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Divorce consommé entre la Russie et l’Occident
Le divorce est-il irrémédiable entre Moscou et les capitales occidentales ? Au début des années 2000 pourtant, la Russie se considérait comme partie intégrante de la civilisation européenne, le G7 était devenu le G8 pour accueillir la Russie (1997 – 2014), un accord de partenariat et de coopération entre celle-ci et l’UE était entré en vigueur en 1997 […]
Le divorce est-il irrémédiable entre Moscou et les capitales occidentales ? Au début des années 2000 pourtant, la Russie se considérait comme partie intégrante de la civilisation européenne, le G7 était devenu le G8 pour accueillir la Russie (1997 – 2014), un accord de partenariat et de coopération entre celle-ci et l’UE était entré en vigueur en 1997 jusqu’à ce qu’il se vide de sa substance à partir de 2014, et le Conseil OTAN-Russie (2002 – 2014) était riche de projets communs. Ensuite, Poutine a notamment dénoncé le monde unipolaire dominé par les USA lors de la Conférence de Munich sur la sécurité en 2007, exprimé de vives objections quant à l’adhésion de l’Ukraine et de la Géorgie à l’OTAN à Bucarest en 2008 et a réitéré sa demande de mettre un terme aux activités militaires occidentales à ses frontières et de geler l’élargissement de l’OTAN à l’Est en 2021.
Comme l’ont montré les contributeur·ices de ce dossier, le bras de fer diplomatique entre l’Occident et la Russie à propos du droit souverain des pays de choisir leurs alliances n’est pas le seul facteur à avoir précipité l’irréparable. Pour imposer le joug à la population et se maintenir au pouvoir, l’élite dirigeante russe forge une vision du monde qui per se nécessite l’abandon de ses « tentatives aussi nombreuses que stériles de s’intégrer à la civilisation occidentale » et l’apologie de la « solitude géopolitique pour des centaines d’années » (Sourkov 2018), seule voie jugée valable pour cet État-civilisation à la destinée unique.
Avant le tournant de 2014, l’Occident a‑t-il traité la Russie d’égal à égal ou en pays de seconde zone, alimentant par là même les peurs et le ressentiment et laissant passer la possibilité d’établir un partenariat durable ? Ou les crispations identitaires et les ambitions impérialistes de celle-ci auraient-elles repris le dessus tôt ou tard ? Impossible à présent d’obtenir une réponse crédible à ces questions, et l’heure n’est de toute façon plus aux regrets, mais à l’introspection et à l’action. Notre intérêt est de nous interroger sur notre attitude à l’égard de la Russie en tirant les leçons du passé, en analysant le présent et en préparant l’avenir. Notre devoir est de continuer à faire croitre la force vive de la démocratie, garante des libertés, afin de reléguer coute que coute les extrémismes dans les oubliettes de l’Histoire. Nous vivons des temps dangereux. Soyons vigilant·es.
Bibliographie
• Sourkov, Vladislav. La solitude du sang-mêlé [en russe]. Russia in Global Affairs. 11/4/2018. Disponible à l’adresse : https://globalaffairs.ru/articles/odinochestvo-polukrovki-14 – 2/