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En passant par Abbottabad
Vue du site de la future ville d’Abbottabad peinte par James Abbott (1858), The British Library « Un homme qui ne sait ni voyager ni tenir un journal a composé ce journal de voyage. Mais, au moment de signer, tout à coup pris de peur, il se jette la première pierre. Voilà. » Henri Michaux, Ecuador Cette année-là, […]
« Un homme qui ne sait ni voyager ni tenir un journal
a composé ce journal de voyage. Mais, au moment de signer,
tout à coup pris de peur, il se jette la première pierre. Voilà. »
Henri Michaux, Ecuador
Cette année-là, il avait entrevu le Caucase. Une masse trapue avait surgi des plaines, comme un Sphinx bleuté frangé de nuages, accroupi entre Caspienne et mer Noire. En contemplant sa présence têtue perçant les brumes, il s’était souvenu de ces paroles, murmurées par Kaspar Hauser dans le film de Werner Herzog : Ich habe von dem Kaukasus geträumt ! À ces mots articulés d’une voix sourde par l’enfant trouvé, tel l’aveu d’un impossible ailleurs qui avait forcé sa nuit, la lumière s’était mise à trembler, des monuments semblables à des pagodes dorées s’étaient dressés au-devant de sommets lointains. C’était la seule image, associée au nom de ces montagnes, qui surgissait obstinément dans sa mémoire.
Plusieurs années avant ce survol, ses pas l’avaient déjà conduit aux confins de la Turquie, à Dogubeyazit, peu de temps après la révolution iranienne. Des bus empoussiérés, chargés de réfugiés venus de Téhéran, y faisaient également halte. Le mont Ararat, ce Fuji-San d’Anatolie, dont les passagers à tribord devaient entrevoir le cône blanc, avait poussé ses pentes au pied de la ville. Au loin, le voyageur avait perçu l’Asie profonde qui l’aspirait dans son immensité : la Perse, le Khorasan, le couloir du Wakhan, les terres du Great Game, le Pamir, les franges tibétaines et les cités ensevelies du Takla-Makan. Ensuite s’étendaient les monts Célestes, le Gobi et l’Empire du Milieu, qu’il partait enfin découvrir, un mois après les massacres du 4 juin sur la place de la porte de la Paix Céleste.
Mais il était encore loin de la Chine et de la Terre du Grand Lama. Dans l’avion, il pensait au visage de cette jeune femme attentive et un peu sévère, aux yeux bruns légèrement bridés, qu’il avait rencontrée à Anvers chez une amie de Neerpelt qui les avait tous deux hébergés. Elle, qui devenait écrivaine en suivant les traces de son oncle missionnaire au Congo, portait ce livre que l’amie avait aidé à faire naitre dans la douleur. Lieve lui avait confié lors du repas : « Ik heb een heel slachtveld achter mij », et il ne savait que faire de sa rage de n’être pas elle. Les poumons endoloris et le cœur fatigué, il s’était trainé vers la gare et l’aéroport de Schiphol, en route vers Karachi, le Karakorum et le col de Kunjerab, puis s’était assis dans ce grand avion dont les ombres portées caressaient le Caucase.
Grues et mangroves
L’appareil avait tourné le dos au mont Kazbek, glissant à présent au-dessus des vastes terres de sable et de broussailles où se déposaient les silhouettes allongées des collines et des arbres, les éclats de phare des camions en route vers la nuit. Le soleil couchant étincelait sur les ailes brillantes du Boeing de Pakistan Airlines, au milieu de ses mélopées, saris et vapeurs de riz parfumé. Des valises de cuir noir tiendraient bientôt leurs hommes d’affaires en laisse, après l’atterrissage sous les étoiles. Sorti de l’avion, il entra dans un vaste bâtiment inondé de sueur et de cris sous les pales alanguies des ventilateurs, traversé de porteurs de malles recuites, de douaniers aux matraques noires, de bouffées de touffeur moisie. Après deux heures d’attente, il finit par tendre son passeport à un homme soupçonneux, coincé dans une casemate de bois. Il quitta l’aéroport en compagnie d’un jeune Américain de Washington qui n’avait jamais mis les pieds en Asie.
Soudain, à deux heures du matin, des policiers en armes les avaient interceptés sur la route de Karachi au prétexte de transport de drogue. « Dans ce sens-là, vous croyez vraiment ? », osa-t-il timidement. Dents ivoire, moustaches ébène, képis de feutre, ventres proéminents ceinturés de révolvers : des mains palpaient sa poitrine puis les poches auscultées sous les vêtements. Après avoir pris leur passeport, ils leur demandèrent en dodelinant de la tête de les suivre vers un poste de police, dans une campagne feule grésillant d’insectes. Tensions, peur de montrer sa peur, refus de les suivre dans la nuit, prétexte d’un rendez-vous avec un agent consulaire pour éviter la disparition. C’était bien avant qu’un philosophe parisien, parti sur les traces de Daniel Pearl égorgé par Khaled Cheikh Mohammed — « cerveau » des attentats du 11 septembre, qui aurait livré la cache de Ben Laden sous la torture waterboarding1 à Guantanamo —, avait décrit en détail la même tentative de détroussement. Ils repartirent et aboutirent à la ville. Le chauffeur de taxi leur réclama le triple du prix ; il avait été obligé d’attendre par ceux qu’il n’osait nommer ses complices.
Karachi, le monstrueux volcan urbain dont il percevait les échos dans sa chambre, était une cité créée par les Britanniques à l’époque du Raj2, à l’emplacement du village de Kolachi-jo-Goth, un comptoir commercial en miroir de Calcutta dans la baie du Bengale. Il valait mieux ne pas rester coincé au milieu de ses vingt-millions d’habitants, dans une des villes les plus dangereuses au monde. Entre delta de l’Indus et mer d’Oman, la mangrove avachie et les grues rouillées du port, quelques hôtels internationaux comme des archipels de béton, des rues dévastées, peu d’arbres, des mosquées immenses et le mausolée marbré de Muhammad Ali Jinnah, fondateur impie de ce « Pays des purs ».
Au YMCA, derrière des grilles de métal, il se reposait encore des frayeurs de la veille et craignait celles de la ville qui l’attendaient, de ses mafias, de ses guerres incessantes entre Baloutches, Mohajir, Punjabis, Sindhîs. Il marcha des heures dans les rues parsemées de gravats, prit le frais sur l’esplanade du mausolée et prépara sa longue remontée solitaire vers le Pamir. Au retour, il conversa avec trois jeunes femmes nées à Sheffield, vêtues comme des princesses pour leur première visite sur la terre de leurs ancêtres, mais cloitrées dans un petit hôtel où il prit le thé. Elles se morfondaient en attendant le premier avion pour Londres, effrayées par ce pays qu’elles découvraient enfin, épouvantées par la place qui leur était assignée dans la République islamique du Pakistan.
Du fleuve aux Indiens
La route était longue pour rejoindre Pékin, et il ne savait si les armes s’y étaient vraiment refroidies et les chars rangés. De la mer d’Oman au col de Kundjerab — qui marquait la frontière du Turkestan chinois à hauteur du mont Blanc — près de trois-mille kilomètres de route dans une plaine torride l’attendaient pour remonter l’Indus, puis s’enfoncer dans les hautes vallées du Karakorum. Les noms étaient majestueux, comme ceux d’Hyderabad, de Multan, de Lahore ou de Peshawar, mais la plaine était chauffée à blanc, les routes hurlantes du roulement et des avertisseurs des camions, des bus et des pickups. Les bourgs et les villages se succédaient, de longs alignements de casemates grises cintrées de buissons grillés par le soleil, la poussière et le vent. On lui conseilla de voyager de jour sur ces routes dangereuses, et il prit un petit bus bleu climatisé à destination de Hyderabad. Le fleuve invisible, à bout de course et chargé de limon brun, s’écoulait à quelques dizaines de kilomètres, au creux d’une province qui portait son nom en sanskrit : Sindhu, « le fleuve », qui s’était métamorphosé en Indus, avant de désigner le sous-continent, ses habitants, puis les peaux-rouges du Nouveau Monde, perdus de l’autre côté de la Mer océane.
Il s’arrêta dans une petite ville torride aux ruelles étroites et poussiéreuses, encombrées de marchands vociférant et d’étals de mangues, d’adolescents en dhotis aux yeux de marrons luisants, faisant revenir des beignets dans l’huile bouillante en montrant leurs dents ivoire. La circulation était assourdissante et nimbée de fumée bleue. Son sac à dos humide de transpiration buvait la poussière des routes, ses sangles lui gerçaient les épaules. Il fallait continuer vers Sukkur, ne pas s’attarder dans cette plaine morne, grise et bruyante. La fraicheur du bus le fit frissonner. Il vit bientôt le fleuve comme une large coulée de boue rouler en dessous de la route qui s’engouffrait dans les faubourgs d’Hyderabad, puis le bus obliqua vers le nord entre chemin de fer et rizières.
Sukkur était située à plusieurs centaines de kilomètres de là, sur la rive occidentale de l’Indus. Des troupeaux de buffles bruns nageaient le long de ses rives, leurs longues oreilles flottant dans les eaux épaisses de chaque côté d’un mufle rose, perlé de morve. Le Sindh où régnaient la famille Bhutto et ses affidés, se cintrait autour de son fleuve, le Baloutchistan à l’ouest et la frontière indienne à l’est. Le désert de Thar et le Rajasthan s’étendaient de l’autre côté de vagues ondulations qui bordaient l’horizon. La ville antique — qui avait vu passer les troupes d’Alexandre, leur suite et quelques artisans qui donnèrent plus tard un visage et un drapé grecs au Bouddha — se nommait Alor ; elle fut rebaptisée lors de la conquête arabe. Son nouveau nom dérivait de Saqar qui signifie « intense », en référence à son climat extrême. Elle ne pouvait survivre sans le fleuve qui déboulait du lac Manasarovar, gigantesque œil turquoise situé au Tibet, à quatre-mille-cinq-cents mètres d’altitude.
Aux approches de l’aube, il fut réveillé par l’appel aigre du muezzin dans la touffeur d’une chambre de béton gris qui sentait la poussière. Il rassembla ses bagages quelques heures plus tard et se dirigea vers la gare aux premières lueurs. Un missionnaire irlandais, rencontré la veille dans une petite école de Sukkur, l’avait aussi mis en garde contre tout déplacement nocturne. Lors de son dernier voyage vers Karachi, le bus de nuit du prêtre avait été criblé de balles. Les guichets de bois de la petite gare étaient assaillis de silhouettes affairées, drapées de loques et de draps, de paniers, de chèvres et de volailles osseuses. Il avait décidé de voyager en troisième classe jusqu’à Multan ; sa silhouette amaigrie et malhabile naviguait d’un endroit à l’autre pour tenter de se procurer un ticket de carton recuit. Il s’engouffra dans un wagon assoupi, déjà torride, et y voyagea une demi-journée au milieu des babils — tantôt hachés, tantôt frits, tantôt glissants comme du mercure —, d’innombrables hochements de tête et de froissements de tissus. La longue ferraille percluse par les moussons tanguait sur le ballast et anticipait le prochain arrêt pendant des kilomètres de ralentissement, avant de reprendre sa route en entrechoquant ses vieux wagons déchaussés.
Cinq rivières et un juge
À partir de cette région, il constata que de nombreux noms de villes — Shikarpur, Khairpur, Bahawalpur — se terminaient par « pur », un vieux mot sanskrit qui signifiait « muraille » et, par extension, « ville fortifiée ». Mais les murailles qu’il espérait contempler semblaient englouties par les sables et les usines. Le train remonta lentement vers Multan, à la lisière du Pundjab, le « pays des cinq rivières » affluents de l’Indus. Terre riche et fertile coupée en deux par la partition en 1947 — le long de la « ligne Radcliffe », conçue en cinq semaines par des conseillers hindous et musulmans, sous la houlette d’un avocat londonien qui n’avait jamais mis les pieds aux Indes. Sa capitale pakistanaise était Lahore, l’indienne Amritsar. Il fit halte à Multan et projetait de visiter ses majestueuses mosquées, mais la chaleur était si accablante et si folle qu’il frissonna en entrant dans la seule chambre climatisée des neuf-mille kilomètres de son voyage jusqu’à Pékin.
À la tombée de la nuit, il risqua une sortie dans les méandres encore brulants de la ville. Une voiture s’arrêta d’un seul coup à sa hauteur, les vitres descendirent comme par miracle et il fut invité à monter. C’était la berline climatisée d’un homme qu’il avait rencontré dans le petit bus bleu d’Hyderabad. Elle était d’une fraicheur étonnante et il commença à grelotter en écoutant le récit de son propriétaire. L’homme était juge et l’invitait à prendre le thé dans sa maison où vivait sa nombreuse famille. Le véhicule immaculé se fraya un chemin entre les immondices et les déposa dans un quartier résidentiel. De cette étrange soirée entre korma, ginger tchai et chapati, il ne retint que les propos du juge sur l’exercice de son métier : « As a matter of fact, the decisions of the court depends on the amount of bribery we receive. »
Il poursuivit son voyage en méditant sur les vertus de la justice pakistanaise, ce qui lui permit de s’occuper jusqu’à Lahore. Malgré tout ce qu’il venait de vivre, il rêvait toujours de découvrir la ville de Kipling et de Kim — un autre Irlandais égaré aux Indes — assis sur le fût du canon Zam-Zammah en face de la Maison des Merveilles, le musée de la ville. Mais aucun lama tibétain ne descendit de la montagne par la vallée de Kulu ; la frontière était fermée, et les barbus dominaient la capitale du Pundjab. L’un d’entre eux haranguait la foule sur une place envahie de vélomoteurs et de bicyclettes, chargées de bassines en plastique et de ferrailles. Il se réfugia dans un hôtel minable, allongé sous les pales du ventilateur avec une serviette mouillée sur le visage, et pensa à la montagne rafraichissante dont le souffle se rapprochait. Une route menait de Lahore à Murree, sans passer par Rawalpindi et surtout Peshawar, infestée de talibans qui peaufinaient leur califat. Une fois à Murree, il pouvait redescendre par une petite route de montagne et rejoindre la Karakorum Highway en passant par Abbottabad. De là, la route du Nord menait au Turkestan chinois en empruntant la haute vallée de l’Indus, puis celle de la rivière Hunza avant d’atteindre le col de Kunjerab.
James Abbott et les esclaves russes
Murree était un lieu de cantonnement militaire et une station climatique d’altitude dont les Britanniques avaient parsemé les contreforts de l’Himalaya pour y faire passer la saison chaude à leur famille. Darjeeling, Shimla, Mussoorie et Dharamsala étaient les plus célèbres, mais on en comptait d’autres, avec leurs églises néogothiques, leurs maisons à colombages, leurs manoirs Tudor et larges mall — promenoirs panoramiques interdits aux chiens et aux Indiens. À deux-mille-trois-cents mètres au-dessus de la mer d’Oman, la station de Murree pouvait encore jouir de sa fraicheur, mais croulait sous sa population croissante, familles punjabies bien loties et leurs serviteurs, commerçants et traine-misères de tout poil. Certains pensaient que la Vierge Marie y avait sa sépulture et que son nom était dérivé de celui de la mère du Christ. Mais il n’eut guère le temps de s’appesantir sur les mystères de « Holy Murree », les hôtels de la station étant au-dessus de ses moyens. À peine eut-il l’occasion de déguster une glace en contemplant des golfeurs alanguis déambuler sur le mall.
Il monta dans un vieux bus, conduit par un homme édenté coiffé d’un béret noir, et se dirigea vers la forêt d’Ayubia, au-delà de laquelle se trouvait l’Indus, niché dans la vallée mille mètres en contrebas. Il avait repéré un lodge pour randonneurs le long de la route, dans un village à l’ombre des bois. Lieu étrange qui tenait du refuge alpin (rideaux de coton, plancher de sapin, lourdes portes, bruissement du vent dans les arbres, lit avec couette), mais où l’on mangeait des galettes et du dahl épicé, arrosés de thé à la cardamome.
Une fièvre larvée et des éternuements tenaces, dus au brusque changement de température à Murree, l’avaient maintenu éveillé une partie de la nuit. Il se plongea dans le déchiffrement d’une carte routière en pensant à la seconde partie de son voyage au Pakistan, dans les montagnes et gorges du Karakorum : la lente montée vers Gilgit en passant non loin du Nanga Parbat, la traversée du pays Hunza — terre des Ismaéliens et de Karim Aga Khan —, l’ascension dans les solitudes vertigineuses avant d’atteindre la frontière chinoise. Mais il lui fallait d’abord redescendre vers l’Indus et rejoindre la route de la Chine au croisement d’Abbottabad. Le lendemain, il aperçut la ville s’approcher du creux de la vallée. Fondée à l’époque du Raj en 1853 par un important agent du Great Game qui s’illustra en Asie centrale, le général James Abbott3, elle servait alors de garnison aux troupes britanniques qui veillaient sur la frontière afghane après la sanglante déroute de 1842, et paraient à la menace russe grandissante. Son fondateur s’était rendu célèbre en 1839 par une expédition solitaire vers la ville de Khiva, située au sud de la mer d’Aral, où il avait tenté d’obtenir la libération de tous les esclaves russes détenus par l’émir local — l’objectif étant de priver le tsar d’un prétexte pour s’emparer du khanat et étendre son Empire en Asie centrale.
Les guerriers abondaient toujours à Abbottabad, bien que Pakistanais cette fois. Plusieurs académies y enseignaient l’art de la guerre et du renseignement, dirigés notamment vers un Afghanistan toujours rebelle. Mais l’homme qui égorgera Daniel Pearl à Karachi dix ans plus tard, n’avait pas encore livré, en cédant à la torture par l’eau, la cache de Ben Laden toujours actif sous d’autres cieux avant de se réfugier dans cette vallée, aussi invisible que la lettre volée de Poe sur le manteau de la cheminée. Le voyageur ignorant des drames à venir quitta le bus de montagne au carrefour des routes à Abbottabad, puis grimpa dans un large véhicule bariolé, un « Jingle truck » aux flancs couverts de paysages montagneux, de chaines et de pendeloques scintillantes. Il lui restait sept mille kilomètres pour atteindre Pékin.
- Dispositif consistant à simuler la noyade en ligotant le prisonnier sur une planche inclinée de manière à ce que la tête soit plus basse que les pieds. La tête est couverte d’un tissu sur lequel on verse de l’eau. Sa respiration devenant très difficile, le captif subit l’angoisse d’une mort imminente par asphyxie.
- Le « British Raj » est la dénomination non officielle que les Britanniques donnèrent à l’Empire des Indes (incluant le Pakistan, l’Inde, le Bangladesh et la Birmanie actuels). Le mot raj signifie royaume en sanskrit.
- Sur le rôle d’Abbott dans le « Grand Jeu », voir notamment Peter Hopkirk, Le Grand Jeu. Officiers et espions en Asie centrale, Nevicata, 2011. Le général James Abbott, qui était capitaine à l’époque, a raconté un de ses hauts faits dans Narrative of a Journey from Herat to Khiva, Moscow and St Peterburgh, during the late Russian invasion of Khiva, Londres 1843. Il est aussi l’auteur d’un poème titré « Abbottabad », « l’un des pires jamais écrit », selon le point de vue peu charitable de Stephen Moss publié dans le Guardian du 2mai 2011. Un des plus célèbres acteurs, mais fictionnel celui-là, de la guerre d’ombres entre l’Empire russe et l’Empire britannique est Kim, de Rudyard Kipling. Le livre de Hopkirk s’ouvre par une phrase de Kim, placée en épigraphe.