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Du piment pour les éléphants. Survivre près des parcs naturels

Numéro 6 - 2015 par Alex Vanherveland

septembre 2015

C’est un cara­van­sé­rail près de la fron­tière sou­da­naise, dont la tenan­cière a bien des mal­heurs à cause des babouins. Son mari autri­chien est décé­dé l’an pas­sé, l’hôtellerie héri­tée est son seul reve­nu pos­sible, et elle a sa fille mulâ­tresse à éle­ver. Les babouins règnent sur la forêt voi­sine. Ils épient la pro­prié­té en per­ma­nence, leurs groins sont dans tous […]

Italique

C’est un cara­van­sé­rail près de la fron­tière sou­da­naise, dont la tenan­cière a bien des mal­heurs à cause des babouins. Son mari autri­chien est décé­dé l’an pas­sé, l’hôtellerie héri­tée est son seul reve­nu pos­sible, et elle a sa fille mulâ­tresse à éle­ver. Les babouins règnent sur la forêt voi­sine. Ils épient la pro­prié­té en per­ma­nence, leurs groins sont dans tous les recoins, à l’affut du coup de poing qui leur per­met­trait de déro­ber de la mangeaille.

L’hôtesse avait un grand pou­lailler, avec cin­quante cha­pons en bonne san­té : les cha­fouins voi­sins sont venus chaque nuit et les ont égor­gés un à un. Elle a dans son jar­din un superbe man­guier, qui a por­té cette année des cen­taines de fruits, mais elle n’a pas eu une seule mangue pour elle. Une des cabanes de toile est dévas­tée : nos cou­sins poi­lus l’ont atta­quée, ont détruit le toit de chaume et déchi­ré la tente. « Vous ne les chas­sez pas?, demande le visi­teur éton­né. — Ils ne craignent pas les femmes. Le seul moyen pour moi de les faire fuir, c’est de mettre un pan­ta­lon et de les pour­suivre avec un bâton sans ouvrir la bouche : en effet, s’ils entendent le son de ma voix, ils s’assoient tranquillement. »

Le tintouin des babouins

Quand le visi­teur lui demande pour­quoi pas un garde armé, elle répond que le fusil lui cou­te­rait trop cher, et son garde armé d’un arc à flèche n’est pas bien adroit. L’an pas­sé, il a pour­tant tué un babouin d’une flèche en plein cœur et cela a tenu à dis­tance la troupe mal­fai­sante pen­dant six mois.

Après deux nuits pas­sées chez l’infortunée auber­giste, on a au mini­mum des envies de géno­cides contre les bes­tioles, d’autant plus que ce sont les moins char­mants des bipèdes. J’ai tou­jours eu un faible pour les ver­vets, guère moins pillards, mais tel­le­ment plus mignons, et sur­tout pour les colobes (dits aus­si magis­trats, à cause de leur toge noire et blanche), avec leur longue queue ter­mi­née par un pom­pon, qui offrent des bal­lets gra­cieux dans la cano­pée. Quand j’habitais en Éthio­pie, il y en avait une troupe semi-appri­voi­sée, dont les spé­ci­mens les plus har­dis venaient par­fois prendre un fruit dans la main. Les Éthio­piens, eux aus­si, détestent les babouins. Mais ils res­pectent les magis­trats, dont plu­sieurs amis abys­sins m’ont pré­ten­du, avec le plus grand sérieux, qu’ils sont non seule­ment dis­crets et élé­gants, mais en plus très pieux : ils res­pectent le carême chré­tien, alors que les babouins sont d’épouvantables païens paillards, pillards et impu­diques au point d’exhiber leurs tes­ti­cules bleus.

Ce n’est pas l’avis de Jak­wa ; il a neuf ans et c’est sa pre­mière ren­contre avec les babouins. Je leur lance quelques tranches de pain, et il s’exclame : « Regarde, c’est presque des humains. Ils mangent la tar­tine comme nous en la por­tant à la bouche après l’avoir sai­sie entre le pouce et l’index, et toi tu te moques d’eux. Les pauvres, ils sont obli­gés de men­dier ! J’ai envie d’adopter le petit, là-bas. »

Sauriens anthropophages

L’aubergiste n’est pas la seule à se plaindre des ani­maux sau­vages. En fait, c’est une lita­nie qui s’étale dans les jour­naux, plu­sieurs fois par mois. Dès que j’ai trois jours devant moi, je me pré­ci­pite vers un parc natu­rel ; le safa­ri consti­tue la détente stan­dard pour les Blancs qui séjournent par ici. Les Ougan­dais, à part la classe moyenne, ont, eux, plu­tôt ten­dance à ne voir que les désa­van­tages de la conser­va­tion de la nature sau­vage. Telle com­mu­nau­té de pauvres pêcheurs du lac Vic­to­ria perd régu­liè­re­ment l’un des siens, ava­lé ou ampu­té par un cro­co­dile parce qu’ils pêchent dans les eaux peu pro­fondes où les monstres peuvent les atta­quer faci­le­ment. Il n’est pas pos­sible aux pêcheurs d’abandonner cette acti­vi­té, qui est leur seul gagne-pain. Rien que dans le dis­trict de Mayuge, deux-cents péti­tion­naires ont été enre­gis­trés, qui demandent au gou­ver­ne­ment une com­pen­sa­tion pour une jambe ou un bras ampu­té, ou pour leur mari ou leur père assas­si­né par un monstre. Et il arrive aus­si que le sau­rien attaque les enfants qui vont pui­ser de l’eau. Par­fois, les fonc­tion­naires de l’Agence ougan­daise de la vie sau­vage, qui les cap­turent quand ils le peuvent, invitent la presse lors d’une prise spec­ta­cu­laire : le jour­nal montre alors un ani­mal aux pro­por­tions de dino­saure, pesant près d’une tonne, la gueule entra­vée par plu­sieurs dizaines de mètres de cordes ou de chaines, occu­pant la tota­li­té de l’arrière d’un camion.

J’ai eu la chance de voir le der­nier cap­tu­ré, lors d’une visite à la ferme des cro­co­diles du lac Vic­to­ria, un endroit extra­or­di­naire. La porte d’entrée annonce déjà le pro­gramme : « entrée 5.000 shil­lings, 2.000 pour les moins de douze ans ; les res­quilleurs seront man­gés. » Ils élèvent des cro­co­diles pour les vendre à un gros­siste étran­ger qui en fait des sacs à main pour dames, ou des sou­liers. Il n’y a pas d’utilisation tra­di­tion­nelle de la peau de cro­co­dile en Ougan­da : ce n’est que depuis récem­ment qu’on est en mesure de les cap­tu­rer, et de plus, contrai­re­ment à celle des varans, leur peau n’est pas adap­tée pour faire des tam­bours. On nous montre des cro­co­diles d’une semaine, de deux semaines, d’un an, de deux ans, et fina­le­ment de quatre ans, l’âge où on les abat pour leur peau. Une dizaine d’ombrettes trainent par là, pour voler quand elles le peuvent un des pous­sins que l’on donne à nour­rir aux bébés cro­co­diles. Il y a aus­si un milan qui nous épie d’un arbre proche. Les bas­sins abri­tant des sau­riens de moins d’un an sont bâchés. De temps à autre, si une bâche est abi­mée et le gar­dien pas trop proche, le milan plonge pour hap­per un bébé cro­co­dile. Et pour ter­mi­ner, le clou du spec­tacle : dans un bas­sin rien que pour lui, avec trois lignes de bar­be­lés par-des­sus les murs pour­tant hauts de deux mètres, mon­sieur le monstre. Il a tué au moins cinq hommes, paraît sur­gi de l’époque des dino­saures et son âge est esti­mé à soixante-cinq ans. Le gar­dien nous force à gar­der nos dis­tances : mal­gré le mur et les bar­be­lés, la bête pour­rait sau­ter et attra­per mon bras.

Paisible et ombrageux, le voisin léopard

De retour de chez sa grand-mère à la cam­pagne, Jak­wa raconte qu’un léo­pard rôde autour du vil­lage, mais qu’il n’est dan­ge­reux que pour les igno­rants. Il suf­fit en effet, explique-t-il devant les cita­dins incré­dules, de gar­der quand on le ren­contre les bras croi­sés comme les élèves dociles, de ne sur­tout pas s’agiter, de ren­trer sage­ment à la mai­son sans s’inquiéter du fait qu’il vous suive, et, une fois arri­vé, de lui offrir desœufs.

Quand je teste ces pré­ceptes curieux sur des zoo­lo­gistes, ils confirment presque tout. Il est vrai, me disent-ils, que le léo­pard est volon­tiers cha­par­deur, sur­tout là où nos congé­nères ont man­gé toutes les anti­lopes, et il se trouve donc sou­vent à proxi­mi­té des vil­lages. Mais il n’attaque géné­ra­le­ment pas de sa propre ini­tia­tive les humains (des proies pas à sa taille), sauf pour se ven­ger d’un homme qui l’a bles­sé. Il va, par contre, s’effrayer d’un geste brusque. Il est éga­le­ment vrai qu’il lui arrive d’escorter un humain len­te­ment, sans inten­tion hos­tile, par auto­ma­tisme, dés­œu­vre­ment ou curio­si­té. On connait même plu­sieurs cas où un voya­geur noc­turne, atta­qué par un voyou de l’engeance humaine, a été dou­ble­ment sur­pris de se voir sau­vé par le léo­pard qui l’escortait en silence, ce der­nier sau­tant, réflexe de fauve, sur le dos du malfrat !

Mais ce sont sur­tout les mésa­ven­tures vio­lentes avec le félin dont les pay­sans ougan­dais font état. En voi­ci deux, du vil­lage d’Aliti près de Lira, qui réclament en juin 2014 que la direc­tion des parcs paie leurs frais d’hôpitaux : ils ont été atta­qués par un léo­pard féroce. L’enquête nuan­ce­ra leurs décla­ra­tions : le félin habi­tait depuis long­temps près du vil­lage, il était connu et n’avait jamais atta­qué les hommes. Voi­là que s’est for­mée pour une rai­son obs­cure une expé­di­tion de deux-cents pay­sans et cent chiens contre lui. Il res­ta d’abord cou­ché tran­quille­ment près d’une ter­mi­tière quand il vit les pre­miers hommes arri­ver, puis, avec les lances et les chiens, il com­prit que c’est à lui qu’on en avait, fit recu­ler les chiens et atta­qua le pre­mier homme armé.

L’absence de grands félins au parc Mbu­ro m’autorise à m’y bala­der à pied, ce qui est un délice. J’accompagne durant quelques kilo­mètres des pas­teurs hima qui mène leurs bovins boire au lac Mbu­ro. Ils sup­portent assez bien, eux, la proxi­mi­té des ani­maux sau­vages et ne s’en plaignent que mol­le­ment ; ils admettent que les 20% des recettes du parc ver­sées à leur vil­lage sont les bien­ve­nues. Ce sont sur­tout les léo­pards qui les dérangent, parce qu’ils volent par­fois un veau, s’ils arrivent à trom­per la vigi­lance du gar­dien de nuit. Ils admettent par contre aimer les impa­las, pour leur pelage gra­cieux et aus­si parce qu’il n’y a aucune concur­rence avec elles ; ce n’est pas le cas des bush­bucks, qui viennent régu­liè­re­ment man­ger leur maïs.

Beau­coup de vil­lages rive­rains des parcs natu­rels d’Ouganda se plaignent des élé­phants. La détresse des habi­tants de Lawa­ca, en pays acho­li, est par­ti­cu­liè­re­ment poi­gnante puisqu’ils sont reve­nus en 2007 de vingt ans pas­sés dans les camps de dépla­cés à la suite des méfaits de Joseph Kony et son « armée de résis­tance du sei­gneur ». Deux ans plus tard, les voi­là for­cés de quit­ter leur vil­lage à nou­veau, et cette fois-ci ce n’est pas la folie humaine qui les chasse : les incur­sions des élé­phants sont à pré­sent trop fré­quentes et ils ne se contentent plus de rui­ner les récoltes : ils détruisent les huttes et il y a eu des morts. Ten­tant d’expliquer ce com­por­te­ment, les zoo­lo­gistes expliquent que vingt ans d’absence humaine ont peut-être don­né envie aux pachy­dermes de reprendre la route qui les menait tra­di­tion­nel­le­ment vers le Sou­dan. À cela s’ajoute que l’exploitation pétro­lière, à l’heure actuelle en phase d’exploration sis­mique dans le parc, dérange les grosses bêtes, les pous­sant sans doute à des acti­vi­tés plus nomades et plus nocturnes.

Des ruches et du tabac pour se défendre

« Notre quo­ti­dien, dit un ancien, c’est nous défendre contre les élé­phants qui viennent man­ger notre maïs et pié­ti­ner nos autres récoltes. Les gens de la capi­tale peuvent bien fêter en grande pompe le demi-cen­te­naire de ce parc. Pour nous, c’est cin­quante ans de mal­heur ! » Quand je l’interroge sur leurs mesures de défense, il répond qu’«en cinq décen­nies, ils ont tout essayé. Ils plantent du tabac et du piment rouge, dont les pachy­dermes n’aiment pas l’odeur, et ils tendent des cordes trem­pées dans l’huile pimen­tée le long du parc. Ils ins­tallent des ruches près de leurs champs. Plus récem­ment, les gar­diens des parcs se sont mis à leur dis­tri­buer des trom­pettes en plas­tiques (les fameuses vuvu­ze­las d’Afrique du Sud), puisque les élé­phants n’aiment pas le bruit. Ces mesures ne sont pas vrai­ment inutiles, mais les élé­phants viennent quand même. Toutes les nuits ! Vous les ver­rez ce soir, m’annonce-t-il. La seule mesure qui marche vrai­ment, c’est de faire des feux à la limite de nos champs et de les entre­te­nir jusqu’à l’aube, et de battre le tam­bour s’ils approchent trop. Les gar­diens du parc nous dis­tri­buent des sachets de piments que nous jetons dans le feu parce que les élé­phants détestent encore plus la fumée si elle est pimen­tée. » Je suis effec­ti­ve­ment témoin le soir même de ce labeur épui­sant (car les pay­sans ont aupa­ra­vant trans­pi­ré aux champs pen­dant toute la jour­née), dan­ge­reux et aléa­toire. « Avant-hier, ajoute mon inter­lo­cu­teur, trois minutes d’inattention, les élé­phants ont avan­cé et toute ma récolte a été pié­ti­née. Alors, je ne vais pas vous le cacher, de temps en temps, nous en tuons un, s’il nous tour­mente trop ; nous essayons de le faire en cachette, mais nous sommes sou­vent pris et mis en pri­son, à cause de la loi qui pro­tège les élé­phants même en dehors des parcs. En pri­son pour légi­time défense. »

Simiesques kidnappeurs

La plus ter­rible des mésa­ven­tures pos­sibles pour les com­mu­nau­tés humaines ins­tal­lées près des aires natu­relles pro­té­gées en Ougan­da est rare, mais frappe l’imagination et déclenche des folies ven­ge­resses que les gar­diens des parcs ont bien du mal à conte­nir. En juillet 2012 près de Hoï­ma et à nou­veau en mai 2013 près de Kibaale, des chim­pan­zés ont kid­nap­pé un petit enfant. Dans les deux cas, le bam­bin a pu être récu­pé­ré rapi­de­ment et s’en est sor­ti avec quelques bles­sures, mais cette aven­ture à la manière de Mow­gli ne fait pas rire les parents. Un zoo­lo­giste ougan­dais tente d’expliquer ce com­por­te­ment éton­nant : les chim­pan­zés sont stres­sés parce qu’ils voient leur ter­ri­toire sans cesse ampu­té par les défo­res­ta­tions que pra­tiquent petit à petit les vil­la­geois. Est-ce que le kid­nap­ping est une ven­geance ? Il semble dans le second cas avoir été le fait d’une gue­non sans petit. À cela s’ajoutent les ten­dances au can­ni­ba­lisme. En effet, on ne le sait que depuis peu, les chim­pan­zés ne dédaignent pas de s’attaquer aux autres singes plus petits (magis­trats, man­ga­beys, etc.) pour les manger.

Il reste à faire le bilan des ten­ta­tives gou­ver­ne­men­tales, depuis un demi-siècle, pour rendre les popu­la­tions rive­raines moins hos­tiles aux parcs. Le com­man­dant des gardes d’un parc raconte, aus­si désa­bu­sé que le pay­san vic­time des élé­phants : « Enga­ger des jeunes gens des vil­lages voi­sins comme ran­gers, croyez-vous que nous n’y aurions pas pen­sé ? Nous l’avons essayé bien sûr, et nous invi­tons régu­liè­re­ment les enfants des écoles à visi­ter le parc pour ten­ter de leur faire appré­cier la nature sau­vage. Mais de trou­ver que les impa­las sont beaux, voire d’accepter d’être sala­riés du parc n’empêche pas du tout les vil­la­geois de bra­con­ner. Ceux que nous enga­gions comme gardes uti­li­saient les notions de zoo­lo­gie que nous leur don­nions pour bra­con­ner plus sys­té­ma­ti­que­ment ; ils pro­fi­taient aus­si de leur connais­sance du ter­rain pour cacher et éva­cuer plus faci­le­ment le fruit de leur rapine ! Notre poli­tique est donc aujourd’hui, mal­heu­reu­se­ment, qu’aucun de nos gardes ne peut être ori­gi­naire de la région. »

Caïmans et accommodements

Me voi­là bien en peine de conclure, moi qui tente d’être huma­niste avant d’être conser­va­tion­niste. L’Agence ougan­daise de la vie sau­vage vient de déci­der que vu l’augmentation rapide de la den­si­té de popu­la­tion, il n’est plus pos­sible de tolé­rer un cro­co­dile en dehors des parcs. Ceux que les vil­la­geois dénoncent seront aus­si rapi­de­ment que pos­sible cap­tu­rés et trans­fé­rés ou, si ce n’est pas pos­sible, abat­tus. Cela me semble une sage déci­sion : il est temps de ces­ser d’espérer une coha­bi­ta­tion har­mo­nieuse avec les man­geurs d’hommes. Mais avec la plu­part des autres espèces, je crois que l’on doit conti­nuer à cher­cher des « accom­mo­de­ments rai­son­nables », comme on dit entre com­mu­nau­tés humaines.

Ain­si, le rhi­no­cé­ros, qui était éteint en Ougan­da, est pro­gres­si­ve­ment réin­tro­duit, mais uni­que­ment, jusqu’à pré­sent, dans le sanc­tuaire hyper­pro­té­gé de Ziwa. Ayant appris que les tra­fi­quants mon­dia­li­sés de la corne, pro­ba­ble­ment infil­trés par la police, com­men­çaient à s’intéresser à son sanc­tuaire, le res­pon­sable du parc a déci­dé l’an pas­sé d’ouvrir ses portes durant le jour aux éle­veurs voi­sins avec leurs trou­peaux. Nous avons donc depuis peu droit à ce spec­tacle éton­nant : des rhi­nos brou­tant au milieu des vaches, sans que cela semble ne déran­ger ni l’un ni l’autre. « La pré­sence humaine per­ma­nente, explique le res­pon­sable, ren­drait, du moins nous l’espérons, une attaque par un com­man­do de bra­con­niers beau­coup plus dif­fi­cile à réus­sir. Les éle­veurs, qui sont très contents de faire brou­ter leurs bêtes ici, nous aver­tissent immé­dia­te­ment d’une pré­sence suspecte. »

Alex Vanherveland


Auteur

journaliste