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États généraux : quels journaux pour quel espace public ?

Numéro 9 Septembre 2009 par Lechat Benoît

septembre 2009

Comme la plu­part de ses homo­logues, la presse écrite fran­co­phone belge est confron­tée à une éro­sion constante de ses dif­fu­sions payantes. Cette évo­lu­tion n’est ni récente ni unique. Mais dans une com­mu­nau­té de quelque 4,4 mil­lions de per­sonnes, elle prend un tour dra­ma­tique. Le pro­blème n’est pas tant éco­no­mique et social, il est d’a­bord démo­cra­tique. Car jus­qu’i­ci, l’ap­pa­ri­tion de nou­veaux médias n’a pas encore remis en ques­tion la posi­tion cen­trale que les jour­naux occupent dans la pro­duc­tion de notre espace public et par­tant, dans notre vie démocratique.

Décrire les dif­fé­rentes facettes de la situa­tion per­met de com­men­cer à prendre la mesure d’enjeux qui concernent l’ensemble des habi­tants de la Wal­lo­nie et de Bruxelles. Mais même si pour cer­tains, l’évolution devient qua­si­ment exis­ten­tielle, avec la crise éco­no­mique et la concur­rence de l’Internet, la presse écrite belge ne passe pas néces­sai­re­ment du para­dis à l’enfer, mais entre dans une phase de recom­po­si­tion qui porte les germes d’un pro­grès démocratique.

Des francophones petits lecteurs

Le mémo­ran­dum1 que les édi­teurs de la presse quo­ti­dienne fran­co­phone et ger­ma­no­phone ont adres­sé aux par­tis dans la pers­pec­tive des élec­tions régio­nales du 7 juin 2009 résume assez bien la situa­tion par­ti­cu­lière à laquelle les quo­ti­diens belges fran­co­phones sont confron­tés. La baisse conti­nue des dif­fu­sions payantes en cours depuis la seconde moi­tié du XXe siècle (voir gra­phique en annexe) se fait res­sen­tir d’autant plus dure­ment qu’elle se pro­duit dans un mar­ché extrê­me­ment étroit, où le taux de lec­ture est faible et où la répar­ti­tion des res­sources publi­ci­taires n’est pas favo­rable à la presse écrite.

En moyenne, en 2008, 456.000 quo­ti­diens ont été ven­dus chaque jour aux quelque 4,4 mil­lions de fran­co­phones, alors que pour l’ensemble de la Com­mu­nau­té fla­mande et ses 6 mil­lions d’habitants, ce chiffre s’élève à 941.000 exem­plaires, tous titres confon­dus. Ce phé­no­mène est aggra­vé par le fait que les jour­naux ne captent en moyenne que 22% des recettes du mar­ché publi­ci­taire, les télé­vi­sions (dont la RTBF, déjà finan­cée par ailleurs par une dota­tion publique de plus de 200 mil­lions d’euros qu’elle com­plète par une part crois­sante de publi­ci­té) s’en adju­geant près de 43%2. Les édi­teurs fran­co­phones sou­lignent qu’en Suisse, leurs homo­logues reçoivent près de 50% des recettes de la publi­ci­té et même 70% au Luxem­bourg. Or au der­nier tri­mestre 2008, la crise aurait encore réduit de 20% les recettes publi­ci­taires des jour­naux belges et la ten­dance sem­blait se confir­mer en 2009. L’impact du recul ten­dan­ciel des dif­fu­sions payantes est donc alour­di par la conjonc­tion de la baisse du pou­voir d’achat (qu’il soit réel ou res­sen­ti sub­jec­ti­ve­ment par les consom­ma­teurs), des bud­gets des annon­ceurs et par la concur­rence des sites d’information en ligne — gra­tuits — dont celle géné­rée par les sites des jour­naux eux-mêmes.

Des stratégies économiques fragiles

Mais si tous les quo­ti­diens sont tou­chés par cette conjonc­ture, ils ne l’affrontent pas à armes égales. Au cours des exer­cices qui ont pré­cé­dé la crise, plu­sieurs groupes ont engran­gé d’appréciables béné­fices (24,5 mil­lions pour Ros­sel en 2006 et 22 mil­lions en 2007) et pour Core­lio qui est l’actionnaire fla­mand du groupe Vers l’Avenir (de 6,4 mil­lions en 2007 à 3,6 mil­lions en 2008). En revanche, la situa­tion finan­cière du groupe IPM qui contrôle La Libre Bel­gique et La Der­nière Heure paraît plus déli­cate, jus­ti­fiant la réa­li­sa­tion d’économies dra­co­niennes. Visi­ble­ment, les stra­té­gies de diver­si­fi­ca­tion qu’ont menées les édi­teurs pour réduire leur dépen­dance à l’égard des recettes pro­ve­nant des jour­naux ne donnent pas tou­jours les mêmes résul­tats. Cer­tains partent de situa­tions de départ plus favo­rables, notam­ment parce qu’ils dis­posent dans leurs groupes de médias (de marques, pour reprendre la ter­mi­no­lo­gie des édi­teurs) qui leur assurent des recettes rela­ti­ve­ment stables. C’est le cas par exemple du Vlan (toutes boîtes gra­tuits) qui conti­nue de repré­sen­ter une source très pré­cieuse pour le groupe Ros­sel. De même, le fait de dis­po­ser de radios ou de maga­zines à grand tirage consti­tue un pas­sage obli­gé pour les groupes (ne fût-ce que pour ren­ta­bi­li­ser leurs imprimeries).

Plus récem­ment, Inter­net a pu faire figure de nou­vel Eldo­ra­do. Mais le mirage s’est rapi­de­ment éva­noui, d’autant que, là aus­si, les sites des quo­ti­diens fran­co­phones ne font pas vrai­ment jeu égal avec ceux des jour­naux fla­mands. Loin de pré­sen­ter une nou­velle manne céleste, en Bel­gique, le Web ne cap­te­rait que 3% des recettes de la publi­ci­té. Mais sur­tout, son suc­cès crois­sant s’avère dévas­ta­teur pour la dif­fu­sion payante, même si on manque encore de don­nées pour objec­ti­ver le phénomène.

Pour enrayer le recul des ventes, les jour­naux se sont éga­le­ment lan­cés dans des chan­ge­ments de maquette qui ont notam­ment l’avantage de réduire les coûts de pro­duc­tion (fût-ce en quan­ti­té de papier uti­li­sé). Mais si cer­taines réformes ont été plu­tôt réus­sies, cela n’a pas tou­jours été le cas. Là où en dépit d’un contexte défa­vo­rable, La Libre Bel­gique a sta­bi­li­sé sa dif­fu­sion juste en des­sous de 45000 exem­plaires, la nou­velle maquette de La Der­nière Heure n’a pas empê­ché (voire a contri­bué à) la perte de plu­sieurs mil­liers de clients quo­ti­diens (sa dif­fu­sion payante est pas­sée en un an, du deuxième tri­mestre 2008 au deuxième tri­mestre 2009, de 79.121 exem­plaires ven­dus à 62.494, selon le CIM). Ce recul a consti­tué une mau­vaise nou­velle pour l’ensemble du groupe IPM qui avait vu ces der­nières années la crois­sance de la dif­fu­sion payante de la popu­laire DH com­pen­ser le recul ten­dan­ciel de La Libre Bel­gique. Celle-ci assure dans les librai­ries la plus grosse par­tie de sa dif­fu­sion payante, alors que La Libre Bel­gique est d’abord un jour­nal d’abonnés. IPM essaye de se conso­ler en se disant que la fré­quen­ta­tion du site de la DH a récem­ment dépas­sé celui du Soir, mais cela ne com­pen­se­rait pas vrai­ment le fait que le groupe, dont les titres sont presque tou­jours seconds en termes de tirage, n’occupe pas une posi­tion aus­si favo­rable que Ros­sel pour négo­cier avec les annonceurs.

Des journalistes comme variables d’ajustement

La conjonc­ture éco­no­mique exé­crable de la fin de 2008 et de 2009 a donc radi­ca­li­sé la ten­dance à la baisse de la dif­fu­sion payante de la plu­part des titres de la presse écrite fran­co­phone et a ame­né les pro­prié­taires de jour­naux à lan­cer des plans d’économies dès le début 20093. Tout le pre­mier semestre de cette année a donc été le théâtre de négo­cia­tions de plans d’économies, chez Ros­sel comme chez IPM, paral­lè­le­ment à leurs col­lègues fla­mands du Pers­groep (De Mor­gen). Fait neuf, les restruc­tu­ra­tions ont don­né lieu à des mobi­li­sa­tions publiques plus impor­tantes que par le pas­sé, les réduc­tions d’emplois ne s’effectuant plus, cette fois, de manière silen­cieuse, par le non-rem­pla­ce­ment du per­son­nel par­tant à la retraite. Le choix de faire des jour­na­listes une variable d’ajustement, per­met­tant d’équilibrer les comptes des entre­prises, a été dénon­cé par l’Association des jour­na­listes pro­fes­sion­nels (AJP) comme une option auto­des­truc­trice. Un débat public orga­ni­sé le 1er avril à Bruxelles par Le Soir et De Mor­gen, le Théâtre Natio­nal et le KVS, a per­mis à l’union pro­fes­sion­nelle des jour­na­listes de pro­po­ser de « chan­ger de méthode » en répon­dant à la crise par un réin­ves­tis­se­ment dans les rédac­tions, l’amélioration des conte­nus rédac­tion­nels étant la seule manière de contrer le déclin des dif­fu­sions, selon l’AJP.

Chez Ros­sel, une forte mobi­li­sa­tion a obte­nu de « limi­ter » les départs à trente-neuf sur quatre cent quinze. Ceux-ci ne concernent que neuf jour­na­listes et il n’y a pas eu de licen­cie­ment, la réduc­tion s’effectuant par la voie des pré­pen­sions et des encou­ra­ge­ments au départ. En revanche, il semble que la mobi­li­sa­tion ait été plus dis­per­sée chez IPM où, tra­di­tion­nel­le­ment, le cou­rant ne passe pas tou­jours très bien entre les rédac­tions de La Libre et de La DH. L’accord inter­ve­nu au mois de juin consiste en une réduc­tion géné­ra­li­sée du temps de tra­vail à quatre cin­quième, une réduc­tion de charges sociales obte­nues en appli­ca­tion d’un dis­po­si­tif pro­po­sé par le gou­ver­ne­ment fédé­ral per­met­tant d’amortir la baisse salariale.

La rébellion des indépendants

Selon l’AJP, la perte totale de la durée de tra­vail ain­si engen­drée équi­vau­drait à qua­rante équi­va­lents temps plein pour l’ensemble du groupe, ce qui ne devrait pas man­quer d’encore aug­men­ter la pres­sion de tra­vail sur le per­son­nel en place. Or suivre l’actualité dans un jour­nal ne peut se faire à temps par­tiel. C’est un peu comme sau­ter d’un train en marche et ten­ter d’y remon­ter plus loin. Le risque, c’est que cette réduc­tion effec­tive de l’emploi sala­rié soit com­pen­sée par un recours plus impor­tant aux indé­pen­dants. Mais là aus­si, la direc­tion d’IPM a ten­té de faire des éco­no­mies, en pro­po­sant de réduire de 12% leurs hono­raires. Elle s’est heur­tée à une oppo­si­tion qui fera sans doute date dans l’histoire sociale du jour­na­lisme. C’est une réa­li­té mal connue du grand public, mais les médias fran­co­phones font tra­vailler un nombre impor­tant d’indépendants, qui peuvent être dans cer­tains cas assi­mi­lables à de faux indé­pen­dants, dans la mesure où ils sont affec­tés à des tâches régu­lières (avec des obli­ga­tions en termes d’horaires notam­ment) et n’ont pra­ti­que­ment pas la pos­si­bi­li­té de tra­vailler pour d’autres clients. La réa­li­té dépasse qua­si­ment la fic­tion, comme celle du très beau film de Benoît Mariage, Les convoyeurs attendent où Benoît Poel­voorde incarne un cor­res­pon­dant local qui oblige sa fille à ramas­ser les pains tom­bés de la camion­nette de bou­lan­ge­rie acci­den­tée qu’il vient pho­to­gra­phier. À titre d’exemple, à La Der­nière Heure, cer­tains jour­na­listes assument des fonc­tions de desk pour un tarif de 75 euros la jour­née (moins de 9 euros brut de l’heure). Des col­la­bo­ra­teurs « sur­vivent » avec bien moins de 1.000 euros nets par mois… La pers­pec­tive d’une baisse des rétri­bu­tions a donc fait bon­dir quelque quatre-vingts indé­pen­dants (sur un total de quelque cinq cents col­la­bo­ra­teurs indé­pen­dants plus ou moins régu­liers) qui se sont regrou­pés pour par­ler d’une seule voix. La menace d’une « grève » menée fût-ce par quelques dizaines de free­lance — ren­dant de fac­to impos­sible la publi­ca­tion des jour­naux — a, semble-t-il, suf­fi jusqu’à pré­sent à blo­quer le pro­jet de la direction.

La crise identitaire d’une profession cruciale

Il est vrai que chaque année, les écoles de jour­na­lisme pro­duisent des flots de nou­veaux diplô­més qui sont géné­ra­le­ment dis­po­sés à faire beau­coup de conces­sions pour pou­voir tra­vailler dans la presse. On estime en gros qu’il y a qua­si­ment dix nou­veaux diplô­més pour un emploi dis­po­nible dans les médias. À la fin 2008, 2.111 jour­na­listes dis­po­saient d’une carte de presse de pro­fes­sion­nel ou de sta­giaire, dont 523 dans la presse écrite4. L’argent n’est sans doute pas la cause de la fas­ci­na­tion que conti­nue d’exercer une pro­fes­sion où les salaires sont com­pa­rables à ceux des ensei­gnants (avec il est vrai de grandes varia­tions, notam­ment selon le tirage des jour­naux). Les prin­ci­pales moti­va­tions sont sans doute à cher­cher ailleurs et notam­ment dans l’attrait pour un métier où il y a sans doute moins de place qu’ailleurs pour la rou­tine. Or ces der­nières années, cette iden­ti­fi­ca­tion pro­fes­sion­nelle forte a com­men­cé à se fis­su­rer. Dans son article, Céline Fion pointe le malaise que tra­verse une pro­fes­sion qui reste pour­tant encore sur­va­lo­ri­sée socia­le­ment, même si la presse par­tage avec les poli­tiques le désa­mour de nombre de citoyens à l’égard de tout ce qui est public. À côté des chan­ge­ments du métier qui ont été impo­sés par la révo­lu­tion numé­rique et par la pres­sion crois­sante à la pro­duc­ti­vi­té, le malaise jour­na­lis­tique s’explique tout sim­ple­ment par la convic­tion de ne plus pou­voir faire conve­na­ble­ment son métier. Même si le plai­sir de voir figu­rer son nom dans le jour­nal peut jouer mar­gi­na­le­ment, l’action des jour­na­listes dans l’espace public ne se laisse pas réduire à une opé­ra­tion nar­cis­sique, mais consti­tue l’exercice d’une res­pon­sa­bi­li­té spé­ci­fique par rap­port à la société.

Aus­si le manque de temps dis­po­nible pour mener à bien des inves­ti­ga­tions, pour­suivre des enquêtes — par exemple sur des mal­ver­sa­tions de per­son­na­li­tés publiques —, des­cendre sur le ter­rain, don­ner la parole à ceux qui ne la reçoivent jamais, ne peut que sus­ci­ter la frustration.

Celle-ci est du reste encore ren­for­cée quand un véri­table scoop basé sur une longue enquête et qui met en lumière un véri­table scan­dale ne reçoit qua­si­ment aucun reten­tis­se­ment dans les autres médias, alors que des infor­ma­tions somme toute ano­dines res­tent à la une pen­dant des semaines entières. Insen­si­ble­ment, de pro­duc­teurs d’exclusivités, les jour­na­listes deviennent de simples contri­bu­teurs d’une chaîne d’informations dans laquelle figurent aus­si les bataillons d’attachés de presse employés par toutes les orga­ni­sa­tions à voca­tion publique5 plu­tôt que pro­duc­teurs d’exclusivités abso­lues. Et puis dans cette chaîne sont appa­rus les blogs (notam­ment tenus par d’anciens jour­na­listes ou des jour­na­listes « in spe ») qui s’érigent par­fois en don­neurs de leçons de jour­na­lisme et pour­fendent — non sans une cer­taine suf­fi­sance — le labeur obs­ti­né de rédac­tions de plus en plus réduites…

La vieille balise de l’espace public

Mais cette hargne de cer­tains blog­geurs s’explique peut-être par le fait que la mul­ti­pli­ca­tion des sources et des émet­teurs d’informations n’est pas encore par­ve­nue à enle­ver à la presse écrite le rôle cen­tral qu’elle joue dans la mise en œuvre de ce qu’on appelle la fonc­tion agen­daire, c’est-à-dire dans la mise à l’ordre du jour de l’actualité, ou encore dans la pro­duc­tion des objets publics. Si la télé­vi­sion conti­nue de fas­ci­ner les poli­tiques parce qu’ils pensent encore y trou­ver le prin­ci­pal vec­teur de leur noto­rié­té, si Inter­net — et ses nou­veaux ava­tars com­mu­nau­taires que sont Face­book et Twit­ter — contri­bue à faire cir­cu­ler très rapi­de­ment cer­taines infor­ma­tions, comme on l’a vu à l’occasion de la crise finan­cière, les jour­naux et leurs sites rem­plissent tou­jours une sorte de fonc­tion d’étalonnage. Non seule­ment, ils reprennent en conti­nu sur leurs sites les infor­ma­tions de base — d’ailleurs sou­vent pro­duites par les agences de presse et sin­gu­liè­re­ment l’Agence Bel­ga — qui y reçoivent une sorte de carac­tère d’officialité, mais en outre ils sont — par leurs édi­to­riaux et leurs forums de débats — les lieux pri­vi­lé­giés d’expression de l’opinion publique, même si la qua­si-absence de modé­ra­tion des sites en fait par­fois d’effrayants exu­toires de la haine et de la bêtise ordi­naires… Par ailleurs, même si les réformes de maquette ont pro­gres­si­ve­ment réduit à peau de cha­grin la taille des articles6, reste pro­por­tion­nel­le­ment plus grande que les temps d’antenne que peuvent uti­li­ser les jour­na­listes radio-télés mis à la diète par la dic­ta­ture de l’audimat. Il y a donc tou­jours plus d’informations dans un article de jour­nal que dans un « billet » radio, sans par­ler de la télé­vi­sion, même si dans ces médias, per­sistent ci et là, quelques poches de résis­tance à la réduc­tion des for­mats et au nivel­le­ment par le bas, mené en ver­tu d’un mélange de phi­lo­so­phie de mar­chand de soupe et de mar­xisme de bazar selon lequel ce qui s’adresse à des publics plus éli­taires est for­cé­ment suspect.

Éditeur : entre profit, tradition et vocation

Cette cen­tra­li­té per­sis­tante de la presse écrite dans la construc­tion de l’espace public semble par ailleurs faire l’objet d’une lutte sym­bo­lique entre édi­teurs et jour­na­listes. « Les édi­teurs de jour­naux jouent le rôle fon­da­men­tal de res­pon­sables des stra­té­gies de déve­lop­pe­ment et d’organisation des moyens édi­to­riaux, com­mer­ciaux et logis­tiques et indus­triels, per­met­tant notam­ment l’exercice de la liber­té jour­na­lis­tique », affirme le mémo­ran­dum des édi­teurs de jour­naux qui cite éga­le­ment Benoît Gre­visse selon qui « la liber­té de la presse n’est exer­cée par les jour­na­listes que par délé­ga­tion, au sens de ce qui leur est aban­don­né. Ce sont les entre­pre­neurs média­tiques qui exercent la liber­té de dif­fu­ser les opi­nions…» Cette cita­tion qui ren­voie à la notion juri­dique d’éditeur res­pon­sable est symp­to­ma­tique d’une volon­té d’affirmation de leur pré­ro­ga­tive qui semble presque condes­cen­dante par rap­port aux jour­na­listes qui ne seraient alors que des pro­duc­teurs de conte­nus employés par les véri­tables ani­ma­teurs de l’espace public que seraient les édi­teurs. Si elle n’est pas seule­ment dic­tée par des pré­oc­cu­pa­tions de rela­tions publiques (voire par une volon­té de légi­ti­mer l’ambition de cer­tains édi­teurs de cap­ter pure­ment et sim­ple­ment les droits d’auteurs qui reviennent aux jour­na­listes), la for­mu­la­tion de cette reven­di­ca­tion paraît en tout cas assez nou­velle au sein d’une cor­po­ra­tion dont cer­tains repré­sen­tants ont, par le pas­sé, assu­mé plus crâ­ne­ment leur voca­tion de « mar­chands de papier ». Elle s’illustre aus­si dans la dif­fi­cul­té que peuvent encore avoir cer­tains édi­teurs à concé­der aux socié­tés de rédac­teurs un véri­table rôle dans la défense du patri­moine édi­to­rial des quo­ti­diens, comme si cela reve­nait à les défaire d’une par­tie essen­tielle de leur pouvoir.

Au-delà des consi­dé­ra­tions rela­tives à l’autorité que n’importe quel patron sou­haite main­te­nir sur son per­son­nel, cela conduit à s’interroger sur les moti­va­tions à la base du métier d’éditeur. Même si comme on l’a vu, les entre­prises de presse conti­nuent de géné­rer des pro­fits, il faut sans doute éga­le­ment recher­cher ailleurs les rai­sons d’un enga­ge­ment par­fois fort coû­teux. Des consi­dé­ra­tions d’ordre pure­ment éco­no­miques ne peuvent en effet suf­fire à expli­quer le main­tien d’autant de titres dif­fé­rents sur un mar­ché aus­si étroit et aus­si peu por­teur. Le mélange de mar­ché et d’engagement qui est à la base de la per­sis­tance d’un cer­tain plu­ra­lisme dans le pay­sage média­tique fran­co­phone reste lar­ge­ment à déco­der. Mais on per­çoit bien son actuelle fragilité.

Un plu­ra­lisme à redéfinir

À entendre les échos qui par­viennent des rédac­tions concer­nées, on ne peut se défaire de l’impression que le cœur de la famille Le Hodey bat un peu plus fort pour La Libre Bel­gique que pour La Der­nière Heure. Il est pro­bable que le désir de pro­lon­ger une tra­di­tion d’engagement en faveur de la monar­chie et de la reli­gion catho­lique a sans doute davan­tage pesé que les pers­pec­tives de crois­sance et de rentabilité.

Dans une socié­té sécu­la­ri­sée, la per­sis­tance des cli­vages héri­tés de l’invention de la moder­ni­té ne peut que frap­per. Sur le champ média­tique comme d’ailleurs sur le plan aca­dé­mique, on se heurte au disque dur de la Bel­gique que qua­rante ans de fédé­ra­lisme et de désaf­fec­tion reli­gieuse ne sont pas par­ve­nus à enta­mer, même si entre-temps, les dis­cours pro­duits par chaque « camp » ont lar­ge­ment per­du leurs réfé­rences laïques ou catho­liques. C’est sur cette ligne ances­trale que semble vou­loir s’arrêter le mou­ve­ment de regrou­pe­ment des édi­teurs, comme dans le domaine uni­ver­si­taire, même si, par exemple, un groupe comme IPM conserve la tra­di­tion libé­rale de La Der­nière Heure. Dans l’un comme dans l’autre cas, cer­tains n’hésitent d’ailleurs pas à s’émerveiller du main­tien d’un tel plu­ra­lisme. Mais ils passent sous silence le fait que, dans les rédac­tions comme dans les uni­ver­si­tés, il est par­fois pro­duit sur le dos de la qua­li­té, parce que les syner­gies mises en place ne sont pas tou­jours les plus heu­reuses. Certes, les jour­naux ont ces­sé d’être depuis belle lurette le porte-parole exclu­sif de quelque cou­rant ou par­ti que ce soit, mais le moment approche sans doute où il fau­dra se poser la ques­tion de savoir si la défense du plu­ra­lisme héri­té ne fait pas obs­tacle à l’émergence d’un plu­ra­lisme plus en phase avec la réa­li­té de la socié­té contem­po­raine. Avec l’échec du Matin, la Com­mu­nau­té fran­çaise doit être la seule par­tie du monde où n’existe aucun quo­ti­dien décla­ré à gauche quand une majo­ri­té d’électeurs émettent un vote pro­gres­siste. Faut-il espé­rer la créa­tion d’un tel quo­ti­dien ou plu­tôt se conten­ter d’une forme de plu­ra­lisme interne aux rédac­tions ? Rien n’est moins sûr, même s’il faut sou­hai­ter que des lignes édi­to­riales claires et enga­gées soient défen­dues par les rédac­tions parce que cela favo­rise le débat public. Car peut-être, plus que la ques­tion du plu­ra­lisme, ce qui importe, c’est la qua­li­té des ana­lyses et des argu­men­ta­tions déve­lop­pées qui a pu, dans cer­tains pays, assu­rer le suc­cès de quo­ti­diens de droite auprès d’un public de gauche.

Un État généreux pour la presse ?

En bonne logique, c’est aus­si de ces ques­tions que devraient par­tir les États géné­raux de la presse pré­vus pour le der­nier tri­mestre de 2009, mais il faut craindre que, selon une tra­di­tion bien belge, l’entreprise serve d’abord à la pré­ser­va­tion de ce qui est plu­tôt qu’à la construc­tion de ce qui devrait être. Plu­tôt que défi­nir un nou­veau pro­jet col­lec­tif, les États géné­raux de la presse tour­ne­raient autour de la défense et en l’occurrence, du sau­ve­tage de ce qui reste de notre presse quo­ti­dienne… La pro­po­si­tion qui date du début de l’année a fait l’objet d’une réso­lu­tion una­nime des quatre par­tis démo­cra­tiques du Par­le­ment de la Com­mu­nau­té fran­çaise. Émise à l’époque où les édi­teurs lan­çaient leurs plans de restruc­tu­ra­tion, la réso­lu­tion7 invite à remettre sur le métier le dis­po­si­tif de l’aide à la presse. Lar­ge­ment réfor­mé en 20048, celui-ci doit être adap­té aux évo­lu­tions les plus récentes et notam­ment celles que pro­voque l’Internet. L’enjeu est d’abord de voir si les condi­tions d’octroi d’un mon­tant total de près de 7 mil­lions d’euros (voir tableau de répar­ti­tion des aides en 2008) sont tou­jours adap­tées. Ce mon­tant est sans doute faible par rap­port à l’ensemble des dépenses que sus­citent les jour­naux et les édi­teurs peuvent récla­mer à bon droit son aug­men­ta­tion. Mais l’enjeu est sur­tout impor­tant en termes de régu­la­tion du sec­teur. C’est d’ailleurs là que réside le pre­mier point de cris­pa­tion d’une ini­tia­tive qui émane du poli­tique et non de la presse. Au cours du débat du 1er avril déjà évo­qué, l’administrateur-délégué du Soir, Ber­nard Mar­chant a dit refu­ser une « natio­na­li­sa­tion » de la presse quo­ti­dienne. Si la réfé­rence fleure bon l’Union de la gauche de 1981, elle semble sur­tout avoir pour objec­tif de refu­ser le ren­for­ce­ment des cri­tères d’octroi de l’aide à la presse que réclame l’AJP.

Pour un journalisme réflexif

Car si les jour­na­listes ne veulent pas deve­nir des fonc­tion­naires de l’information, ils sou­haitent que l’aide à la presse ne soit plus un droit de tirage incon­di­tion­nel, mais serve réel­le­ment à la pro­mo­tion de l’emploi sala­rié et au ren­for­ce­ment de la qua­li­té. Cela implique, selon l’AJP, que l’utilisation de l’aide à la presse fasse l’objet d’un contrôle indé­pen­dant et de sanc­tions pro­gres­sives à la place du sys­tème du « tout ou rien » actuel qui rend toute sanc­tion pra­ti­que­ment inap­pli­cable. L’AJP joue ain­si un rôle moteur dans la défense d’une infor­ma­tion de qua­li­té en Bel­gique fran­co­phone. Très loin des accu­sa­tions de cor­po­ra­tisme que cer­tains syn­di­ca­listes portent par­fois encore à son encontre, l’association arti­cule une défense pro­fes­sion­nelle clas­sique qui res­pecte les pré­ro­ga­tives de la concer­ta­tion sociale tra­di­tion­nelle et une action de nature citoyenne sur le sens des pra­tiques de ses membres dont les syn­di­cats tra­di­tion­nels feraient bien de s’inspirer. Ce sont les bases d’un véri­table jour­na­lisme réflexif — c’est-à-dire qui s’interroge sur son uti­li­té démo­cra­tique et sur ses pra­tiques — qui se trouvent ain­si petit à petit ren­for­cées. À cet égard, il faut éga­le­ment saluer la mise en place tant atten­due d’un Conseil de déon­to­lo­gie char­gé de codi­fier, affi­ner et com­plé­ter les règles déon­to­lo­giques appli­cables au trai­te­ment de l’information dans l’ensemble des médias, d’initiative ou sur demande. Il sera com­pé­tent pour trai­ter les plaintes en la matière.

Les débats d’éthique du jour­na­lisme ne doivent pas seule­ment s’externaliser, mais se mener encore et encore au sein des rédac­tions. Pour les socié­tés de rédac­teurs qui existent désor­mais dans la plu­part des médias d’information, l’enjeu reste de déve­lop­per des acti­vi­tés en dehors des périodes de crise (et notam­ment de dési­gna­tions des rédac­teurs en chef pour les­quelles elles sont consul­tées dans cer­taines rédac­tions). Il est vrai que la fai­blesse des effec­tifs et la pres­sion de l’actualité ne favo­risent pas la réflexion et l’action col­lec­tive. L’idéal serait que les SDR puissent par­ti­ci­per très acti­ve­ment aux États géné­raux et que ceux-ci ne soient pas « confis­qués » par des res­pon­sables de jour­naux d’abord sou­cieux de défendre leurs res­sources. Tel a été en tout cas l’une des cri­tiques for­mu­lées par cer­tains syn­di­cats de jour­na­listes à pro­pos des États géné­raux orga­ni­sés en France à l’initiative de Nico­las Sarkozy.

Presse et parlements : une alliance à refonder

C’est en effet bien au niveau de l’interaction entre le poli­tique et la presse que réside la prin­ci­pale dif­fi­cul­té de la démarche des États géné­raux, dès lors que l’initiative ne vient pas d’un sec­teur qui est plus habi­tué à la com­pé­ti­tion qu’à la coopé­ra­tion, mais d’un acteur répu­té pour son pen­chant à l’ingérence. Il appar­tient dès lors au poli­tique de s’auto-discipliner pour écar­ter toute ten­ta­tion de condi­tion­ner l’aide à la presse à la moindre forme de com­plai­sance. À cet égard, on ne peut que se réjouir de consta­ter que c’est sans doute la menace d’un chan­tage à l’aide à la presse agi­tée par l’ancien pré­sident du par­le­ment wal­lon, José Hap­part, qui a ravi­vé le scan­dale du Cali­for­nia­gate9, même si on peut légi­ti­me­ment s’interroger sur la pro­por­tion prise par l’affaire quand des sujets autre­ment plus « graves » ne font l’objet que d’une faible atten­tion média­tique. Un nou­vel équi­libre doit être recher­ché entre trois acteurs — édi­teurs, jour­na­listes, res­pon­sables poli­tiques — qui ont pour mis­sion com­mune l’animation d’un espace public aus­si riche que cri­tique. Cela implique que les médias renoncent à toute forme de légi­ti­misme et refrènent leur ten­dance à trai­ter l’information poli­tique comme les faits divers, et que les par­le­men­taires res­tent libres par rap­port à leurs par­tis dans leur mis­sion de contrôle de l’exécutif et s’engagent davan­tage dans le débat voire la pros­pec­tive. De plus, toute aug­men­ta­tion des aides publiques à la presse devra aller dans le sens d’un ren­for­ce­ment de garan­ties réelles de l’autonomie des rédac­tions, en évi­tant la poli­ti­sa­tion des dési­gna­tions hié­rar­chiques à laquelle on a trop long­temps sou­mis le ser­vice public.

Répé­tons-le, il ne s’agit pas de consi­dé­rer que les médias dont nous dis­po­sons actuel­le­ment consti­tuent un patri­moine à conser­ver tel quel, mais de s’interroger sur leur contri­bu­tion à l’idée qu’une socié­té peut se faire d’elle-même. À de nom­breux égards, la Bel­gique fran­co­phone est une socié­té qui se mécon­naît. Des pans entiers de sa vie poli­tique, éco­no­mique et sociale (que l’on songe à la cou­ver­ture de l’information sociale, de l’enseignement ou des enjeux bud­gé­taires qui ne béné­fi­cient plus que d’une toute petite poi­gnée de spé­cia­listes dans les rédac­tions) ne sont pas ana­ly­sés, com­pris, décrits, sous pré­texte qu’ils sont « chiants » et peu ren­tables, que ce soit parce que ses intel­lec­tuels et ses lea­ders d’opinion pré­fèrent se pas­sion­ner pour ce qui se passe dans le pôle de réfé­rence de leur culture, la France, ou parce que les débats poli­tiques sont menés en se réfé­rant à une réa­li­té belge (et donc majo­ri­tai­re­ment fla­mande) sur laquelle ils ont lar­ge­ment per­du prise. Or l’ignorance de soi a un coût qui n’est pas seule­ment démo­cra­tique, mais il est éga­le­ment éco­no­mique et social et contri­bue à ren­for­cer les injus­tices de tout poil.

Prémices d’un nouveau modèle

La créa­tion d’un Fonds10 des­ti­né à encou­ra­ger l’investigation par l’octroi de bourses finan­çant des repor­tages est évi­dem­ment une excel­lente déci­sion de la ministre de la Culture Fadi­la Laa­nan. L’idée, qui vient de l’AJP, a cepen­dant pour revers de recon­naître qu’actuellement, l’enquête est une acti­vi­té qui a besoin d’être sou­te­nue « en tant que telle » et qu’elle ne fait plus assez par­tie des acti­vi­tés de base qui sont effec­ti­ve­ment menées par les rédactions.

Après avoir inves­ti durant des décen­nies dans l’idée que l’information « people », le fait divers, le sen­sa­tion­na­lisme, allaient pou­voir finan­cer le main­tien des « qua­li­ty papers », la presse écrite est peut-être sur le point de se rendre compte des impasses dans les­quelles l’a menée cette sorte d’alliance du vice et de la ver­tu. Cette stra­té­gie n’est pas par­ve­nue à enrayer la baisse des dif­fu­sions tout en sciant pro­gres­si­ve­ment la base sur laquelle la presse est assise, à savoir son rôle de balise dans le sys­tème d’information. Si elle veut pré­ser­ver celui-ci, il est urgent de sor­tir d’une logique de la qua­li­té de l’information (et par­tant des jour­na­listes) comme variable d’ajustement. Mais il ne faut pas se leur­rer, si la presse à venir sera de meilleure qua­li­té, elle sera sans doute aus­si plus éli­taire et aucun acteur de l’espace public, édi­teur, jour­na­liste, poli­tique, citoyen lec­teur n’en sor­ti­ra tout à fait indemne.

Les quo­ti­diens francophones
Groupe Socié­té éditrice  Titre Dif­fu­sion payante 2008 Dif­fu­sion payante 2/200911 Lec­to­rat 2007 – 2008 
ROSSEL Ros­sel et Cie Le Soir (5 éditions) 89.361 88.379 580.700
ROSSEL Sud Presse La Meuse (4 éditions)
La Capitale
La Nou­velle Gazette (3 éditions)
La Province
Le quo­ti­dien de Namur
Nord Eclair (2 éditions)
119.132 118.435 547.700
ROSSEL Media fin (50%) L’É­cho 17.820 17.407 67.600
ROSSEL Grenz Echos (50%) Grenz Echos 9.799 9.766
ROSSEL Mas Tran­sit Média (50%) Métro12 121.249 115.297 477.500
IPM SAIPM La Libre Bel­gique (3 éditions)
LLB/Gazette de Liège
44.882 43.354 149.000
IPM Cie Nou­velle de communications La Der­nière Heure (7 éditions) 78.924 62.494 439.800
CORELIO Les Édi­tions de l’Avenir Vers l’Avenir (3 éditions)
Vers l’Avenir/Le Rappel
Le Courrier
Le Cour­rier de l’Escaut
Le Jour Verviers
Le jour — Huy Waremme
L’avenir du Luxembourg
92.349 92.992 401.9000

Source : Jean-Fran­çois Dumont

Les quo­ti­diens flamands
Groupe Socié­té éditrice  Titre Dif­fu­sion payante 2008 Dif­fu­sion payante 2/200913 Lec­to­rat 2007 – 2008 
CORELIO CORELIO De Stan­daard 91.005 91.419 355.400
CORELIO CORELIO Het Nieuw­blad + De Gentenaar 247.274 258.633 950.500
PERSGROEP Hoste Het Laatste Nieuws + De Nieuwe Gazet 283.078 281.508 1.063.700
PERSGROEP De Nieuw Morgen De Mor­gen 54.737 55.526 265.000
PERSGROEP Media­fin (50%) De Tijd 37.327 36.681 130.000
CONCENTRA De Vli­jt De Gazet van Antwerpen 103.015 100.479 443.6000
CONCENTRA Concen­tra Het Belang van Limburg 97.460 96.592 434.100
CONCENTRA Mass Tran­sit Media (50%) Metro14 133.405 131.205 306.500

Source : Jean-Fran­çois Dumont

Béné­fi­ciaires de l’aide à la presse Mon­tants 2008 en euros (à 100%)
Vers L’A­ve­nir 1.487.623,49
Sud Presse 1.472.363,12
Le Soir 1.166.184,35
La Der­nière Heure 968.558,68
IPM (La Libre Belgique) 903.992,96
L’É­cho 410.927,00
JFB (Les Jour­naux fran­co­phones belges) 337.350,00
TOTAL 6.747.000
  1. Mémo­ran­dum des édi­teurs de la presse quo­ti­dienne fran­co­phone et ger­ma­no­phone, juin 2009.
  2. Même si mal­gré cette réduc­tion ten­dan­cielle de la part rela­tive de la presse dans le gâteau publi­ci­taire a ten­dance à se réduire, en valeur abso­lue, elle a, il est vrai, conti­nuer d’augmenter jusqu’à la pré­sente récession.
  3. Les quo­ti­diens du groupe Vers l’Avenir et du groupe Sud Presse ont fait, eux, preuve d’une sta­bi­li­té remar­quable, les pre­miers connais­sant sur la même période une légère crois­sance de 95.425 à 96.273, les seconds pas­sant de 122.476 à 121.134, avec même une pointe à 125.413 au pre­mier tri­mestre 2009.
  4. Cela ne veut pas dire pour autant qu’il n’y a que 523 jour­na­listes employés dans la presse écrite, cer­tains jour­na­listes tra­vaillant sans carte de presse…
  5. Voir Benoît Lechat, « L’information poli­tique à l’ère des rela­tions publiques géné­ra­li­sées », La Revue nou­velle, sep­tembre 2004.
  6. Dans la plu­part des quo­ti­diens, un long papier ne compte guère que 3.000 signes espaces com­pris, soit le dixième du pré­sent texte que d’aucuns juge­ront sans doute trop long.
  7. Par­le­ment de la Com­mu­nau­té fran­çaise, Pro­po­si­tion de réso­lu­tion visant à ini­tier sans délai les États géné­raux de la presse et des médias.
  8. Décret du 31 mars 2004.
  9. Voir l’édito « Les Par­le­ments meilleurs enne­mis de l’antiparlementarisme », La Revue nou­velle, mai-juin 2009.
  10. Doté de 250.000 euros, ce fonds s’inspire de l’exemple fla­mand du fonds Pas­cal Decroos.
  11. Chiffres RN, CIM
  12. En ce qui concerne Métro, dis­tri­bué gra­tui­te­ment, les chiffres sont ceux du tirage.
  13. Chiffres RN, CIM.
  14. En ce qui concerne Métro, dis­tri­bué gra­tui­te­ment, les chiffres sont ceux du tirage.

Lechat Benoît


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