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Internationalisation des universités de la FWB. Une « attractivité » en trompe‑l’œil version longue

Numéro 5 - 2017 par Jean-Paul Lambert

juillet 2017

La Fédé­ra­tion Wal­lo­nie-Bruxelles passe sou­vent pour un « bon élève » euro­péen en matière d’attractivité inter­na­tio­nale de ses uni­ver­si­tés. Pour­tant, un exa­men atten­tif montre que les flux d’étudiants étran­gers sont lar­ge­ment domi­nés par les étu­diants fran­çais, dont la mobi­li­té sert essen­tiel­le­ment à contour­ner les concours et contin­gen­te­ments en vigueur dans leur pays. Une véri­table attrac­ti­vi­té inter­na­tio­nale de nos uni­ver­si­tés néces­si­te­rait des mesures décré­tales, notam­ment sur l’usage des langues dans le supérieur.

Articles

La dimen­sion inter­na­tio­nale de l’enseignement supé­rieur fait l’objet, aujourd’hui, d’une atten­tion pri­vi­lé­giée. Dès les années 1980, cer­tains pays, comme l’Australie, la Nou­velle-Zélande, sui­vis par le Royaume-Uni, avaient adop­té une poli­tique d’attraction des « étu­diants inter­na­tio­naux »1, jusqu’à la déve­lop­per en véri­table indus­trie. La paru­tion des pre­miers ran­kings inter­na­tio­naux des uni­ver­si­tés, lan­cée par l’université de Shan­ghai en 2004, a inten­si­fié la pres­sion à figu­rer dans le « World Top », dans l’espoir d’attirer les meilleurs étu­diants et cher­cheurs étran­gers. En Europe, le pro­ces­sus de Bologne, enclen­ché dès le début des années 2000, avait éga­le­ment pour objec­tif, en har­mo­ni­sant la struc­ture et la durée des cur­sus, de « boos­ter » la mobi­li­té étu­diante inter­na­tio­nale. Le degré d’ouverture inter­na­tio­nale d’une uni­ver­si­té ou d’un sys­tème uni­ver­si­taire (mesu­ré, par exemple, par la pro­por­tion d’étudiants inter­na­tio­naux ou d’enseignants/chercheurs étran­gers) est doré­na­vant consi­dé­ré comme un indi­ca­teur d’attractivité, et donc de qualité.

Cet article tente de docu­men­ter et d’analyser les ques­tions sui­vantes : qu’en est-il pour le sys­tème uni­ver­si­taire2 de la Fédé­ra­tion Wal­lo­nie-Bruxelles (FWB)? Quelles sont les évo­lu­tions mar­quantes en matière d’internationalisation3 de nos popu­la­tions étu­diantes ? Le pro­ces­sus de Bologne s’est-il tra­duit, comme atten­du, par une arri­vée mas­sive d’étudiants euro­péens ? Com­ment nous situons-nous par rap­port aux autres pays euro­péens ? Quelles leçons éven­tuelles peut-on tirer de cet examen ?

Évolutions enregistrées en FWB

Le tableau 1, qui syn­thé­tise les sta­tis­tiques clés et les évo­lu­tions mar­quantes enre­gis­trées au cours des vingt der­nières années, ser­vi­ra de fil conduc­teur à notre examen.

La ligne 1 de ce tableau pré­sente l’évolution de l’année aca­dé­mique 1995 – 1996 à l’année aca­dé­mique 2013 – 20144 de la popu­la­tion des étu­diants inter­na­tio­naux en pour­cents de la popu­la­tion étu­diante uni­ver­si­taire totale.

Tableau 1 : étu­diants inter­na­tio­naux en % de la popu­la­tion uni­ver­si­taire totale de la FWB (source : Annuaires sta­tis­tiques du CRef)
1995 – 1996 1999 – 2000 2004 – 2005 2007 – 2008 2010 – 2011 2013 – 2014
A. Et. inter­nat. en % de la population 15,6 14,9 16,0 16,3 17,7 18,6
2. dont
a) ét. intern. UE
b) ét. intern. hors UE
5,6
10,0
6,4
8,5
9,0
7,0
10,2
6,1
11,7
6,0
12,9
5,8
3. Et. intern. UE dis­tin­gués selon
a) ét. intern. FR
b) ét. intern. UE hors FR
2,2
3,4
3,8
2,7
6,0
3,0
7,0
3,3
8,3
3,5
8,9
4,0
4. Et. intern. hors UE
dis­tin­gués selon
a) ét. intern. Afrique
b) ét. intern. Asie
c) ét. intern. Amérique 
7,2
1,1
1,0
6,2
0,7
0,7
4,8
0,7
0,7
4,4
0,6
0,6
4,4
0,7
0,6
4,0
0,9
0,6

L’évolution, sur les vingt der­nières années, de la pro­por­tion d’étudiants inter­na­tio­naux (série 1) pré­sente une crois­sance modé­rée, qui ne semble pas, à pre­mière vue, mar­quée par un « effet Bologne »5 significatif.

Les séries 2 décom­posent la série 1 en deux com­po­santes : la part d’étudiants inter­na­tio­naux issus de pays de l’Union euro­péenne (série 2.a) et la part d’étudiants inter­na­tio­naux issus de pays hors UE (série 2.b), tou­jours expri­mées en pour­cents de la popu­la­tion étu­diante totale6. On constate que la rela­tive sta­bi­li­té de la série 1 est la résul­tante de deux évo­lu­tions diver­gentes. D’une part, une forte crois­sance, amor­cée dès 1995 – 1996, de la part des étu­diants inter­na­tio­naux issus de pays de l’UE (série 2.a) et, d’autre part, une forte réduc­tion (d’ampleur cepen­dant un peu plus modé­rée) de la part des étu­diants inter­na­tio­naux issus de pays hors UE.

Ana­ly­sons davan­tage, pour mieux com­prendre la source de ces évo­lu­tions. Com­men­çons par les étu­diants inter­na­tio­naux issus de pays de l’UE (série 2.a). Les séries 3 décom­posent la série 2.a en deux com­po­santes : la part d’étudiants inter­na­tio­naux issus de France (série 3.a) et la part d’étudiants inter­na­tio­naux issus de tous les autres pays de l’UE (série 3.b), tou­jours expri­mées en pour­cents de la popu­la­tion étu­diante totale7.

La confron­ta­tion des séries 3.a et 3.b nous apprend que

  • la France nous envoie plus d’étudiants inter­na­tio­naux que tout autre pays de l’UE, ce qui peut aisé­ment se com­prendre pour une rai­son de langue ;
  • la part, dans la popu­la­tion uni­ver­si­taire totale, des étu­diants (inter­na­tio­naux) fran­çais « explose » lit­té­ra­le­ment. Cette part, qui se voit mul­ti­pliée par quatre au cours de la période d’observation, a atteint un niveau tel qu’en 2013 – 2014, les étu­diants (inter­na­tio­naux) fran­çais repré­sentent à eux seuls près de 70% des étu­diants inter­na­tio­naux euro­péens et pas loin de 50% de l’ensemble de nos étu­diants internationaux ;
  • en contraste avec l’évolution « fran­çaise », la part, dans la popu­la­tion uni­ver­si­taire totale, des étu­diants inter­na­tio­naux issus de l’UE (hors la France) reste glo­ba­le­ment stable sur l’ensemble de la période. Tout au plus, le léger redres­se­ment depuis 2007 – 2008 (après le flé­chis­se­ment enre­gis­tré de la fin des années 1990 au milieu des années 2000) pour­rait-il témoi­gner d’un (modeste) effet du « pro­ces­sus de Bologne ».

Le contraste entre la « mobi­li­té entrante » des étu­diants fran­çais et celle de leurs condis­ciples euro­péens est à la fois sai­sis­sant et trou­blant. À l’évidence, la for­mi­dable attrac­ti­vi­té de notre ensei­gne­ment uni­ver­si­taire aux yeux des Fran­çais n’a‑t-il rien à voir avec le « pro­ces­sus de Bologne » car l’«irrésistible pro­gres­sion » fran­çaise avait déjà pris son essor dès les années 1990, bien avant sa mise en œuvre.

Pour mieux com­prendre les res­sorts de la « mobi­li­té entrante » des étu­diants fran­çais, il nous faut s’interroger davan­tage et exa­mi­ner s’ils se concentrent, et si oui, pour­quoi, dans cer­tains sec­teurs (sinon domaines) de pré­di­lec­tion. Le tableau 2 nous four­nit un pre­mier éclai­rage sur cette question.

Tableau 2 : répar­ti­tion des popu­la­tions étu­diantes dans les dif­fé­rents sec­teurs d’études (en % du total des trois sec­teurs) (source : Annuaires sta­tis­tiques du CRef)
1995 – 1996 1999 – 2000 2004 – 2005 2007 – 2008 2010 – 2011 2013 – 2014
Sec­teur des sciences humaines et sociales
a) total pop. étudiante
b) ét. intern. UE hors FR
c) ét. inter. FR
56,4
60,1
24,0
55,7
54,5
20,0
56,2
60,1
20,4
57,9
63,9
30,9
54,6
57,6
28,3
52,5
53,8
23,8
Sec­teur des sciences
a) total pop. étudiante
b) ét. intern. UE hors FR
c) ét. inter. FR
21,5
14,1
17,5
21,2
19,5
13,6
21,6
17,2
9,2
19,3
15,3
7,2
21,4
17,2
21,1
20,7
20,0
22,6
Sec­teur des sciences de la santé
a) total pop. étudiante
b) ét. intern. UE hors FR
c) ét. inter. FR
22,1
25,6
58,4
23,1
25,4
66,3
22,2
22,7
70,4
22,8
20,8
61,9
24,0
25,2
50,6
26,8
26,2
53,6

Il nous montre com­ment se répar­tissent, au sein des trois grands « sec­teurs d’études » uni­ver­si­taires, la popu­la­tion étu­diante uni­ver­si­taire totale8 (lignes a), la com­po­sante des étu­diants inter­na­tio­naux issus de l’UE hors la France (lignes b) et la com­po­sante des étu­diants inter­na­tio­naux issus de France (lignes c), tout au long de la période d’observation9.

Le tableau 2 livre les constats suivants :

  • la répar­ti­tion, entre les grands « sec­teurs d’études », des étu­diants inter­na­tio­naux issus de l’UE hors la France (lignes b) est très proche de la répar­ti­tion de l’ensemble de la popu­la­tion étu­diante (essen­tiel­le­ment com­po­sée d’étudiants belges). Cette obser­va­tion est en ligne avec les tra­vaux récents (Lam­bert, 2015 ; OCDE, 2015) mon­trant que la répar­ti­tion des étu­diants, tout au moins par grands « sec­teurs d’études », pré­sente une grande conver­gence (avec, certes, des varia­tions « cultu­relles » selon les pays10) dans l’ensemble des pays de l’OCDE ;
  • en revanche, la répar­ti­tion des étu­diants (inter­na­tio­naux) fran­çais tranche radi­ca­le­ment avec celle des autres euro­péens [ain­si d’ailleurs qu’avec celle des étu­diants fran­çais pour­sui­vant leurs études en France (voir le tableau A3.3 de OCDE, 2015)]: ils pré­sentent une extrême concen­tra­tion dans le seul sec­teur des sciences de la san­té, délais­sant for­te­ment les deux autres sec­teurs (sauf, à par­tir de 2010 – 2011, le sec­teur des sciences, pour des rai­sons que nous ver­rons plus loin);
  • au sein même du sec­teur des sciences de la san­té, tous les domaines d’études ne sont pas éga­le­ment pri­sés par les étu­diants (inter­na­tio­naux) fran­çais. Un exa­men atten­tif révèle que seuls quatre domaines d’études [sciences médi­cales, sciences vété­ri­naires, sciences den­taires et sciences de la motri­ci­té (kiné­si­thé­ra­pie)] font l’objet d’un engoue­ment par­ti­cu­lier11, les deux autres domaines de ce sec­teur (sciences de la san­té publique, sciences bio­mé­di­cales et phar­ma­ceu­tiques) n’étant pas jugés par­ti­cu­liè­re­ment attrac­tifs. Les quatre domaines par­ti­cu­liè­re­ment pri­sés par les étu­diants (inter­na­tio­naux) fran­çais sont pré­ci­sé­ment ceux qui, en France, font l’objet de sévères contin­gen­te­ments et de concours à l’entrée ;
  • le sec­teur des sciences, jusqu’alors rela­ti­ve­ment délais­sé par les Fran­çais, se voit sou­dain plé­bis­ci­té à par­tir de 2010 – 2011. L’explication en est simple : c’est à par­tir de l’année aca­dé­mique 2010 – 2011 que les ins­ti­tuts supé­rieurs d’architecture (jusqu’alors exté­rieurs à l’université) se voient inté­grés à l’université pour consti­tuer le domaine « art de bâtir et urba­nisme » comme un domaine spé­ci­fique du sec­teur des sciences. Ces études, acces­sibles en France uni­que­ment sur la base d’un concours d’entrée et libres d’accès en Bel­gique, concentrent, de ce fait, une pro­por­tion « anor­male » des étu­diants (inter­na­tio­naux) fran­çais : 15,2% de ceux-ci, contre seule­ment 4,2% pour la popu­la­tion étu­diante totale et 3,8% pour les étu­diants inter­na­tio­naux issus de l’UE hors la France.

Ne doit-on pas s’interroger sur les res­sorts de l’apparente « attrac­ti­vi­té inter­na­tio­nale » de notre ensei­gne­ment uni­ver­si­taire dès lors que la crois­sance de notre popu­la­tion d’étudiants inter­na­tio­naux tient uni­que­ment à l’afflux conti­nu des seuls étu­diants fran­çais (consti­tuant, dès à pré­sent, près de 50% de l’ensemble des étu­diants inter­na­tio­naux) dont on véri­fie qu’ils sont, dans leur grande majo­ri­té, davan­tage moti­vés par une « mobi­li­té de contour­ne­ment » qu’attirés par les qua­li­tés intrin­sèques de nos formations ?

Reve­nons au tableau 1 pour exa­mi­ner de plus près l’évolution de la part des étu­diants inter­na­tio­naux hors UE (ligne 2.b). Les lignes 4 décom­posent cette popu­la­tion en étu­diants pro­ve­nant res­pec­ti­ve­ment d’Afrique (ligne 4.a), d’Asie (ligne 4.b) et du conti­nent amé­ri­cain (ligne 4.c)12.

On véri­fie que la réduc­tion de la part des étu­diants inter­na­tio­naux hors UE (ligne 2.b) est essen­tiel­le­ment attri­buable à la forte dimi­nu­tion de la part des étu­diants afri­cains. Les rela­tions pri­vi­lé­giées avec les anciennes colo­nies (ou assi­mi­lées)13 et la proxi­mi­té avec les pays d’immigration du Magh­reb atti­raient tra­di­tion­nel­le­ment vers nos uni­ver­si­tés un nombre impor­tant d’étudiants afri­cains (qui repré­sen­taient encore, en 1995 – 1996, 46% du total des étu­diants inter­na­tio­naux) mais, pour un ensemble de rai­sons14, cette popu­la­tion s’est réduite de façon conti­nue — non seule­ment en part rela­tive, mais aus­si en nombres abso­lus — jusqu’à ne plus repré­sen­ter, en 2013 – 2014, que 21% du total des étu­diants internationaux.

La part des étu­diants inter­na­tio­naux pro­ve­nant d’Asie est faible en FWB et elle s’est même contrac­tée au cours de la période. Les étu­diants asia­tiques ne repré­sen­taient, en 2013 – 2014, que quelque 4,8% du total des étu­diants inter­na­tio­naux. La Chine et l’Inde, qui pré­sentent le plus gros poten­tiel en termes de mobi­li­té inter­na­tio­nale (voir la sec­tion C4 de OCDE, 2015), ne repré­sentent, à elles deux, que 1% du total de nos étu­diants inter­na­tio­naux (contre 48% pour les seuls Français)!

La popu­la­tion des étu­diants inter­na­tio­naux pro­ve­nant du conti­nent amé­ri­cain est faible et elle s’est contrac­tée — tant en part rela­tive qu’en nombres abso­lus — au cours de la période. Les étu­diants du conti­nent amé­ri­cain ne repré­sen­taient plus, en 2013 – 2014, que 3% du total des étu­diants inter­na­tio­naux. Et, par­mi ceux-ci, les étu­diants pro­ve­nant des États-Unis et du Cana­da ne pèsent que 0,5% du total.

Mise en perspective internationale

La publi­ca­tion Edu­ca­tion at a Glance de l’OCDE (2015) pré­sente, dans sa sec­tion C4, des infor­ma­tions rela­tives à la popu­la­tion des étu­diants inter­na­tio­naux15 dans les pays de l’OCDE. Com­ment la FWB se situe-t-elle par rap­port à d’autres pays ?

Part rela­tive des étu­diants inter­na­tio­naux dans la popu­la­tion étu­diante totale16

Les sta­tis­tiques OCDE pré­sen­tant ces parts pour cha­cun des cycles d’études, bache­lier (BA), mas­ter (MA) et doc­to­rat (DOC), nous pro­cé­dons de même pour la FWB17 et obtenons

Tableau 3 : étu­diants inter­na­tio­naux en pour­cents de la popu­la­tion étu­diante totale, par cycle d’études (source : OCDE, 2015)
BA MA DOC
FWB 16% 19% 36%
Moyenne OCDE 6% 14% 24%

En termes de pro­por­tion d’étudiants inter­na­tio­naux en BA, la FWB se classe deuxième (der­rière l’Autriche) de tous les pays de l’OCDE. Pour les MA, nous ne sommes devan­cés que par l’Australie (38%), le Royaume-Uni (36%) et la Suisse (27%) et fai­sons jeu égal avec la Nou­velle-Zélande (20%) et l’Autriche (19%).

La FWB appa­rait donc, de prime abord, par­mi les plus « attrac­tifs » des pays de l’OCDE. Ce score flat­teur doit néan­moins être rela­ti­vi­sé. Nous avons vu que, pour près de 48% de notre contin­gent d’étudiants inter­na­tio­naux, l’«attractivité » de notre sys­tème tient davan­tage aux « pos­si­bi­li­tés de contour­ne­ment » (des contin­gen­te­ments et des concours en vigueur dans le pays d’origine) qu’aux qua­li­tés intrin­sèques de notre ensei­gne­ment. Or, l’examen atten­tif des sta­tis­tiques OCDE révèle que la FWB consti­tue un cas unique d’une mobi­li­té inter­na­tio­nale de grande ampleur moti­vée essen­tiel­le­ment par une stra­té­gie de contour­ne­ment18.

C’est en par­tie l’ampleur, en FWB, de cette « mobi­li­té de contour­ne­ment » qui explique pour­quoi, chez nous, les pro­por­tions d’étudiants inter­na­tio­naux en BA et en MA sont très proches alors que par­tout ailleurs (à la seule excep­tion de l’Autriche), la pro­por­tion d’étudiants inter­na­tio­naux en MA est lar­ge­ment supé­rieure à celle en BA.

Le score de la FWB pour le niveau DOC, niveau qui n’est pas affec­té par les pos­sibles stra­té­gies de contour­ne­ment, est enviable : nous ne sommes devan­cés que par la Suisse (52%), la Nou­velle-Zélande (43%), le Royaume-Uni (41%), la France (40%) et les Pays-Bas (38%). Il est inté­res­sant de noter que, pour le niveau DOC (contrai­re­ment à ce qu’on observe pour les niveaux BA et MA), la pro­por­tion de nos étu­diants inter­na­tio­naux hors UE est supé­rieure à celle issue de l’UE19.

Ori­gine géo­gra­phique des étu­diants internationaux

Concen­tra­tion de la pro­ve­nance sur un seul pays d’origine

Avec 48% de ses étu­diants inter­na­tio­naux pro­ve­nant de France, la FWB est cham­pionne de la concen­tra­tion sur une seule natio­na­li­té de sa popu­la­tion étu­diante inter­na­tio­nale. L’Autriche (avec 40% en pro­ve­nance d’Allemagne), les Pays-Bas (avec 36% aus­si en pro­ve­nance d’Allemagne) et le Por­tu­gal (avec 33% en pro­ve­nance du Bré­sil, mais au sein d’une popu­la­tion inter­na­tio­nale étu­diante rela­ti­ve­ment plus modeste) sont les seuls autres pays euro­péens à pré­sen­ter une cer­taine concen­tra­tion, en termes d’origine natio­nale, de leur popu­la­tion étu­diante internationale.

Pro­ve­nance par conti­nent

Le tableau 4 pré­sente, pour la FWB et pour plu­sieurs pays euro­péens20, la pro­ve­nance, par conti­nent, de leur popu­la­tion d’étudiants internationaux.

Tableau 4 : ori­gine, par conti­nent, des étu­diants inter­na­tio­naux en % du total de ceux-ci (sources : CRef et OCDE, 2015)
Europe Afrique Amé­rique Asie
FWB 70,6 21,3 3,0 4,8
France 20,1 40,9 8,0 23,2
Alle­magne 43,6 8,3 7,5 32,7
Pays-Bas 64,2 1,6 3,7 14,5
Royaume-Uni 30,6 8,2 7,1 53,6
Irlande 35,7 4,6 17,8 41,2
Suisse 73,1 4,6 17,8 41,2
Dane­mark 81,4 2,5 4,4 11,2
Suède 37,6 4,5 4,5 33,5
Nlor­vège 46,1 12,6 6,1 34,7
Fin­lande 37,6 4,5 4,5 33,5

La FWB se sin­gu­la­rise, par rap­port à la plu­part de ses voi­sins euro­péens, par une pro­por­tion plus éle­vée (que la moyenne) en pro­ve­nance d’Europe et d’Afrique et une pro­por­tion plus faible (que la moyenne) en pro­ve­nance d’Asie.

Com­men­tons d’abord les pour­cents en pro­ve­nance d’Afrique. Nous avions vu que l’Afrique consti­tuait encore (bien que leur nombre se soit fort réduit depuis vingt ans) un impor­tant « four­nis­seur » d’étudiants inter­na­tio­naux pour la FWB. Il en va de même, sans sur­prise, pour la France, autre ancienne puis­sance colo­niale21. Avec les liens ain­si tis­sés, la FWB appa­rait bien pla­cée pour répondre aux défis que consti­tue­ront la for­mi­dable crois­sance démo­gra­phique de ce conti­nent et les besoins accrus de for­ma­tion supé­rieure qui en découleront.

Reve­nons à l’Europe et à l’Asie, ce qui nous per­met­tra de mettre en évi­dence une fai­blesse struc­tu­relle de la FWB en matière d’attractivité des étu­diants internationaux.

Dès lors que les Fran­çais consti­tuent à eux seuls 48% des étu­diants inter­na­tio­naux de la FWB, on cal­cule aisé­ment que les Euro­péens hors France (dont la langue, à part les cas peu nom­breux des Luxem­bour­geois et d’une par­tie des Suisses, n’est pas le fran­çais) ne repré­sentent plus que 22% des étu­diants inter­na­tio­naux de la FWB. Cette pro­por­tion est faible com­pa­rée à celle des autres pays du tableau 4 qui, tous22, recrutent lar­ge­ment dans toute l’Europe23, c’est-à-dire dans des pays qui, dans leur grande majo­ri­té, ne par­tagent pas leur langue.

La ques­tion de la langue se pose éga­le­ment pour les étu­diants en pro­ve­nance d’Asie. Alors même que l’Asie consti­tue, et de loin, le plus gros « expor­ta­teur » d’étudiants en mobi­li­té inter­na­tio­nale (voir OCDE, 2015), les étu­diants asia­tiques ne repré­sentent qu’une très faible frac­tion des étu­diants inter­na­tio­naux de la FWB24. Ce n’est pas le cas pour les autres pays euro­péens (même pour la France). Si l’on ne consi­dère que les deux pays les plus peu­plés du monde, la Chine et l’Inde, ils ne four­nissent, à eux deux, que 1% des étu­diants inter­na­tio­naux de la FWB, contre 12% en moyenne pour les autres pays euro­péens du tableau 4 (voir OCDE, 2015).

À l’évidence, la FWB se dis­tingue de tous ses par­te­naires euro­péens, y com­pris la France, par l’attractivité par­ti­cu­liè­re­ment faible de son ensei­gne­ment uni­ver­si­taire aux yeux des étu­diants inter­na­tio­naux dont la langue mater­nelle n’est pas le fran­çais25 (langue offi­cielle d’enseignement en FWB). Com­ment font donc les autres ? Pour le Royaume-Uni et l’Irlande (comme pour l’Australie, la Nou­velle-Zélande et le Cana­da), pas de pro­blème puisque leur langue natio­nale cor­res­pond à la « deuxième langue » la plus mai­tri­sée par tous les étu­diants en quête d’une for­ma­tion à l’étranger. Mais pour les autres pays ? L’explication est simple : comme on peut le véri­fier via l’outil « Auto­no­my sco­re­card »26 déve­lop­pé par la Euro­pean Uni­ver­si­ty Asso­cia­tion (EUA), leur légis­la­tion rela­tive à l’enseignement supé­rieur ne com­porte pas (plus) de contraintes en matière de langue d’enseignement, tant au niveau bache­lier que mas­ter. La FWB, dont les contraintes décré­tales han­di­capent encore très for­te­ment les efforts de nos éta­blis­se­ments en matière d’internationalisation, aurait inté­rêt à médi­ter cette leçon.

Conclusions

La FWB pour­rait, à pre­mière vue, appa­raitre comme un bon élève euro­péen en matière d’attractivité inter­na­tio­nale de son sys­tème uni­ver­si­taire : la pro­por­tion d’étudiants inter­na­tio­naux y est plus éle­vée que chez beau­coup de nos par­te­naires euro­péens et cette pro­por­tion ne fait qu’augmenter, ali­men­tée par la crois­sance conti­nue des étu­diants en pro­ve­nance de l’UE.

Un exa­men plus atten­tif révèle cepen­dant que cette attrac­ti­vi­té, sou­vent van­tée, pré­sente les carac­tères d’un suc­cès en trompe‑l’œil. On véri­fie, en effet, que :

  • la crois­sance de notre popu­la­tion d’étudiants inter­na­tio­naux tient uni­que­ment à l’afflux conti­nu des étu­diants fran­çais qui consti­tuent à pré­sent, à eux seuls, près de 50% de l’ensemble des étu­diants inter­na­tio­naux de la FWB. Une telle concen­tra­tion, sur un seul pays d’origine, est unique en Europe ;
  • l’attractivité de nos uni­ver­si­tés aux yeux des Fran­çais ne tient pas tant à la qua­li­té de notre sys­tème d’enseignement qu’aux pos­si­bi­li­tés offertes par une « mobi­li­té de contour­ne­ment » : en atteste l’extrême concen­tra­tion, tota­le­ment « anor­male », de ces étu­diants, dans un petit nombre de cur­sus fai­sant en France l’objet de sévères contin­gen­te­ments et de concours à l’entrée ;
  • la part de nos étu­diants inter­na­tio­naux en pro­ve­nance de l’UE (hors la France) reste modeste, en com­pa­rai­son de celle enre­gis­trée chez nos voi­sins euro­péens. En outre, cette part n’ayant aug­men­té que très modes­te­ment au cours des vingt der­nières années, nos uni­ver­si­tés n’ont pas pu, semble-t-il, tirer plei­ne­ment par­ti des poten­tia­li­tés offertes par le « pro­ces­sus de Bologne» ;
  • la FWB se dis­tingue aus­si des autres pays euro­péens par la pro­por­tion par­ti­cu­liè­re­ment faible, et stag­nante, de ses étu­diants inter­na­tio­naux en pro­ve­nance d’Asie, conti­nent qui consti­tue pour­tant, et de loin, le plus gros « expor­ta­teur » d’étudiants en mobi­li­té internationale.

Les der­nières obser­va­tions sou­lignent une fai­blesse struc­tu­relle de notre sys­tème uni­ver­si­taire, son attrac­ti­vi­té inter­na­tio­nale pré­sente un sévère han­di­cap qu’ont levé pra­ti­que­ment tous nos par­te­naires euro­péens en matière d’emploi des langues dans l’enseignement. La FWB ferait bien d’assouplir les dis­po­si­tions décré­tales qui péna­lisent ses uni­ver­si­tés et, par voie de consé­quence, leur rayon­ne­ment international.

  1. On entend par « étu­diants inter­na­tio­naux » les étu­diants pro­ve­nant de l’étranger en vue de pour­suivre leurs études dans un autre pays que leur pays d’origine. À ne pas confondre avec les « étu­diants étran­gers » (c’est-à-dire de natio­na­li­té étran­gère) qui, pour cer­tains, sont rési­dents dans le pays et y ont mené leurs études secon­daires. Les orga­nismes inter­na­tio­naux char­gés de la col­lecte de sta­tis­tiques (OCDE, Euro­stat, Unes­co, etc.) retiennent donc, comme « étu­diants inter­na­tio­naux », les étu­diants étran­gers dont le titre d’accès (le diplôme du secon­daire) à l’enseignement supé­rieur a été déli­vré à l’étranger.
  2. Nous nous limi­tons ici au seul ensei­gne­ment uni­ver­si­taire car l’information sta­tis­tique sur les « étu­diants inter­na­tio­naux » n’est pas dis­po­nible pour les autres types d’enseignement supé­rieur. Pour l’enseignement uni­ver­si­taire, la base de don­nées du Conseil des rec­teurs fran­co­phones (CRef) four­nit l’information néces­saire (étu­diants étran­gers « non por­teurs d’un titre secon­daire à pro­gramme belge »).
  3. L’internationalisation de l’enseignement supé­rieur touche évi­dem­ment d’autres dimen­sions que la seule diver­si­fi­ca­tion géo­gra­phique des popu­la­tions étu­diantes, bien que cette der­nière dimen­sion reçoive géné­ra­le­ment une atten­tion pri­vi­lé­giée. Aucune infor­ma­tion sta­tis­tique n’est cepen­dant dis­po­nible, a for­tio­ri sur une durée d’observation longue, pour ces autres dimensions.
  4. Der­nière obser­va­tion disponible.
  5. Rap­pe­lons que les objec­tifs du « pro­ces­sus de Bologne » (har­mo­ni­sa­tion de la struc­ture et de la durée des cur­sus) ont été mis en œuvre, en FWB, par le « décret Bologne » du 31 mars 2004. Dès l’année aca­dé­mique 2004 – 2005 démar­raient, en FWB, les nou­veaux pro­grammes de bache­lier (trois ans), sui­vis, à par­tir de l’année aca­dé­mique 2007 – 2008, par les pre­miers pro­grammes de mas­ter (deux ans). Dans la mesure où l’objectif pour­sui­vi par le « pro­ces­sus de Bologne » est (entre autres) de faci­li­ter — et, par là, encou­ra­ger — la mobi­li­té inter­na­tio­nale, notam­ment par la pour­suite d’un deuxième cycle (mas­ter) à l’étranger, les effets du « pro­ces­sus de Bologne » ne devaient se faire sen­tir, en FWB, qu’à par­tir de l’année aca­dé­mique 2007 – 2008.
  6. L’addition des chiffres des séries 2.a et 2.b cor­res­pond aux chiffres de la série 1, aux « erreurs d’arrondi » près.
  7. L’addition des chiffres des séries 3.a et 3.b cor­res­pond aux chiffres de la série 2.a, aux « erreurs d’arrondi » près.
  8. Rap­pe­lons que les étu­diants inter­na­tio­naux repré­sentent moins de 20% de la popu­la­tion étu­diante totale (voir ligne 1 du tableau 1).
  9. Pour cha­cune des trois popu­la­tions exa­mi­nées (a, b ou c), la somme des pour­cents en colonne (c’est-à-dire pour une même année d’observation), doit évi­dem­ment éga­ler 100%, aux « erreurs d’arrondi » près. Ain­si, pour prendre un exemple, en 1995 – 1996, pour le « total de la popu­la­tion étu­diante uni­ver­si­taire » (lignes a), on véri­fie que 56,4% + 21,5% + 22,1% = 100%. Et, de même pour les lignes b et c, pour cha­cune des années académiques.
  10. Ain­si, par exemple, l’Allemagne, la Fin­lande et la Corée se carac­té­risent par une pro­por­tion de leur popu­la­tion étu­diante plus éle­vée (que la moyenne OCDE) dans le sec­teur des « sciences » et une pro­por­tion plus faible (que la moyenne OCDE) dans le sec­teur des « sciences humaines et sociales ». Les États-Unis, les Pays-Bas et la Bel­gique, à l’inverse, ont une pro­por­tion plus faible (que la moyenne OCDE) dans le sec­teur des « sciences » au pro­fit d’une pro­por­tion plus éle­vée dans le sec­teur des « sciences humaines et sociales » (États-Unis et Pays-Bas) ou des « sciences de la san­té » (Bel­gique). La Suède se carac­té­rise par une pro­por­tion plus faible (que la moyenne OCDE) dans le sec­teur des « sciences humaines et sociales », au pro­fit du sec­teur des « sciences de la san­té », etc. Voir le tableau A3.3 de OCDE (2015).
  11. L’engouement par­ti­cu­lier des étu­diants (inter­na­tio­naux) fran­çais pour ces quatre domaines d’études du sec­teur des sciences de la san­té a évo­lué au cours de la période, au fil de l’adoption de dis­po­si­tions limi­ta­tives (« filtre » à l’issue du pre­mier cycle, puis à l’issue de la pre­mière année, décret limi­tant la pro­por­tion de « non rési­dents »): ain­si l’engouement, maxi­mal en début de période, pour les seules sciences médi­cales et den­taires, s’est-il ensuite por­té sur les sciences vété­ri­naires puis sur les sciences de la motri­ci­té (kiné).
  12. Le total des chiffres des lignes 4.a, b et c est (légè­re­ment) infé­rieur aux chiffres de la ligne 2.b car nous ne rete­nons pas ici les modestes com­po­santes que consti­tuent les étu­diants pro­ve­nant de pays euro­péens non membres de l’UE ou d’Océanie, ni les « réfu­giés ONU » et les apatrides.
  13. Répu­blique démo­cra­tique du Congo, Rwan­da et Burundi.
  14. Cer­tains pays d’Afrique ont déve­lop­pé leurs sys­tèmes d’enseignement supé­rieur, for­mant doré­na­vant chez eux des étu­diants qui, sinon, auraient dû s’expatrier. Mais on doit aus­si incri­mi­ner la réduc­tion, en Bel­gique, des cré­dits per­met­tant l’octroi de bourses.
  15. Selon la même défi­ni­tion que celle adop­tée pour la sec­tion 1 (voir la note 1).
  16. Les sta­tis­tiques de l’OCDE portent sur l’ensemble de l’enseignement supé­rieur, tan­dis que les sta­tis­tiques FWB exa­mi­nées dans la sec­tion 1 ne concernent que l’enseignement universitaire.
  17. Les Annuaires du CRef ne four­nissent pas direc­te­ment la sta­tis­tique des étu­diants inter­na­tio­naux par cycle d’études, mais bien celle des étu­diants étran­gers, dis­tin­gués selon leur pro­ve­nance (UE ou hors UE). Connais­sant la part des étu­diants inter­na­tio­naux par­mi les étu­diants étran­gers UE (86%) et les étu­diants étran­gers hors UE (84,2%), nous pou­vons cal­cu­ler les parts du tableau 3.
  18. L’Autriche et les Pays-Bas sont les seuls autres pays à pré­sen­ter une forte pro­por­tion (plus faible cepen­dant qu’en FWB) de leurs étu­diants inter­na­tio­naux en pro­ve­nance d’un seul pays (en l’occurrence, l’Allemagne). La confron­ta­tion des tableaux A3.3 (répar­ti­tion de l’ensemble de la popu­la­tion étu­diante par domaines d’études) et C4.2 (répar­ti­tion des étu­diants inter­na­tio­naux par domaines d’études) de OCDE (2015) ne fait pas appa­raitre, dans ces deux pays, de « concen­tra­tion » par­ti­cu­lière des étu­diants inter­na­tio­naux dans l’un ou l’autre domaine d’études.
  19. Cette der­nière obser­va­tion est valable pour les DOC dans les trois grands sec­teurs d’études.
  20. Les pays euro­péens rete­nus dans le tableau 4 sont ceux dont le sys­tème uni­ver­si­taire est répu­té d’excellente qua­li­té (voir Lam­bert, 2016).
  21. Il est à noter que le Por­tu­gal, autre ancienne puis­sance colo­niale, compte éga­le­ment une pro­por­tion éle­vée d’Africains (29,1%) par­mi ses étu­diants internationaux.
  22. Les Pays-Bas sont les seuls à pré­sen­ter une cer­taine concen­tra­tion sur un seul pays d’origine (Alle­magne), mais on note­ra qu’il s’agit d’un pays qui ne par­tage pas sa langue.
  23. Voir la sec­tion C4 de OCDE (2015).
  24. Et encore, dans les 4,8% d’étudiants asia­tiques de la FWB, 1,8% pro­vient de deux pays qui ont, soit main­te­nu le fran­çais comme langue d’enseignement (Liban), soit comptent encore une mino­ri­té fran­co­phone (Viet­nam).
  25. En témoigne aus­si le fait que, pour le contin­gent d’étudiants pro­ve­nant d’Afrique (deuxième gros « four­nis­seur » d’étudiants inter­na­tio­naux de la FWB après la France), 5% seule­ment de ces étu­diants pro­viennent d’un pays qui n’est pas de langue française.
  26. L’outil docu­men­taire inter­ac­tif « Auto­no­my sco­re­card » déve­lop­pé par l’EUA per­met de mesu­rer aisé­ment le degré d’autonomie des éta­blis­se­ments de cha­cun des vingt-neuf sys­tèmes euro­péens selon diverses dimen­sions, dont l’autonomie aca­dé­mique. Pour cette der­nière dimen­sion est rete­nu un cer­tain nombre de cri­tères, par­mi les­quels la liber­té de la langue d’enseignement. On véri­fie que, dans l’immense majo­ri­té des vingt-neuf sys­tèmes euro­péens, les éta­blis­se­ments ont toute liber­té d’organiser leurs pro­grammes d’enseignement (tant au niveau des BA que des MA) dans la langue de leur choix.

Jean-Paul Lambert


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