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Des gestes barrière aux futurs possibles

Numéro 4 – 2020 - climat Covid-19 crise inégalité pandémie par Thomas Lemaigre

juin 2020

Tel qu’il est en train de nous appa­raitre au fil de cette crise du Covid-19, notre monde est tra­ver­sé de contra­dic­tions et de fra­gi­li­tés exa­cer­bées. Cela a été rele­vé à l’envi depuis la mi-mars, y com­pris dans nos colonnes. L’intérêt du moment pré­sent est que ces contra­dic­tions et ces fra­gi­li­tés sont par­ti­cu­liè­re­ment visibles, comme sur­li­gnées par la pandémie […]

Éditorial

Tel qu’il est en train de nous appa­raitre au fil de cette crise du Covid-19, notre monde est tra­ver­sé de contra­dic­tions et de fra­gi­li­tés exa­cer­bées. Cela a été rele­vé à l’envi depuis la mi-mars, y com­pris dans nos colonnes. L’intérêt du moment pré­sent est que ces contra­dic­tions et ces fra­gi­li­tés sont par­ti­cu­liè­re­ment visibles, comme sur­li­gnées par la pan­dé­mie et par nos manières de l’affronter.

Qu’est-ce que La Revue nou­velle est à même de vous appor­ter dans tout ça ?

Examiner le présent et ouvrir les futurs souhaitables

Aus­si per­clus d’incertitudes, aus­si pénible soit-il à tra­ver­ser, le moment pré­sent fait par­tie des moments par­ti­cu­liè­re­ment denses de l’histoire. Plus qu’il y a quelques semaines, une mul­ti­tude de ques­tions appa­raissent ouvertes, alors même que se font déjà sen­tir les pres­sions pour reve­nir à « la nor­male ». Quelle que soit son ampleur, tout retour pur et simple sera pro­blé­ma­tique, et dans les prin­cipes, et dans les faits. Non, ne plus nous tou­cher, pri­vi­lé­gier la télé­con­fé­rence au « Tu as le temps de prendre un verre vite fait ? », fré­quen­ter mas­qués les lieux publics, ostra­ci­ser cer­tains au motif de leur état de san­té avé­ré ou sup­po­sé, renon­cer à soi­gner ceux frap­pés des moins bons pro­nos­tics, sous-payer ceux en pre­mière ligne et sous-finan­cer leurs ser­vices que l’on appelle d’intérêt géné­ral, tout cela est pile à l’opposé du monde que nous vou­lons. À rebours de l’inertie, pour contrer l’empire du « plus ça change, plus c’est la même chose », nous aurons à évi­ter l’habituation en culti­vant l’ouverture des ques­tions et la mul­ti­pli­ci­té des possibles.

La lumière que jette le Covid-19 sur notre monde est bru­tale et cruelle. Les pro­blé­ma­tiques et les ambi­tions qui fondent le tra­vail d’une revue comme la nôtre s’en trouvent ravi­vées. Au pre­mier rang d’entre elles se pose la ques­tion de la mai­trise ou de la déprise démo­cra­tique de notre deve­nir col­lec­tif. Dans tout ce qui est à recons­truire, allons-nous nous com­plaire dans les che­mins de dépen­dance héri­tés des recettes mor­ti­fères des qua­rante der­nières années ? Allons-nous creu­ser encore les sillons vers plus d’inégalités éco­no­miques, de dépen­dance aux com­bus­tibles fos­siles, de pré­da­tion des res­sources de la bio­sphère ? Ou allons-nous vou­loir emprun­ter d’autres voies que celles de la pré­do­mi­nance des pou­voirs pri­vés sur les pou­voirs publics, de l’aplatissement de la par­ti­ci­pa­tion sur la consom­ma­tion, de la délé­ga­tion de tous nos com­muns à des enti­tés court-ter­mistes et de la mar­chan­di­sa­tion inté­grale de notre futur ?

Dans notre édi­to d’il y a exac­te­ment un an1, juste avant les élec­tions, face à la mul­ti­pli­ca­tion des mani­fes­ta­tions sociales de demandes de chan­ge­ment de para­digme, nous notions déjà que la mon­tée des poli­tiques d’inspiration néo­li­bé­rale arrive à une fin de cycle. Un an plus tard, face aux incer­ti­tudes ouvertes et aux fra­gi­li­tés appa­rues ces der­niers mois, tout le monde a com­men­cé à pous­ser dans l’espace public ses pro­po­si­tions et ses idées, que l’on soit pro­gres­siste ou non. Tout le monde s’est enga­gé dans des argu­ments voire des conflits sur la défi­ni­tion des pro­blèmes, sur les jeux de leurs causes et sur l’imputation des res­pon­sa­bi­li­tés. C’est évi­dem­ment indis­pen­sable pour autant que l’on ne se contente pas d’y aller à coups de slo­gans ou de tweets. Sur­tout, ce qui nous semble pri­mor­dial, c’est un effort pros­pec­tif : avant de par­tir dans de grandes envo­lées qui aimantent les clics, avant de ber­cer sa bonne conscience d’illusions angé­liques, la pre­mière chose à faire est de situer les rup­tures en cours, d’anticiper les effets de la crise et de déco­der les scé­na­rios qui s’ouvrent.

La gestion de crise comme source de signaux

Ce tra­vail est à enta­mer en exa­mi­nant au plus près les déci­sions (indi­vi­duelles comme col­lec­tives, publiques comme pri­vées) qui sont prises dans ces jours de déconfinement.

Les conclu­sions que l’on peut com­men­cer à tirer de cet exa­men du pré­sent tendent à mon­trer que le poli­tique n’arrive pas encore à prendre la mesure des défis sys­té­miques et se com­plait à touiller dans les vieilles cas­se­roles. Les grandes firmes phar­ma­ceu­tiques ont jugé insuf­fi­sam­ment pro­fi­table la recherche d’un vac­cin « pan-Covid » après le Sars de 2003 ? Confions-leur le pro­gramme de tes­ting du Covid-19 au lieu d’investir dans les labo­ra­toires hos­pi­ta­liers. Au nom de l’efficience, au nom du patrio­tisme éco­no­mique, au nom de la liber­té d’entreprise… Les indus­tries du trans­port sont toutes au bord du gouffre face à l’impératif cli­ma­tique ? Redres­sons-les à coups de mil­liards publics sans exi­ger en contre­par­tie de contri­bu­tions sub­stan­tielles aux objec­tifs de Paris sur le cli­mat que nos pays peinent à atteindre, ni sans régu­ler ou taxer les mar­chés finan­ciers qui recom­men­ce­ront à amas­ser des gains dès l’an pro­chain. Au nom de l’emploi, au nom de la liber­té de cir­cu­ler, au nom de ce contre­sens qu’est la crois­sance… Des sec­teurs comme l’agroalimentaire et la grande dis­tri­bu­tion ont entre­pris de longue date une vaste entre­prise de dégra­da­tion de la san­té publique ? Per­met­tons-leur d’entretenir leur pro­fi­ta­bi­li­té, d’augmenter les horaires de tra­vail, d’en dégra­der les condi­tions de sécu­ri­té, ou encore de tolé­rer des modi­fi­ca­tions dans la recette de leurs pro­duits sans en faire men­tion sur l’étiquette et de spé­cu­ler sur les masques et le gel hydro­al­coo­lique. Au nom du pou­voir d’achat, au nom de la liber­té de choix entre Lotus et Scottex…

Bien sûr, il y a aus­si des déci­sions à contre­cou­rant comme des refus d’aider des entre­prises actives dans les para­dis fis­caux. La plu­part de ces déci­sions sont sou­vent plus locales ou plus dis­crètes, comme des réqui­si­tions de salles de sport pour héber­ger les sans-domi­cile ou la trans­for­ma­tion de voi­ries en espaces prio­ri­taires pour les cyclistes. Mais ces exemples res­tent encore des signaux faibles. Plus ils ont de pou­voir, plus nos déci­deurs, remis de leur pré­ci­pi­ta­tion pre­mière, appa­raissent se com­plaire dans leurs zones de confort.

Le monde social, lui, se découvre tra­ver­sé par de vieilles frac­tures et de nou­velles fis­sures. Il y a ceux qui donnent du temps sans comp­ter pour aider les gens de leur quar­tier et ceux qui épient et dénoncent leurs voi­sins. Il y a ceux qui en pro­fitent pour mettre au point des modes de vie plus sou­te­nables et ceux qui vident les grandes sur­faces pour accu­mu­ler des stocks dans leurs caves, ceux qui sont deve­nus des adeptes des cir­cuits courts à l’occasion du confi­ne­ment et ceux qui n’en peuvent plus d’attendre leur revenge shop­ping — et notez bien qu’on peut ache­ter des légumes à la ferme et sur­veiller les gestes bar­rière des autres, rien n’est simple… Il y a aus­si ceux qui plongent dans la pau­vre­té et ceux qui ont recons­truit leur épargne. Et puis sur­tout, il y a ceux qui ont été mobi­li­sés contre la mala­die et sont en train de s’user la san­té phy­sique et psy­chique à pal­lier les impré­pa­ra­tions poli­tiques, ceux dont le tra­vail (ouvrier ou pay­san) n’a pra­ti­que­ment pas eu à chan­ger, ceux qui ont tout de suite dégai­né un cer­ti­fi­cat médi­cal de com­plai­sance, ceux qui ont bas­cu­lé dans le chô­mage éco­no­mique ou les plans de licen­cie­ments col­lec­tifs et ceux — jusqu’ici les plus pré­sents sur les réseaux sociaux et donc dans le débat public — qui ont tra­vaillé moins, ou à un rythme plus choi­si, bref y ont trou­vé leur compte et ont pris leur conten­te­ment pour une généralité.

L’imprévisible qui vient encore

Mais tout ce dont l’avenir est fait ne peut être déduit de ce qui se déroule sous nos yeux aujourd’hui, pas même de ce que nous connais­sons de l’histoire et des cal­culs que nous pou­vons faire sur l’avenir : dans un édi­to2 récent, nous en appe­lions à réin­ven­ter notre vision de l’incertitude en poli­tique. À tous les niveaux, des cartes se trouvent rebat­tues, tant sur le plan des rap­ports sociaux de proxi­mi­té que dans l’arène géos­tra­té­gique mon­diale, ouvrant de nou­velles coa­li­tions d’intérêt, de nou­velles voies stratégiques.

Nous vivons un moment his­to­rique et ce qui défi­nit l’histoire tient à sa part d’imprévisibilité. Tout cela, un tra­vail de revue devra y por­ter atten­tion. Avec les semaines qui passent, les popu­la­tions vont recou­vrer leur capa­ci­té de mobi­li­sa­tion, comme on le voit déjà en Ita­lie. Elles ont été mises à l’épreuve et à contri­bu­tion, phy­si­que­ment, émo­tion­nel­le­ment comme éco­no­mi­que­ment, par des mesures prises de façon ver­ti­cale et uni­la­té­rale. Elles ne man­que­ront pas de ques­tion­ner leurs diri­geants et de les mettre à l’épreuve dans la rue et dans les urnes. À l’enfermement géné­ra­li­sé der­rière des « gestes bar­rière » répon­dra la recherche de parole publique. Une par­tie se mobi­lise déjà pour inven­ter des réponses hori­zon­tales et locales ou tente de mettre toute la socié­té en mou­ve­ment. Typi­que­ment, en Bel­gique comme en France, face à un pou­voir de centre droite, il est dif­fi­cile de ne pas ima­gi­ner des confi­gu­ra­tions inédites comme des conver­gences entre mou­ve­ments de type gilets jaunes, pro­fes­sion­nels de la san­té et du social excé­dés et mili­tants envi­ron­ne­men­ta­listes las­sés d’être « gentils ».

Face à tout ce qui peut de la sorte vou­loir se libé­rer, les diri­geants par­tout dans le monde ont deux pos­si­bi­li­tés : quelques-uns vont jouer le jeu démo­cra­tique au risque, c’est jus­te­ment le jeu, de se voir évin­cer, les autres vont (conti­nuer à) se lais­ser ten­ter par l’autoritarisme, qu’il soit bru­tal ou revête les atours de la sur­veillance et la mani­pu­la­tion high-tech, entre des apps de tra­çage indi­vi­duel et des opé­ra­tions à la Cam­bridge ana­ly­ti­ca. L’urgence peut durer long­temps et le « niveau de la menace » fait sub­sis­ter les peurs. Mais tout régime a besoin d’une cer­taine dose de confiance de sa popu­la­tion pour lui faire affron­ter l’imprévu…

Un point d’attention est à rele­ver ici. Si nous vou­lons défi­nir « offen­si­ve­ment » des objec­tifs sur la base d’une cer­taine vision de la socié­té, il faut aus­si, « défen­si­ve­ment », prendre au sérieux les menaces qui nous pendent au nez. On pense à ces ten­ta­tions juste évo­quées. On pense plus lar­ge­ment à tous les acteurs qui ont pro­fi­té de la crise pour faire avan­cer leur agen­da anti­dé­mo­cra­tique ou anti­so­cial, des Gafam au sec­teur des équi­pe­ments de sécu­ri­té… Mais on pense sur­tout à la résur­gence sour­noise d’une cer­taine forme de dar­wi­nisme social (mâti­née de natio­na­lisme, popu­lisme, xéno­pho­bie…). Le Covid-19 et ses consé­quences éco­no­miques et sociales font le bou­lot, ils apportent aux tenants du dar­wi­nisme social l’occasion de voir leur rêve se réa­li­ser, il suf­fit de le lais­ser faire : héca­tombe mas­sive par­mi les popu­la­tions faibles du tiers-monde, nom­breux décès par­mi les groupes à situa­tion sociale ou à san­té plus pré­caire dans les pays riches, redres­se­ment des seules entre­prises « saines », fer­me­ture des fron­tières à l’immigration pour évi­ter la dif­fu­sion du virus, forte dimi­nu­tion des poli­tiques redis­tri­bu­tives et de l’aide au déve­lop­pe­ment sous pré­texte de res­tric­tions éco­no­miques, etc. On l’a consta­té dans l’unanime cha­cun pour soi des diri­geants euro­péens. On le soup­çonne dans la prio­ri­té que la Sué­doise a don­née à l’économique sur le social dans son pre­mier scé­na­rio de décon­fi­ne­ment (celui annon­cé le 24 avril, retou­ché dix jours plus tard). On le pressent dans cer­tains dis­cours poli­tiques, mais aus­si, plus insi­dieu­se­ment, dans le fata­lisme égoïste de beau­coup de diri­geants et citoyens. On a froid dans le dos en entre­voyant com­ment cette vision du monde for­ma­te­ra les réponses aux pro­chaines crises, qu’elles soient épi­dé­miques, liées aux chan­ge­ments cli­ma­tiques, aux mou­ve­ments de popu­la­tions ou tout bête­ment à la cani­cule3 de cet été ou de celui d’après.

Beaucoup sera dans la manière

À La Revue nou­velle, nous déco­de­rons le pré­sent, nous gar­de­rons un œil sur le futur, nous le ferons dans un esprit offen­sif, mais aus­si défen­sif, tan­tôt pro­gram­ma­tique, tan­tôt décons­truc­teur. Tout cela étant réso­lu­ment posé, notre ambi­tion de revue doit aus­si s’attacher à la manière. Ce n’est pas ici le lieu de reve­nir sur les valeurs qui nous animent ni de déplier un argu­men­taire sur notre ligne rédac­tion­nelle, le numé­ro spé­cial que nous venons de consa­crer au Covid-194 suf­fit comme illus­tra­tion, tout comme nombre de dos­siers et de contri­bu­tions qui l’ont précédé.

Sauf pour rele­ver que plus encore que jusqu’ici, nous sou­hai­tons, avec nos auteurs et nos lec­teurs, plan­cher sur les condi­tions et les « méthodes » pour faire chan­ger les choses. Si nous n’apportons pas autant d’attention à la manière d’atteindre les objec­tifs qu’aux objec­tifs eux-mêmes, le risque est que l’utopie d’une socié­té dif­fé­rente, plus soli­daire, plus sou­te­nable et plus démo­cra­tique soit cruel­le­ment déçue… et reste une uto­pie. Trai­ter de cet aspect des choses sera notam­ment pré­cieux face au concert actuel des sciences humaines qui reven­diquent beau­coup d’être écou­tées, s’expriment beau­coup…, mais peu ou pas du tout là-des­sus. Plus lar­ge­ment, une trop large part des par­ties pre­nantes aux débats en cours sur la « ges­tion » et sur l’«après » se can­tonnent dans l’analyse et les posi­tions de prin­cipe, et pas assez dans les pro­ces­sus de trans­for­ma­tion (mis à part dans les approches tech­no­cra­tiques ou thé­ra­peu­tiques dépo­li­ti­sées), leurs stra­té­gies argu­men­ta­tives, leurs leviers, leurs alliances, leurs obs­tacles, leurs points aveugles, etc. Qu’est-ce qui a endi­gué ou ampli­fié la crise actuelle et com­ment lier cela au pro­jet qu’il s’agit de défendre ? Les équipes péda­go­giques ont réagi très dif­fé­rem­ment à la fer­me­ture de leur école : qu’est-ce qui a fait que cer­taines se lancent sur les voies de l’innovation péda­go­gique et d’autres se replient sur un ser­vice à peine mini­mum ? Dès lors que nous ne sommes pas égaux face au virus ni face aux mesures de lutte prises contre lui, quelles voix don­ner à ces inéga­li­tés ? Certes l’Union euro­péenne doit déga­ger des moyens nou­veaux pour la recons­truc­tion, mais com­bien ? Avec quels objec­tifs ? Par quels méca­nismes ? En s’appuyant sur qui et en parant à quelles menaces ? Certes il semble urgent de relo­ca­li­ser cer­taines acti­vi­tés indus­trielles, comme dans le sec­teur du médi­ca­ment ou du maté­riel médi­cal. Mais les­quelles exac­te­ment ? À quel prix ? Au détri­ment de quels inté­rêts et à l’avantage de quels autres ?

Telle est la teneur des tra­vaux que nous nous assi­gnons aujourd’hui et pour les mois qui viennent.

  1. Lemaigre Th., « Fin de cycles, début de siècle », La Revue nou­velle, n° 4/2019.
  2. Lemaigre Th., « Les nou­velles incer­ti­tudes démo­cra­tiques », La Revue nou­velle, n° 1/2019.
  3. Maes R., « Cani­cule et machine à expé­riences », La Revue nou­velle, n° 6/2019.
  4. Maes R., « Covid-19 — Une revue face à la crise », La Revue nou­velle, n° 3/2020.

Thomas Lemaigre


Auteur

Thomas Lemaigre est économiste et journaliste. Il opère depuis 2013 comme chercheur indépendant, spécialisé sur les politiques sociales et éducatives, ainsi que sur les problématiques socio-économiques régionales. Il exerce également des activités de traduction NL>FR et EN>FR. Il est co-fondateur de l'Agence Alter, éditrice, entre autres, du mensuel {Alter Echos}, qu'il a dirigée jusqu'en 2012. Il enseigne ou a enseigné dans plusieurs Hautes écoles sociales (HE2B, Helha, Henallux).