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Dix ans sans tyran en Indonésie
On a beaucoup glosé, ces dernières semaines, sur les hésitations thaïes entre césarisme et populisme. De l’autre côté du détroit de Malacca, la démocratisation de l’Indonésie constitue un enjeu de politique contemporaine bien plus significatif. D’abord parce qu’il s’agit de l’État comptant le plus de musulmans au monde et que son basculement vers la démocratie, encore très incomplet mais difficilement réversible, contredit le pessimisme de ceux qui considèrent démocratie et islam comme incompatibles, et affaiblit la thèse du « choc des civilisations ». Ensuite, parce qu’il s’agit d’un pays où la grande majorité de la population reste extrêmement pauvre et maintenue dans l’ignorance, encore sujette de structures sociopolitiques franquistes voire féodales. Se pose donc ici, chaque jour, le défi de mener parallèlement démocratisation et développement, alors que beaucoup de pays ont plutôt, au cours des xixe et xxe siècles, opté pour une modernisation autoritaire précédant la démocratisation.