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Études
La revue Études célèbre son cent-cinquantième anniversaire, ce dont traite entre autres choses l’éditorial. Pour la période des vacances, elle a choisi de consacrer un article à l’Espagne, pays démocratique « à la mode » qui a su enterrer la dictature (1939 – 1975), mais qui n’a pas encore réglé « tous ses comptes avec le passé ». La guerre civile (1936 – 1939) est mise en […]
La revue Études célèbre son cent-cinquantième anniversaire, ce dont traite entre autres choses l’éditorial. Pour la période des vacances, elle a choisi de consacrer un article à l’Espagne, pays démocratique « à la mode » qui a su enterrer la dictature (1939 – 1975), mais qui n’a pas encore réglé « tous ses comptes avec le passé ». La guerre civile (1936 – 1939) est mise en avant par certains hommes politiques, comme le président, José Luis Zapatero lui-même, qui justifie son engagement social et sa volonté pacifiste par l’exécution de son grand-père par les nationalistes de Franco en 1936. De cette façon, il se présente aux familles des victimes du terrorisme de l’ETA comme un modèle pour dépasser le statut de victime. La guerre civile cesse d’être un souvenir pour trouver une nouvelle actualité ; comme d’ailleurs, la période de la dictature, aussi récupérée par le gouvernement dans le débat sur la place de Franco dans la mémoire nationale. Ainsi, comme le dit Benoît Pellistrandi : « Les débats sur le passé deviennent espaces de lutte idéologique où toutes les instrumentalisations sont possibles et où, surtout, le poids du passé est artificiellement réévalué. »
Dans la rubrique International, Arkadiusz Tieplakoff s’intéresse à la Biélorussie en tant que nation qui se cherche face à l’apparente indifférence de l’Occident et l’influence de Moscou : en fait, la culture biélorussienne n’a pas pu se développer en raison de la domination étrangère pendant des siècles. Celle qui reste « la dernière dictature de l’Europe » sous le régime de Loukachenka est devenue une voisine immédiate de l’Union européenne, raison, entre autres choses, pour laquelle les médias européens ont particulièrement couvert les dernières élections présidentielles de mars de 2006, suivies des protestations contre la fraude électorale.
Une contribution traite de « Transports, écologie et territoires ». Les possibilités de mobilité, ainsi que les modes de vie et l’organisation des villes et des territoires, ont été considérablement bouleversés au cours des cinquante dernières années par la généralisation de l’automobile et le développement des réseaux rapides, expliquera Olivier Paul-Dubois-Taine. Le devenir des transports face aux menaces de crises énergétiques et du changement climatique sera l’objet de débats difficiles dans la société française.
Cette société n’a pas encore intégré tous ses membres, c’est le cas des immigrants, mais aussi des sans-domicile-fixe (SDF) qui cherchent leur appartenance à une communauté pas encore très bien définie, mais qui ne se limite pas aux mal-logés. Régulièrement réduite par la littérature à des stéréotypes — le vagabond comme figure de la liberté -, la problématique est aussi présente dans les travaux scientifiques. Différentes études montrent le besoin d’identité des personnes qui vivent dans la rue face au difficile sentiment d’appartenance à l’ensemble social. Même si depuis 1998, elles bénéficient de tous les droits civiques et qu’il leur est permis de s’inscrire sur les listes électorales à partir de la domiciliation virtuelle auprès d’un organisme d’accueil, elles restent des étrangers pour la majorité de la société, comme le montrera Anne Guibert-Lassalle.
Études, revue inspirée par les valeurs chrétiennes, ne manque pas son rendez-vous avec les questions religieuses : d’abord, en traitant les textes de saint Paul, dont les concepts sont souvent pris en compte par la philosophie contemporaine. François Amanecer explique la préoccupation précoce de Paul pour l’incommunicabilité, raison convoquée aujourd’hui par les Français pour ne plus lire de poésie contemporaine. En revanche, le phénomène, ou l’affaire (comme certains l’appellent), « Da Vinci Code », a suscité un immense engouement dont traite l’article de Bernard Sesboüé. Les questions religieuses sont également présentes dans la rubrique Religions Spiritualités, qui, sous la plume du missiologue et prêtre du Saint-Sulpice, Maurice Pivot, font place à la dynamique missionnaire et à son évolution depuis la période de colonisation jusqu’à celle d’aujourd’hui, la globalisation.