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Évaluation de l’allocation universelle. Étude de l’impact des métaphores

Numéro 4 - 2017 par Jérémy Dodeigne Pauline Heyvaert Thomas Legein Julien Perrez Min Reuchamps Audrey Vandeleene

mai 2017

Le débat rela­tif à l’allocation uni­ver­selle concerne la ques­tion de l’avenir des sys­tèmes de sécu­ri­té sociale, point cen­tral qui favo­rise l’émergence de véri­tables cli­vages idéo­lo­giques, mais aus­si plus géné­ra­le­ment la défi­ni­tion et l’organisation de la com­mu­nau­té poli­tique. Il est frap­pant d’observer dans ce débat que divers élé­ments de lan­gage sont uti­li­sés afin d’illustrer le concept d’allocation uni­ver­selle, tels que le socle, le filet de sécu­ri­té ou encore le trem­plin. Or, il a été mon­tré que les méta­phores jouent un rôle clé dans la repré­sen­ta­tion que se font les indi­vi­dus d’un concept — poli­tique — abs­trait. Dans quelle mesure la confron­ta­tion d’individus à des méta­phores peut influen­cer la manière dont ils se posi­tionnent face à l’idée d’allocation uni­ver­selle ? Nos résul­tats indiquent que la stra­té­gie d’utiliser déli­bé­ré­ment une méta­phore dans un dis­cours poli­tique peut être payante, car elle peut influer sur l’opinion des indi­vi­dus qui y sont sou­mis. Il convient cepen­dant de res­ter atten­tif, car une même méta­phore peut influen­cer les opi­nions dans des direc­tions opposées.

Articles

Le 5 juin 2016, un réfé­ren­dum orga­ni­sé en Suisse a pous­sé 46% de la popu­la­tion à se mobi­li­ser pour aller voter. Outre la ques­tion de réforme du droit d’asile et une loi sur le diag­nos­tic pré­im­plan­ta­toire, c’est un autre sujet qui a ani­mé les débats pré­cé­dant le vote : l’allocation uni­ver­selle. Cette allo­ca­tion, défi­nie comme étant « un reve­nu ver­sé par une com­mu­nau­té poli­tique à tous ses membres, sur base indi­vi­duelle, sans contrôle des res­sources ni exi­gence de contre­par­tie » (Van­der­borght et Van Pari­js, 2005, p. 6) n’est pour­tant pas une idée neuve, loin de là. En effet, il est pos­sible de retrou­ver de pre­mières esquisses de cette forme de reve­nu au XVIe siècle dans des ouvrages tels que l’Uto­pie de Tho­mas More, publié en 1516, et De Sub­ven­tione Pau­pe­rum écrit par Johannes Ludo­vi­cus Vives et publié en 1526. Par la suite, l’idée fit son che­min jusqu’à voir cer­taines muni­ci­pa­li­tés appli­quer des formes embryon­naires d’aides aux défa­vo­ri­sés repre­nant les grandes lignes du modèle expo­sé par Vives (Van­der­borght et Van Pari­js, 2005). Cepen­dant, mal­gré les tra­vaux de cer­tains auteurs comme Tho­mas Paine (XVIIIe siècle) ou John Stuart Mill (XIXe siècle) sur le sujet, des cas pra­tiques d’application de ce prin­cipe ne semblent appa­raitre qu’au XXe siècle. En effet, ce n’est qu’en 1976 qu’une pre­mière forme de reve­nu de base voit le jour en Alas­ka. L’État a mis au point ce qui s’apparente à un pro­gramme finan­cé par ses reve­nus pétro­liers et ayant comme objec­tif de dis­tri­buer un divi­dende uni­ver­sel à sa popu­la­tion. D’autres appli­ca­tions com­pa­rables ont éga­le­ment pu être obser­vées, ou sont en pro­jet, à Sin­ga­pour, en Fin­lande, à Utrecht aux Pays-Bas ou encore en Grande-Bre­tagne. De plus, nombre de pro­jets et d’expérimentations sont actuel­le­ment déve­lop­pés dans plu­sieurs pays à tra­vers le monde. Tou­te­fois, force est de consta­ter que l’idée même d’une allo­ca­tion pour tous ain­si que les moyens de la mettre en œuvre sont loin de faire consen­sus dans la sphère poli­tique, mais non plus dans la popu­la­tion. Le sujet appelle à la réflexion et à la remise en cause de nos modèles d’État-providence contemporains.

Le manque de consen­sus par­mi les acteurs du débat peut être expli­qué de dif­fé­rentes manières. Il convient de dis­tin­guer, d’une part, les objec­tifs recher­chés par l’allocation uni­ver­selle des dif­fé­rentes moda­li­tés qu’elle pour­rait adop­ter, d’autre part. En effet, le pre­mier point de diver­gence sur la ques­tion peut être relié à la défi­ni­tion même des objec­tifs qu’un tel pro­jet pour­suit. Phi­lippe Van Pari­js et Yan­nick Van­der­borght (2005) sou­lignent ain­si que l’allocation uni­ver­selle ne peut être défi­nie via une approche pure­ment éco­no­mique tant elle revêt éga­le­ment des carac­té­ris­tiques propres aux prin­cipes de jus­tice. La pierre d’achoppement cris­tal­li­sant les débats et sur laquelle les acteurs poli­tiques alignent leur dis­cours peut être résu­mée par l’interrogation sui­vante : l’allocation uni­ver­selle est-elle un ins­tru­ment de lutte contre la pau­vre­té ou tient-elle plu­tôt d’une ten­ta­tive de tra­duc­tion des prin­cipes de jus­tice ? Paral­lè­le­ment à cela, les ques­tions rela­tives aux moda­li­tés pra­tiques qu’une allo­ca­tion uni­ver­selle devrait adop­ter en vue de sa mise en œuvre consti­tuent la face la plus visible du débat actuel. À tra­vers les dif­fé­rents pro­jets por­tés çà et là dans le monde, le débat tend essen­tiel­le­ment à tour­ner autour de la ques­tion de l’avenir des sys­tèmes de sécu­ri­té sociale actuels, point cen­tral qui favo­rise l’émergence de véri­tables cli­vages idéo­lo­giques. Ain­si, deux exemples contras­tés récem­ment mis en lumière peuvent illus­trer cette dif­fi­cul­té de s’accorder sur la défi­ni­tion même de ce concept et sur son appli­ca­bi­li­té. Alors que l’économiste et éco­lo­giste Phi­lippe Defeyt pré­co­nise une allo­ca­tion de faible mon­tant (autour de 600 euros) don­née sans condi­tion ver­sée en com­plé­ment d’un FILET DE SÉCURITÉ réduit mais exis­tant, les libé­raux du Mou­ve­ment réfor­ma­teur plan­che­raient, eux, sur un mon­tant plus éle­vé (autour de 1000 euros) finan­cé par la dis­pa­ri­tion de ce même FILET DE SÉCURITÉ. Ils avancent le concept d’impôt négatif.

Par­tant de ce constat, il est frap­pant d’observer que divers élé­ments de lan­gage sont uti­li­sés afin d’illustrer ce concept qui peut paraitre flou. Le nom même de ce concept varie. Cer­tains le décrivent comme un reve­nu de base, d’autres comme un reve­nu garan­ti, comme un reve­nu pour tous, ou encore comme une allo­ca­tion uni­ver­selle. Du sur­croit, les illus­tra­tions ima­gées de ce concept sont nom­breuses. Cer­tains inter­ve­nants parlent d’un SOCLE, d’un FILET DE SÉCURITÉ ou encore d’un TREMPLIN1. Il convient donc d’interroger l’influence que peut avoir le choix de ces mots. Deux constats conjoints consti­tuent donc le point de départ de notre inter­ro­ga­tion. Pre­miè­re­ment, la thé­ma­tique de l’allocation uni­ver­selle est sujette à débat. Dif­fé­rents argu­ments s’opposent, tant dans la sphère aca­dé­mique que socié­tale, quant à l’opportunité de mettre en œuvre un tel pro­jet dans nos socié­tés sans tou­te­fois qu’une posi­tion « dési­rable socia­le­ment » ne se dégage (Mani­quet et Neu­mann, 2016). Deuxiè­me­ment, il a été démon­tré dans des recherches anté­rieures que les méta­phores jouent un rôle clé dans la repré­sen­ta­tion que se font les indi­vi­dus d’un concept (poli­tique) abs­trait (Lakoff, 1996 ; Per­rez et Reu­champs, 2015). Sur cette base, nous visons à déter­mi­ner dans quelle mesure la confron­ta­tion d’individus à des méta­phores illus­trant l’idée abs­traite de l’allocation uni­ver­selle pour­rait avoir un impact sur la manière dont ces mêmes indi­vi­dus per­çoivent l’allocation uni­ver­selle et plus par­ti­cu­liè­re­ment l’opportunité de son instauration.

Une enquête expérimentale

Nous basons nos réflexions sur les résul­tats d’une étude expé­ri­men­tale per­met­tant d’étudier les com­por­te­ments d’individus répar­tis en groupes pré­sen­tant une homo­gé­néi­té la plus haute pos­sible. Notre enquête abor­dant la thé­ma­tique de l’allocation uni­ver­selle a donc été sou­mise à 686 étu­diants ins­crits en pre­mière année à l’université catho­lique de Lou­vain et à l’université de Liège. Ces étu­diants, ins­crits dans dif­fé­rentes orien­ta­tions prin­ci­pa­le­ment des sciences humaines et sociales, ont été répar­tis aléa­toi­re­ment en sept groupes dis­tincts conte­nant cha­cun une cen­taine d’individus (voir tableau 1).

Tableau 1 : Méta­phore et idées uti­li­sées dans chaque groupe et taille du groupe
Groupe Phrase addi­tion­nelle
Groupe 1 : Contrôle Pas de texte
Groupe 2 : Texte neutre Pas de phrase additionnelle
Groupe 3 : Argent de poche (méta­phore) « On pour­rait la voir comme de l’argent de poche que les citoyens reçoivent de l’État comme les enfants en reçoivent par le simple fait qu’ils sont membres de la famille. »
Groupe 4 : Revenu-Inconditionnalité « On pour­rait la voir comme un reve­nu que les citoyens reçoivent de l’État par le simple fait qu’ils en sont membres. »
Groupe 5 : Socle de base (méta­phore) « On pour­rait la voir comme le socle de base four­ni par l’État pour que les citoyens puissent construire leur vie en toute liber­té sans se sou­cier de contraintes matérielles. »
Groupe 6 : Trem­plin (méta­phore) « On pour­rait la voir comme un trem­plin four­ni par l’État pour que les citoyens puissent se lan­cer dans la vie en toute liber­té sans contraintes matérielles. »
Groupe 7 : Revenu-Liberté « On pour­rait la voir comme un reve­nu four­ni par l’État pour que les citoyens puissent vivre leur vie en toute liber­té sans se sou­cier de contraintes matérielles. »

Ces sept groupes se sont vu cha­cun assi­gner un ques­tion­naire dis­tinct. Chaque groupe, hor­mis le pre­mier groupe (le groupe de contrôle), a reçu un ques­tion­naire com­pre­nant un texte défi­nis­sant les contours de l’allocation uni­ver­selle. Le deuxième groupe a reçu un ques­tion­naire conte­nant un texte neutre, sans argu­men­taire rela­tif à l’allocation uni­ver­selle et sans méta­phore. Les textes des groupes 3 et 4 contiennent quant à eux un argu­men­taire rela­tif à l’idée de l’inconditionnalité de l’allocation uni­ver­selle, tan­dis que les groupes 5, 6 et 7 réfèrent à l’idée de liber­té pro­cu­rée par l’allocation uni­ver­selle. Outre les argu­men­taires, une méta­phore asso­ciée à l’allocation uni­ver­selle a été ajou­tée aux groupes 3, 5 et 6. Le tableau 1 reprend les dif­fé­rents groupes, les argu­men­taires et les méta­phores y affé­rentes tan­dis que le texte pré­sen­té ci-des­sous est celui pro­po­sé aux répon­dants. Il reprend, entre cro­chets, l’endroit où étaient insé­rés l’argumentaire et la méta­phore, le cas échéant.

« Cer­taines per­sonnes pro­posent l’idée d’une allo­ca­tion uni­ver­selle, éga­le­ment appe­lée, selon les pays, reve­nu de base, reve­nu incon­di­tion­nel ou reve­nu pour tous, et qui peut être défi­nie comme “un reve­nu versé par une com­mu­nau­té poli­tique à tous ses membres, sur une base indi­vi­duelle, sans condi­tions de res­sources ni obli­ga­tion de tra­vail”.» [On pour­rait la voir comme…]

Si cette idée s’est long­temps appa­ren­tée à une douce uto­pie cares­sée par des intel­lec­tuels (mais défen­due par plu­sieurs prix Nobel d’économie), elle fait petit à petit son che­min. Elle a été tes­tée ponc­tuel­le­ment au Cana­da, aux États-Unis, en Inde, a été lan­cée par Lula au Bré­sil ; en Alas­ka elle existe par le biais d’une redis­tri­bu­tion des béné­fices éner­gé­tiques de l’État.

Chez nous, le débat est en cours. Et vous, qu’en pensez-vous ? »

(Texte ins­pi­ré d’un article publié dans Le Soir, 29 juillet 2015)

Le choix d’adopter une approche expé­ri­men­tale nous per­met d’éviter la ques­tion de la repré­sen­ta­ti­vi­té, étant don­né que, si des groupes homo­gènes, à l’exception d’un élé­ment, se com­portent dif­fé­rem­ment, la cau­sa­li­té peut être impu­tée à cet élé­ment les dif­fé­ren­ciant. Ain­si, des dis­pa­ri­tés rela­tives à la per­cep­tion des étu­diants de l’allocation uni­ver­selle peuvent être attri­buées avec davan­tage de cer­ti­tude à la pré­sence dans le texte d’un argu­ment rela­tif à l’allocation uni­ver­selle, ain­si que d’une méta­phore dans cer­tains cas.

L’instauration de l’allocation universelle, sujet controversé…

La ques­tion cen­trale de l’allocation uni­ver­selle concerne évi­dem­ment l’opportunité de son ins­tau­ra­tion. Nous avons deman­dé aux répon­dants s’il fal­lait ou non, selon eux, ins­tau­rer une allo­ca­tion uni­ver­selle en Bel­gique. Près de la moi­tié des répon­dants se sont posi­tion­nés en faveur de cette ins­tau­ra­tion. Tou­te­fois, force est de consta­ter que près d’un quart des répon­dants se sont décla­rés contre l’allocation uni­ver­selle. Une pro­por­tion simi­laire de répon­dants a esti­mé qu’elle ne pou­vait être ni en accord, ni en désac­cord avec l’instauration de l’allocation uni­ver­selle dans notre pays.

Notre objec­tif étant d’estimer l’impact de la confron­ta­tion avec un argu­ment rela­tif à l’allocation uni­ver­selle, et éven­tuel­le­ment avec une méta­phore, sur l’opinion favo­rable ou défa­vo­rable des répon­dants sur l’instauration de celle-ci, nous avons caté­go­ri­sé les répon­dants en deux ensembles. Le pre­mier regroupe les répon­dants s’étant pro­non­cés en défa­veur de l’allocation uni­ver­selle tan­dis que le second ras­semble les répon­dants favo­rables à l’instauration de l’allocation uni­ver­selle ain­si que les répon­dants neutres.

…et opinions sensiblement influençables ?

Des études pré­cé­dentes trai­tant du com­por­te­ment poli­tique ont sug­gé­ré qu’il pou­vait inter­agir avec le niveau de connais­sance poli­tique des répon­dants (voir par exemple Hoo­ghe et Das­so­ne­ville, 2011 ; De Win­ter et al., 2014). La prise en compte de cette variable dans nos ana­lyses se révèle éga­le­ment être déter­mi­nante. Il en res­sort que celle-ci joue un rôle cen­tral dans la rela­tion entre le posi­tion­ne­ment par rap­port à l’allocation uni­ver­selle et le type de texte auquel les répon­dants ont été confron­tés. En effet, il appa­rait qu’une condi­tion doit être posée à cette rela­tion. Le niveau de connais­sance poli­tique des répon­dants (c’est-à-dire leur score sur cinq ques­tions de connais­sance liées à la poli­tique belge2) influence la manière avec laquelle ils vont réagir à la confron­ta­tion avec un texte argu­men­té conte­nant ou non une métaphore.

Lorsque les répon­dants béné­fi­cient d’un niveau moyen de connais­sance poli­tique, le fait d’avoir été confron­té ou non aux argu­ments ou aux méta­phores ne pos­sède que peu d’effet. Par contre, lorsque leur niveau de connais­sance poli­tique est bas ou éle­vé, les répon­dants ont davan­tage ten­dance à se faire influen­cer par le groupe dans lequel ils se situent. Le gra­phique 1 pré­sente les pro­ba­bi­li­tés que les répon­dants appar­te­nant aux dif­fé­rents groupes se posi­tionnent contre l’instauration de l’allocation uni­ver­selle. Un pour­cen­tage éle­vé signi­fie donc qu’il est hau­te­ment pro­bable que les per­sonnes de ce groupe soient oppo­sées à la mise en place de l’allocation uni­ver­selle en Bel­gique. Cinq groupes sont repré­sen­tés dans le gra­phique : le groupe de contrôle, le texte neutre, les deux textes argu­men­tés et le texte argu­men­té conte­nant la méta­phore SOCLE DE BASE, qui est celle pré­sen­tant l’impact le plus signi­fi­ca­tif, comme déve­lop­pé plus bas.

Les répon­dants auquel un texte neutre a été pré­sen­té ne semblent pas se com­por­ter de manière dif­fé­rente lorsque leur niveau de connais­sance poli­tique est impor­tant ou faible. En effet, les chances d’être contre l’allocation uni­ver­selle sont stables pour les six caté­go­ries de connais­sance poli­tique. En outre, les répon­dants ayant lu un texte com­por­tant un argu­ment (le groupe « Reve­nu-Liber­té » et « Reve­nu-Incon­di­tion­na­li­té ») changent éga­le­ment peu de com­por­te­ment en fonc­tion de leur niveau de connais­sance poli­tique, bien que celui-ci tende à influen­cer les répon­dants vers moins d’opposition à l’allocation uni­ver­selle. Lorsqu’un argu­ment est pré­sen­té, les répon­dants ayant moins de connais­sances poli­tiques vont se posi­tion­ner davan­tage contre l’allocation uni­ver­selle que les répon­dants étant plus culti­vés poli­ti­que­ment parlant.

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La dif­fé­rence entre le groupe de répon­dants n’ayant été confron­té à aucun maté­riau tex­tuel (groupe de contrôle) et le groupe de répon­dants ayant été confron­té à un argu­ment et à une méta­phore (groupe « socle de base ») est frap­pante. Cette dif­fé­rence se concré­tise dans le fait que les deux courbes du gra­phique 1 se croisent. D’une part, les répon­dants du groupe de contrôle ont ten­dance à se situer contre l’allocation uni­ver­selle lorsque leurs connais­sances poli­tiques sont faibles. Les répon­dants de ce même groupe qui pos­sèdent, eux, une connais­sance poli­tique déve­lop­pée, voire très déve­lop­pée, se posi­tion­ne­ront pro­ba­ble­ment en faveur de l’allocation uni­ver­selle. D’autre part, la dyna­mique est inverse pour les répon­dants ayant lu un texte com­por­tant l’argument de la liber­té et la méta­phore SOCLE DE BASE. Lorsque leur niveau de connais­sance poli­tique est bas, ils ont une pro­ba­bi­li­té faible de se posi­tion­ner contre l’instauration de l’allocation uni­ver­selle. Au contraire, si leurs connais­sances poli­tiques sont bonnes, ces per­sonnes auront for­te­ment ten­dance à se posi­tion­ner contre l’allocation uni­ver­selle. Il appa­rait donc que la connais­sance poli­tique est cru­ciale, car lorsqu’elle est moyenne, les répon­dants varient peu par rap­port à l’instauration de l’allocation uni­ver­selle. Tou­te­fois, lorsqu’il s’agit des extrêmes, l’impact varie énor­mé­ment en fonc­tion du niveau de connais­sance politique.

Cette non-réac­tion de la caté­go­rie médiane pour­rait s’expliquer par la trop grande hété­ro­gé­néi­té au sein de ce groupe quant au type de rai­son­ne­ment dans le chef des indi­vi­dus. Il a été démon­tré que des indi­vi­dus béné­fi­ciant de larges connais­sances poli­tiques appré­hendent un pro­blème poli­tique en fai­sant appel à un rai­son­ne­ment social, basé sur des idées (Fow­ler et Schrei­ber 2008). Au contraire, des indi­vi­dus ayant peu de connais­sance de la chose publique, base­raient leur rai­son­ne­ment, dit « tech­nique », face à une pro­blé­ma­tique poli­tique, sur des signaux, des rac­cour­cis qui les aide­raient dans leur prise de déci­sion. Ain­si, les méta­phores four­ni­raient aux connais­seurs de la poli­tique des idées sup­plé­men­taires afin de fon­der leur opi­nion. La méta­phore sti­mu­le­rait les réflexions des per­sonnes qui ont une connais­sance de la poli­tique. Une même méta­phore offri­rait, à l’opposé, un rac­cour­ci facile aux non-connais­seurs, qui pro­fi­te­raient de cette oppor­tu­ni­té de se voir aider dans leur rai­son­ne­ment. Nous pour­rions sug­gé­rer que ceux qui se situent entre ces deux groupes pro­dui­raient soit un rai­son­ne­ment social soit un rai­son­ne­ment tech­nique. La varié­té de com­por­te­ments dans ce groupe ne per­met­trait pas de déga­ger une ten­dance claire, au contraire des ten­dances visibles pour ceux se posi­tion­nant aux extrêmes de l’échelle de connais­sance politique.

Au-delà de l’impact du niveau de connais­sance poli­tique, les résul­tats montrent que l’insertion d’un argu­ment lié à l’allocation uni­ver­selle pousse les répon­dants à être davan­tage en faveur de son ins­tau­ra­tion. En d’autres mots, les groupes ayant lu le texte pré­sen­tant l’argument de l’inconditionnalité (Reve­nu-Incon­di­tion­na­li­té) ain­si que ceux ayant lu le texte met­tant en avant la liber­té asso­ciée à l’allocation uni­ver­selle (Reve­nu-Liber­té) ont ten­dance à être moins réfrac­taires à l’instauration de l’allocation uni­ver­selle en Bel­gique. Les répon­dants à qui a été pré­sen­té le texte neutre ne se posi­tionnent pas de manière dif­fé­rente par rap­port aux répon­dants n’ayant lu aucun texte. Le fait de lire un texte argu­men­té pos­sède donc un impact sur les pré­fé­rences des répon­dants. Le seul fait d’avoir lu un texte décri­vant l’allocation uni­ver­selle ne per­met pas d’expliquer la posi­tion en accord ou en désac­cord. Il faut qu’un argu­ment spé­ci­fique ait été intro­duit dans le texte pour obser­ver une rela­tion cau­sale, donc un impact, sur l’opinion des répon­dants. Un texte argu­men­té peut donc faire la dif­fé­rence ce qu’une simple infor­ma­tion ne peut pas faire. Ceci sug­gère que le débat rela­tif à l’allocation uni­ver­selle béné­fi­cie­rait d’être inves­ti d’argumentations pous­sées détaillant les rai­sons pour les­quelles cette nou­velle allo­ca­tion serait oppor­tune ou ne le serait pas. Un tel dis­cours a davan­tage de chances de convaincre des citoyens de se posi­tion­ner pour ou contre cette mesure, en com­pa­rai­son à une confron­ta­tion de ces mêmes citoyens à des exemples illus­trant l’adaptation heu­reuse ou pas, de l’allocation uni­ver­selle dans cer­taines com­mu­nau­tés. Le fait d’être sim­ple­ment infor­mé ne pousse pas à se posi­tion­ner, des argu­ments sont nécessaires.

Par ailleurs, notre objec­tif est éga­le­ment d’étudier l’influence spé­ci­fique de méta­phores sur les pré­fé­rences poli­tiques de répon­dants. Pour ce faire, trois groupes ont reçu un texte argu­men­té conte­nant éga­le­ment une méta­phore liée à l’argument pré­sen­té. Comme évo­qué plus haut, nos ana­lyses démontrent que les répon­dants ayant été confron­tés à la méta­phore SOCLE DE BASE ont ten­dance à se pro­non­cer dif­fé­rem­ment sur l’opportunité de l’instauration de l’allocation uni­ver­selle que les répon­dants du groupe de contrôle et du groupe ayant reçu le texte argu­men­té lié au même argu­ment de la liber­té qu’elle pro­cu­re­rait (groupe « Reve­nu-Liber­té »). Le fait d’avoir été confron­té à cette méta­phore influence donc spé­ci­fi­que­ment les pré­fé­rences des répon­dants d’une manière plus pro­non­cée que le simple texte argu­men­té. La repré­sen­ta­tion ima­gée joue un rôle dans les pré­fé­rences des répon­dants, en inter­ac­tion avec leur niveau de connais­sance poli­tique. Dans le cas pré­sent, la méta­phore pousse les répon­dants à se pro­non­cer plus en sa faveur lorsqu’ils ne sont pas des fins connais­seurs de la poli­tique et plus en défa­veur de celle-ci lorsqu’ils pos­sèdent un niveau de connais­sance poli­tique éle­vé. Ces résul­tats sug­gèrent que le pou­voir de cadrage des méta­phores n’est pas abso­lu, mais peut dépendre d’autres para­mètres comme le niveau de connais­sance poli­tique des citoyens.

Tou­te­fois, il semble que toutes les méta­phores ne pro­duisent pas un tel impact sur le posi­tion­ne­ment des répon­dants. Le groupe ayant été confron­té au texte com­pre­nant la méta­phore ARGENT DE POCHE ne peut en effet pas être relié signi­fi­ca­ti­ve­ment au posi­tion­ne­ment pour ou contre l’instauration de l’allocation uni­ver­selle. Or, le texte dans lequel était insé­rée cette méta­phore conte­nait l’argument de l’inconditionnalité de l’allocation uni­ver­selle. Nos résul­tats démontrent donc que cer­taines méta­phores peuvent jouer néga­ti­ve­ment sur le posi­tion­ne­ment des répon­dants et, de la sorte, annu­ler l’effet qu’un texte argu­men­té peut avoir sans la pré­sence de la méta­phore. La méta­phore ARGENT DE POCHE pos­sède donc un impact contre­pro­duc­tif par rap­port au texte argu­men­té simple (groupe « Reve­nu-Incon­di­tion­na­li­té »). En d’autres termes, lorsque les répon­dants prennent connais­sance de l’argument de l’inconditionnalité, ils ont ten­dance à se posi­tion­ner plus en faveur de l’instauration de l’allocation uni­ver­selle. Les répon­dants à qui le même texte argu­men­té rela­tif à l’inconditionnalité est pré­sen­té, mais dans lequel la méta­phore ARGENT DE POCHE est intro­duite, ne se dif­fé­ren­cient plus du groupe de contrôle. La méta­phore a donc sup­pri­mé l’effet de l’argument de l’inconditionnalité.

En outre, le posi­tion­ne­ment des répon­dants du groupe à qui a été pré­sen­tée la méta­phore TREMPLIN ne peut que mar­gi­na­le­ment être relié au fait d’avoir été confron­té à cette méta­phore. Il se peut néan­moins qu’il y ait un effet simi­laire à SOCLE DE BASE, mais la taille de notre échan­tillon ne per­met pas de le déterminer.

Ces résul­tats tiennent compte de cer­taines variables qui pour­raient, théo­ri­que­ment du moins, influen­cer le posi­tion­ne­ment des répon­dants en faveur ou en défa­veur de l’instauration de cette allo­ca­tion. Il a ain­si été tenu compte de la situa­tion pro­fes­sion­nelle des parents et, comme évo­qué, de la connais­sance poli­tique, mais aus­si de l’intérêt pour la poli­tique. Le modèle sta­tis­tique contrôle aus­si la posi­tion des répon­dants sur dif­fé­rentes ques­tions éco­no­miques (le cli­vage gauche-droite, l’évaluation de l’état de l’économie en Bel­gique, leur opi­nion sur le fait que le gou­ver­ne­ment joue un rôle plus ou moins res­treint dans la ges­tion de l’économie et sur le fait que des dif­fé­rences sala­riales impor­tantes soient néces­saires ou non pour encou­ra­ger l’effort d’individuel). Enfin, nous tenons compte du fait que les répon­dants connais­saient ou non l’idée de l’allocation uni­ver­selle au préa­lable. Les résul­tats reflètent donc bien l’impact des argu­ments et des méta­phores et ne sont pas influen­cés par d’autres variables pou­vant poten­tiel­le­ment influen­cer l’opinion des répon­dants sur le sujet débattu.

Vers un impact des arguments et des métaphores

La fina­li­té de cette étude expé­ri­men­tale était de tes­ter dans quelle mesure l’introduction dans un texte neutre d’arguments et de méta­phores, pou­vait influen­cer les pré­fé­rences poli­tiques. Un sujet pro­pice au débat a été sélec­tion­né, à savoir l’idée de l’instauration d’une allo­ca­tion uni­ver­selle en Bel­gique. Une expé­rience a été menée de telle sorte à ce que cer­tains groupes de répon­dants soient confron­tés à l’argument de l’inconditionnalité de l’allocation uni­ver­selle, d’autres à celui de la liber­té, avec ou sans méta­phore reflé­tant le concept, tan­dis qu’un autre groupe ne reçoive aucun texte et qu’un texte neutre, sans idée spé­ci­fique soit pré­sen­té à un der­nier groupe.

Les répon­dants à qui un texte argu­men­té a été pré­sen­té ont ten­dance à être davan­tage en faveur de l’instauration de l’allocation uni­ver­selle. Le fait d’insister sur un de ses avan­tages (son incon­di­tion­na­li­té ou la liber­té pro­cu­rée), c’est-à-dire que le texte ne soit pas neutre, peut donc direc­te­ment influen­cer le point de vue de répon­dants. En outre, l’insertion de méta­phores dans cer­tains textes argu­men­tés a joué un rôle pré­pon­dé­rant. Les répon­dants à qui une méta­phore a été pré­sen­tée se sont com­por­tés dif­fé­rem­ment des autres. Concer­nant SOCLE DE BASE, l’effet a été d’accentuer le posi­tion­ne­ment en faveur de l’instauration de l’allocation uni­ver­selle. Cette méta­phore, pro­ba­ble­ment conno­tée posi­ti­ve­ment, a influen­cé les répon­dants de manière encore plus forte que le simple argu­ment de la liber­té pro­cu­rée par l’allocation uni­ver­selle. Au contraire, la méta­phore ARGENT DE POCHE a joué un rôle contre­pro­duc­tif. Les répon­dants ayant lu le texte com­por­tant cette méta­phore ont été moins influen­cés que ceux ayant lu le texte argu­men­té sur l’inconditionnalité, sans méta­phore — et ceci peut-être en rai­son de sa conno­ta­tion néga­tive. La méta­phore ARGENT DE POCHE pour­rait être per­çue comme dis­cri­mi­nante envers cer­tains indi­vi­dus qui ne feraient pas par­tie de la « famille » au sein de laquelle l’argent de poche est dis­tri­bué. Il semble en effet que les répon­dants de ce groupe, lorsqu’il leur est deman­dé de s’exprimer par écrit par rap­port à l’allocation uni­ver­selle, évoquent beau­coup plus que d’autres les condi­tions ou cri­tères pou­vant res­treindre l’accès à l’allocation uni­ver­selle pour les non-citoyens.

Ces consta­ta­tions laissent à pen­ser qu’une repré­sen­ta­tion ima­gée d’une idée abs­traite pour­rait exer­cer un impact direct sur les pré­fé­rences poli­tiques d’individus. Force est de consta­ter que le label même du concept d’allocation uni­ver­selle varie en fonc­tion des inter­ve­nants dans le débat. Comme sou­li­gné par Van­der­borght et Van Pari­js (2005), le choix d’une dési­gna­tion spé­ci­fique pour ce concept n’est pas sans consé­quence quant à son impact sur sa fai­sa­bi­li­té poli­tique. En Bel­gique, les éco­lo­gistes ont ten­dance à uti­li­ser le label d’allocation uni­ver­selle, insis­tant ain­si sur l’idée que tout le monde en béné­fi­cie, tan­dis que les libé­raux favo­risent le label de reve­nu de base, met­tant ain­si en exergue l’idée de point de départ ou de socle et sug­gé­rant l’esprit d’entrepreneuriat que les béné­fi­ciaires devraient déve­lop­per à la suite de cette base leur étant allouée. Outre les méta­phores, le simple usage de l’un ou l’autre terme pour­rait orien­ter les pré­fé­rences des citoyens vers un sou­tien ou un rejet du pro­jet d’allocation uni­ver­selle. Nous encou­ra­geons les recherches futures à appro­fon­dir cet aspect du débat et à inter­ro­ger l’influence de l’usage d’un élé­ment de lan­gage ou d’un autre sur le posi­tion­ne­ment poli­tique dans un débat don­né. Plus spé­ci­fi­que­ment, il serait per­ti­nent d’analyser plus en avant les rai­sons qui poussent cer­tains répon­dants à expri­mer des pré­fé­rences poli­tiques dif­fé­rentes après la lec­ture d’un texte argu­men­té voire métaphorique.

De sur­croit, les résul­tats de nos ana­lyses démontrent que l’influence des argu­ments et des méta­phores sur les per­cep­tions des répon­dants vis-à-vis de l’allocation uni­ver­selle s’exercerait dif­fé­rem­ment chez les indi­vi­dus en fonc­tion de leur niveau de connais­sance poli­tique. Si les dif­fé­rences sont faibles lorsque les répon­dants pos­sèdent une connais­sance moyenne de la chose publique, les répon­dants très peu infor­més ou, au contraire, très infor­més se com­portent de manière dis­tincte. Lorsque le niveau de connais­sance poli­tique des répon­dants est bas, le fait d’être confron­té à un texte argu­men­té dimi­nue les chances d’être contre l’instauration de l’allocation uni­ver­selle. L’introduction d’une méta­phore dans le texte réduit encore davan­tage les pro­ba­bi­li­tés d’un posi­tion­ne­ment en sa défa­veur. De l’autre côté du spectre, lorsque les répon­dants connaissent bien le sys­tème poli­tique, l’argument aug­mente la pro­ba­bi­li­té qu’ils soient contre l’allocation uni­ver­selle, et la méta­phore l’augmente encore plus fortement.

Ces décou­vertes pour­raient révé­ler des consi­dé­ra­tions de por­tée plus large. En effet, elles montrent que les pré­fé­rences poli­tiques peuvent être influen­cées uni­que­ment par la lec­ture d’un texte argu­men­té voire com­pre­nant une repré­sen­ta­tion ima­gée d’une réa­li­té, donc faci­li­tant la com­pré­hen­sion d’un concept com­plexe. Afin d’influencer les pré­fé­rences poli­tiques, il s’agit donc d’argumenter. La déli­vrance d’informations sans argu­ments ne suf­fi­rait pas à inflé­chir le posi­tion­ne­ment poli­tique d’un indi­vi­du. Le dis­cours doit éclai­rer le pour­quoi de la chose, abor­der les causes ou les consé­quences de l’évènement poli­tique dont il est ques­tion. La conclu­sion posi­tive de cette consta­ta­tion est que les citoyens ne seraient pas si faci­le­ment influen­çables ; être infor­mé ne suf­fit pas pour voir son avis chan­ger. Néan­moins, son coro­laire néga­tif entraine que, un dis­cours bien construit — à condi­tion qu’il com­porte un argu­ment clair voire une méta­phore l’illustrant — pour­rait aisé­ment par­ve­nir à ral­lier des indi­vi­dus à une cause don­née, mais ce tou­te­fois de manière dif­fé­rente selon leur niveau d’éducation poli­tique. Il s’agit donc pour les pro­duc­teurs de dis­cours poli­tiques, les poli­ti­ciens et les autres, de déter­mi­ner tout d’abord leur public cible, si leur objec­tif est d’orienter les pré­fé­rences poli­tiques. Uti­li­ser déli­bé­ré­ment une méta­phore dans un dis­cours poli­tique relève la plu­part du temps d’un objec­tif stra­té­gique. Il s’agit d’influencer les des­ti­na­taires du mes­sage. Dans cet article, nous démon­trons que cette stra­té­gie peut être payante, mais que le pro­duc­teur du dis­cours devra res­ter atten­tif, car une même méta­phore pour­rait bien influen­cer cer­tains indi­vi­dus dans des direc­tions oppo­sées. Cette recherche sug­gère, en conclu­sion, que les dis­cours poli­tiques ont de beaux jours devant eux, car leur conte­nu peut se révé­ler déter­mi­nant, mais que pré­dire l’impact d’un dis­cours dépend éga­le­ment de fac­teurs autres que le conte­nu dudit dis­cours, tels que les carac­té­ris­tiques de ses destinataires.

  1. Chaque expres­sion méta­pho­rique sera dési­gnée comme telle dans cet article par l’usage de majus­cules et italique.
  2. Le niveau de connais­sance poli­tique des répon­dants a été mesu­ré sur base des cinq ques­tions sui­vantes. 1. De quoi est com­posé le Par­le­ment fédé­ral ? La Chambre et le gouvernement/La Chambre et le Sénat/La Chambre, le Sénat et les Par­le­ments des enti­tés fédérées/La Chambre, le Sénat et le gouvernement/Sans réponse 2. Par­mi les matières sui­vantes, pour laquelle le gou­ver­ne­ment fédé­ral n’est-il PAS com­pé­tent ? Les Affaires étrangères/La Justice/Les Che­mins de fer/L’Enseignement/Sans réponse 3. Pour laquelle de ces fonc­tions poli­tiques n’est-il pas néces­saire d’être élu(e)? Les par­le­men­taires au niveau fédéral/Les conseillers communaux/Les ministres/Les dépu­tés régionaux/Sans réponse 4. En Bel­gique… il y a une part égale de néer­lan­do­phones et de francophones/… il y a une majo­ri­té de néerlandophones/… il y a une majo­ri­té de francophones/Sans réponse 5. Quelle est la plus impor­tante carac­té­ris­tique d’une éco­no­mie de marché? L’affiliation obli­ga­toire à un syndicat/Une règle­men­ta­tion impor­tante de l’économie par le gou­ver­ne­ment national/Une concur­rence active entre les entreprises/La pros­pé­ri­té pour tous les citoyens/Sans réponse.

Jérémy Dodeigne


Auteur

Pauline Heyvaert


Auteur

doctorante en linguistique à l’université de Liège et à l’université catholique de Louvain

Thomas Legein


Auteur

étudiant en science politique à l’université catholique de Louvain

Julien Perrez


Auteur

chargé de cours en linguistique néerlandaise à l’université de Liège

Min Reuchamps


Auteur

Audrey Vandeleene


Auteur

chercheure postdoctorale en science politique à l’université de Lund (Suède)