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Fuensanta

Numéro 1 – 2023 par Marta Gracia Blanco

février 2023

DANS LA CUISINE Nous sommes dans un appar­te­ment ordi­naire d’un quar­tier ouvrier de Sara­gosse. Plus pré­ci­sé­ment, nous nous trou­vons dans la cui­sine d’un appar­te­ment ordi­naire, un jour de prin­temps ordi­naire. Dans la petite cui­sine encom­brée, une femme frit du pois­son tan­dis que sa fille ado­les­cente et son mari, déjà atta­blés, mangent. Tout est exi­gu et […]

Italique

DANS LA CUISINE

Nous sommes dans un appar­te­ment ordi­naire d’un quar­tier ouvrier de Sara­gosse. Plus pré­ci­sé­ment, nous nous trou­vons dans la cui­sine d’un appar­te­ment ordi­naire, un jour de prin­temps ordi­naire. Dans la petite cui­sine encom­brée, une femme frit du pois­son tan­dis que sa fille ado­les­cente et son mari, déjà atta­blés, mangent. Tout est exi­gu et étri­qué, à l’instar de la vie des gens ordinaires. 

Au menu du jour, il y a d’abord des len­tilles, puis du mer­lan et, entre les deux, une petite salade. 

La radio de la cui­sine dif­fuse les infos ; la voix de la pré­sen­ta­trice se mêle au jingle :

« Bon­jour. Rue Cas­ta Alva­rez, la police natio­nale a décou­vert un lance-roquette char­gé aux côtés du corps sans vie d’une pros­ti­tuée toxicomane. 

La police locale a immé­dia­te­ment aler­té le SMUR, qui a confir­mé que la femme avait suc­com­bé à une over­dose d’hé­roïne. Après avoir obte­nu du magis­trat de garde l’autorisation de pro­cé­der à la levée du corps, les auto­ri­tés judi­ciaires et les agents de la police natio­nale ont trou­vé sur place des traces d’hé­roïne, du maté­riel des­ti­né à sa consom­ma­tion, ain­si qu’une quan­ti­té consi­dé­rable de stu­pé­fiants. Ils ont aus­si décou­vert un lance-roquette dont un pro­jec­tile était fiché dans la porte de la cui­sine. Le ser­vice de démi­nage est inter­ve­nu pour sécu­ri­ser le péri­mètre et pro­cé­der au retrait de la roquette.

L’arme sai­sie serait un lance-roquette C‑90, modèle que le gou­ver­ne­ment espa­gnol a envoyé en Ukraine pour répondre à l’in­va­sion russe. Ces lance-roquettes sont fabri­qués par l’entreprise Ins­ta­la­za, ins­tal­lée à Saragosse. 

Avec ses 5,3 kilo­grammes, le C‑90 est le sys­tème de calibre 90 mil­li­mètres le plus léger au monde. Il est le seul à per­mettre le déclen­che­ment à dis­tance. Son tir génère un recul mini­mal et est extrê­me­ment pré­cis. Il est capable d’at­teindre une cible ponc­tuelle à 350 mètres et une cible de zone à 700 mètres, selon le type de muni­tion utilisé. »

PILAR, tout en panant et fai­sant frire le mer­lan se tourne vers son mari. Non mais t’entends ? Ils ont trou­vé un lance-flamme ! Mon Dieu, quelle hor­reur ! Où va le monde ? La rue Cas­ta Alva­rez, c’est pas celle qui se trouve à côté du Mer­ca­do cen­tral ?

ANDRES, mâche, avale et parle. Pas un lance-flamme, Pili. Un lance-roquette. 

JULIA. Oh nan m’man ! Encore du pois­son ? J’aime pas le pois­son, j’te l’dis tous les jours. Et toi, t’écoutes pas et t’en fais tous les jours !

PILAR, visi­ble­ment irri­tée. Com­mence pas, ma grande, com­mence pas, hein ! Et mange ton poisson. 

JULIA. Mais j’aime pas !

PILAR. Pas besoin d’aimer ! Moi non plus, y’a des trucs que j’aime pas et j’les mange quand même ! Le pois­son, c’est bon pour la santé.

JULIA. Steu­plait m’man !!

PILAR. T’imagines ? Un lance-flamme à la maison ! 

ANDRES. Mais non, Pili. C’était un lance-roquette.

PILAR. C’est encore pire. T’imagines que le coup parte ? Je vois déjà la scène d’ici : la dro­guée avec son lance-roquette char­gé à l’épaule, aller et venir, lala­la, avant d’ouvrir la porte aux clients. C’est du n’importe quoi ! T’as beau être noir, si on te pointe avec un lance-roquette, t’as la trouille de ta vie !

ANDRES. Mais quel rap­port entre les Noirs et les lance-roquettes ?? Il sort d’où ce Noir ??

PILAR. Mais qu’est-ce que j’en sais, moi ! Y’a beau­coup de Noirs dans cette rue-là. 

ANDRES. Y’a de toutes les cou­leurs dans cette rue, chou. Et c’est jamais la bonne. Toi, tu ne passes pas par là, je te l’ai déjà dit. Et toi, Julia, nom­ded­jeu, mange ton poisson !

DANS LES HAUTES INSTANCES DES FORCES DE L’ORDRE

Dans un immense bureau ano­nyme situé dans un immense bâti­ment ano­nyme de Sara­gosse, un homme ordi­naire est assis der­rière un immense bureau. C’est Mar­ti­nez, le délé­gué du gou­ver­ne­ment pour la région.

Le regard pen­sif de Mar­ti­nez se perd au-delà des immenses fenêtres qui inondent la pièce d’une lumière silencieuse. 

Quel­qu’un frappe à la porte, l’entrouvre et passe la tête.

PADILLA. Vous per­met­tez, Mon­sieur le Délégué ?

MARTINEZ. Entrez, entrez, Padilla. Je vous atten­dais. Asseyez-vous, je vous prie.

En uni­forme de com­mis­saire en chef de la police natio­nale, Padilla entre d’un pas déci­dé et s’as­sied en face de Mar­ti­nez. Un homme ordi­naire vêtu d’un uni­forme constel­lé d’é­toiles et de galons ne res­semble plus à un homme ordi­naire. Pour­tant, en réa­li­té, il l’est tou­jours.

MARTINEZ. Je vous écoute, Padilla. Où en sommes-nous ? 

PADILLA. Mon­sieur, tous nos hommes sont sur l’affaire…

MARTINEZ. Padilla, droit au but, bon sang ! Pou­vez-vous m’ex­pli­quer ce que fai­sait un putain de lance-roquette chez une toxi­co morte ? Bordel !!

PADILLA. Voyons voir, Mon­sieur. Ce n’est pas exac­te­ment ça qui nous inquiète. D’a­près ce que nous avons pu décou­vrir, l’hypothèse la plus plau­sible serait que l’arme et le pro­jec­tile aient ser­vi de paie­ment contre de la drogue. De la vente au détail, si vous voyez ce que je veux dire, à un type aus­si défon­cé qu’elle.

MARTINEZ. Et alors ?

PADILLA. Ce qui nous inquiète, c’est com­ment cet indi­vi­du a mis la main sur un C‑90. C’est ça la vraie ques­tion. Parce qu’évidemment…

Padilla se tait et Mar­ti­nez l’interroge du regard.

PADILLA. Nous avons plu­sieurs pistes, Mon­sieur. Nous sommes en train d’enquêter afin d’exclure les failles de sécu­ri­té dans les ins­tal­la­tions de l’u­sine ain­si que dans la ligne de trans­port et de sto­ckage, Mon­sieur. Ce sont des pistes dont nous devons tenir compte. L’arme pour­rait aus­si avoir été ache­tée au mar­ché noir, c’est une autre possibilité. 

MARTINEZ. Je vois…

PADILLA. Dans tous les cas, il est essen­tiel de déter­mi­ner qui est à l’o­ri­gine du détour­ne­ment ou du vol du lance-roquette. Nous envi­sa­geons plu­sieurs hypo­thèses. D’une part, les mafias de l’Est : des Russes, des Alba­no-Koso­vars… ou encore des Ukrai­niens à l’insu de leur gou­ver­ne­ment. D’autre part, des fon­da­men­ta­listes isla­miques. Boko Haram. Un groupe sou­te­nant la cause pales­ti­nienne ou des Kurdes. Ou même des Colom­biens, des Nica­ra­guayens, voire les Domi­ni­can Don’t Play. Nous n’en avons, pour l’heure, aucune idée. C’est peu vrai­sem­blable, mais nous ne pou­vons rien exclure. 

MARTINEZ. Mais enfin, Padilla, c’est Sara­gosse ici, merde ! Vous êtes en train de me dire qu’il y a des gué­rillas kurdes à Saragosse ? 

PADILLA. Mon­sieur, comme je vous le disais, c’est peu pro­bable. Mais il était encore moins pro­bable que l’on découvre un lance-roquette char­gé dans le quar­tier de San Pablo, et pourtant… 

Mar­ti­nez regarde Padilla et Padilla regarde Mar­ti­nez. Tous deux finissent par regar­der le monde dehors, au-delà des grandes fenêtres. Leur monde. Un monde qui, de manière inat­ten­due, est deve­nu étran­ger.

MARTINEZ, brise le silence. Très bien, Padilla. Vous pou­vez dis­po­ser. Conti­nuez. Et tenez-moi infor­mé de toute avancée. 

PADILLA. Bonne soi­rée, Monsieur.

Le soir tombe der­rière les immenses fenêtres. Le soleil se couche, ber­cé par le bruit de la cir­cu­la­tion et par les lumières mul­ti­co­lores. Les gens vont et viennent, à la hâte, absor­bés par leurs sou­cis. La vie suit son cours.

CHEZ TANTE ISA

À plus de 90 ans, tante Isa a conser­vé une luci­di­té excep­tion­nelle. Les mots qui sortent de sa bouche ne sont pas tou­jours dans le bon ordre, mais elle, elle sait ce qu’elle dit. Elle habite seule dans un appar­te­ment non loin de chez ses filles. Elle passe ses soi­rées dans son fau­teuil incli­nable devant la télé­vi­sion, vêtue d’une robe de chambre d’hi­ver rose bou­ton­née jus­qu’au cou, mal­gré les tem­pé­ra­tures presque esti­vales. Iri­na prend soin d’elle le matin et le soir. 

Ce soir, la télé­vi­sion est éteinte. Quand Iri­na entre dans l’ap­par­te­ment, elle la trouve en san­glots et angois­sée.

IRINA. Bon­soir, me voi­là. Vous allez bien ? Com­ment se passe votre soi­rée, ma petite Isaura ?
ISAURA. Oh là là, ma ché­rie. Oh là là… 

IRINA. Mais qu’est-ce qui ne va pas, Isaura ? 

ISAURA. Eh bien, ma fille m’a appelée.

IRINA. Laquelle ? L’aî­née ? Téré ?

ISAURA. Non, pas Téré­sa ; Pili, la plus jeune.

IRINA. Ah oui, Pili. Et elle vous a dit quoi ?

ISAURA. Tu n’es pas au courant ? 

IRINA. Non, je ne sais pas. Dites-moi.

ISAURA. Eh bien, tu sais… ce qui se passe dans ton pays. La guerre. Y’avait un canon de la guerre ici, ils l’ont retrou­vé chez une femme qui est morte.
IRINA. Mais atten­dez, c’est quoi cette his­toire de canon ?

ISAURA. Un canon de la guerre. J’é­tais toute petite pen­dant la guerre. Écoute, si je dois mou­rir, je meurs, c’est pas la mer à boire, moi, je suis très vieille. Mais toi, ma ché­rie… et mes pauvres petites-filles… La guerre, c’est atroce, ma ché­rie. J’é­tais très petite, et pour­tant je me sou­viens de tout. 

IRINA. Ne vous en faites pas, Isau­ra, il n’y a pas de guerre ici. La guerre, elle est loin ! Allez, c’est rien. On va mettre Motus, ça va bien­tôt commencer.

Iri­na allume la télé­vi­sion.

IRINA. Isau­ra, qu’est-ce qui vous ferait plai­sir pour le sou­per ? Une petite ome­lette et une tomate cou­pée en deux ? 

ISAURA. Oui s’il te plait et une petite tranche de jam­bon. Et apporte-moi aus­si un verre d’eau pour mes médicaments. 

AU BAR DU COIN 

Le bar du coin est un bar ouvrier dans un quar­tier ouvrier. On y trouve ceux qui prennent un café en vitesse, ou une bière, avant ou après le bou­lot, les retrai­tés qui res­tent pour jouer une par­tie de cartes, celui qui entre glis­ser quelques pièces dans la machine à sous, et ceux qui y passent sim­ple­ment l’après-midi. 

Comme pour tous les bars ouvriers, le pro­prié­taire est main­te­nant un Chi­nois. À part ça, rien de neuf : les mêmes tapas, le même calen­drier de la S.A. Ter­ras­se­ment Tomey, le même Saint-Pan­crace le doigt poin­té vers l’in­té­rieur pour s’assurer que l’argent entre et ne sorte pas, la même machine à sous… 

C’est là qu’entre Andres. Déjà accou­dés au bar dis­cu­tant de tout et de rien, ses cama­rades l’attendent.

ANDRES. Alors, Ochi­min, quoi de neuf ? Sers-moi un petit café crème.

LE CHINOIS OCHIMIN. Je le rallonge ?

ANDRES. Oui, avec du cognac. Mer­ci, chef. En s’adressant à ses amis. Vous avez enten­du l’histoire du lance-roquette ? 

JESUS. Mais pour­quoi tu l’ap­pelles Ochimin ?

ANDRES. Mais merde, je vais quand même pas l’appeler Antonio !

JESUS, s’a­dres­sant au Chi­nois. Eh mec, c’est quoi ton nom ?

LE CHINOIS OCHIMIN. Moi ? Ho Xiaoming.

ANDRES. Tu vois ? Ochimin. 

LUISITO. Bon, c’est quoi cette his­toire de lance-roquette ? 

ANDRES. Ben, l’autre jour, une pute est morte rue Cas­ta Alva­rez, t’imagines pas le ram­dam : les pom­piers, la police natio­nale, les démi­neurs… Et c’est pas tout, parce que quand la police est entrée, elle est tom­bée sur un lance-roquette char­gé dans le couloir. 

LUISITO. Tu déconnes !! Pour­quoi elle avait un lance-roquette, la pute ?

JESUS. Pour te le foutre dans le cul, Lui­si­to. T’es pas un bon client. T’en as une toute petite.

LUISITO. T’en sais quoi toi, connard ? 

ANDRES. Ben, depuis ce matin, je n’arrête pas de me deman­der com­ment un lance-roquette a atter­ri chez cette pute. Parce que c’était un sacré engin. Un truc qu’ils fabriquent là-bas, près de Cuarte, pour les envoyer en Ukraine. 

JESUS. Alors c’est sur­ement un Russe qui a fait le coup. Ou un Albano-Kosovar. 

LUISITO. Eh mec, t’en connais beau­coup des Alba­no-Koso­vars à Sara­gosse qui vont aux putes à Cas­ta Alva­rez ? Et qui oublient un lance-roquette quand ils vont pisser ? 

JESUS. Qu’est-ce que j’en sais moi ?!

LUISITO. Jamais de la vie. Ces mecs, c’est du sérieux. Hé, Ochi­min, mets-moi la petite sœur. 

ANDRES. C’est ce que je pense aus­si. Parie que ce sont les Latin Kings. Ou les Chi­nois. T’en penses quoi toi, Ochi­min ? C’est un coup des Chinois ?

LUISITO. Les Chi­nois, tu veux rire ou quoi !! T’as déjà vu un Chi­nois voler des lance-roquettes à Cuarte ?? C’est n’importe quoi ! 

JESUS, mort de rire. Atten­dez, y’a plus simple. Je vois ça d’ici : deux mecs de Cadrete en train de pré­pa­rer les fêtes de leur vil­lage. « T’as pas les couilles de tirer avec un lance-roquette ». « Pas les couilles ? Tiens-moi ma bière. »

LUISITO. Haha­ha­ha, ouais, ça pour­rait être ça. Un gars de Cadrete qui tra­vaille à l’u­sine de mis­siles et qui planque un lance-roquette dans un sac Car­re­four pour l’amener à ses potes. 

JESUS. Haha­ha­ha, ouais bien sûr, puis il passe chez la pute ache­ter de la coke pour la fête, il tire son coup et oublie le lance-roquette. 

LUISITO. Oui, c’est ça… Tu l’i­ma­gines sor­tir de l’u­sine avec un sac Car­re­four sous le bras ? Un sac plein de salades pour que le vigile ne voie pas le lance-roquette…

JESUS. Haha­ha, même pas, le gars à la porte ce serait un de ses potes…

LUISITO. Putain ! Plus pos­sible de ren­trer au vil­lage sans se faire démon­ter. T’imagines oublier le lance-roquette et la coke…

ANDRES. Vous décon­nez grave les gars ! Hé, Ochi­min, sers‑m’en un autre, chef.

DANS LA SALLE D’AUTOPSIE

L’Ins­ti­tut médi­co-légal se trouve dans le centre-ville, dans un magni­fique bâti­ment ancien, entou­ré de jar­dins. La méde­cin légiste en chef, Car­me­la, a la main verte. Pothos, plantes rubans, anthu­riums… Le jar­din exté­rieur s’étend jusqu’à l’in­té­rieur, sur les éta­gères du bureau de la légiste. La salle d’au­top­sie est un havre de paix. 

Car­me­la s’ap­proche du cadavre de la femme qui gît sur une table en acier inoxy­dable. À côté d’elle sont dis­po­sés les ins­tru­ments d’autopsie. 

Car­me­la lave le cadavre avec une éponge avant de pro­cé­der à sa dis­sec­tion, avec ses scalpels.

CARMELA. Ah là là ma belle, quelle tris­tesse ! Il y a des choses qui fendent le cœur. Enfin, bref, je vais regar­der ton corps et ton corps ne me men­ti­ra pas. Pas besoin d’être Sher­lock pour devi­ner que tu es morte d’une over­dose. Mais c’é­tait le der­nier shoot, pas vrai ché­rie ? Le der­nier d’une longue série. 

Car­me­la mani­pule ses scal­pels. Elle coupe, elle sec­tionne, elle observe.

CARMELA. Tu sais ce qui m’emmerde ? C’est que même morte, ils ne t’ont pas inter­ro­gée, toi. Per­sonne ne se demande si tu as souf­fert, si tu as eu mal. Per­sonne ne se demande quelle fut ta vie. Une chienne de vie, mon ange. Une chienne de vie. Et ta mort encore plus chienne parce que je ne sais pas si quel­qu’un te pleu­re­ra. Quelle tris­tesse, mon Dieu. Ils ne connaissent même pas ton nom. Ils l’ignorent et ils s’en fichent. Un si beau nom en plus : Fuensanta.

Putain de lance-roquette. 

* * * * * * * * * * * *

À la mémoire de Fuen­san­ta Ondoño.
Ins­pi­ré d’un fait absur­de­ment réel.

Tra­duit de l’espagnol par les étudiant·es de tra­duc­tion lit­té­raire Mas­ter 2 de l’École d’Interprètes Inter­na­tio­naux de l’UMONS (Ama­ru Jen­ny, Bane­ton Céline, Bon­fit­to Ophé­lie, Cou­lon Jus­tine, Kasin Yes­na, Laurent Lubin, Lejeune Dorian, Lori­mer Louise, Makh­louk Fei­za, Molin Antho­ny, Ram­pen Per­rine, Sciac­chi­ta­no, Val­verde Marine, Vigne­ron Zoé) et par Cris­tal Huer­do Moreno.

Marta Gracia Blanco


Auteur

Licenciée en droit et en théorie de droit. Ex-bourgmestre de La Almunia de Doña Godina (Saragosse – Espagne). Parlementaire socialiste (Espagne).