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“Du bon usage des catastrophes”, de Régis Debray

Numéro 2 Février 2012 par François Thoreau

février 2012

[(« Les nuits sont enceintes et nul ne connait le jour qui nai­tra », pro­verbe turc, cité par Edgar Morin, Le Monde, 8 jan­vier 2011.)] On le sait hété­ro­clite impé­ni­tent. Lorsque l’infatigable arpen­teur de nos contrées intel­lec­tuelles, Régis Debray, pose son lourd bagage sur la notion de « catas­trophe », c’est déjà un évè­ne­ment. C’est que cette der­nière ren­contre un succès […]

[(« Les nuits sont enceintes et nul ne connait le jour qui nai­tra », pro­verbe turc, cité par Edgar Morin, Le Monde, 8 jan­vier 2011.)]

On le sait hété­ro­clite impé­ni­tent. Lorsque l’infatigable arpen­teur de nos contrées intel­lec­tuelles, Régis Debray1, pose son lourd bagage sur la notion de « catas­trophe », c’est déjà un évè­ne­ment. C’est que cette der­nière ren­contre un suc­cès crois­sant dans les sciences sociales, allant jusqu’à ébran­ler le para­digme domi­nant de la « socié­té du risque2 ». De nom­breuses revues y consacrent un dos­sier thé­ma­tique3. Concep­tuel­le­ment, la « catas­trophe » s’avère riche de sens. Godin explique à quel point elle a par­tie liée avec la tra­gé­die clas­sique, dont elle per­met le dénoue­ment en y opé­rant le « ren­ver­se­ment » déci­sif (selon l’étymologie du mot katas­trophe)4. La catas­trophe est l’évènement subit (et subi, ose­rait-on dire) qui va fon­da­men­ta­le­ment retour­ner une situa­tion de départ, de manière irré­duc­tible et irré­ver­sible. Il y a là un mou­ve­ment qui serait cyclique, n’était la concep­tion linéaire du temps qui est la nôtre, mais qui sug­gère l’idée d’une pos­sible régénération.

Le titre de l’essai signé par Régis Debray aver­tit le lec­teur : il y aurait un « bon usage » de la catas­trophe, dont on ima­gine qu’il est à la fois pos­sible et sou­hai­table de le dis­tin­guer de son pen­dant fâcheux. L’ouvrage trace donc son sillon entre les pro­phètes de mal­heur et les tenants d’une méta­phy­sique de la catas­trophe, qui en ont bien cap­tu­ré les res­sorts fon­da­men­taux, sans jamais clai­re­ment les dépar­ta­ger. Il pro­pose un essai enthou­sias­mant, rédi­gé dans un style très lit­té­raire et dont la struc­ture n’apparait pas fer­me­ment réi­fiée dans un décou­page strict et défi­ni­tif. La trame — car l’ouvrage n’en est pas pour autant dépour­vu — n’apparait ain­si que rétros­pec­ti­ve­ment. Debray entend ins­crire la catas­trophe dans la conti­nui­té de la pen­sée de l’Apocalypse, laquelle, pour être moins pré­gnante dans nos socié­tés contem­po­raines, n’en est pas moins por­teuse d’une cer­taine éco­lo­gie des nou­veaux départs, des ver­tus de ce qui renait de ses cendres. La thèse prin­ci­pale est que, moyen­nant sa cor­recte appro­pria­tion, la catas­trophe peut ren­con­trer ces mêmes qua­li­tés « rédemp­trices » pour la pen­sée contemporaine.

Aucune ambigüi­té, donc, sur la por­tée de l’ouvrage. Il ne s’agit pas de pes­ter contre les Cas­sandres de nos socié­tés en voie de pro­li­fé­ra­tion. C’est que les motifs de « soleil noir » ne manquent pas, et l’usage de la catas­trophe est ren­du légi­time par les moyens tech­no­lo­giques dont se dote notre civi­li­sa­tion. En ce sens, il faut sans doute voir dans le suc­cès crois­sant ren­con­tré par le concept une mani­fes­ta­tion de la « crise de l’avenir » et de ce « pro­grès » auquel nous avons tant vou­lu croire, et que l’accélération sou­daine de l’histoire dis­sout dans une pen­sée deve­nue fon­ciè­re­ment anxio­gène5. Il n’y a pour­tant rien là de très nou­veau ; pour Debray, c’est avant tout la grande per­ma­nence du phé­no­mène pro­phé­tique qui se mani­feste ain­si, recy­clée sous des appa­rences de moder­ni­té. Or, avance-t-il, la catas­trophe « est un moyen de réar­me­ment moral, face à la foudre qui désarme […], un moyen d’édification et ultime aver­tis­se­ment avant la rédemp­tion » (p. 14).

C’est bel et bien la trame de l’Apocalypse qui se joue ici, encore et encore, dont la « syn­taxe » suit les règles immuables d’un dérou­le­ment en trois temps : le dévoi­le­ment d’un secret capi­tal, l’annonce d’une immi­nente fin des temps et l’ultime appel (p. 16). C’est pré­ci­sé­ment l’objectif que s’assigne Debray, dans son essai ; com­prendre la méca­nique de la pro­phé­tie et « démon­ter les moteurs de sa trans­mis­sion » (les ita­liques sont de l’auteur) (p. 106). Voi­là donc le pro­phète char­gé de la lourde mis­sion «[d’] appli­quer des mes­sages anciens à des situa­tions nou­velles pour anti­ci­per les libé­ra­tions futures » (p. 22).

Debray revient alors sur la figure his­to­rique du pré­di­ca­teur et l’indéniable conti­nui­té qui fait remon­ter, jusqu’à nos socié­tés contem­po­raines, les pro­phètes de l’Apocalypse — Daniel, Isaïe, Jéré­mie, Ezé­chiel et les autres. Il pointe un phé­no­mène récur­rent ; la conco­mi­tance entre la catas­trophe et la pro­phé­tie : « il n’est pas de moments dra­ma­tiques […] qui n’aient vu une recru­des­cence de l’activité pro­phé­tique » (p. 33). Il s’agit bien, de la pythie de Delphes aux Livres sibyl­lins de Rome, de « faire le plein de force mys­tique face à l’adversité » (p. 34). Ain­si, la catas­trophe est l’apanage des temps trou­blés, ce qui lui donne tout le loi­sir de s’épanouir à l’heure de tous les désastres potentiels.

Et pour­quoi pas ? Après tout, l’annonce de la catas­trophe est tou­jours por­teuse de len­de­mains qui chantent. Les ténèbres sont tou­jours lourdes du jour qu’elles portent. « Nos por­teurs d’espoir, nos pro­met­teurs de parou­sie ne se don­ne­raient pas tant de peine pour nous bou­cler dans un ter­ri­fiant train fan­tôme s’ils n’étaient sûrs, par là, de nous pro­cu­rer un plai­sir rare et raf­fi­né : après l’étang de feu et de soufre à tra­ver­ser, tout au bout, un lac de lait et de miel » (p. 38 – 39). Ain­si, le pro­phète est celui qui sait détec­ter les signes, qui détient la clé de la solu­tion enfin trou­vée d’un ave­nir meilleur. Le voi­là porte-parole d’une cause, voire d’une enti­té supé­rieure, au nom de laquelle il s’exprime, dont il se fait le modeste inter­prète. Vou­drait-on évin­cer la pro­phé­tie — au nom, par exemple, d’un ratio­na­lisme étroit — que l’on com­met­trait d’ailleurs une lourde erreur d’appréciation. Au fond, la catas­trophe résonne avec l’un des deux res­sorts les plus fon­da­men­taux de toute action humaine : la peur, l’autre étant le désir. Debray le clame dans l’assurance d’une for­mule appe­lée à mar­quer les mémoires : « Et l’on ne voit que deux branches d’activité que ne menace pas à l’avenir le chô­mage tech­nique : la pros­ti­tu­tion, en charge des zizis, et la pro­phé­tie, en charge des zozos (vous et moi)» (p. 43). Et puis, aucune chance de se trom­per, tant il est vrai que la catas­trophe annon­cée fini­ra bien par adve­nir (et ce, grâce à la dis­so­lu­tion de la pro­phé­tie dans le long terme). « Fiable est la faille. Any­how some­how, un ter­rible mal­heur » (p. 65).

Faut-il alors en conclure que la pro­phé­tie se can­tonne à agi­ter des chif­fons rouges et à tâter de notre corde, si sen­sible, de la peur ? Non. L’usage de la pro­phé­tie est non seule­ment légi­time, mais poten­tiel­le­ment salu­taire, tant il peut par­ti­ci­per d’une cer­taine éco­lo­gie de la pen­sée. On a donc besoin de nou­veaux pro­phètes pour gérer les angoisses d’une popu­la­tion, face aux­quelles les ins­ti­tu­tions tra­di­tion­nelles (l’Église, l’État) semblent bien désar­mées, leurs usuels « réduc­teurs d’incertitude » (p. 63) en panne. En outre, la catas­trophe est un des der­niers bas­tions de la pen­sée libre, un espace de liber­té qui ne soit pas réduc­tible. Le pro­phète est ain­si « maitre et pos­ses­seur des grands mots qui font fré­mir » (p. 64).

On le com­prend, la catas­trophe revêt donc, selon Debray, un indé­pas­sable hori­zon méta­phy­sique et n’a de sens que dans la mesure où elle ré-enchante des masses en panne d’imaginaire, « Un peuple, qui doute de tout sauf de sa déré­lic­tion et qui, faute de légendes, sent le froid gagner ses membres, cherche à corps per­du “le lieu et la for­mule” (p. 62)». À cette condi­tion, et à cette condi­tion seule­ment, la pro­phé­tie peut insuf­fler à l’air irres­pi­rable des temps un peu de frai­cheur. « Quel que soit son cout en souf­frances humaines, l’éternel pré­sent de la catas­trophe, soleil noir, assure à nos états dépres­sifs comme à nos élans rédemp­teurs une source d’énergie vrai­ment renou­ve­lable » (p. 65). En bref, par des moyens sans cesse renou­ve­lés, la catas­trophe rejoue sans cesse la scène du Juge­ment der­nier, fai­sant ain­si res­sur­gir les « tré­fonds reli­gieux d’une civi­li­sa­tion qui nous roule tous dans ses plis à la nais­sance, croyants et agnos­tiques mêlés » (p. 50). Voi­là notre pri­vi­lège à nous, les monothéistes.

Le seul job du pro­phète consiste donc à appor­ter de l’espérance, lorsque ses contem­po­rains en manquent cruel­le­ment. Il s’agit de rou­vrir des pers­pec­tives et d’enchanter des espaces lais­sés pour morts, au vu des enjeux cru­ciaux que nous posent aujourd’hui, notam­ment, les enjeux éco­lo­giques. Qui donc peut pré­tendre à ce titre, dont Debray nous dit qu’il n’est pas inné, mais qu’il s’acquiert ? Adver­saire natu­rel du pou­voir poli­tique en place, le pro­phète doit cepen­dant résis­ter à la ten­ta­tion de deve­nir un oracle de cour. Il doit pour­suivre une longue et patiente quête d’autorité morale, tra­cer labo­rieu­se­ment son sillage. En d’autres termes, il doit four­bir ses armes sur le ter­rain du débat public, tant il est vrai que « les moines-sol­dats du salut col­lec­tif ne peuvent pas­ser outre les ques­tions de logis­tique et d’artillerie » (p. 106). Et Debray de pro­po­ser un mode d’emploi pra­tique, rien moins qu’un « Bref dis­cours de la méthode » (p. 75): com­ment s’assurer les titres et mérites, et sui­vant quelles règles et condi­tions, pour pré­tendre au titre envié de « prophète » ?

Dans l’intervalle, par un de ces contre­pieds que l’essai mul­ti­plie (et qui en rend la lec­ture si joyeuse), Debray se lance dans un éloge du « maitre de l’école apo­ca­lyp­tique fran­çaise », René Girard. Il pro­cède à une relec­ture de son œuvre à la lueur de sa dimen­sion « apo­ca­lyp­tique », c’est-à-dire de la mesure dans laquelle celui-ci répond à la séquence apo­ca­lyp­tique expo­sée préa­la­ble­ment et qui, au fond, sert de trame à l’essai (p. 78). Les pages qui suivent reviennent sur l’itinéraire intel­lec­tuel de René Girard et les apports les plus féconds de sa pen­sée, comme la figure de la tri­an­gu­la­tion du désir, qui démontrent la per­ma­nence de la recherche de vic­times émis­saires et une pas­sion immo­dé­rée pour le « lyn­chage sacré » (p. 85).

À ce titre, Debray s’inscrit net­te­ment dans la tra­di­tion du renou­veau de la pen­sée de la catas­trophe, dont l’émissaire contem­po­rain le plus connu est Jean-Pierre Dupuy, auteur de Pour un catas­tro­phisme éclaire6. Ce der­nier fonde ses écrits dans les dérives du monde contem­po­rain et en par­ti­cu­lier dans une cri­tique des nou­velles tech­no­lo­gies, si enva­his­santes dans notre quo­ti­dien et si lourdes d’enjeux pour nos len­de­mains. Dupuy pro­pose d’en faire une ana­lyse de ce qu’il appelle, après le phi­lo­sophe des sciences Karl Pop­per, leur « pro­gramme méta­phy­sique », soit l’ensemble de pré­sup­po­sés fon­da­men­taux qui sous-tendent les acti­vi­tés de recherche et déve­lop­pe­ment, par exemple dans le domaine des nano­tech­no­lo­gies. Ain­si, c’est à une pers­pec­tive pra­tique que nous convie Dupuy, qui appelle à renou­ve­ler les cadres de pen­sée du « prin­cipe de pré­cau­tion7 » — un prin­cipe dont les impli­ca­tions concrètes et poli­tiques ne sont plus à démon­trer — à la lueur d’un renou­veau de la pen­sée « catas­tro­phique ». Il s’agit, pour Dupuy, d’envisager sérieu­se­ment l’hypothèse de la catas­trophe pour se don­ner les moyens d’actions d’y parer pré­ven­ti­ve­ment, à l’aide d’une sorte d’intelligence pros­pec­tive. Ain­si, consi­dé­rer l’hypothèse du pire à adve­nir doit per­mettre de poser les jalons d’une action poli­tique, ici et maintenant.

Cette approche s’inscrit expli­ci­te­ment dans les tra­vaux du phi­lo­sophe alle­mand, Hans Jonas, qui a pro­po­sé d’adopter le prin­cipe épis­té­mo­lo­gique de l’«heuristique de la peur » dans son fameux essai, Le prin­cipe res­pon­sa­bi­li­téH. Jonas, Le prin­cipe res­pon­sa­bi­li­té. Une éthique pour la civi­li­sa­tion tech­no­lo­gique, trad. fr. J. Greisch, Flam­ma­rion, 1995 [1979].]]. La pro­po­si­tion qu’y fait Jonas consiste à pro­po­ser un plus petit com­mun déno­mi­na­teur, qui doit pou­voir ser­vir de levier à une nou­velle éthique civi­li­sa­tion­nelle : la sur­vie de l’humanité à sa propre déme­sure. Si est recon­nue la menace qui pèse sur les condi­tions de pos­si­bi­li­té de la vie sur terre, alors il devient pos­sible de refon­der à nou­veaux frais une éthique du pré­sent, une éthique de la res­pon­sa­bi­li­té qui prenne pour objet l’avenir des rela­tions de l’homme à la nature. On com­prend là qu’il s’agit d’une démarche spé­cu­la­tive, d’une inter­ro­ga­tion sur les fina­li­tés que s’assigne notre civi­li­sa­tion, qui requiert, selon le pres­crit tar­dif de Jonas, « d’abandonner la sécu­ri­té car­té­sienne du savoir exact pour ouvrir l’incertitude des conjec­tures méta­phy­siques8 ». C’est bien là le sens de l’interrogation sur les catas­trophes, qui sont ce moment tra­gique d’une fin du monde tel que nous le connais­sons et qui, dans ce mou­ve­ment, légi­ti­ment un renou­vè­le­ment de la pen­sée sur ce monde tel que nous vou­drions qu’il devienne.

Au fond, c’est ici qu’on retrouve la pro­po­si­tion de Debray, qui consiste à embras­ser la catas­trophe par le court-cir­cuit qu’elle auto­rise, par le grand écart qu’elle nous fait fran­chir, entre nos racines civi­li­sa­tion­nelles les mieux enfouies et leur relec­ture à la lueur des enjeux contem­po­rains. Por­teuses de sens, les pro­phé­ties ne font que se per­pé­tuer selon le sché­ma cano­nique de l’Apocalypse, emprun­tant tou­jours de nou­veaux iti­né­raires. Lorsque Debray nous livre, sans fard, les trucs et astuces de la « pro­phé­tie pour les nuls », nous sommes en droit de nous deman­der s’il n’encourage pas expli­ci­te­ment le déve­lop­pe­ment d’un cer­tain dis­cours sur la catas­trophe, en tant que véhi­cule d’un nou­vel enchan­te­ment et por­teur de nou­veaux pos­sibles. Ce n’est pas là, tant s’en faut, la voca­tion de la médio­lo­gie qui lui est chère. Et pour­tant, tout se passe comme si Debray cher­chait à sus­ci­ter des voca­tions. Il s’agirait ain­si de pen­ser la catas­trophe non pas tant sur le mode anxio­gène d’un monde en voie de décom­po­si­tion, mais bien plu­tôt comme pré­texte d’un renou­vè­le­ment des cadres de la pen­sée. Com­ment com­prendre d’une autre manière qu’aux aspi­rants pro­phètes, qui « ne peuvent pas­ser outre les ques­tions de logis­tique et d’artillerie », Régis Debray four­nisse les munitions ?

  1. Gal­li­mard, 2011.
  2. Fl. Gué­nard et Ph. Simay, « Du risque à la catas­trophe. À pro­pos d’un nou­veau para­digme », (La vie des idées, 24 mai 2011, www.laviedesidees.fr. Voy. éga­le­ment U. Beck, La socié­té du risque, trad. L. Ber­nar­di, Aubier, 2001 (1986).
  3. Le Por­tique, « Catastrophe(s)?», n° 22, 2009 ; Esprit, « Le temps des catas­trophes », n° 3/2008.
  4. Chr. Godin, « Ouver­ture à un concept : la catas­trophe », Le Por­tique, n° 22, 2009, en ligne, http://leportique.revues.org.
  5. É. Klein, « Les vacille­ments de l’idée de pro­grès », Le Por­tique, n° 7, 2001, en ligne, http://leportique.revues.org.
  6. J.-P. Dupuy, Pour un catas­tro­phisme éclai­ré. Quand l’impossible est cer­tain, Seuil, 2002.
  7. J.-P. Dupuy, « Les rêves de la rai­son », Revue européenne des sciences sociales, n° xlii-130, 2004, numé­ro spé­cial sur Les usages de la pré­cau­tion, dis­po­nible en ligne.
  8. H. Jonas, Pour une éthique du futur, trad. Cor­nille S. & Iver­nel P., Rivages poche, 1993, p. 57.

François Thoreau


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