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Intro. Prendre parti pour la réforme

Numéro 5 Mai 2007 par La rédaction

mai 2007

En tant que revue de débat engagée pour la cause de la démocratie, comme de coutume, on ne tentera pas ici de donner des consignes de vote, mais plutôt de proposer des grilles de lecture qui aident les citoyens à se forger une opinion et à en débattre, avant d’effectuer leur choix. Ces derniers mois, il semble […]

En tant que revue de débat engagée pour la cause de la démocratie, comme de coutume, on ne tentera pas ici de donner des consignes de vote, mais plutôt de proposer des grilles de lecture qui aident les citoyens à se forger une opinion et à en débattre, avant d’effectuer leur choix. Ces derniers mois, il semble que la perspective d’une nouvelle réforme des institutions belges, demandée par la classe politique flamande, ait quelque peu contribué à faire passer à l’arrière-plan d’autres enjeux tout aussi cruciaux pour l’avenir de l’État belge. Non pas que les enjeux communautaires soient ici tenus pour négligeables. La Revue nouvelle n’a jamais ménagé sa peine pour attirer l’attention des francophones sur les évolutions de la Flandre et sur la nécessité d’investir massivement le niveau fédéral. Mais le réveil un peu tardif des médias et des politiques de Wallonie et de Bruxelles sur les questions institutionnelles nous fait redouter que la peur du grand méchant Flamand ne soit agitée pour minimiser des enjeux tout aussi importants que celui de l’avenir des finances publiques, de l’emploi, de la sécurité sociale et de l’écologie. En effet, c’est à la capacité de proposer des réponses courageuses et novatrices à ces défis, que l’on voudrait voir juger les partis et les représentants auxquels reviendra la responsabilité de former le prochain gouvernement fédéral. D’où le travail d’observation et de discussion autour de quelques-uns de ces enjeux entamé dans les pages qui suivent.

L’heure est moins que jamais aux crispations sur des positions défensives. Ce qui est urgent, c’est d’innover à tous les étages. Non pas par principe, mais parce que la Belgique est entrée à reculons dans le XXIe siècle. C’est particulièrement vrai pour une Région wallonne dont l’économie doit trouver sa place dans la mondialisation et la révolution écologique alors que de larges pans de son industrie n’ont pas encore tout à fait digéré les conséquences de la crise des années septante. Mais la Flandre, elle aussi, semble tout autant inquiète des défis qui l’attendent, comme l’a montré l’actualité récente de l’industrie automobile. On doit cependant laisser au crédit de sa classe politique de ne pas facilement se reposer sur ses laurier­s. En revanche, en Wallonie et à Bruxelles, nous nous sommes trop longtemps habitués à la présence d’un chômage de masse dont on a rendu un peu rapidement le capitalisme seul responsable. L’heure est donc venue de ne plus se contenter de dire qu’il n’y a pas assez d’emplois et de se demander à quelles conditions l’État doit renouveler son approche de l’économie. Cela ne peut se faire qu’à la condition de renoncer aux mirages de la démagogie, de l’immobilisme comme de la culpabilisation des travailleurs sans emploi. Le même prescrit vaut d’ailleurs encore plus pour le défi écologique. La largeur abyssale du fossé qui sépare les discours et les actes se mesure tous les jours à la longueur des embouteillages qui se poursuiven­t aux entrées des grandes villes. Mais la stigmatisation des comportements non soutenables ne suffira pas tant que l’État ne montrera pas l’exemple et tant qu’il ne s’engagera pas dans de rapides programmes de transition vers une économie à forte croissance du bien-être et de la justice sociale et à réduction inversement proportionnelle de l’empreinte écologique. En matière de climat comme de sécurité, voire d’institutions, la peur est la meilleure alliée de l’immobilisme ou des dérives violentes. Les médias qui seraient tentés d’en faire encore un usage très commercial prendraient une responsabilité aussi lourde que les politiques qui en feraient leur miel.

La rédaction


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