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Enjeux internationaux
Si le titre du dossier peut être justifié par l’entretien avec Tzvetan Todorov, créateur du concept de « puissance tranquille », l’ensemble des articles semble mettre en concurrence la puissance de l’Union européenne et celle des États-Unis depuis une perspective défensive — militaire et, en partie, économique. Cela peut s’expliquer dans la mesure où il n’est pas possible d’aborder […]
Si le titre du dossier peut être justifié par l’entretien avec Tzvetan Todorov, créateur du concept de « puissance tranquille », l’ensemble des articles semble mettre en concurrence la puissance de l’Union européenne et celle des États-Unis depuis une perspective défensive — militaire et, en partie, économique. Cela peut s’expliquer dans la mesure où il n’est pas possible d’aborder la défense européenne sans traiter les relations avec les États-Unis hégémoniques depuis la fin du monde bipolaire causée par la chute de l’ancien bloc soviétique.
L’Europe est surtout une puissance économique, mais elle est porteuse d’un projet politique, dans lequel le projet de défense pourrait devenir une réalité. Une identité européenne est nécessaire pour qu’il aboutisse, identité commune à toute la société européenne, pluriculturelle par définition. Aujourd’hui, l’Union « doit retrouver ses bases, se renforcer », comme dirait Armand De Decker dans l’entretien publié par Enjeux internationaux, pour arriver à avoir un « rôle international à la mesure de ce qu’elle représente », un rôle modérateur ou régulateur.
Le concept de sécurité est différent aux États-Unis et en Europe, les premiers situent leur force militaire au cœur de leur sécurité alors que l’Europe considère que la clé de la sécurité internationale est l’aide au développement. La Politique européenne de sécurité et défense (PESD), partie intégrante de la Politique étrangère de sécurité commune (PESC), concerne les missions de l’Union européenne de gestion civile et militaire des crises et la coordination et rationalisation des capacités militaires européennes nécessaires à ces missions.
Depuis les guerres de l’indépendance et jusqu’aux attentats du 11 septembre 2001, le territoire des États-Unis n’avait jamais connu autant de victimes civiles dues à une seule attaque extérieure ; par contre l’UE a connu la réalité des conflits armés sur son propre territoire, avec des pertes civiles importantes. La construction européenne nait précisément de la volonté des Européens de supprimer entre eux les logiques de guerre et de conflits armés. De leur côté, les États-Unis jouent l’ambigüité par rapport à la construction européenne : ils ont besoin d’une Europe forte qui joue un rôle complémentaire au leur, mais cette Europe puissante est perçue en même temps comme une menace à leur hégémonie.
La force militaire est insuffisante pour faire face aux principaux enjeux sécuritaires internationaux. L’intervention des États-Unis en Irak, qui a suscité des divisions au sein de l’Europe (qui ne sont pas expliquées dans le dossier, alors qu’il inclut un article sur l’Irak), reste loin de donner la stabilité au pays, mais alimente le terrorisme. Face à la crise nucléaire de l’Iran, encore un autre article du dossier, les États-Unis ont évoqué, parmi les sanctions possibles, l’utilisation de la force dite « de dernier recours ». L’Europe, qui n’est pas une puissance militaire, mais qui dispose néanmoins de forces armées susceptibles d’être déployées, pour se positionner comme une vraie « puissance tranquille » devra relancer sa diplomatie autour de l’évaluation de la légitimité de la politique nucléaire civile de l’Iran ; investir dans le renforcement de la sécurité régionale pour atteindre le désarmement nucléaire et chimique de la région ; et renforcer le régime de non-prolifération. L’usage de la force devrait être conditionné au strict respect du droit international défini dans la Charte des Nations unies.