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Humanisme et combat politique. Comment s’engager et militer quand les catastrophes ont eu lieu ?

Numéro 1 - 2016 par Pierre Coopman

février 2016

Intro­duc­tion de Joëlle Kwa­schin

Radi­ca­lisme reli­gieux, pos­tures idéo­lo­giques extrêmes, recours aux théo­ries du com­plot…, tra­duisent une recherche de « Véri­té » que les milieux pro­gres­sistes rejettent en rai­son de leurs outrances et de leur sim­plisme. Or, dit Marie Pel­tier, dans le pre­mier texte de ce petit ensemble, il faut prendre au sérieux cette quête de sens et ne pas lais­ser l’extrême droite s’y engouf­frer. Dans leur foi­son­ne­ment désor­don­né, ces mou­ve­ments tra­duisent une double aspi­ra­tion à un retour du col­lec­tif et à la redé­fi­ni­tion d’un cadre à laquelle on peut répondre en repre­nant et en pour­sui­vant notre construc­tion huma­niste et pro­gres­siste : un sujet libé­ré et auto­nome ne peut tenir que s’il porte avec d’autres un pro­jet de socié­té qui refuse l’individu consom­ma­teur. Com­ment construire une parole per­son­nelle et col­lec­tive aujourd’hui ?

Certes, le récent élan de soli­da­ri­té envers les migrants est récon­for­tant parce qu’il replace l’humain au centre de l’engagement, mais, pour­suit Pierre Coop­man, si le « cœur parle », ce n’est jamais qu’avec ses « véri­tés jamais tout à fait fausses, mais jamais assez com­plètes ». Cet enga­ge­ment ne nous dis­pense donc pas de dres­ser des généa­lo­gies détaillées. S’appuyant, entre autres, sur Jean-Pierre Filiu, Pierre Coop­man explique que si le régime syrien a une res­pon­sa­bi­li­té écra­sante dans les catas­trophes qui jettent des mil­lions de per­sonnes sur les routes de l’exil, il faut à tout le moins remon­ter à la fin de l’Empire otto­man pour com­prendre le conflit syrien et l’avènement de Daech. Avec Jean-Pierre Dupuy, il plaide pour un « catas­tro­phisme éclai­ré » pos­tu­lant que les catas­trophes ont déjà lieu et qu’il faut évi­ter leur répé­ti­tion et leur aggra­va­tion. L’élan de soli­da­ri­té avec les réfu­giés ne sera-t-il qu’un feu de paille, une éphé­mère cha­leur humaine ou mène­ra-t-il à un véri­table com­bat politique ? 

En 2015, l’afflux des réfu­giés du Moyen-Orient est deve­nu une réa­li­té res­sen­tie de façon tan­gible par les citoyens euro­péens. À Bruxelles, la concen­tra­tion de cen­taines de deman­deurs d’asile dans le parc Maxi­mi­lien, en aout et en sep­tembre, a pro­vo­qué un élan de soli­da­ri­té. Lorsque ce com­bat autour de la défense des réfu­giés est appa­ru aux pre­mières places de l’actualité, j’ai consta­té et écrit dans un article pour les blogs de La Revue nou­velle, que, en Bel­gique, tant les médias que les mou­ve­ments de soli­da­ri­té avaient trai­né à nom­mer les ori­gines natio­nales majo­ri­taires des deman­deurs d’asile. Leurs natio­na­li­tés, essen­tiel­le­ment ira­kienne et syrienne, n’apparaissaient presque pas dans les pre­miers récits. Cette recon­nais­sance ne fut faite qu’à terme (envi­ron qua­rante-huit heures après les pre­miers sou­bre­sauts média­tiques), quand l’évidence était incon­tour­nable. Je ten­tais d’analyser pour­quoi. Cela m’amena natu­rel­le­ment à obser­ver que les natio­na­li­tés des cam­peurs du parc Maxi­mi­lien ne cadraient pas, à ce moment-là, avec le prêt-à-por­ter nar­ra­tif des médias ain­si que des nom­breux acteurs de gauche s’impliquant dans l’accueil des réfu­giés. Un léger flot­te­ment s’est mani­fes­té avant que les volon­taires du parc Maxi­mi­lien ne puissent relier l’origine des per­sonnes secou­rues à une ana­lyse idéo­lo­gique plus ou moins pré­cise des causes de leur mal­heur. Assez rapi­de­ment, la généa­lo­gie qui pré­vau­dra sera celle accu­sant, non sans rai­son, l’intervention amé­ri­caine en Irak de 2003. Les médias relaie­ront d’autant plus faci­le­ment cette lec­ture des faits qu’ils la connaissent déjà… J’expliquais que l’ennui, der­rière la mise en exergue de cette généa­lo­gie, est qu’elle induit une forme de silence à pro­pos des mani­pu­la­tions nau­séa­bondes du régime syrien mené par Bachar Al-Assad (se pro­fi­lant comme le « moindre mal » face à Daech). Ma convic­tion res­tant que le recours à des ascen­dances stig­ma­ti­sant in fine les apo­ries bien réelles des poli­tiques éta­su­niennes et occi­den­tales peuvent repré­sen­ter des faux-fuyants pour ne pas avoir à scru­ter des ori­gines plus retorses et pour conti­nuer à mili­ter avec la conscience tranquille.

Combats d’ouverture ou concurrentiels ?

Les enga­ge­ments pour les causes au demeu­rant justes et pro­gres­sistes ont natu­rel­le­ment besoin de se rac­cro­cher à des ana­lyses idéo­lo­giques claires pour mobi­li­ser la soli­da­ri­té et l’indignation. Mais ces ana­lyses semblent de plus en plus codées et seg­men­tées (notam­ment par le biais des réseaux sociaux). L’article de Marie Pel­tier entre donc en réso­nance avec mon pro­pos. C’est cette para­doxale « recherche de sens » dont parle Marie Pel­tier qui amène aujourd’hui des citoyens enga­gés à appré­hen­der les réa­li­tés avec leurs lor­gnettes — avec des véri­tés jamais tout à fait fausses, mais jamais assez com­plètes — pour ne pas dire, avec des œillères…

Afin d’éviter toute incom­pré­hen­sion à pro­pos de l’angle cri­tique amor­cé d’emblée ici, il est néces­saire de rap­pe­ler avec force que l’on ne peut que se féli­ci­ter de la soli­da­ri­té qui s’est expri­mée au parc Maxi­mi­lien, et au-delà, en faveur des réfu­giés et des deman­deurs d’asile. Il s’agit cepen­dant de veiller, dans le contexte dra­ma­tique de l’année 2015 (entre autres la mul­ti­pli­ca­tion des atten­tats ter­ro­ristes) à mener de nou­veaux com­bats d’ouverture et non à s’enfermer dans des com­bats concur­ren­tiels. On a ain­si vu s’affronter dif­fé­rentes grilles de lec­ture, les unes pri­vi­lé­giant les ori­gines cli­ma­tiques de la migra­tion en pro­ve­nance du Moyen-Orient à ses ori­gines poli­tiques, les autres stig­ma­ti­sant les torts des Amé­ri­cains en mini­mi­sant la res­pon­sa­bi­li­té des Russes, ou inver­se­ment… « Ce que la crise des réfu­giés doit nous apprendre », écrit Albert Bas­te­nier dans un récent édi­to­rial de La Revue nou­velle c’est « qu’on ne peut jamais réduire leur démarche [des réfu­giés] à un seul motif de départ. Ils peuvent être mul­tiples, se suc­cé­der et se cumu­ler. » Je sous­cris à ces pro­pos avec une nuance, car si la com­plexi­té des grilles d’analyse doit sou­vent être métho­di­que­ment rap­pe­lée à ceux qui veulent « tout com­prendre » et qui n’aiment pas « se lais­ser dépas­ser par les évè­ne­ments », elle ne peut pas non plus ser­vir d’alibi à l’absence d’action ou au laisser-aller…

Au fil de cette réflexion, on per­çoit la dif­fi­cul­té actuelle de théo­ri­ser nos enga­ge­ments. Ils ne peuvent pas ver­ser dans trop d’idéalisme ni se limi­ter à des com­bats trop poin­tus, au risque de deve­nir contre­pro­duc­tifs. Mais ils ne doivent pas non plus ver­ser dans l’excuse de la com­plexi­té et de la mul­ti­pli­ci­té au risque d’être trop géné­raux et insi­pides, sans objec­tifs clairs. Alors, pour­quoi ne pas envi­sa­ger nos actions en nous pro­je­tant avec fata­lisme dans un ave­nir déjà pré­sent ? Car le futur nous envoie ses signaux, catas­tro­phiques, qui nous indiquent qu’il n’est mal­gré tout jamais trop tard pour agir. Le réchauf­fe­ment cli­ma­tique, par exemple, est un fait recon­nu. Grâce aux recherches scien­ti­fiques, nous savons que minuit est pas­sé pour la sur­vie de la pla­nète. Quelques catas­trophes sont déjà avé­rées et le futur nous montre les catas­trophes qui auront lieu. Il convient donc de lut­ter in extre­mis, de chan­ger de modèle de socié­té mal­gré le fait que le mal­heur soit déjà adve­nu et s’aggravera… Par ana­lo­gie, pour­quoi, dès lors, depuis un quart de siècle, n’a‑t-on pas écou­té cer­tains poli­to­logues orien­ta­li­sants aus­si atten­ti­ve­ment que les cli­ma­to­logues ? Ces poli­to­logues (Fran­çois Bur­gat, pour n’en citer qu’un) ont ana­ly­sé et pré­vu depuis plus de vingt-cinq ans, jusque dans les détails, que le Moyen-Orient tom­be­rait dans le gouffre où il se trouve. Pour­quoi cet autisme quand il s’agit d’orientalistes recon­nus et sérieux ? Cet article n’épuisera pas la question.

« Pour un catastrophisme éclairé »

Jean-Pierre Dupuy, qui a publié un essai inti­tu­lé Pour un catas­tro­phisme éclai­ré1, consi­dère que nous ferions mieux d’envisager nos enga­ge­ments futurs à par­tir du pos­tu­lat que les catas­trophes ont déjà eu lieu. Cet essai est paru au début des années 2000, à une période où s’amorçaient de nou­velles réflexions sur l’entropie et sur les consé­quences envi­ron­ne­men­tales des actions de l’homme. Mais les rai­son­ne­ments de Jean-Pierre Dupuy sont bien enten­du trans­po­sables dans de nom­breuses situa­tions. Si nous nous réfé­rons aux catas­trophes qui pro­voquent un exode majo­ri­tai­re­ment syrien et ira­kien2, c’est une lapa­lis­sade d’affirmer que ces drames sont adve­nus et qu’il faut envi­sa­ger les actions futures de soli­da­ri­té avec les réfu­giés dans un contexte qui pren­dra des décen­nies voire des siècles avant d’être réso­lu. La réflexion vaut à pro­pos de nom­breuses autres tra­gé­dies pré­sentes ou pas­sées. Elle peut empor­ter l’unanimité. Les désac­cords, quand ils s’expriment, se tra­duisent plu­tôt en d’interminables confron­ta­tions sté­riles sur les généa­lo­gies des res­pon­sa­bi­li­tés prin­ci­pales et secon­daires qui mènent aux malheurs.

Par­tir du pos­tu­lat que les catas­trophes ont déjà eu lieu pour construire des actions ayant comme objec­tifs d’éviter leur repro­duc­tion et leur aggra­va­tion ne nous épargne pas de plai­der pour des généa­lo­gies cor­rectes et com­plexes… Le point de vue que j’ai défen­du dans mes dif­fé­rents articles de La Revue nou­velle sur la guerre en Syrie (publiés essen­tiel­le­ment en 2014) est que la culpa­bi­li­té des auto­ri­tés à Damas — ce qu’on nomme par réi­fi­ca­tion le régime de Bachar Al-Assad — n’est pas unique, mais écra­sante dans les catas­trophes à la fois en Irak et en Syrie, qui forcent à l’exil la majo­ri­té actuelle des réfu­giés et des deman­deurs d’asile.

Même concer­nant l’Irak, si l’on pre­nait pour argent comp­tant l’hypothèse (en réa­li­té non véri­fiée) que des Ira­kiens fuient majo­ri­tai­re­ment leur pays à cause de la répres­sion de l’État isla­mique (cette « majo­ri­té » n’étant pas éta­blie, de nom­breux exi­lés ayant quit­té les régions sous contrôle kurde ou du gou­ver­ne­ment ira­kien), il res­te­rait cohé­rent d’affirmer que Damas a joué avec le feu en favo­ri­sant dis­crè­te­ment l’émergence de cet État dès les années 2000… Dans leur livre consa­cré à l’EI3, Michaël Weiss et Has­san Has­san ont docu­men­té ce sou­tien de la Syrie des Assad à l’émergence du jiha­disme en Irak au cours de la pre­mière décen­nie du siècle. Daech ali­mente le besoin de Damas de se pro­fi­ler comme la solu­tion du moindre mal. Sym­bo­li­que­ment, depuis des décen­nies, la dic­ta­ture syrienne, obsé­dée par la conser­va­tion du pou­voir, a ain­si posé les jalons de la catas­trophe actuelle, au même titre et sans doute encore plus que les grandes puis­sances. On constate que les lec­tures généa­lo­giques com­plètes et sans exclu­sives sont donc néces­saires pour envi­sa­ger le futur, aus­si sombre qu’il paraisse.

« On ne comprend pas, c’est compliqué »

Les auto­ri­tés syriennes et leurs alliés misent en par­tie sur les que­relles entre les cou­rants idéo­lo­giques et au sein des mou­ve­ments de soli­da­ri­té inter­na­tio­nale pour ten­ter d’assurer leur sur­vie au nom d’un prin­cipe machia­vé­lique du « moindre mal»… Il faut réaf­fir­mer pro­saï­que­ment que des ana­lyses incom­plètes des ori­gines des crimes et des catas­trophes ali­men­te­ront les crimes, les oppres­sions et les catas­trophes futures. Dès lors, pour­quoi l’augmentation sou­daine de l’afflux des réfu­giés syriens et ira­kiens a‑t-elle sou­le­vé une vague de sou­tien par­mi ceux qui étaient en majo­ri­té absents lors des mobi­li­sa­tions de soli­da­ri­té avec les souf­frances des Syriens frap­pés par la guerre civile ? Depuis cinq ans, à Bruxelles, nous étions en moyenne entre vingt et cin­quante per­sonnes à chaque rassemblement.

J’ai posé la ques­tion à plu­sieurs mili­tants et la réponse que j’ai le plus sou­vent enten­due est assez faible. Elle se résume géné­ra­le­ment ain­si : « La Syrie et l’Irak, on ne com­prend pas, c’est com­pli­qué, sur d’autres com­bats (ndlr : qui vont de la Pales­tine aux OGM) les res­pon­sables sont clai­re­ment iden­ti­fiés et puis, au parc Maxi­mi­lien, c’est avant tout notre cœur qui parle…»

Pour­quoi cette soli­da­ri­té est-elle aus­si tar­dive, pas à minuit moins une avant la catas­trophe, mais à trois heures du matin ? Pour­quoi conti­nue-t-elle, au pré­texte du cœur et des sen­ti­ments, à refu­ser des ana­lyses trop com­plexes et pas assez cali­brées ? Nous avan­çons en ter­rain miné, puisque nous ne savons pas si une action poli­tique avor­tée aurait été plus effi­cace avant la catas­trophe ? C’est la ques­tion de la rela­tive impuis­sance de la gauche qui est posée. Les que­relles de généa­lo­gie peuvent deve­nir sté­riles et inter­mi­nables. Cer­tains pla­ce­ront le moment fon­da­teur de la tra­gé­die au départ de l’expédition de Bush en Irak, d’autres bien avant encore… Les torts sont par­ta­gés et com­plexes, ils s’alimentent, leur ascen­dance est longue. Le poli­to­logue fran­çais et ara­bi­sant Jean-Pierre Filiu explique qu’il faut au mini­mum remon­ter à la fin de l’Empire otto­man au début du siècle pas­sé pour retra­cer une ligne his­to­rique satis­fai­sante. Il s’agit de d’abord recon­naitre cette com­plexi­té pour s’orienter vers des pers­pec­tives constructives…

Les oppres­seurs adorent les frac­tures idéo­lo­giques, les « recherches de sens » cli­vées et les mili­tances par­tiales où l’on pro­jette la res­pon­sa­bi­li­té sur l’autre. Ces cris­pa­tions leur per­mettent d’utiliser des tac­tiques qui jus­ti­fie­ront les oppres­sions à venir, en accu­sant tou­jours l’autre, qu’il soit plus ou moins puis­sant, peu importe, du moment que la pro­jec­tion per­mette à la fois de neu­tra­li­ser l’ennemi et de pour­rir le jeu… Le régime Assad, aux com­mandes en Syrie depuis 1970, est pas­sé maitre dans l’utilisation de cette tac­tique. Michel Seu­rat, dans les années 1980 déjà (la catas­trophe était annon­cée), avait démon­tré com­ment ce régime est un arché­type de confis­ca­tion para­noïaque d’une idéo­lo­gie par un groupe, afin d’appliquer un pou­voir tota­li­taire. Il ins­tru­men­ta­lise les plus puis­sants et les opi­nions publiques inter­na­tio­nales pour ren­for­cer son tota­li­ta­risme et son usage de la violence.

Au-delà du pessimisme

Cette lec­ture des évè­ne­ments au Moyen-Orient rend pes­si­miste. Elle nous engage à refon­der nos enga­ge­ments à par­tir d’un catas­tro­phisme éclai­ré. Quelles mili­tances posi­tives, orien­tées vers des résul­tats, pou­vons-nous pri­vi­lé­gier en par­tant du constat que la catas­trophe a déjà eu lieu et va s’aggraver ?

Le phi­lo­sophe alle­mand Hans Jonas décri­vait dans le recueil Pour une éthique du futur4, com­ment la « puis­sance » est à la fois la source du mal­heur et de la solu­tion, impo­sant au pas­sage des vic­times sacri­fi­cielles… Est-il accep­table, en 2016, de consta­ter que les manières dont les pou­voirs poli­tiques régio­naux ou inter­na­tio­naux s’instrumentalisent les uns les autres annoncent des décen­nies de mal­heur et de vio­lence… avant que ces pou­voirs ne s’imposent comme fai­sant par­tie de la solu­tion, en rame­nant une paix tou­jours pré­caire, au prix du sacri­fice de peuples entiers ? Ces logiques contiennent évi­dem­ment les ingré­dients des injus­tices et des oppres­sions qui ne man­que­ront pas de suivre et de rame­ner de nou­velles vio­lences ? Dans ces condi­tions, il est aisé d’affirmer que le futur nous envoie des signaux peu prometteurs…

Les mou­ve­ments de soli­da­ri­té citoyenne seront-ils, dans ce contexte, utiles pour appor­ter uni­que­ment un peu de cha­ri­té et de cha­leur humaine après la catas­trophe, ou pour­ront-ils mettre en place un véri­table com­bat poli­tique par­tant d’un pos­tu­lat de catas­tro­phisme éclairé ?

  1. Pour un catas­tro­phisme éclai­ré. Quand l’impossible est cer­tain, Jean-Pierre Dupuy, Seuil, 2002.
  2. D’après Fron­tex, les trois prin­ci­paux pays d’origine des migrants au cours de l’année 2014 étaient : la Syrie (27,9%), l’Érythrée (12,2%) et l’Afghanistan (7,8%). La Syrie, en 2011, avant la guerre civile, ne repré­sen­tait que 1,1% des migrants.
  3. ISIS : Inside the army of ter­ror, Michaël Weiss et Has­san Has­san, Regan Arts, 2015.
  4. Pour une éthique du futur, Hans Jonas, Rivages, 1998.

Pierre Coopman


Auteur

Pierre Coopman a étudié le journalisme à l'ULB et la langue arabe à la KUL, au Liban et au Maroc. Pour La Revue nouvelle, depuis 2003, il a écrit des articles concernant le monde arabe, la Syrie et le Liban . Depuis 1997, il est le rédacteur en chef de la revue Défis Sud publiée par l'ONG belge SOS Faim. À ce titre, il a également publié des articles dans La Revue nouvelle sur la coopération au développement et l'agriculture en Afrique et en Amérique latine.