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Entre-Sambre-et-Meuse. Promouvoir la santé

Numéro 05/6 Mai-Juin 2012 par Philippe Mouyart

juin 2012

Le sud de l’Entre-Sambre-et-Meuse four­nit un exemple de dyna­mique ter­ri­to­riale des­ti­né à contri­buer à l’a­mé­lio­ra­tion de la san­té et de la qua­li­té de vie de la popu­la­tion. Au départ de cette expé­rience peuvent être for­mu­lées quelques recom­man­da­tions spécifiques.

Le centre local de pro­mo­tion de la san­té de Char­le­roi-Thuin est à l’initiative d’une pla­te­forme qui vise à contri­buer au déve­lop­pe­ment du bien-être et de la qua­li­té de vie des habi­tants du sud de l’Entre-Sambre-et-Meuse. Celle-ci est ain­si un lieu pri­vi­lé­gié de ren­contres, d’échanges et d’initiatives pour les per­sonnes et les orga­ni­sa­tions issues de tous les sec­teurs qui sou­haitent contri­buer au bien-être et à la qua­li­té de vie dans une logique par­te­na­riale et par­ti­ci­pa­tive. Ils se recon­naissent mutuel­le­ment des com­pé­tences et une capa­ci­té d’influence. La pla­te­forme fait ain­si appa­raitre les com­plé­men­ta­ri­tés entre ses membres et favo­rise la com­mu­ni­ca­tion et leur apti­tude à agir ensemble. Elle devient un outil pou­vant pro­duire réflexions et actions pour le déve­lop­pe­ment et la revi­ta­li­sa­tion du ter­ri­toire couvert.

Ses membres par­tagent une même vision de la san­té, consi­dé­rée comme une res­source qui per­met aux per­sonnes d’atteindre un bien-être, de satis­faire leurs ambi­tions et d’agir sur leur envi­ron­ne­ment phy­sique et social. Il faut ain­si la per­ce­voir de manière glo­bale et prendre en compte l’ensemble des fac­teurs déter­mi­nants de la san­té qui l’influencent, les fac­teurs bio­lo­giques et géné­tiques, les habi­tudes de vie : consom­ma­tion, acti­vi­té phy­sique, som­meil, ali­men­ta­tion, ges­tion du stress…, l’environnement phy­sique et social : air, eau, bruit, sécu­ri­té, habi­tat, reve­nus, emploi, vie sociale et cultu­relle…, l’accessibilité aux struc­tures de santé.


Les ins­ti­tu­tions sui­vantes sont actuel­le­ment impli­quées dans le comi­té de pilo­tage : Aide à domi­cile en milieu rural (antenne de Chi­may), le centre local de pro­mo­tion de la san­té de Char­le­roi-Thuin, le centre local de pro­mo­tion de la san­té en pro­vince de Namur, la Fon­da­tion rurale de Wal­lo­nie-antenne Entre-Sambre-et-Meuse, le grou­pe­ment éco­no­mique sud Entre-Sambre-et-Meuse, la mis­sion régio­nale pour l’emploi du sud Entre-Sambre-et-Meuse, l’Observatoire de la san­té du Hai­naut, l’Office de la nais­sance (pro­vince de Namur), l’aide en milieu ouvert Oxy­jeune, de Rance, l’interplans de cohé­sion sociale du sud Entre-Sambre-et-Meuse, la cel­lule obser­va­tion de la san­té, du social et du loge­ment de la pro­vince de Namur et l’Union chré­tienne des pensionnés.

Ensuite, au tra­vers de la défi­ni­tion col­lé­giale des objec­tifs à pour­suivre, à savoir être un lieu de vigi­lance (quelles sont les pro­blé­ma­tiques prio­ri­taires?), d’interpellation et de pro­po­si­tions (auprès des élus locaux, du tis­su asso­cia­tif, mais éga­le­ment des citoyens) et d’émergence de pro­jets à l’échelle du ter­ri­toire défini.

La pla­te­forme s’est fixée pour objec­tifs d’identifier et de fédé­rer les acteurs locaux (per­sonnes et orga­ni­sa­tions) inté­res­sés par son pro­jet, de capi­ta­li­ser, par­ta­ger et valo­ri­ser les infor­ma­tions rela­tives aux diag­nos­tics réa­li­sés dans les dif­fé­rents sec­teurs pour déve­lop­per une vision pros­pec­tive du ter­ri­toire, de faire émer­ger et encou­ra­ger les idées et pro­jets tou­chant à son objet, de valo­ri­ser les réa­li­sa­tions en acti­vant un effet « caisse de réso­nance » — visi­bi­li­té et recon­nais­sance à plus grande échelle des pro­jets locaux, meilleure dif­fu­sion de l’information, asso­cia­tion posi­tive à une démarche sym­bo­li­sant le dyna­misme, la col­la­bo­ra­tion et la mobi­li­sa­tion d’un ter­ri­toire —, d’interpeler et mobi­li­ser, au-delà du ter­ri­toire, les acteurs qui influencent son développement.

Réalisation d’évènements

Depuis le début de son tra­vail, la pla­te­forme a choi­si d’organiser des ren­contres qui per­mettent de par­ta­ger le résul­tat de ses réflexions.

Juin 2006, « Quel lien entre la qua­li­té de vie et le déve­lop­pe­ment éco­no­mique, social, cultu­rel et envi­ron­ne­men­tal1 ? ». Cet évè­ne­ment a été le départ de la pla­te­forme inter­sec­to­rielle. Sep­tembre 2008, « Pano­ra­ma socio­dé­mo­gra­phique du sud de l’Entre-Sambre-et-Meuse : des chiffres pour l’action ». La ren­contre a per­mis d’avoir un regard sta­tis­tique sur les réa­li­tés du territoire.

En sep­tembre 2009 et 2010 sont orga­ni­sées deux ren­contres consa­crées à une thé­ma­tique consi­dé­rée par les membres de la pla­te­forme comme prio­ri­taire et émi­nem­ment inter­sec­to­rielle, la mobi­li­té. Les pro­blèmes de mobi­li­té ont en effet des consé­quences sur la perte de liens sociaux, sur l’accès aux acti­vi­tés cultu­relles, sur la capa­ci­té à trou­ver un emploi…

En octobre 2011, une ren­contre a été l’occasion de sen­si­bi­li­ser les élus locaux au rôle qu’ils peuvent jouer pour déve­lop­per la qua­li­té de vie des citoyens et de pré­sen­ter la réa­li­sa­tion de pro­fils locaux de santé.

Dans un pre­mier temps, les dif­fé­rents tra­vaux ont été choi­sis pour sou­te­nir le tra­vail de réflexion des par­te­naires de la pla­te­forme : meilleure approche de l’intersectorialité, meilleure connais­sance des spé­ci­fi­ci­tés du ter­ri­toire. Dans un second temps, des thé­ma­tiques pré­cises, qui se sont avé­rées prio­ri­taires et par­ta­gées par les dif­fé­rents sec­teurs repré­sen­tés, ont été approfondies.

Sud de l’Entre-Sambre-et-Meuse une échelle de pertinence et une approche transcommunale

La mise en place du par­te­na­riat de la pla­te­forme inter­sec­to­rielle a été ren­due pos­sible par l’identification d’un ter­ri­toire per­ti­nent et cohé­rent : le sud de l’Entre-Sambre-et-Meuse, ter­ri­toire cou­vert par douze communes.

Deux points de vue, qui s’additionnent, viennent construire l’identification de ce ter­ri­toire. Le pre­mier, sub­jec­tif, amène les par­te­naires impli­qués à recon­naitre cette zone comme un espace vécu et par­ta­gé. C’est un ter­ri­toire qui, pour eux, fait sens au point de jus­ti­fier qu’ils s’y investissent.

Le second point de vue est construit sur des élé­ments plus objec­tifs, par­te­na­riats for­mels et infor­mels éla­bo­rés par des acteurs venant de dif­fé­rents sec­teurs : cultu­rel, social, inser­tion socio­pro­fes­sion­nelle, etc.; pré­sence de dis­po­si­tifs cou­vrant cette zone en tout ou en par­tie — grou­pe­ment éco­no­mique sud Entre-Sambre-et-Meuse, mis­sion régio­nale pour l’emploi du sud Entre-Sambre-et-Meuse, réseau assué­tudes des Fagnes, asso­cia­tion des géné­ra­listes de la région des Fagnes, inter­plans de cohé­sion sociale, etc. —; constats liés à l’analyse des dépla­ce­ments des per­son­ne­set, enfin, un pôle d’attraction tou­ris­tique cen­tral : les lacs de l’Eau d’Heure.

Le ter­ri­toire d’action défi­ni cou­vrant plu­sieurs com­munes, les par­te­naires ont choi­si de tra­vailler selon une approche trans­com­mu­nale. Celle-ci peut être défi­nie comme « la ges­tion d’une dyna­mique d’acteurs diver­si­fiés incluant au moins des acteurs issus de la com­mune, basée sur le déve­lop­pe­ment de pro­jets par­ta­gés et coéla­bo­rés, qui s’inscrivent dans une volon­té de cohé­rence ter­ri­to­riale2 ». La volon­té affi­chée est donc bien de mutua­li­ser les res­sources de cha­cun pour mettre en place des actions et pro­jets qui répondent aux besoins du territoire.

Les com­munes concernées
Beau­mont
Cer­fon­taine
Chi­may
Cou­vin
Doische
Flo­rennes
Froid­cha­pelle
Momi­gnies
Phi­lip­pe­ville
Viroin­val
Sivry-Rance
Wal­court

Cette approche trans­com­mu­nale3 per­met de réa­li­ser des éco­no­mies d’échelle, de réunir les forces vives sur un ter­ri­toire per­ti­nent et cohé­rent, d’entamer des réflexions col­lec­tives et une démarche cohé­rente, d’offrir des ser­vices per­for­mants en lien avec les besoins des habi­tants, etc.

Des acteurs et des institutions : une approche intersectorielle

Les par­te­naires de la pla­te­forme se sont don­nés comme objet d’améliorer la qua­li­té de vie des habi­tants du sud de l’Entre-Sambre-et-Meuse. Les pro­blèmes qui ont un impact sur cette qua­li­té de vie deve­nant de plus en plus com­plexes et d’origine mul­ti­fac­to­rielle, il devient impos­sible de les résoudre en fai­sant appel à un seul champ de compétence.

Un des moyens déve­lop­pé pour tenir compte de cette réa­li­té est d’agir au départ d’une vision inter­sec­to­rielle qui va favo­ri­ser le décloi­son­ne­ment, la mise en com­mun de res­sources diver­si­fiées et la coor­di­na­tion d’actions menées au sein des dif­fé­rents sec­teurs. C’est ain­si que les com­pé­tences cumu­lées des par­te­naires per­mettent de tou­cher à de nom­breuses matières qui ont un impact sur la qua­li­té de vie : mobi­li­té, envi­ron­ne­ment, édu­ca­tion, amé­na­ge­ment du ter­ri­toire, social, culture, sport, loge­ment, etc.

L’expérience d’animation de la pla­te­forme inter­sec­to­rielle nous amène à iden­ti­fier plu­sieurs points d’attention. Dans ce type d’initiative, il est fon­da­men­tal d’être atten­tif à la ges­tion du temps et de s’adapter aux contraintes des par­te­naires. Par exemple, au sein de la pla­te­forme, nous fonc­tion­nons via l’organisation de réunions à inter­valles rai­son­nables — envi­ron toutes les six à huit semaines —, mais en pro­po­sant des sous-groupes de tra­vail pour faire avan­cer cer­taines actions quand c’est néces­saire. En paral­lèle, il est aus­si néces­saire de prendre le temps de se connaitre, de créer des liens et des affi­ni­tés entre partenaires.

Ensuite, pour main­te­nir la dyna­mique de groupe, il est impor­tant de veiller à arri­ver assez vite à des réa­li­sa­tions concrètes basées sur l’identification de besoins com­muns. Le but est ain­si d’éviter le sen­ti­ment de par­ti­ci­per à des réunions sté­riles, de soli­da­ri­ser les par­te­naires et de pro­duire du concret, de l’action et de la visi­bi­li­té. À titre d’exemple, quelques actions concrètes menées par la pla­te­forme : défi­nir col­lé­gia­le­ment une charte d’engagement, réa­li­ser et ali­men­ter un site web, coécrire une demande de sub­ven­tion, coor­ga­ni­ser des évè­ne­ments au ser­vice des objec­tifs de la pla­te­forme, réa­li­ser et dif­fu­ser un dépliant sur la ques­tion de la mobi­li­té, etc.

Pour sus­ci­ter et main­te­nir un par­te­na­riat inter­sec­to­riel, il est indis­pen­sable d’identifier un res­pon­sable de l’animation. Ce type de par­te­na­riat inter­sec­to­riel néces­site en effet que son ani­ma­tion (ges­tion des réunions, convo­ca­tions, sui­vi admi­nis­tra­tif…) soit prise en charge afin de sou­la­ger un maxi­mum de par­te­naires de tout ce tra­vail de l’«ombre », mais néan­moins indis­pen­sable. Ce type de res­pon­sa­bi­li­té peut plus faci­le­ment être assu­mé par des ins­ti­tu­tions qui peuvent jus­ti­fier dans leurs mis­sions l’animation de pro­ces­sus par­te­na­rial en tant que tel. La pré­sence de tel par­te­naire peut alors per­mettre aux asso­cia­tions qui sont plus cen­trées sur des publics, sur des thé­ma­tiques ou sur des ter­ri­toires de jus­ti­fier leur implication.

L’investissement d’institutions est faci­li­té par la défi­ni­tion pré­cise du cadre de tra­vail dans lequel elles vont s’investir : quelle est la fina­li­té du groupe, ses objec­tifs et son mode de fonc­tion­ne­ment, sa durée de vie?, etc.

Dans l’expérience de la pla­te­forme inter­sec­to­rielle, nous nous sommes rapi­de­ment tour­nés vers la réa­li­sa­tion d’un docu­ment fédé­ra­teur pré­ci­sant le cadre de tra­vail (objec­tifs, moyens, enga­ge­ments…). La rédac­tion de cette « charte d’engagement » a per­mis aux per­sonnes impli­quées dans la pla­te­forme d’inviter leurs ins­ti­tu­tions (conseils d’administration, pou­voirs orga­ni­sa­teurs, direc­tions…) à prendre posi­tion sur leur enga­ge­ment sur la base d’un texte qui pré­cise clai­re­ment l’implication de leur par­ti­ci­pa­tion, mais éga­le­ment leurs limites, de four­nir aux membres une « carte de visite » pré­sen­tant le cadre de tra­vail à d’éventuels nou­veaux par­te­naires, de sou­der le groupe autour de la coécri­ture du docu­ment. L’implication active des membres de la pla­te­forme dans la coré­dac­tion de cette charte a per­mis de faire naitre un sen­ti­ment d’appartenance autour du projet.

L’investissement de par­te­naires ne pour­ra se jus­ti­fier que si le ter­ri­toire d’action défi­ni cor­res­pond à leur zone d’influence et de légi­ti­mi­té, ce qui implique d’identifier un ter­ri­toire d’action et de défi­nir des enjeux par­ta­gés et des objec­tifs com­muns. C’est d’autant plus vrai lorsque la volon­té est de réunir des par­te­naires qui à prio­ri ne par­tagent pas beau­coup de points com­muns. C’est là tout l’enjeu de l’approche intersectorielle.

Le tra­vail essen­tiel à accom­plir est donc d’amener ces asso­cia­tions à se décou­vrir et à avoir des échanges afin de rapi­de­ment déga­ger leurs points de conver­gences. Ils ont été d’abord défi­nis de manière géné­rale sur la base de deux élé­ments par­ta­gés : la recherche de l’amélioration de la qua­li­té de vie, d’une part, et le sen­ti­ment d’appartenance à un même ter­ri­toire d’action. Ensuite, des pro­blé­ma­tiques com­munes plus pré­cises sont appa­rues, comme la ques­tion de la mobilité.

Dans le cadre de la dyna­mique par­te­na­riale, la cir­cu­la­tion de l’information est éga­le­ment un élé­ment à prendre en consi­dé­ra­tion. L’investissement des par­te­naires varie for­te­ment en fonc­tion du fait que l’on soit acti­ve­ment impli­qué (pré­sence régu­lière aux réunions, par­ti­ci­pa­tion active aux débats et aux déci­sions…), moyen­ne­ment impli­qué (pré­sence irré­gu­lière aux réunions, apports inter­mit­tents au conte­nu des débats…), voire très peu impli­qué (absence aux réunions, peu d’apport aux dyna­miques en cours, mais mani­fes­ta­tion du sou­hait de suivre l’évolution). Nous ne sou­hai­tons pas ici poser un juge­ment de valeur sur l’un ou l’autre type d’implication. Ils ont, en effet, tous leurs rai­sons d’être et sont une source de richesse pour la dyna­mique. En cours de pro­ces­sus, il est d’ailleurs fré­quent que les par­te­naires passent suc­ces­si­ve­ment par dif­fé­rents types d’implication.

En tenant compte de cette évo­lu­tion per­ma­nente de l’implication des par­te­naires, il est impor­tant de mettre en place un pro­ces­sus de com­mu­ni­ca­tion effi­cace. Cela passe par la com­mu­ni­ca­tion écrite (qua­li­té de la rédac­tion des pro­cès-ver­baux de réunions et envoi adé­quat, créa­tion d’un site inter­net per­met­tant entre autre de rendre acces­sible et de manière per­ma­nente l’ensemble des docu­ments et tra­vaux pro­duits) sans négli­ger la com­mu­ni­ca­tion orale (mul­ti­plier les contacts infor­mels pour main­te­nir « vivant » les débats et acti­vi­tés pro­duits par la pla­te­forme intersectorielle).

La ges­tion d’une dyna­mique inter­sec­to­rielle néces­site de mettre régu­liè­re­ment en avant les atouts du par­te­na­riat : tra­vailler dans une logique gagnant-gagnant, à par­tir de l’identification d’enjeux com­muns qui ne souffrent de concur­rence entre les acteurs pres­sen­tis à deve­nir par­te­naires (la pla­te­forme inter­sec­to­rielle doit appor­ter une plus value pour cha­cun dans le cadre de son acti­vi­té pre­mière). Ces enjeux par­ta­gés ser­vi­ront tou­te­fois éga­le­ment les défis sin­gu­liers de chaque par­te­naire pour res­pec­ter cette logique gagnant-gagnant.

Il est éga­le­ment néces­saire d’être atten­tif à cer­taines spé­ci­fi­ci­tés de ce type de par­te­na­riat, comme devoir gérer les logiques contra­dic­toires issues du carac­tère inter­sec­to­riel de la pla­te­forme. Par exemple, la notion de ren­ta­bi­li­té pour­ra varier si on la place du point de vue éco­no­mique ou du point de vue du pro­grès social.

La mise en œuvre de dyna­miques par­te­na­riales néces­site la mobi­li­sa­tion de moyens humains, logis­tiques et finan­ciers. Dans notre expé­rience, la volon­té a été de faire appel à la mutua­li­sa­tion des res­sources appor­tées par les dif­fé­rents par­te­naires. À titre d’exemples, les réunions sont orga­ni­sées alter­na­ti­ve­ment dans les locaux des dif­fé­rents par­te­naires ; les frais enga­gés pour la réa­li­sa­tion d’évènements sont par­ta­gés en fonc­tion des pos­si­bi­li­tés de cha­cun et tous mettent à dis­po­si­tion leur temps de tra­vail au pro­fit de l’organisation de l’évènement ; quand les moyens internes ne sont pas suf­fi­sants, les membres de la pla­te­forme se tournent vers la recherche de moyens exté­rieurs (demandes de sub­ven­tions, appels à pro­jets, etc.). Cette mutua­li­sa­tion des res­sources, au-delà de répondre aux besoins pra­tiques de la pla­te­forme, per­met éga­le­ment de ren­for­cer le sen­ti­ment d’appartenance à la dyna­mique mise en place.

Ces recom­man­da­tions sont à prendre, non pas comme des véri­tés uni­ver­selles à suivre à la lettre, mais bien comme des sources d’inspiration à l’attention de toutes per­sonnes sou­hai­tant enta­mer une dyna­mique trans­com­mu­nale et inter­sec­to­rielle, en les invi­tant à tenir compte de leur contexte par­ti­cu­lier de tra­vail. Nous for­mu­lons tou­te­fois l’espoir que ces pistes pour­ront nour­rir uti­le­ment d’autres pro­jets de dyna­miques territoriales.

  1. Les dif­fé­rents comptes ren­dus sont télé­char­geables sur www.plateforme-esem.be.
  2. Réseau wal­lon de déve­lop­pe­ment rural. Actes du sémi­naire régio­nal « Trans­com­mu­na­li­té : réa­li­tés et valeur ajou­tée » (juin 2011).
  3. Trans­com­mu­na­li­té. Solu­tions de déve­lop­pe­ment pour les ter­ri­toires ruraux de Wal­lo­nie, Fon­da­tion rurale de Wal­lo­nie, Les ren­contres de la rura­li­té, mai 2008.

Philippe Mouyart


Auteur