Ce site utilise des cookies afin que nous puissions vous fournir la meilleure expérience utilisateur possible. Les informations sur les cookies sont stockées dans votre navigateur et remplissent des fonctions telles que vous reconnaître lorsque vous revenez sur notre site Web et aider notre équipe à comprendre les sections du site que vous trouvez les plus intéressantes et utiles.
Déshumanisation dans la grande distribution. Le cas du consumer centricity
La formation consumer centricity est un élément central de la stratégie de redéploiement du groupe Carrefour. Se fondant sur une enquête de terrain menée en 2016, cet article vise à en expliciter les enjeux sous-jacents et les conséquences concrètes sur l’organisation du travail. De la réification des travailleurs au durcissement des hiérarchies internes et des mécanismes de contrôle, elle s’avère un analyseur parfait de transformations qui pourraient être généralisées à d’autres secteurs.
La formation consumer centricity de Carrefour Belgium est l’un des « fleurons » de la réorganisation de l’entreprise. Cette notion de consumer centricity signifie qu’il s’agit de « remettre le client au centre des préoccupations de l’enseigne ». Naïvement, nous ne pouvons manquer de nous interroger : « N’était-ce pas déjà le cas avant ? ». La réponse est simple : l’entreprise s’est concentrée sur le chiffre d’affaires, en manipulant la quantité… C’est le volume qui permettait à Carrefour de faire un chiffre d’affaires colossal. Une seconde question naïve s’impose : « Qu’est-ce qui a changé ? ». Et la réponse est toujours aussi simple : les géants de la grande distribution se mènent une « guerre des prix » en annonçant toujours les prix les plus bas. Or, il est impossible pour tous les acteurs du secteur de proposer les prix les plus bas pour tous les produits1. Dans ce secteur hyperconcurrentiel, les consommateurs transforment de plus en plus rapidement leurs habitudes de consommation, les ajustant en fonction des promotions, dispersant leurs achats. Dès lors, le volume de vente par magasin diminue… et le chiffre d’affaires de certaines enseignes aussi2 !
C’est à la suite de ce constat que la direction de Carrefour Belgium a décidé de changer sa « culture d’entreprise ». La nouvelle politique de l’enseigne est de rendre « l’expérience » en magasin la plus agréable possible pour le client, en mettant en place toute une série de pratiques que nous décrirons par la suite. Par ce biais, la firme compte « faire acheter » dans ses magasins plutôt que chez ses concurrents car « on se sent bien dans son magasin Carrefour ». Et ce principe « d’expérience positive » durant les achats serait une nouvelle manne aubaine pour l’entreprise.
Lorsque l’on évoque un changement de culture d’entreprise, on suppose parfois que tous les employés de l’entreprise souhaitent ce changement. Or, c’est rarement le cas3… Et, dans un système hiérarchique pyramidal comme celui de Carrefour Belgium, les seuls qui souhaitent vraiment un changement, ce sont les dirigeants. Il s’agit donc d’une dynamique particulière : un petit nombre « d’innovateurs » contraignent les employés à changer leur façon de travailler en se basant sur des projections d’efficacité forcément idéelles.
Concrètement, ce « changement » répondant à un objectif de marketing impose des techniques particulières de travail à certains employés (alors qu’ils maitrisent déjà des savoir-faire particuliers). Ces nouvelles techniques sont peu naturelles pour les travailleurs concernés, bien qu’elles puissent avoir une influence sur les comportements d’achats des clients. Par exemple, il est désormais attendu que lorsque les employés sont occupés à une tâche qui leur est assignée (étiqueter les produits, réassortir le rayon, etc.), ils doivent spontanément « tout quitter » pour aider un client à trouver un produit, éventuellement de l’autre côté du magasin et ce, même si d’autres employés du magasin se situent plus à proximité du rayon où se trouve le produit en question.
Une formation pour inculquer le changement
La grande distribution emploie beaucoup de travailleurs à temps partiel, avec des contrats peu surs. D’après Eurostat, en Belgique, la part des employés à temps partiel dans le secteur du commerce (NACE G) était de 24,5% en 2016. Cette réalité (de notoriété publique) a pour conséquence un « turn-over » important. Faire « changer » des travailleurs qui n’ont aucune sureté d’emploi peut s’avérer complexe, leur attachement à « l’image de marque » de l’entreprise étant moindre. C’est dans ce contexte qu’une campagne de formation a été lancée, sous le slogan « je m’engage pour mon client », avec pour but affiché d’apprendre aux employés ces gestes et ces actions qui « valorisent » le client, afin de lui permettre d’avoir une « expérience positive » lors de ses achats. Dans un souci de modération de ses couts, la formation a été élaborée en interne par le service de gestion des compétences.
À l’occasion d’un travail d’enquête de terrain mené en 2016 autour de cette formation, nous avons constaté que la formation n’a pas été donnée de la même manière aux collaborateurs et aux « manageurs » de rayons. La formation pour les « manageurs » et les « assistants manageurs » s’est déroulée sur deux jours et en dehors du magasin dans lequel ils travaillent. En outre, les manageurs ont été pris en charge par une société extérieure. Ils ont aussi été très bien reçus puisque le petit-déjeuner était fourni. Par contre, la formation des collaborateurs n’a occupé qu’une seule journée et s’est tenue au sein du magasin dans lequel ils travaillent, souvent à proximité du bureau du directeur. Évidemment, cela dénote d’emblée une hiérarchisation explicite entre les fonctions qui se ressent jusque dans les contenus, alors que la formation est censée aborder les mêmes points. Cette différence de contenus nous a été confirmée par un membre du personnel du département Talent Développement. Par exemple, les motivations sous-jacentes à ce « changement de culture » n’ont été expliquées qu’aux seuls « manageurs ». De telles explications ont pourtant pour effet de donner plus de sens au contenu et donc de susciter une moindre réticence à appliquer les principes de la nouvelle « ligne de conduite » de l’enseigne. Toutefois, le faible investissement temporel et financier consacré à la formation des « employés de base » s’explique simplement par le fait que les collaborateurs ont pour la plupart des contrats à durée déterminée et que, dès lors, la direction rechigne à investir de l’argent pour des travailleurs qui ne resteront pas beaucoup plus de trois mois « au service de l’entreprise ». On constate ici un point de tension entre la logique du changement, qui se veut une stratégie de long terme, et la logique stratégique immédiate, celle de la rentabilité maximale et donc de la réduction des dépenses. Ces deux logiques s’opposent et les dispositifs mis en place s’avèrent être, dès lors, des formes un peu bancales de compromis.
Qu’en disent les « formés » ?
Dans un premier temps, nous avons demandé aux employés du Carrefour des Grands Prés, fraichement ouvert à Mons, de nous livrer leurs témoignages à propos de la formation dispensée par le groupe. Le choix de ce magasin s’est fait en concertation avec l’entreprise, qui a indiqué que c’est dans cette implantation que la formation a connu le plus de succès. La plupart des témoins voyaient ces changements d’un œil très favorable, surtout ceux qui ont été nommés « ambassadeurs » de cette nouvelle politique à l’issue de la formation. Ils considèrent cette nomination comme une forme de promotion, bien que celle-ci ne soit que symbolique, n’entrainant aucun effet en termes de salaire ou de sécurité d’emploi.
La nouvelle façon de faire de l’enseigne a de facto entrainé une augmentation volontaire du volume de travail de la part de plusieurs employés. Plus encore, certains d’entre eux ont relativement spontanément mis en place des groupes de discussion sur des réseaux sociaux, utilisant leur profil personnel et leur temps de loisir pour échanger des conseils quant aux comportements à adopter face au client ou pour faire part à leurs collègues de leurs « expériences clients ». Cette dynamique de réduction s’inscrit dans une augmentation proactive de la porosité entre travail et vie privée de ces employés particulièrement convaincus. Lorsque l’on analyse de plus près le profil des employés qui se font de la sorte les « premiers de classe » de cette politique, on constate que ce sont de nouveaux employés, sous contrat à durée déterminée, qui formulent rapidement des espoirs de reconduction de leur contrat, la nomination comme « ambassadeur » de la nouvelle politique apparaissant dans ce cadre comme une forme sinon de garantie, à tout le moins d’atout quant à cette reconduction.
Dans une seconde phase d’enquête, nous avons donc cherché des témoignages dans d’autres magasins, comme l’hypermarché d’Auderghem. Cet hypermarché est le magasin « numéro un » de l’enseigne en Belgique par son volume de ventes et l’un des plus gros centres par sa superficie et la gamme de produits qui y est présentée. À la question de savoir si la formation a porté ses fruits, la réponse générale est qu’elle n’a eu aucun impact sur la façon de travailler. Il faut noter que la « résistance au changement » est donc fonction des sites, mais plus encore de la structure des emplois. On retrouve parmi les plus rétifs à la « nouvelle politique » les employés de longue date et ceux qui sont conscients de n’avoir aucun avenir dans l’entreprise. En d’autres termes, ce sont dans les magasins dont le turn-over est le plus important et ceux dont le taux de CDI est le plus élevé que l’on retrouve l’opposition la plus forte à cette « nouvelle politique ».
Un dispositif de contrôle
Mais on aurait tort d’arrêter l’analyse des « résistances » face à cette formation à une simple question de « choc » entre ceux qui « croient dans des perspectives » dans un climat d’instabilité et ceux qui soit ne connaissent pas ce climat, soit n’y voient pas de perspectives. Une dimension bien plus fondamentale se fait rapidement jour dans l’analyse des témoignages, qui tient dans un objectif implicite de cette nouvelle politique. L’un des collaborateurs qui souscrivait pleinement au « changement » nous a ainsi indiqué que parmi les missions nouvelles, il y a la surveillance réciproque. Au détour de l’entretien, il nous a confié prendre ce nouveau rôle comme « un jeu » : « le fait de surveiller les autres c’est comme un jeu, on surveille et on est surveillé ». Le système mis en place au travers de la formation « je m’engage pour mon client » est donc plus qu’un simple apprentissage de techniques de « contacts clientèles », il s’agit d’un système coercitif et répressif fondé sur un dispositif de contrôle. Et les employés sont manipulés au travers du recours à un univers de sens faisant la part belle au « jeu », dans le but qu’ils ne prennent pas conscience des finalités de ce système.
La clé de voute du dispositif demeure l’instabilité de l’emploi. Les moins impliqués seront probablement écartés et les plus impliqués seront utilisés au minimum jusqu’à la fin légale de leurs contrats peu surs, avec une possibilité de prolongation. En effet, lorsque nous avons tenté de savoir ce que deviennent les employés qui n’ont pas appliqué les concepts vus en formation, le collaborateur que nous avons interrogé a tout simplement éludé la question. Bien que les principes de la formation ne soient pas suivis par la majorité des employés dans certains magasins, la direction peut utiliser ces principes comme une raison pour faire des rapports qui ont une incidence directe sur le dossier de l’employé et donc sur son avenir au sein de l’entreprise. Le témoignage d’un employé dans cette situation nous a permis d’établir qu’une note dans le dossier du collaborateur n’est pas bénéfique pour reconduire un contrat à durée déterminée ou se voir proposer un contrat définitif. On peut même suggérer qu’en la matière Carrefour mène une « politique de l’exemple » : les non-reconductions de CDD visent à convaincre l’ensemble du personnel à adopter rapidement les nouvelles manières de faire dans une relation parfaitement réifiante aux employés.
Réification du client
La réification ne s’arrête toutefois pas aux seuls employés. Dans sa volonté de mettre les clients au centre des préoccupations, l’enseigne les réifie aussi. Pour savoir si le changement fonctionne, outre le volet financier (l’augmentation des ventes), un processus se met en place pour savoir comment le client « se sent » dans le magasin, au travers de dispositifs de « rating » (dispositifs physiques permettant d’indiquer un niveau de satisfaction). Les résultats de ces « parcours clients » ont une incidence sur l’évaluation du personnel et de la formation.
Il faut cependant noter que la formation n’est jamais remise en question en tant que telle. Lorsqu’elle ne produit que peu ou pas de résultats, les raisons évoquées pointent régulièrement le « type » de clientèle ou encore les infrastructures (lesquelles s’avèrent souvent vétustes). L’un des formateurs a justifié également les différences de « succès » de la formation entre les Grands Prés à Mons et l’hypermarché d’Auderghem en évoquant les habitudes des consommateurs : « les populations fréquentant les deux complexes sont différentes, à Auderghem les gens sont des habitués depuis l’ère du GB, ils viennent là et ils n’iront jamais ailleurs. À Mons, c’est tout neuf, on peut faire ce qu’on veut. » On perçoit ici un élément intéressant. Loin de considérer les habitudes prises par les consommateurs d’acheter toujours au même endroit comme un véritable succès, l’installation du nouveau dispositif tire son efficacité de la concurrence à laquelle se livrent les distributeurs et de la « volatilité » des clients entre les établissements. D’une certaine manière, la fidélisation du client, partie intégrante de la stratégie marketing des enseignes du secteur, devient un obstacle à la flexibilisation du personnel et, dès lors, finit par devenir un objectif secondaire par rapport à l’augmentation des parts à court terme.
Autre élément révélateur de ce rapport est que lorsque le client est évoqué dans la formation, il n’est plus appelé « client », mais « opportunité ». Finalement, le client n’est vu que… comme un portefeuille ! On est donc bien loin de la volonté de remettre « le client » en tant qu’individu au centre des préoccupations, c’est avant tout l’opportunité d’écouler un produit et de flexibiliser le personnel, bref, d’augmenter à très court terme les bénéfices de l’enseigne, qui constitue l’objectif réel de cette formation.
Quelques pistes
Il faut garder à l’esprit que ces observations ont été faites dans un contexte et à un moment précis. Actuellement, une nouvelle vague de formations a été lancée et ajoute d’autres objectifs, notamment celui de motiver les employés. Pourtant, il semble toujours que les intentions n’aient pas changé et que l’objectif largement principal demeure la réalisation d’un profit rapide par l’enseigne.
Bien sûr, l’entièreté de cette analyse critique doit être lue en gardant à l’esprit que Carrefour Belgium est une entreprise privée qui a comme but de perdurer socialement, mais surtout et avant tout économiquement. Cela peut expliquer une partie des omissions envers les employés et les clients en termes de bien-être et de respect. Sans être forcément « légitimes » pour l’observateur extérieur, ils sont juste objectivement compréhensibles du point de vue stratégique dès lors que l’on considère la finalité première de l’entreprise. Le rappel de cette prédominance d’objectifs financiers s’avère d’autant plus indispensable que l’attachement historique des Belges aux grands supermarchés et aux « marques historiques » du secteur (Carrefour étant encore largement surnommé GB) laisserait parfois croire que ces enseignes sont quelque part des institutions au sens de la psychosociologie des organisations, c’est-à-dire que leurs finalités concerneraient plutôt le domaine du symbolique.
Pour conclure, il semble que, du point de vue des travailleurs en tout cas, le groupe Carrefour se trouve dans une situation de quasi toute puissance sur le marché de l’emploi. En effet, il est un employeur extrêmement imortant dans chaque « bassin d’emplois » dans lequel il se trouve ; ce qui amène d’ailleurs les acteurs politiques locaux à se placer dans une relation de support, voire de service, par rapport à l’enseigne (notamment au travers de contrats passés avec les missions locales pour l’emploi ou les CPAS4). Le profil des travailleurs employés par le groupe est souvent celui de personnes peu ou pas qualifiées et par conséquent plus enclines à accepter des conditions de travail peu sures et précaires. Cela entraine aussi le fait que les employés sont « remplaçables » et « jetables » à tout moment, grâce à l’utilisation de contrats de courte durée, ainsi qu’une quantité impressionnante de postulants pour chaque offre d’emploi. C’est cette combinaison qui permet à Carrefour d’être dans une situation où le rapport de force est en sa faveur. Bien sûr, une telle situation implique aussi un turn-over important, ce qui demande à l’entreprise de former les employés rapidement, efficacement et à moindre cout. La façon la plus simple de le faire est d’organiser de la formation interne permettant de mettre en place un dispositif de contrôle se traduisant par un suivi par les pairs, les rappels à l’ordre et la délation directe ou indirecte.
En étudiant la situation spécifique des employés du groupe et en considérant ce dispositif de formation particulier, on comprend bien la mesure dans laquelle une position d’extrême faiblesse par rapport à une entreprise peut mettre un travailleur dans une posture particulièrement vulnérable. C’est ce mécanisme complexe que nous appelons la réification. Il correspond à une relation entre des protagonistes ayant des positions de pouvoir différentes et dans laquelle le « dominant » transforme le « dominé » en objet. Cette façon de faire a comme corolaire une accentuation du rapport de force entre eux. La démesure de ce rapport de force amène certains employés (en CDD essentiellement) à ne plus vouloir « se battre » pour leur bien-être ou pour leurs droits. Finalement, le dispositif mis en place s’avère un outil de propagation d’une impuissance acquise, phénomène bien connu de la psychologie sociale depuis les travaux fondateurs de Martin Selingman en 1978, qui correspond à une tendance à rester inactif et à accepter la situation sans tenter d’agir pour l’améliorer ou même de fuir5.
Dans la mesure où d’autres enseignes de la grande distribution sont apparemment amenées à suivre l’exemple de Carrefour, il semble pertinent d’interroger d’ores et déjà les conséquences de la généralisation du principe de consumer centricity, et des dispositifs associés sur le bien-être au travail des centaines de milliers d’employés du secteur. Si le principe aura tôt fait de convaincre les clients, forcément heureux de (l’impression de) vivre une « expérience unique » à chaque achat, il y a fort à parier que, à contrario, son universalisation, l’extension vers d’autres secteurs économiques étant évidemment aisée, notamment dans le secteur des services, ne manquera pas d’élever encore les statistiques effroyables des « burn-out » et autres symptômes d’un malêtre généralisé dans le monde du travail. Sans doute est-il bon, dans ce cadre, de rappeler aux consommateurs qu’eux aussi sont, dans leur toute grande majorité, des travailleurs.
- Sur les mécanismes de cette « guerre des prix » et ses conséquences : voir Chr. Jacquiau, Les Coulisses de la grande distribution, Paris, Albin Michel, 2013.
- Si en 2016, Carrefour Belgique a connu une hausse du chiffre d’affaires de 0,6%, la tendance sur les dix dernières années est plutôt négative (– 2,1%).
- M. Thévenet, La culture d’entreprise, sixième édition (1re éd. 1993), coll. « Que sais-je ? », Paris, PUF, 2010.
- À titre d’exemple, voir M. L., « Le CPAS pourvoit Carrefour en emplois », La Dernière Heure, 24 avril 2003.
- Chr. Peterson, S. F. Maier, M. E. P. Seligman, Learned helplessness : a theory for the age of personal control, Oxford, Oxford University Press, 1995.