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Internationalisation des universités de la FWB Une « attractivité » en trompe‑l’œil
La Fédération Wallonie-Bruxelles passe souvent pour un « bon élève » européen en matière d’attractivité internationale de ses universités. Pourtant, un examen attentif montre que les flux d’étudiants étrangers sont largement dominés par les étudiants français, dont la mobilité sert essentiellement à contourner les concours et contingentements en vigueur dans leur pays. Une véritable attractivité internationale de nos universités nécessiterait des mesures décrétales, notamment sur l’usage des langues dans le supérieur.
La dimension internationale de l’enseignement supérieur fait l’objet, aujourd’hui, d’une attention privilégiée. Dès les années 1980, certains pays, comme l’Australie, la Nouvelle-Zélande, suivis par le Royaume-Uni, avaient adopté une politique d’attraction des « étudiants internationaux1 », jusqu’à la développer en véritable industrie. La parution des premiers rankings internationaux des universités, lancée par l’université de Shanghai en 2004, a intensifié la pression à figurer dans le « World Top », dans l’espoir d’attirer les meilleurs étudiants et chercheurs étrangers. En Europe, le processus de Bologne, enclenché dès le début des années 2000, avait également pour objectif, en harmonisant la structure et la durée des cursus, de « booster » la mobilité étudiante internationale. Le degré d’ouverture internationale d’une université ou d’un système universitaire (mesuré, par exemple, par la proportion d’étudiants internationaux ou d’enseignants/chercheurs étrangers) est dorénavant considéré comme un indicateur d’attractivité, et donc de qualité.
Cet article tente de documenter et d’analyser les questions suivantes : qu’en est-il pour le système universitaire2 de la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB)? Quelles sont les évolutions marquantes en matière d’internationalisation de nos populations étudiantes ? Le processus de Bologne s’est-il traduit, comme attendu, par une arrivée massive d’étudiants européens ? Comment nous situons-nous par rapport aux autres pays européens ? Quelles leçons éventuelles peut-on tirer de cet examen ?
Évolutions enregistrées en FWB
Le tableau 1, qui synthétise les statistiques clés et les évolutions marquantes enregistrées au cours des vingt dernières années, servira de fil conducteur à notre examen.
La ligne 1 de ce tableau présente l’évolution de l’année académique 1995 – 1996 à l’année académique 2013 – 2014 de la population des étudiants internationaux en pourcents de la population étudiante universitaire totale.
1995 – 1996 | 1999 – 2000 | 2004 – 2005 | 2007 – 2008 | 2010 – 2011 | 2013 – 2014 | |
A. Et. internat. en % de la population | 15,6 | 14,9 | 16,0 | 16,3 | 17,7 | 18,6 |
2. dont | ||||||
a) ét. intern. UE b) ét. intern. hors UE |
5,6 10,0 |
6,4 8,5 |
9,0 7,0 |
10,2 6,1 |
11,7 6,0 |
12,9 5,8 |
3. Et. intern. UE distingués selon | ||||||
a) ét. intern. FR b) ét. intern. UE hors FR |
2,2 3,4 |
3,8 2,7 |
6,0 3,0 |
7,0 3,3 |
8,3 3,5 |
8,9 4,0 |
4. Et. intern. hors UE distingués selon |
||||||
a) ét. intern. Afrique b) ét. intern. Asie c) ét. intern. Amérique |
7,2 1,1 1,0 |
6,2 0,7 0,7 |
4,8 0,7 0,7 |
4,4 0,6 0,6 |
4,4 0,7 0,6 |
4,0 0,9 0,6 |
Les séries 2 décomposent la série 1 en deux composantes : la part d’étudiants internationaux issus de pays de l’Union européenne (série 2.a) et la part d’étudiants internationaux issus de pays hors UE (série 2.b), toujours exprimées en pourcents de la population étudiante totale. On constate que la relative stabilité de la série 1 est la résultante de deux évolutions divergentes. D’une part, une forte croissance, amorcée dès 1995 – 1996, de la part des étudiants internationaux issus de pays de l’UE (série 2.a) et, d’autre part, une forte réduction (d’ampleur cependant un peu plus modérée) de la part des étudiants internationaux issus de pays hors UE.
Analysons davantage, pour mieux comprendre la source de ces évolutions. Commençons par les étudiants internationaux issus de pays de l’UE (série 2.a). Les séries 3 décomposent la série 2.a en deux composantes : la part d’étudiants internationaux issus de France (série 3.a) et la part d’étudiants internationaux issus de tous les autres pays de l’UE (série 3.b), toujours exprimées en pourcents de la population étudiante totale.
La confrontation des séries 3.a et 3.b nous apprend que
- la part, dans la population universitaire totale, des étudiants (internationaux) français « explose » littéralement. Cette part, qui se voit multipliée par quatre au cours de la période d’observation, a atteint un niveau tel qu’en 2013 – 2014, les étudiants (internationaux) français représentent, à eux seuls, près de 70% des étudiants internationaux européens et pas loin de 50% de l’ensemble de nos étudiants internationaux ;
- en contraste avec l’évolution « française », la part, dans la population universitaire totale, des étudiants internationaux issus de l’UE (hors la France) reste globalement stable sur l’ensemble de la période. Tout au plus, le léger redressement depuis 2007 – 2008 (après le fléchissement enregistré du milieu des années 1990 au milieu des années 2000) pourrait-il témoigner d’un (modeste) effet du « processus de Bologne3 ».
Le contraste entre la « mobilité entrante » des étudiants français et celle de leurs condisciples européens est à la fois saisissant et troublant. À l’évidence, la formidable attractivité de notre enseignement universitaire aux yeux des Français n’a‑t-il rien à voir avec le « processus de Bologne » car l’«irrésistible progression » française avait déjà pris son essor dès les années 1990, bien avant sa mise en œuvre.
Pour mieux comprendre les ressorts de la « mobilité entrante » des étudiants français, il nous faut s’interroger davantage et examiner s’ils se concentrent, et si oui, pourquoi, dans certains secteurs (sinon domaines) de prédilection. Le tableau 2 nous fournit un premier éclairage sur cette question.
1995 – 1996 | 1999 – 2000 | 2004 – 2005 | 2007 – 2008 | 2010 – 2011 | 2013 – 2014 | |
Secteur des sciences humaines et sociales | ||||||
a) total pop. étudiante b) ét. intern. UE hors FR c) ét. inter. FR |
56,4 60,1 24,0 |
55,7 54,5 20,0 |
56,2 60,1 20,4 |
57,9 63,9 30,9 |
54,6 57,6 28,3 |
52,5 53,8 23,8 |
Secteur des sciences | ||||||
a) total pop. étudiante b) ét. intern. UE hors FR c) ét. inter. FR |
21,5 14,1 17,5 |
21,2 19,5 13,6 |
21,6 17,2 9,2 |
19,3 15,3 7,2 |
21,4 17,2 21,1 |
20,7 20,0 22,6 |
Secteur des sciences de la santé | ||||||
a) total pop. étudiante b) ét. intern. UE hors FR c) ét. inter. FR |
22,1 25,6 58,4 |
23,1 25,4 66,3 |
22,2 22,7 70,4 |
22,8 20,8 61,9 |
24,0 25,2 50,6 |
26,8 26,2 53,6 |
Il nous montre comment se répartissent, au sein des trois grands « secteurs d’études » universitaires, la population étudiante universitaire totale (lignes a), la composante des étudiants internationaux issus de l’UE hors la France (lignes b) et la composante des étudiants internationaux issus de France (lignes c), tout au long de la période d’observation4.
Le tableau 2 livre les constats suivants :
- la répartition, entre les grands « secteurs d’études », des étudiants internationaux issus de l’UE hors la France (lignes b) est très proche de la répartition de l’ensemble de la population étudiante (essentiellement composée d’étudiants belges). Cette observation est en ligne avec les travaux récents (Lambert, 2015 ; OCDE, 2015) montrant que la répartition des étudiants, tout au moins par grands « secteurs d’études », présente une grande convergence (avec, certes, des variations « culturelles » selon les pays) dans l’ensemble des pays de l’OCDE ;
- en revanche, la répartition des étudiants (internationaux) français tranche radicalement avec celle des autres européens [ainsi d’ailleurs qu’avec celle des étudiants français poursuivant leurs études en France (voir le tableau A3.3 de OCDE, 2015)]: ils présentent une extrême concentration dans le seul secteur des sciences de la santé, délaissant fortement les deux autres secteurs (sauf, à partir de 2010 – 2011, le secteur des sciences, pour des raisons que nous verrons plus loin).
- au sein même du secteur des sciences de la santé, tous les domaines d’études ne sont pas également prisés par les étudiants (internationaux) français. Un examen attentif révèle que seuls quatre domaines d’études : sciences médicales, sciences vétérinaires, sciences dentaires et sciences de la motricité (kinésithérapie) font l’objet d’un engouement particulier, les deux autres domaines de ce secteur à savoir les sciences de la santé publique, sciences biomédicales et pharmaceutiques, n’étant pas jugés particulièrement attractifs. Les quatre domaines particulièrement prisés par les étudiants (internationaux) français sont précisément ceux qui, en France, font l’objet de sévères contingentements et de concours à l’entrée.
- le secteur des sciences, jusqu’alors relativement délaissé par les Français, se voit soudain plébiscité à partir de 2010 – 2011. L’explication en est simple : c’est à partir de l’année académique 2010 – 2011 que les instituts supérieurs d’architecture (jusqu’alors extérieurs à l’université) se voient intégrés à l’université pour constituer le domaine « art de bâtir et urbanisme » comme un domaine spécifique du secteur des sciences. Ces études, accessibles en France uniquement sur la base d’un concours d’entrée et libres d’accès en Belgique, concentrent, de ce fait, une proportion très « anormale » des étudiants (internationaux) français.
Revenons au tableau 1 pour examiner de plus près l’évolution de la part des étudiants internationaux hors UE (ligne 2.b). Les lignes 4 décomposent cette population en étudiants provenant respectivement d’Afrique (ligne 4.a), d’Asie (ligne 4.b) et du continent américain (ligne 4.c)5.
On vérifie que la réduction de la part des étudiants internationaux hors UE (ligne 2.b) est essentiellement attribuable à la forte diminution de la part des étudiants africains. Cette population s’est réduite de façon continue (de 46% du total des étudiants internationaux en 1995 – 1996 à 21% en 2013 – 2014).
L’Asie (avec 4,8% du total des étudiants internationaux en 2013 – 2014) et le continent américain (avec 3% du total des étudiants internationaux en 2013 – 2014) restent des « fournisseurs » marginaux en FWB et la part de ces continents s’est même contractée au cours de la période.
Mise en perspective internationale
La publication Education at a Glance de l’OCDE (2015) présente, dans sa section C4, des informations relatives à la population des étudiants internationaux6 dans les pays de l’OCDE. Comment la FWB se situe-t-elle par rapport à d’autres pays ?
Part relative des étudiants internationaux dans la population étudiante totale7
Les statistiques OCDE présentant ces parts pour chaque cycle d’études, bachelier (BA) et master (MA), nous procédons de même pour la FWB et obtenons
BA | MA | DOC | |
FWB | 16% | 19% | 36% |
Moyenne OCDE | 6% | 14% | 24% |
En termes de proportion d’étudiants internationaux en BA, la FWB se classe deuxième (derrière l’Autriche) de tous les pays de l’OCDE. Pour les MA, nous ne sommes devancés que par l’Australie (38%), le Royaume-Uni (36%) et la Suisse (27%) et faisons jeu égal avec la Nouvelle-Zélande (20%) et l’Autriche (19%).
La FWB apparait donc, de prime abord, parmi les plus « attractifs » des pays de l’OCDE. Ce score flatteur doit néanmoins être relativisé : nous avons vu que, pour près de 48% de notre contingent d’étudiants internationaux, l’«attractivité » de notre système tient davantage aux « possibilités de contournement » (des contingentements et concours en vigueur dans le pays d’origine) qu’aux qualités intrinsèques de notre enseignement. Or, l’examen attentif des statistiques OCDE révèle que la FWB constitue un cas unique d’une mobilité internationale de grande ampleur motivée essentiellement par une stratégie de contournement.
C’est en partie l’ampleur, en FWB, de cette « mobilité de contournement » qui explique pourquoi, chez nous, les proportions d’étudiants internationaux en BA et en MA sont très proches alors que partout ailleurs (à la seule exception de l’Autriche), la proportion d’étudiants internationaux en MA est largement supérieure à celle en BA.
Origine géographique des étudiants internationaux
Concentration de la provenance sur un seul pays d’origine
Avec 48% de ses étudiants internationaux provenant de France, la FWB est championne de la concentrationvsur une seule nationalité de sa population étudiante internationale. L’Autriche (avec 40% en provenance d’Allemagne), les Pays-Bas (avec 36% aussi en provenance d’Allemagne) et le Portugal (avec 33% en provenance du Brésil) sont les seuls autres pays européens à présenter une certaine concentration, en termes d’origine nationale, de leur population étudiante internationale.
Provenance par continent
Le tableau 4 présente, pour la FWB et pour plusieurs pays européens8, la provenance, par continent, de leur population d’étudiants internationaux.
Europe | Afrique | Amérique | Asie | |
FWB | 70,6 | 21,3 | 3,0 | 4,8 |
France | 20,1 | 40,9 | 8,0 | 23,2 |
Allemagne | 43,6 | 8,3 | 7,5 | 32,7 |
Pays-Bas | 64,2 | 1,6 | 3,7 | 14,5 |
Royaume-Uni | 30,6 | 8,2 | 7,1 | 53,6 |
Irlande | 35,7 | 4,6 | 17,8 | 41,2 |
Suisse | 73,1 | 4,6 | 17,8 | 41,2 |
Danemark | 81,4 | 2,5 | 4,4 | 11,2 |
Suède | 37,6 | 4,5 | 4,5 | 33,5 |
Nlorvège | 46,1 | 12,6 | 6,1 | 34,7 |
Finlande | 37,6 | 4,5 | 4,5 | 33,5 |
La FWB se singularise, par rapport à la plupart de ses voisins européens, par une proportion plus élevée (que la moyenne) en provenance d’Europe et d’Afrique et une proportion plus faible (que la moyenne) en provenance d’Asie.
Commentons d’abord les pourcents en provenance d’Afrique. Nous avions vu que l’Afrique constituait encore (bien que leur nombre se soit fortement réduit depuis vingt ans) un important « fournisseur » d’étudiants internationaux pour la FWB. Il en va de même, sans surprise, pour la France, autre ancienne puissance coloniale.
Revenons à l’Europe et à l’Asie, ce qui nous permettra de mettre en évidence une faiblesse structurelle de la FWB en matière d’attractivité des étudiants internationaux.
Dès lors que les Français constituent à eux seuls 48% des étudiants internationaux de la FWB, on calcule aisément que les Européens hors France (dont la langue, à part les cas peu nombreux des Luxembourgeois et d’une partie des Suisses, n’est pas le français) ne représentent plus que 22% des étudiants internationaux de la FWB. Cette proportion est faible comparée à celle des autres pays du tableau 4 qui, tous9, recrutent largement dans toute l’Europe, c’est-à-dire dans des pays qui, dans leur grande majorité, ne partagent pas leur langue.
La question de la langue se pose également pour les étudiants en provenance d’Asie. Alors même que l’Asie constitue, et de loin, le plus gros « exportateur » d’étudiants en mobilité internationale (voir OCDE, 2015), les étudiants asiatiques ne représentent qu’une très faible fraction des étudiants internationaux de la FWB. Ce n’est pas le cas pour les autres pays européens (même pour la France). Si l’on ne considère que les deux pays les plus peuplés du monde, la Chine et l’Inde, ils ne fournissent, à eux deux, que 1% des étudiants internationaux de la FWB, contre 12% en moyenne pour les autres pays européens du tableau 4 (voir OCDE, 2015).
À l’évidence, la FWB se distingue de tous ses partenaires européens, y compris la France, par l’attractivité particulièrement faible de son enseignement universitaire aux yeux des étudiants internationaux dont la langue maternelle n’est pas le français10 (langue officielle d’enseignement en FWB). Comment font donc les autres ? Pour le Royaume-Uni et l’Irlande, pas de problème puisque leur langue nationale correspond à la « deuxième langue » la plus maitrisée par tous les étudiants en quête d’une formation à l’étranger. Mais pour les autres pays ? L’explication est simple : comme on peut le vérifier via l’outil « Autonomy scorecard11 » développé par la European University Association (EUA), leur législation relative à l’enseignement supérieur ne comporte pas (plus) de contraintes en matière de langue d’enseignement, tant au niveau bachelier que master. La FWB, dont les contraintes décrétales handicapent encore très fortement les efforts de nos établissements en matière d’internationalisation, aurait intérêt à méditer cette leçon.
Conclusions
La FWB pourrait, à première vue, apparaitre comme un bon élève européen en matière d’attractivité internationale de son système universitaire : la proportion d’étudiants internationaux y est plus élevée que chez beaucoup de nos partenaires européens et cette proportion ne fait qu’augmenter, alimentée par la croissance continue des étudiants en provenance de l’UE.
Un examen plus attentif révèle cependant que cette attractivité, souvent vantée, présente les caractères d’un succès en trompe‑l’œil. On vérifie, en effet, que :
- la croissance de notre population d’étudiants internationaux tient uniquement à l’afflux continu des étudiants français qui constituent à présent, à eux seuls, près de 50% de l’ensemble des étudiants internationaux de la FWB. Une telle concentration, sur un seul pays d’origine, est unique en Europe ;
- l’attractivité de nos universités aux yeux des Français ne tient pas tant à la qualité de notre système d’enseignement qu’aux possibilités offertes par une « mobilité de contournement » : en atteste l’extrême concentration, totalement « anormale », de ces étudiants, dans un petit nombre de cursus faisant en France l’objet de sévères contingentements et concours à l’entrée ;
- la part de nos étudiants internationaux en provenance de l’UE (hors la France) reste modeste, en comparaison de celle enregistrée chez nos voisins européens. En outre, cette part n’ayant augmenté que très modestement au cours des vingt dernières années, nos universités n’ont pas pu, semble-t-il, tirer pleinement parti des potentialités offertes par le « processus de Bologne» ;
- la FWB se distingue aussi des autres pays européens par la proportion particulièrement faible, et stagnante, de ses étudiants internationaux en provenance d’Asie, continent qui constitue pourtant, et de loin, le plus gros « exportateur » d’étudiants en mobilité internationale.
Ces observations soulignent une faiblesse structurelle de notre système universitaire : son attractivité internationale présente un sévère handicap qu’ont levé pratiquement tous nos partenaires européens en matière d’emploi des langues dans l’enseignement. La FWB ferait bien d’assouplir les dispositions décrétales qui pénalisent ses universités et, par voie de conséquence, leur rayonnement international.
- On entend par « étudiants internationaux » les étudiants provenant de l’étranger en vue de poursuivre leurs études dans un autre pays que leur pays d’origine. À ne pas confondre avec les « étudiants étrangers » (c’est-à-dire de nationalité étrangère) qui, pour certains, sont résidents dans le pays et y ont mené leurs études secondaires. Les organismes statistiques retiennent donc, comme « étudiants internationaux », les étudiants étrangers dont le titre d’accès (le diplôme du secondaire) à l’enseignement supérieur a été délivré à l’étranger.
- Nous nous limitons ici au seul enseignement universitaire car l’information statistique sur les « étudiants internationaux » n’est pas disponible pour les autres types d’enseignement supérieur.
- Rappelons que le « processus de Bologne » (harmonisation de la structure et de la durée des cursus) visait à faciliter — et, par là, encourager — la mobilité étudiante en Europe. Ce processus a été mis en œuvre, en FWB, par le « décret Bologne » du 31 mars 2004. Les nouveaux programmes de bachelier (trois ans) ayant démarré en 2004 – 2005, suivis par les programmes de master (deux ans) en 2007 – 2008, ce processus ne pouvait induire des effets significatifs, en FWB, qu’à partir de l’année académique 2007 – 2008.
- Pour chacune des trois populations examinées (a, b ou c), la somme des pourcents en colonne (c’est-à-dire pour une même année d’observation), doit évidemment égaler 100%, aux « erreurs d’arrondi » près. Ainsi, pour prendre un exemple, en 1995 – 1996, pour le « total de la population étudiante universitaire » (lignes a), on vérifie que 56,4% + 21,5% + 22,1% = 100%. Et, de même pour les lignes b et c, pour chacune des années académiques.
- Nous négligeons ici les modestes contingents que constituent les étudiants provenant de pays européens non membres de l’UE ou d’Océanie, ainsi que les « réfugiés ONU » et les apatrides.
- Selon la même définition que celle adoptée pour la section 1 (voir la note 1).
- Les statistiques de l’OCDE portent sur l’ensemble de l’enseignement supérieur, tandis que les statistiques FWB examinées dans la section 1 ne concernent que l’enseignement universitaire.
- Les pays européens retenus dans le tableau 4 sont ceux dont le système universitaire est réputé d’excellente qualité (voir Lambert, 2016).
- Les Pays-Bas sont les seuls à présenter une certaine concentration sur un seul pays d’origine (Allemagne), mais on notera qu’il s’agit d’un pays qui ne partage pas sa langue.
- En témoigne aussi le fait que, pour le contingent d’étudiants provenant d’Afrique (deuxième gros « fournisseur » d’étudiants internationaux de la FWB après la France), 5% seulement de ces étudiants proviennent d’un pays qui n’est pas de langue française.
- L’outil documentaire interactif « Autonomy scorecard » développé par l’EUA permet de mesurer aisément le degré d’autonomie des établissements de chacun des vingt-neuf systèmes européens selon diverses dimensions, parmi lesquelles figure la liberté de la langue d’enseignement. On vérifie que, dans l’immense majorité des vingt-neuf systèmes européens, les établissements ont toute liberté d’organiser leurs programmes d’enseignement (tant au niveau des BA que des MA) dans la langue de leur choix.