et Hébreux étaient un même groupe de popu­la­tions dont les élites pra­ti­quaient des cultes proches et par­laient la même langue, dont la langue hébraïque moderne est l’ultime sur­vi­vante. Avec l’émergence et la cris­tal­li­sa­tion de la reli­gion yah­vique puis judaïque, « cana­néen » a fini par dési­gner les non-Juifs de l’espace israé­lo-pales­ti­nien biblique, aus­si appe­lés « peuple du Pays ».
  5. Ha’Aretz, 24 mars 2010.
  6. Tzip­po­ri a été bâti en 1949 à proxi­mi­té de l’ancienne cité judéo-hel­lé­nique de Sep­pho­ris et de la bour­gade arabe pales­ti­nienne de Saf­fou­riyeh, éva­cuée et rasée en juillet 1948. Situé à six kilo­mètres de Naza­reth, le site de Sep­pho­ris regorge de tré­sors archéo­lo­giques assy­riens, grecs, juifs, baby­lo­niens, romains, byzan­tins, arabes, croi­sés et ottomans.
  7. Ha’Aretz, 26 mars 2010.
  8. Les Phi­lis­tins étaient un petit peuple médi­ter­ra­néen vain­cu par les Hébreux au IXe siècle avant J‑C. Autour de la penta­po­lis for­mée par les villes for­ti­fiées de Gaza, Ash­ke­lon, Ash­dod, Gath et Ekron, leur pays s’étendait de l’actuelle bande de Gaza et du sud du lit­to­ral de l’actuel État d’Israël jusqu’à Jaf­fa (Tel-Aviv). La topo­gra­phie hébraïque moderne désigne tou­jours la plaine s’étendant du sud de Tel-Aviv à la bande de Gaza Mishor Ple­shet (« Plaine de Phi­lis­tie »). Après l’écrasement des révoltes juives du Ie siècle de l’ère chré­tienne, les Romains débap­ti­sèrent la Judée et réta­blirent l’appellation gré­co-latine de Syria Palaes­ti­na (« Syrie phi­lis­tine »). Pales­tine (Filas­tîn, en arabe) a ain­si dési­gné l’ancien espace hébraï­co-cana­néen jusqu’en 1948, date de créa­tion de l’État d’Israël.
  9. Maa­riv, 15 mars 2010.
  10. Maa­riv, 25 mars 2010.
  11. Yediot Aha­ro­not, 24 mars 2010.
  12. Ha’Aretz, 22 mars 2010.
  13. « Mamil­la est consi­dé­ré comme l’un des plus impor­tants cime­tières musul­mans, où sep­tante-mille guer­riers des armées de Sala­din ont été enter­rés, en com­pa­gnie de nom­breux éru­dits musul­mans. Israël sau­ra tou­jours pro­té­ger et res­pec­ter ce site », Ha’Aretz, 30 décembre 2008.
  14. Pour un aper­çu de ce dos­sier juri­di­que­ment com­plexe, Le Monde, 16 mars 2010.
  15. Yediot Aha­ro­not, 26 mai 2005.
  16. Ha’Aretz, 30 décembre 2008.

Pascal Fenaux


Auteur

Pascal Fenaux est membre du comité de rédaction de La Revue nouvelle depuis 1992. Sociologue, il a poursuivi des études en langues orientales (arabe et hébreu). Il est spécialiste de la question israélo-palestinienne, ainsi que de la question linguistique et communautaire en Belgique. Journaliste indépendant, il est également «vigie» (veille presse, sélection et traduction) à l’hebdomadaire Courrier international (Paris) depuis 2000. Il y traite et y traduit la presse «régionale» juive (hébréophone et anglophone) et arabe (anglophone), ainsi que la presse «hors-zone» (anglophone, yiddishophone, néerlandophone et afrikaansophone).