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Inventer l’Autre, s’illusionner sur soi ? Le débat des études postcoloniales

Numéro 07/8 Juillet-Août 2010 par Geneviève Warland

juillet 2010

Le dos­sier de La Revue nou­velle d’a­vril 2010 consa­cré à l’his­toire poli­tique et éco­no­mique du Congo depuis cin­quante ans sou­li­gnait les conti­nui­tés, les dis­con­ti­nui­tés et les contra­dic­tions de cette période. Amer­tume et inquié­tude émer­geaient de la lec­ture don­née des pré­si­den­tia­lismes, des iden­ti­tés instables et des néoim­pé­ria­lismes éco­no­miques. Le pré­sent dos­sier offre une image dif­fé­rente de l’A­frique […]

Dossier

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Le dos­sier de La Revue nou­velle d’a­vril 2010 consa­cré à l’his­toire poli­tique et éco­no­mique du Congo depuis cin­quante ans sou­li­gnait les conti­nui­tés, les dis­con­ti­nui­tés et les contra­dic­tions de cette période. Amer­tume et inquié­tude émer­geaient de la lec­ture don­née des pré­si­den­tia­lismes, des iden­ti­tés instables et des néoim­pé­ria­lismes éco­no­miques. Le pré­sent dos­sier offre une image dif­fé­rente de l’A­frique en quête d’elle-même, à tra­vers la sub­ti­li­té et l’hu­mour de ses cher­cheurs et artistes, bédéistes en l’oc­cur­rence. La créa­ti­vi­té de l’in­tel­li­gence et de l’i­ma­gi­na­tion de ces der­niers en sou­tient l’i­dée-phare, laquelle vise à dépas­ser toute forme de colo­nia­lisme intel­lec­tuel. À cet effort par­ti­cipent les cher­cheurs belges (enquê­tant sur le conti­nent afri­cain et col­la­bo­rant avec des uni­ver­si­tés d’autres conti­nents) qui signent les articles que l’on va lire.

D’a­bord, une brève esquisse de l’his­to­rique, du sens et des enjeux du post­co­lo­nial s’im­pose. Les « études post­co­lo­niales » ou post­co­lo­nial stu­dies viennent du monde anglo-saxon. Elles font par­tie de la mou­vance cri­tique ins­tau­rée dans les sciences sociales depuis plu­sieurs décen­nies. Pour de nom­breux auteurs, les men­tors intel­lec­tuels sont Fou­cault et Der­ri­da, les­quels per­mettent de décons­truire les rap­ports de force à l’œuvre dans les repré­sen­ta­tions et les dis­cours sur le fait colo­nial. La pen­sée de Marx a aus­si sou­vent ser­vi de cadre d’a­na­lyse de même que celle de Gram­sci ame­nant à réflé­chir sur la notion d’hégémonie.

Les études post­co­lo­niales ne forment pas de corps théo­rique propre, ni d’ailleurs de dis­ci­pline uni­ver­si­taire à part entière. Elles se défi­nissent par leur hybri­di­té, emprun­tant concepts et démarches aux auteurs sus­men­tion­nés de même qu’à divers cou­rants issus de la socio­lo­gie, de l’an­thro­po­lo­gie, de l’his­toire, de la lit­té­ra­ture et de la lin­guis­tique. Les cultu­ral stu­dies (notam­ment avec les recherches entre­prises par le Cen­ter for Contem­po­ra­ry Cultu­ral Stu­dies de Bir­min­gham créé dans les années soixante et auquel le nom de Stuart Hall est asso­cié), dis­sé­quant les rap­ports de pou­voir conte­nus dans la culture, leur ont ser­vi d’ho­ri­zon de pen­sée. Les subal­tern stu­dies racon­tant l’his­toire de la colo­ni­sa­tion du point de vue de l’Autre, le « subal­terne », le pay­san, la femme, l’op­pri­mé, leur sont asso­ciées. Ces der­nières ont été mises à l’hon­neur par des cher­cheurs indiens (ayant sou­vent étu­dié dans des uni­ver­si­tés anglaises ou amé­ri­caines et y tra­vaillant) tels que Guha, Spi­vak, Chat­ter­jee, Appa­du­rai et aus­si Chakrabarty.

Comme le montre ce dos­sier, les pen­seurs afri­cains ne sont pas en reste dans le débat sur la « post­co­lo­nie », terme emprun­té au titre du livre de l’his­to­rien came­rou­nais Achille Mbembe1. S’in­té­res­sant aux vio­lences de l’as­su­jet­tis­se­ment colo­nial, ce der­nier inter­roge éga­le­ment la coexis­tence contra­dic­toire des temps his­to­riques qui struc­turent la sub­jec­ti­vi­té afri­caine. Quant au phi­lo­sophe Valen­tin Mudimbe2, il met en évi­dence l’i­dée selon laquelle les pro­ces­sus à l’œuvre dans le phé­no­mène de déco­lo­ni­sa­tion opèrent non seule­ment sur le plan des réa­li­tés sociales, mais aus­si dans l’ordre du sym­bo­lique et donc de l’imaginaire.

Le pro­jet théo­rique ins­tau­ré par les études post­co­lo­niales pos­sède deux ver­sants, l’un de nature his­to­rique, l’autre de nature poli­tique. Le pre­mier ver­sant des­sine un double mou­ve­ment : réécrire l’his­toire colo­niale, non plus sous l’angle de l’his­toire « pre­mière », celle de la moder­ni­té occi­den­tale triom­phante impo­sant au monde ses valeurs « uni­ver­selles » issues des Lumières (État de droit, droits de l’homme…) et son mode d’or­ga­ni­sa­tion éco­no­mique capi­ta­liste, mais à par­tir des tem­po­ra­li­tés, des croyances et des vécus propres à l’his­toire « seconde », celle des autoch­tones ou indi­gènes, pour reprendre à gros traits la dis­tinc­tion éta­blie par Cha­kra­bar­ty3.

Cette optique vise à « pro­vin­cia­li­ser » l’Eu­rope, non pas en reje­tant les acquis de la pen­sée euro­péenne (qui orientent encore les schèmes de pen­sée et les cadres d’a­na­lyse des anciens colo­ni­sés), mais en mon­trant ses contra­dic­tions et en la rela­ti­vi­sant, afin de lais­ser la place à des modes d’ap­pré­hen­sion de la réa­li­té his­to­rique, à des logiques de déve­lop­pe­ment et à des voix, issus des mondes autres que l’Eu­rope. Plai­der en faveur d’une his­toire d’un point de vue post­co­lo­nial amène donc à pen­ser l’his­toire et son écri­ture de manière plurielle.

De cette façon, le « post » inclus dans le terme « post­co­lo­nial » doit être com­pris au sens logique, c’est-à-dire comme ins­tau­rant une pen­sée cri­tique, plu­tôt qu’au sens pure­ment chro­no­lo­gique. Les études post­co­lo­niales se pré­sentent, en effet, comme une dis­cus­sion cri­tique sur la colo­ni­sa­tion et ses effets, notam­ment sur le plan sym­bo­lique et, en par­ti­cu­lier, dans la per­cep­tion de soi par les ex-colo­ni­sés. L’ac­cep­tion de pos­té­ri­té dans le temps, celle-là même sous laquelle elle appa­rait dans le très riche dos­sier consa­cré à la mémoire du Congo dans les ima­gi­naires lit­té­raires, his­to­riques, média­tiques et poli­tiques belges (« Le Congo, le miroir des Belges », La Revue nou­velle, jan­vier-février 2005) n’est ni la seule, ni la plus importante.

Le second ver­sant des études post­co­lo­niales est de nature poli­tique. En effet, la contes­ta­tion du sys­tème de domi­na­tion occi­den­tal et la lec­ture cri­tique de l’his­toire ain­si enga­gée inter­rogent à nou­veaux frais la ques­tion de la démo­cra­tie et de son uni­ver­sa­lisme dans des socié­tés deve­nues mul­ti­cul­tu­relles, en par­ti­cu­lier celles des anciens pays colo­ni­sa­teurs. Il s’a­git, par là, d’at­ti­rer l’at­ten­tion sur la pré­sence et les droits des mino­ri­tés, sou­vent négli­gées ou mépri­sées. Dans cette optique favo­rable à une démo­cra­tie mul­ti­cul­tu­relle, à la fois mul­tieth­nique et mul­ti­re­li­gieuse, les socié­tés occi­den­tales pour­raient deve­nir un labo­ra­toire d’in­ven­tions et d’ex­pé­ri­men­ta­tions pra­tiques nou­velles. L’ar­gu­ment prin­ci­pal consiste à dire que les poli­tiques de redis­tri­bu­tion éco­no­mique entre les diverses com­po­santes de la socié­té doivent être com­plé­tées par des poli­tiques de recon­nais­sance. Ces der­nières prennent en charge les injus­tices his­to­riques com­mises à l’en­contre de ces mino­ri­tés, notam­ment en accor­dant des droits par­ti­cu­liers aux res­sor­tis­sants des dif­fé­rentes com­mu­nau­tés eth­no­cul­tu­relles (telle la dis­cri­mi­na­tion posi­tive par des pro­cé­dures de quo­tas). Les poli­tiques de recon­nais­sance s’illus­trent éga­le­ment à tra­vers les lois dites « mémo­rielles », en par­ti­cu­lier celle dépo­sée par Chris­tine Tau­bi­ra, dépu­tée de Guyane, recon­nais­sant la traite et l’es­cla­vage comme crimes contre l’hu­ma­ni­té (2001). Elles peuvent encore trou­ver des retom­bées dans une refor­mu­la­tion des pro­grammes d’en­sei­gne­ment en his­toire, en lit­té­ra­ture, en édu­ca­tion poli­tique et en reli­gion, adop­tant un point de vue moins euro­cen­tré, plus ouvert à la diver­si­té des cultures qui com­posent les socié­tés euro­péennes actuelles.

Un tel lien entre la pers­pec­tive plus poli­tique du mul­ti­cul­tu­ra­lisme et les études post­co­lo­niales est éta­bli par Fran­ces­co Fis­tet­ti dans Théo­ries du mul­ti­cul­tu­ra­lisme. Un par­cours entre phi­lo­so­phie et sciences sociales4. Ce livre offre un double avan­tage : d’un côté, il pro­pose une lec­ture bali­sage des prin­ci­paux pen­seurs et concepts clés des cou­rants de pen­sée post­co­lo­niale aux­quels il a été fait allu­sion ici ; de l’autre, il pose la ques­tion de leur tra­duc­tion dans le champ poli­tique par la recon­nais­sance de la mul­ti­cul­tu­ra­li­té en Occi­dent. Cela dit, il offre une pers­pec­tive par­mi d’autres et n’é­puise pas le champ de recherches évo­qué dans cette introduction.

Les articles qui suivent pro­posent une mosaïque de thé­ma­tiques — l’ar­ti­cu­la­tion entre la réflexion post­co­lo­niale et l’im­mi­gra­tion, la recherche en his­toire colo­niale de l’A­frique, le concept de « biblio­thèque colo­niale », la bande des­si­née congo­laise, les enjeux et la récep­tion de la pre­mière visite du pré­sident Oba­ma sur le conti­nent afri­cain — inter­ro­gées sur le mode « post­co­lo­nial », autre­ment dit dans une pers­pec­tive décons­truc­ti­viste de mise en lumière des che­vau­che­ments, des croi­se­ments et des contra­dic­tions internes aux cas étudiés.

Un bref sur­vol his­to­rique et théo­rique de la pen­sée des repré­sen­tants mar­quants de la pen­sée post­co­lo­niale (pour la plu­part cités ci-avant) per­met à Albert Bas­te­nier de cau­tion­ner le « tour­nant cultu­rel » qu’as­sument les études post­co­lo­niales en sciences sociales. D’un côté, le décen­tre­ment épis­té­mo­lo­gique impo­sé par ces der­nières invite à consi­dé­rer la par­ti­ci­pa­tion des cultures non euro­péennes à la défi­ni­tion de la moder­ni­té, laquelle reste un pro­jet en cours de réa­li­sa­tion. De l’autre, les études post­co­lo­niales amènent à repen­ser l’in­té­gra­tion des immi­grés dans les socié­tés occi­den­tales. Cela non pas tant comme assi­mi­la­tion de ces der­niers à la culture socié­tale domi­nante, que comme trans­for­ma­tion de la socié­té dans son ensemble en direc­tion d’une plus grande com­plexi­té et d’une plus grande ouverture.

Pedro Mona­ville pro­pose une ana­lyse théo­rique de la signi­fi­ca­tion accor­dée à l’a­fri­ca­nisme et à l’his­toire afri­caine dans les études post­co­lo­niales. À par­tir du livre fon­da­teur de Mudimbe, The inven­tion of Afri­ca, il insiste sur le défi qui consiste à ne pas figer dans une iden­ti­té stable le sujet afri­cain, déga­gé du car­can de sa défi­ni­tion par les sciences sociales tein­tées d’eth­no­cen­trisme euro­péen. Un cas concret per­met à Mona­ville de décrire les méca­nismes d’une telle démarche visant à retrou­ver la « gnose » afri­caine ou l’en­semble des savoirs afri­cains, au-delà et à tra­vers les dis­cours colo­niaux, et à les abor­der comme des « espaces mou­vants de débats ».

Quant à Marc Pon­ce­let, il retrace l’i­ti­né­raire qui l’a ame­né à étu­dier les sciences colo­niales belges et à rédi­ger une mono­gra­phie à ce sujet. L’é­tude de la pro­duc­tion des savoirs colo­niaux, colo­niaux tar­difs et post­co­lo­niaux doit, selon lui, s’ar­ti­cu­ler à celle des savoirs popu­laires, pri­vi­lé­giée par les études subal­ternes et post­co­lo­niales. En outre, elle se prête par­ti­cu­liè­re­ment à la mise en place d’une démarche euro-afri­caine, laquelle encou­rage le croi­se­ment des pers­pec­tives sur l’ob­jet d’étude.

Dans sa contri­bu­tion sur la « biblio­thèque colo­niale », qui désigne le savoir livresque rela­tif au pas­sé colo­nial, Quen­tin de Becker inter­roge, de manière cri­tique, les sources per­met­tant d’a­na­ly­ser le fait colo­nial. Plus par­ti­cu­liè­re­ment, il exa­mine le mode de trai­te­ment du Fonds reine Éli­za­beth pour l’as­sis­tance médi­cale aux indi­gènes (Forea­mi) par des his­to­riens et autres scien­ti­fiques belges. Ce fai­sant, il cri­tique la vision dua­liste dans une pers­pec­tive his­to­rique évo­lu­tive, don­née par la syn­thèse en la matière : Méde­cine et hygiène en Afrique cen­trale de 1885 à nos jours (1992), vision qui per­siste encore dans les sources de cette his­toire acces­sible notam­ment sur Internet.

L’a­na­lyse du dis­cours d’O­ba­ma lors de sa visite au Gha­na, pro­po­sée par Mathieu Hil­gers, montre, pour l’es­sen­tiel, com­ment ce der­nier use de son iden­ti­té « raciale ». La lec­ture cri­tique et minu­tieuse du dis­cours en révèle les enjeux concrets et immé­diats d’ordre éco­no­mique, poli­tique, social et sym­bo­lique. La mise en lumière de ces dif­fé­rents élé­ments sou­ligne l’a­sy­mé­trie dans les rela­tions entre les États-Unis et le Gha­na. La récep­tion de ce dis­cours révèle le même contraste, oscil­lant entre enthou­siasme et fata­lisme au Gha­na, et déno­tant par son carac­tère mar­gi­nal aux États-Unis. Par consé­quent, la géné­ro­si­té des inten­tions et la « race » du pré­sident amé­ri­cain ne suf­fisent pas à déjouer les rap­ports de force per­sis­tants entre les ex-domi­nants et les ex-dominés.

Véro­nique Bra­gard et Chris­tophe Dony offrent un par­cours de l’ex­po­si­tion Congos­trip. Ils abordent le post­co­lo­nial à l’aune des trans­for­ma­tions suc­ces­sives de la bande des­si­née congo­laise. Du pas­tiche colo­nial, impré­gné de scou­tisme et d’es­prit mis­sion­naire à la cri­tique sociale et à la mise sous tutelle par le régime de Mobu­tu, les thèmes varient et montrent leur dépen­dance contex­tuelle. La refon­da­tion de la Répu­blique du Congo a sus­ci­té une diver­si­fi­ca­tion de la créa­tion bédéiste et l’in­té­gra­tion de thèmes post­co­lo­niaux. Le genre comique y pré­do­mine, même quand il est ques­tion de cri­tique sociale.

En contre­point et à titre docu­men­taire, un texte de Hegel décrit l’A­frique noire telle qu’elle est appa­rue dans l’i­ma­gi­naire phi­lo­so­phique occi­den­tal. Loin d’être ano­din, ce pas­sage repré­sente une forme de matrice de toutes les dis­tinc­tions du dis­cours colo­nial : nature ver­sus culture ; éco­no­mie de sub­sis­tance ver­sus éco­no­mie d’é­change ; l’homme afri­cain asso­cié au monde de l’en­fance et oppo­sé à l’homme euro­péen incar­nant l’âge adulte.

Cette mosaïque de textes reflète les deux traits saillants des études post­co­lo­niales : d’un côté, l’hy­bri­di­té dans ses sources et approches et, de l’autre, la décons­truc­tion de toute pos­ture colo­niale, même incons­ciente. Quant à la pre­mière, les textes sont res­pec­ti­ve­ment de nature phi­lo­so­phique, his­to­rique, socio­lo­gique-anthro­po­lo­gique ou lit­té­raire, tout en ne se limi­tant pas de manière stricte à une dis­ci­pline. Quant à la seconde, leur démarche vise tou­jours à rame­ner à la sur­face les non-dits, à faire res­sor­tir les rap­ports de force et les asy­mé­tries. Comme démarche intel­lec­tuelle, le post­co­lo­nial traque ces relents de subor­di­na­tion et de sou­mis­sion là où ils sont encore pré­sents et les éva­cue sur le mode de la cri­tique reconstructive.

  1. Mbembe Achille, De la post­co­lo­nie. Essai sur l’i­ma­gi­na­tion poli­tique dans l’A­frique contem­po­raine, Kar­tha­la, 2000.
  2. Mudimbe Valen­tin, The Inven­tion of Afri­ca, India­na Uni­ver­si­ty Press, 1988.
  3. Cha­kra­bar­ty Dipesh, Pro­vin­cia­li­ser l’Eu­rope. La pen­sée post­co­lo­niale et la dif­fé­rence his­to­rique, trad. fr., édi­tions Amster­dam, 2009.
  4. Fran­ces­co Fis­tet­ti, La Décou­verte, 2009.

Geneviève Warland


Auteur

Geneviève Warland est historienne, philosophe et philologue de formation, une combinaison un peu insolite mais porteuse quand on veut introduire des concepts en histoire et réfléchir à la manière de l’écrire. De 1991 à 2003, elle a enseigné en Allemagne sous des statuts divers, principalement à l’université : Aix-la-Chapelle, Brême, et aussi, par la suite, Francfort/Main et Paderborn. Cette vie un peu aventurière l’a tout de même ramenée en Belgique où elle a travaillé comme assistante en philosophie à l’USL-B et y a soutenu en 2011 une thèse intégrant une approche historique et une approche philosophique sur les usages publics de l’histoire dans la construction des identités nationales et européennes aux tournants des XXè et XXIè siècles. Depuis 2012, elle est professeure invitée à l’UCLouvain pour différents enseignements en relation avec ses domaines de spécialisation : historiographie, communication scientifique et épistémologie de l’histoire, médiation culturelle des savoirs en histoire. De 2014 à 2018, elle a participé à un projet de recherche Brain.be, à la fois interdisciplinaire et interuniversitaire, sur Reconnaissance et ressentiment : expériences et mémoires de la Grande Guerre en Belgique coordonné par Laurence van Ypersele. Elle en a édité les résultats scientifiques dans un livre paru chez Waxmann en 2018 : Experience and Memory of the First World War in Belgium. Comparative and Interdisciplinary Insights.