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Islamophobie, les acteurs associatifs

Numéro 3 mars 2014 par Corinne Torrekens

février 2014

Le phé­no­mène isla­mo­phobe est bien pré­sent, voire en hausse en Bel­gique, mais un tis­su asso­cia­tif musul­man est en train de se déployer. En effet, dif­fé­rents types de « pho­bies » irrai­son­nées à l’égard des musul­mans et de l’islam (dont cer­tains ne relèvent d’ailleurs peut-être pas de l’islamophobie), des mou­ve­ments (Jus­tice and Demo­cra­cy, Mus­lims Rights, Musul­mans pro­gres­sistes, etc.) se mobi­lisent, tentent d’alerter l’opinion publique et, de ce fait, font renaitre des figures mili­tantes musul­manes que le der­nier flop de l’institutionnalisation de l’organe chef de culte en 2005 avait lais­sées exsangues. Qu’est-ce qu’implique cette nou­velle visi­bi­li­té dans l’espace public médiatique ?

Ce 22 novembre, plu­sieurs mos­quées furent taguées pen­dant la nuit à Genk, fai­sant suite à une série d’évènements du même genre se dérou­lant depuis plu­sieurs mois. Dans le même temps, une bande de tru­blions du mou­ve­ment d’extrême droite Nation inves­tis­sait un snack halal, rue de Namur à Bruxelles, en hur­lant « Nous sommes chez nous ». Alors, isla­mo­phobe la Bel­gique ? Cer­tains chiffres le laissent pen­ser. Comme ceux rele­vés par le Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme qui — depuis 2008 — enre­gistre l’évolution des signa­le­ments1 contre l’islam, à savoir l’ensemble des faits et décla­ra­tions contre des musul­mans, indi­vi­duel­le­ment ou en tant que com­mu­nau­té et qui, en dans son rap­port 2012, rele­vait l’augmentation inquié­tante du nombre de signa­le­ments reçus qui ne consti­tuent pour­tant que la pointe visible de l’iceberg. Il consi­dère que la sen­si­bi­li­té sociale accrue de la socié­té belge au thème « islam » se tra­duit par une stig­ma­ti­sa­tion sys­té­ma­tique et de réelles formes de dis­cri­mi­na­tion. Dans ce cadre, les signa­le­ments sur la base de la convic­tion reli­gieuse ou phi­lo­so­phique repré­sen­taient presque la moi­tié des signa­le­ments trai­tés par le Centre. Déjà en 2011, mes col­lègues avaient mon­tré que les actes isla­mo­phobes étaient plus nom­breux à être enre­gis­trés que les actes anti­sé­mites (Jacobs, Veny, Caillier, Her­man, Des­camps, 2011). Dans le même ordre d’idées, après l’élection de deux conseillers com­mu­naux de la liste Islam lors des élec­tions locales de 2012 et leurs décla­ra­tions ubuesques sur l’instauration de la sha­ria en Bel­gique, la machine média­tique s’emballait et une péti­tion fai­sait un car­ton sur le web. Ni le rap­port de force (5 000 voix en faveur de la liste Islam contre 50 000 signa­tures récla­mant une inter­dic­tion de sié­ger pour ces deux élus, obte­nues en quelques jours à peine) ni le pro­gramme concret de la liste Islam (axé sur trois reven­di­ca­tions de longue date d’une par­tie des musul­mans2) ne seront pour­tant ana­ly­sés dans la presse.

Alors, bien évi­dem­ment, comme tout terme enten­dant décrire en sciences sociales des phé­no­mènes (actes, atti­tudes, dis­cours, etc.) char­gés d’émotivité et de nor­ma­ti­vi­té, l’islamophobie sus­cite des débats pas­sion­nés et ce, éga­le­ment au sein de la « com­mu­nau­té » musul­mane3. Puisqu’il est doté d’une impor­tante flui­di­té concep­tuelle, le terme reste dif­fi­cile à cir­cons­crire, ren­dant com­plexe la déli­mi­ta­tion de ses fron­tières. Par exemple, bon nombre d’acteurs musul­mans consi­dèrent que l’interdiction du fou­lard dans les écoles ou dans les entre­prises consti­tue une forme d’islamophobie alors que la ques­tion est consi­dé­rée comme beau­coup plus com­plexe pour les juristes du Centre pour l’égalité des chances, par exemple, la juris­pru­dence se déve­lop­pant d’ailleurs dans des sens contra­dic­toires. De plus, toute une série d’acteurs ins­ti­tu­tion­nels se sont empa­rés de la ques­tion : Conseil de l’Europe, Nations unies, etc. (Conseil de l’Europe/Unesco, 2012), menant à un foi­son­ne­ment d’outils et de défi­ni­tions. La prin­ci­pale cri­tique des adver­saires du terme isla­mo­pho­bie réside dans sa délé­gi­ti­ma­tion en tant qu’« outil de cen­sure limi­tant la liber­té d’expression, notam­ment la cri­tique des reli­gions » (Abdel­la­li et Mar­wan, 2013). Il s’agit de la posi­tion de Caro­line Fou­rest et Fiam­met­ta Ven­ner pour qui « le mot “isla­mo­pho­bie” a été pen­sé par les isla­mistes pour pié­ger le débat et détour­ner l’antiracisme au pro­fit de leur lutte contre le blas­phème » (Fou­rest, Ven­ner, 2013). L’essentiel est sans doute là : les polé­miques autour du terme isla­mo­pho­bie peuvent être ana­ly­sées en tant que dia­lec­tiques de légi­ti­ma­tion et de délé­gi­ti­ma­tion d’acteurs sur la scène média­tique. Car, depuis 2012 et la sor­tie des rap­ports du Centre pour l’égalité des chances et de l’European Net­work Against Racism (Enar4), de nou­veaux acteurs sont appa­rus au sein de l’associatif musul­man et se sont struc­tu­rés autour de la défense des droits des musul­mans. C’est le cas de la pla­te­forme Mus­lims Rights Bel­gium dont les reven­di­ca­tions basées sur la lutte contre l’islamophobie lui per­mettent de se faire voir et entendre au sein de l’arène médiatique.

La plateforme Muslims Rights Belgium

Par­tant du constat de l’image néga­tive de l’islam et des musul­mans dans les médias et de la mon­tée d’un cer­tain radi­ca­lisme isla­mique consi­dé­ré comme nui­sant d’abord aux citoyens belges de confes­sion musul­mane, une dizaine de per­son­na­li­tés asso­cia­tives, reli­gieuses et poli­tiques se sont struc­tu­rées en pla­te­forme en 2012. Mus­lims Rights Bel­gium défi­nit l’islamophobie comme étant l’« ensemble des dis­cri­mi­na­tions, actes de rejet (fon­dés sur des pré­ju­gés, de la haine, du mépris) ou vio­lences (ver­bales, psy­cho­lo­giques ou phy­siques), qui visent une (des) personne(s) (ou des ins­ti­tu­tions) en rai­son de leur appar­te­nance réelle ou sup­po­sée à la reli­gion musul­mane5 ». Peu de temps après sa créa­tion, la pla­te­forme publia en ligne un livre blanc qui dresse une pre­mière ana­lyse de l’évolution des chiffres de l’islamophobie en Bel­gique sur la base des signa­le­ments du Centre pour l’égalité des chances, pré­sente éga­le­ment les résul­tats d’une enquête en ligne réa­li­sée par la pla­te­forme de recen­se­ment d’actes ou de pro­pos anti­mu­sul­mans à Bruxelles et en Wal­lo­nie durant le mois de décembre 2012 sur un échan­tillon de 576 per­sonnes se récla­mant de l’identité, de la confes­sion ou de la culture musul­mane (autre­ment dit appar­te­nant à l’univers sym­bo­lique de l’islam) et, enfin, pro­pose sur cette base une série de recom­man­da­tions politiques.

Proche du Col­lec­tif contre l’islamophobie en France (CCIF), ani­mé notam­ment par le socio­logue Mar­wan Moham­med, la pla­te­forme col­la­bore avec le Centre pour l’égalité des chances, l’Agence euro­péenne pour les droits fon­da­men­taux (FRA), le Forum of Euro­pean Mus­lim Youth and Student Orga­ni­sa­tions (Femy­so) et a reçu une invi­ta­tion pour une audi­tion par l’Organisation pour la sécu­ri­té et la coopé­ra­tion en Europe (OSCE), plus exac­te­ment par l’ODIHR (Office for Demo­cra­tic Ins­ti­tu­tions and Human Rights). Si la pla­te­forme orga­nise des confé­rences comme celle qui s’est récem­ment tenue à Ver­viers sur le thème de l’émancipation des musul­mans dans le cadre d’une cam­pagne inti­tu­lée Mus­lims Wake Up visant à sen­si­bi­li­ser les citoyens belges de confes­sion musul­mane à par­ti­ci­per à la lutte contre l’islamophobie et si cer­tains de ses membres par­ti­cipent à des groupes de pres­sion comme Tayush (groupe de réflexion pour un plu­ra­lisme actif), l’essentiel de l’activité de Mus­lims Rights Bel­gium se concentre sur le web et les médias. De fait, Mus­lims Rights publie la majo­ri­té de ses prises de posi­tion sur sa page du réseau social Facebook.

D’un point de vue média­tique, Mus­lims Rights Bel­gium est par­ve­nu à gagner une impor­tante visi­bi­li­té et un sta­tut d’interlocuteur légi­time alors qu’une constante de nom­breux débats publics rela­tifs à l’intégration de l’islam dans les socié­tés euro­péennes réside dans la faible por­tée des voix musul­manes dans l’espace public pou­vant s’expliquer notam­ment par la faible pro­fes­sion­na­li­sa­tion de ces acteurs, le fait qu’ils ne repré­sentent pas une coa­li­tion homo­gène dis­po­sant d’un mes­sage clai­re­ment iden­ti­fiable et leur manque de cré­di­bi­li­té en rai­son de leur enga­ge­ment reli­gieux, autant d’éléments ren­dant plus dif­fi­cile leur accès à la sphère média­tique (Tor­re­kens, 2012). Mus­lims Rights estime, par exemple, avoir réus­si à modi­fier l’image illus­trant un article de presse en ligne pos­té sur le site du quo­ti­dien La Libre. Ayant pour sujet l’interdiction du port du voile à l’école, la pho­to, elle, était celle d’une femme en niqab. Après le signa­le­ment effec­tué par Mus­lims Rights, la pho­to liti­gieuse est rem­pla­cée par celle d’une jeune fille en foulard.

Les maniaques du chiffre n’auront de cesse de se deman­der si la pla­te­forme Mus­lims Rights est repré­sen­ta­tive ou non d’une lame de fond au sein de la com­mu­nau­té musul­mane. La réponse à cette ques­tion doit être nuan­cée. Mus­lims Rights Bel­gium ne repré­sente que quelques indi­vi­dus, essen­tiel­le­ment issus de la com­mu­nau­té d’origine maro­caine — l’absence des asso­cia­tions turques à des mou­ve­ments de reven­di­ca­tion et de visi­bi­li­té comme la Foire musul­mane de Bruxelles pour­rait d’ailleurs légi­ti­me­ment être inter­ro­gée et faire l’objet de nou­velles recherches — et les contacts avec la com­mu­nau­té musul­mane néer­lan­do­phone sont bal­bu­tiants. Mais ces résul­tats, en quelques mois de déve­lop­pe­ment, en termes de visi­bi­li­té média­tique sont notables et s’inscrivent dans des stra­té­gies asso­cia­tives simi­laires comme dans le cas de l’organisation Musul­mans pro­gres­sistes basée à Liège, de Ettic créée par de jeunes étu­diants musul­mans en vue de pro­mou­voir une citoyen­ne­té éthique ou encore de MIM un col­lec­tif de citoyens belges de confes­sion musul­mane dont la toile numé­rique sert de caisse de réso­nance. Toutes ces struc­tures col­la­borent d’ailleurs entre elles, réper­cutent leurs infor­ma­tions res­pec­tives et sont liées par des liens d’interconnaissance. Il s’agit là d’une dyna­mique récente lais­sant émer­ger un nou­veau type de lea­deur­ship au sein du tis­su asso­cia­tif musulman.

De nouveaux acteurs associatifs

L’islamophobie est un pro­ces­sus com­plexe qui ne se limite pas au sens que la loi en donne en termes de lutte contre toute dis­cri­mi­na­tion sur la base de la reli­gion. Elle est aus­si un phé­no­mène insi­dieux et se conten­ter d’un point de vue juri­dique revient non seule­ment à dénier le fait que la loi peut être uti­li­sée comme un ins­tru­ment de domi­na­tion6, mais aus­si les pro­ces­sus socio­po­li­tiques qui sous-tendent l’islamophobie. Comme le rap­pe­lait Vincent Geis­ser, « l’islamophobie n’est pas sim­ple­ment une trans­po­si­tion du racisme anti-arabe, anti-magh­ré­bin […] : elle est aus­si reli­gio­pho­bie. Certes, elle peut se com­bi­ner avec des formes de xéno­pho­bie plus tra­di­tion­nelles, mais elle se déploie de manière auto­nome » (Geis­ser, 2003).

Dans ce cadre, l’augmentation de l’islamophobie en Bel­gique s’inscrit dans une double dia­lec­tique. C’est, en effet, au moment où l’immigré devient citoyen en acqué­rant la natio­na­li­té que la reli­gion va ser­vir à réin­tro­duire de la dis­tance sociale. C’est éga­le­ment au moment où les des­cen­dants des immi­grés réclament, sur la base de leur citoyen­ne­té, l’égalité des droits en matière reli­gieuse et la fin des dis­cri­mi­na­tions que l’hostilité envers la reli­gion en géné­ral et la reli­gion de l’Autre en par­ti­cu­lier pro­cède à une nou­velle mise en alté­ri­té de ces groupes (Tor­re­kens, 2009). Le « Nous » pro­gres­siste et nor­ma­tif s’oppose alors à un nou­veau « Eux » essen­tia­li­sés comme bar­bares (lors de la cam­pagne de Gaia contre l’Aïd, par exemple), pro­fon­dé­ment inéga­li­taires (lors des débats rela­tifs au voile, par exemple, lorsqu’il est appré­hen­dé de manière natu­relle comme un signe d’oppression et de sou­mis­sion de la femme musul­mane, en dépit du vécu et des dis­cours de ces femmes vues comme tel­le­ment sou­mises qu’elles ne se rendent même pas compte de leur propre ins­tru­men­ta­li­sa­tion7) et vio­lant les normes de « notre » socié­té (en étant consi­dé­rés, par exemple, comme ne res­pec­tant pas la sépa­ra­tion des sphères pri­vées et publiques).

L’islamophobie est latente dans des moments qui réunissent par exemple 12 000 signa­tures pour le réta­blis­se­ment d’un « vrai » sapin sur la Grand-Place de Bruxelles lorsque la rumeur urbaine laisse sous-entendre qu’il s’agirait d’une conces­sion faite aux mino­ri­tés alors qu’il n’en est rien8. Elle l’est éga­le­ment dans des dis­cours qui tentent d’expliquer le phé­no­mène lorsqu’ils relèvent une sup­po­sée alliance de la gauche et de musul­mans ultra-conser­va­teurs qui ne « vou­draient pas s’intégrer dans la socié­té belge per­met­tant de fer­mer les yeux sur le non-res­pect des droits des femmes9 » ou qui mettent en évi­dence une réac­tion à l’égard du 11 sep­tembre, de reven­di­ca­tions qui peuvent heur­ter, un cer­tain sens de la vic­ti­mi­sa­tion10 et une mon­tée du radi­ca­lisme isla­mique11 ou encore qui appellent à une vigi­lance ren­for­cée lors de l’organisation du pre­mier grand ras­sem­ble­ment des musul­mans à Bruxelles12, qui se tient d’ailleurs depuis deux ans en toute nor­ma­li­té. Sans que cela ne soit l’intention de l’ensemble des pro­ta­go­nistes, ces dis­cours laissent sous-entendre que si l’islamophobie existe en Bel­gique, la res­pon­sa­bi­li­té doit être en quelque sorte impu­tée à la com­mu­nau­té musul­mane ou, à tout le moins, à une par­tie de celle-ci. Au-delà d’une lutte pour la signi­fi­ca­tion d’un terme, la pola­ri­sa­tion des débats autour de la notion d’islamophobie illustre des pro­ces­sus de délé­gi­ti­ma­tion de cer­taines reven­di­ca­tions sous-ten­dues par un dis­cours cen­tré autour de l’égalité des droits et de la lutte contre la dis­cri­mi­na­tion au moment où de nou­veaux acteurs asso­cia­tifs se sai­sissent de cette ques­tion pour prendre la parole dans l’espace public et, par là même, légi­ti­mer leur com­bat et leur existence.

  1. Le Centre pour l’égalité des chances pré­fère l’utilisation du terme signa­le­ment à celui de plainte. Les signa­le­ments sont des décla­ra­tions faites par des indi­vi­dus ou des groupes à l’égard d’actes ou de dis­cours qu’ils estiment contraires aux lois visant à lut­ter contre l’antisémitisme, d’une part, et les dis­cri­mi­na­tions basées sur la cou­leur de la peau, la reli­gion, le han­di­cap, l’âge ou encore l’orientation sexuelle, d’autre part. Une hausse des signa­le­ments peut tout à la fois indi­quer une hausse d’un phé­no­mène, comme celui de l’islamophobie, mais aus­si indi­quer que les indi­vi­dus et les groupes prennent plus sou­vent l’initiative de s’adresser au Centre.
  2. À savoir l’octroi de jours fériés spé­ci­fiques, l’autorisation du port du voile dans les écoles publiques et l’instauration de repas halal dans les can­tines sco­laires. Seule cette der­nière reven­di­ca­tion rele­vait du niveau de pou­voir pour lequel les deux élus de la liste Islam furent plébiscités.
  3. « L’action de Kari­ma divise. Le sou­tien de l’“insoumise et dévoi­lée” à Luc Trul­le­mans n’est pas bien vu », Le Soir, 2 mai 2013.
  4. Rap­port alter­na­tif d’Enar 2011/12 sur le racisme en Bel­gique : conclu­sions et faits clés sur les com­mu­nau­tés musul­manes et l’islamophobie.
  5. Livre blanc sur l’état de l’islamophobie en Bel­gique fran­co­phone. Rap­port 2012, Mus­lims Rights Bel­gium, dis­po­nible en ligne : http://bit.ly/19eODfx.
  6. Muham­mad M., « Son­dages : l’islamophobie par le chiffre ? », 28 novembre 2013, dis­po­nible en ligne http://bit.ly/1c3yGYg.
  7. Même por­té par des fémi­nistes, ce type de dis­cours revient à por­ter des argu­ments machistes qui dénient, en se blo­quant sur le fou­lard, aux musul­manes tout droit à l’auto-détermination.
  8. La dépu­tée CD&V Bian­ca Debaets regrette dans une inter­view à Brus­sel­nieuws que l’on renonce à des tra­di­tions parce que la ville est mul­ti­re­li­gieuse. Ce qui insi­nue que le vrai sapin a été évin­cé pour ména­ger les autres confes­sions, qui sont à Bruxelles sur­tout repré­sen­tées par les musul­mans. « La ver­sion 2012 du sapin de Noël de la Grand-Place crée la polé­mique », RTBF.be, 12 novembre 2012.
  9. « Assiste-t-on à un regain de l’islamophobie ? Une notion mise à toutes les sauces », inter­view avec Claude Deme­lenne, lesoir.be, 26 jan­vier 2012, dis­po­nible en ligne.
  10. « Assiste-t-on à un regain de l’islamophobie ? Toutes les études le montrent », inter­view avec Manuel Abra­mo­wicz, lesoir.be, 26 jan­vier 2012, dis­po­nible en ligne.
  11. « La socié­té belge est-elle isla­mo­phobe ? », lalibre.be, 25 octobre 2013, dis­po­nible en ligne.
  12. « Foire musul­mane : Denis Ducarme per­siste », 7sur7.be, 26 sep­tembre 2012, dis­po­nible en ligne.

Corinne Torrekens


Auteur

Corinne Torrekens est professeure de science politique et directrice du Groupe de Recherche sur les Relations Ethniques, les Migrations et l’Égalité (GERME) de l’Université libre de Bruxelles. Elle travaille sur la question de l’insertion de l’islam en Europe avec un point d’attention tout particulier pour la Belgique. Auteure d’une thèse de doctorat portant sur la visibilité de l’islam à Bruxelles, elle a publié plusieurs ouvrages portant sur l’islam, les politiques d’intégration et la diversité ainsi que de nombreux articles scientifiques et de vulgarisation à partir des nombreux terrains de recherche qu’elle a menés. Elle a également participé à de nombreux congrès et colloques internationaux en tant que conférencière. Elle est également formatrice et est souvent amenée à fournir des conseils auprès d’institutions publiques et privées et a donné de nombreuses interviews qui éclairent l’actualité relative à ses domaines de compétence. Elle a récemment publié l’ouvrage Islams de Belgique aux Éditions de l’Université de Bruxelles (2020).