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Des anti-EVRAS aux anti-genre

Numéro 6 Septembre 2024 - anti-genre éducation Éducation sexuelle EVRAS par Archibald Gustin David Paternotte

octobre 2024

Sep­tembre 2023. La Bel­gique fran­co­phone s’embrase. Lit­té­ra­le­ment, puisque plu­sieurs écoles de la région de Char­le­roi sont incen­diées pen­dant les pre­mières semaines du mois de sep­tembre. La rai­son ? Une réforme somme toute modeste du pro­gramme d’éducation à la vie rela­tion­nelle, affec­tive et sexuelle en Bel­gique fran­co­phone, plus connu sous l’acronyme d’EVRAS. Der­rière ces écoles, c’est tout un […]

Dossier

Sep­tembre 2023. La Bel­gique fran­co­phone s’embrase. Lit­té­ra­le­ment, puisque plu­sieurs écoles de la région de Char­le­roi sont incen­diées pen­dant les pre­mières semaines du mois de sep­tembre. La rai­son ? Une réforme somme toute modeste du pro­gramme d’éducation à la vie rela­tion­nelle, affec­tive et sexuelle en Bel­gique fran­co­phone, plus connu sous l’acronyme d’EVRAS. Der­rière ces écoles, c’est tout un monde qui prend feu, ou plu­tôt des mondes, tant les ana­lyses pro­duites au plus près des évè­ne­ments insistent sur la diver­si­té des acteurs mobi­li­sés : orga­ni­sa­tions reli­gieuses conser­va­trices catho­liques et musul­manes, groupes de parents inquiets et asso­cia­tions de pro­tec­tion de l’enfance, pédo­psy­chiatres, mais aus­si anti­vax et adeptes de com­plots divers et variés. La Bel­gique découvre alors ce que de nom­breux pays euro­péens ont expé­ri­men­té sous des formes diverses depuis bien­tôt vingt ans : les cam­pagnes anti-genre. Ce mou­ve­ment d’opposition n’a donc fait que mettre en lumière ce monde, en par­tie sou­ter­rain, que ce numé­ro cherche éga­le­ment, à sa façon, à éclairer.

La Belgique et les campagnes anti-genre 

Si la Bel­gique découvre, à la fin de l’été 2023, la force mobi­li­sa­trice des cam­pagnes anti-genre, c’est parce qu’elle a long­temps fait figure d’exception au niveau euro­péen. Ain­si, nos voi­sins fran­çais avaient déjà pu prendre connais­sance du phé­no­mène des cam­pagnes anti-genre dès le début des années 2010, en par­ti­cu­lier pen­dant les mobi­li­sa­tions de la Manif pour tous contre l’ouverture du mariage civil aux couples de même sexe en 2012 et 2013 (Gar­ba­gno­li 2017 ; Béraud 2015). La « Manif pour Tous » n’est tou­te­fois pas un exemple iso­lé et des mou­ve­ments simi­laires se sont répan­dus sur l’ensemble du conti­nent et au-delà au cours des vingt der­nières années. Ces dif­fé­rentes mobi­li­sa­tions, qui sont dif­fu­sées à tra­vers des liens cultu­rels, reli­gieux et poli­tiques, ont toutes comme point com­mun de par­ta­ger une com­mune cri­tique du « genre » à tra­vers des vocables comme « idéo­lo­gie » ou « théo­rie du genre », rai­son pour laquelle elles ont été qua­li­fiées d’anti-genre (Kuhar 2017). Loin de se confondre avec les études ou les poli­tiques de genre, ces expres­sions ren­voient à l’idée selon laquelle le « genre » consti­tue­rait la matrice intel­lec­tuelle à l’origine des lois et des poli­tiques aux­quelles ils et elles s’opposent : avor­te­ment, contra­cep­tion, mariage entre per­sonnes de même sexe, droits des per­sonnes trans, divorce, édu­ca­tion au genre et à la sexua­li­té, études de genre, gen­der mains­trea­ming, etc. His­to­ri­que­ment, ces cam­pagnes sont issues de l’Église catho­lique qui a construit le dis­cours anti-genre comme un cadre d’interprétation et une stra­té­gie d’opposition aux acquis des confé­rences onu­siennes du Caire et de Bejing et a sou­te­nu l’émergence des pre­mières mobi­li­sa­tions (Case 2012 ; Bracke 2016, ; Cor­rêa 2022 ; Cor­re­dor, 2019). Mul­tiples et poly­morphes (Cor­rêa 2023 ; Pater­notte 2023), ces cam­pagnes sont tou­te­fois por­tées aujourd’hui par une large palette d’acteurs — reli­gieux, sociaux, poli­tiques, éta­tiques, etc. – qui peuvent être en désac­cord sur d’autres sujets mais trouvent un point de conver­gence idéo­lo­gique qui peut mener à des col­la­bo­ra­tions (Graff 2022). Ces cam­pagnes consti­tuent une des évo­lu­tions poli­tiques mar­quantes de l’opposition à l’égalité en matière de genre et de sexua­li­té en ce début de XXIe siècle.

Alors que la Bel­gique a long­temps eu la répu­ta­tion de bas­tion conser­va­teur en Europe occi­den­tale et que Bruxelles accueille plu­sieurs orga­ni­sa­tions anti-genre au titre de capi­tale euro­péenne, les cam­pagnes anti-genre n’ont para­doxa­le­ment ren­con­tré qu’une visi­bi­li­té et un suc­cès limi­tés dans nos contrées (Bracke 2017). Jusqu’il y a peu, la stra­té­gie rela­ti­ve­ment modé­rée de la hié­rar­chie de l’Église catho­lique belge à cet égard et le rela­tif dés­in­té­rêt des par­tis de droite et d’extrême droite suf­fi­saient à expli­quer cet acti­visme anti-genre de moindre enver­gure et inten­si­té par rap­port à cer­tains voi­sins euro­péens. En outre, la plu­part des réformes éthiques en Bel­gique au début des années 2000 – dépé­na­li­sa­tion de l’euthanasie (2002), mariage entre per­sonnes de même sexe (2003), exten­sion de la pro­tec­tion contre les dis­cri­mi­na­tions (2003), adop­tion par les couples homo­sexuels (2006), pre­mière loi trans (2007) — ont pré­cé­dé d’une dizaine d’années l’éclosion de mou­ve­ments anti-genre impor­tants en Europe dans les années 2010, rédui­sant les pos­si­bi­li­tés de se mobiliser.

Cepen­dant, la situa­tion a beau­coup chan­gé au cours des der­nières années. His­to­ri­que­ment, les dis­cus­sions autour du droit à l’avortement et dans une moindre mesure de l’EVRAS ont cris­tal­li­sé les débats récents en matière de genre et de sexua­li­té en Bel­gique (Marques-Per­ei­ra 2021 ; Cro­set­ti dans ce numé­ro p. 38). Si ces mobi­li­sa­tions se pour­suivent et, pour une part, se renou­vèlent, d’autres enjeux sont appa­rus dans le débat, comme les droits des per­sonnes trans ou les dan­gers sup­po­sés du wokisme. De nou­veaux acteurs ont éga­le­ment émer­gé dont un cer­tain nombre de politicien·nes autre­fois peu friands de contro­verses sur de tels enjeux. Comme l’explique Archi­bald Gus­tin dans son article, des acteurs poli­tiques appar­te­nant à des par­tis de droite ou d’extrême droite ont témoi­gné, cha­cun pour des rai­sons propres et variées, d’un inté­rêt crois­sant pour les poli­tiques de genre et de sexua­li­té. Ceci a contri­bué à rebattre les cartes de l’activisme anti-genre en Bel­gique : alors qu’il y a quelques années, les rares mobi­li­sa­tions se dérou­laient plu­tôt du côté fran­co­phone de la fron­tière lin­guis­tique et étaient avant tout le fait du mili­tan­tisme catho­lique conser­va­teur, le centre de gra­vi­té de ces cam­pagnes s’est dépla­cé vers le nord du pays, avec un rôle accru du Vlaams Belang et, dans une moindre mesure, de la NV‑A. Ce sont de tels chan­ge­ments d’acteurs et l’arrivée en Bel­gique de nou­veaux enjeux que ce dos­sier cherche à bali­ser, en pro­po­sant d’examiner les par­ti­cu­la­ri­tés des cam­pagnes anti-genre « à la belge ».

Les ingrédients des campagnes anti-genre

Avant d’explorer les spé­ci­fi­ci­tés des cam­pagnes anti-genre en Bel­gique, il faut reve­nir briè­ve­ment sur leurs carac­té­ris­tiques. Ces cam­pagnes dési­gnent un ensemble spé­ci­fique d’initiatives contre les droits des femmes, l’égalité de genre, les droits sexuels et repro­duc­tifs et les droits LGBTQIA+ (Kuhar 2017) et recouvrent un type de mobi­li­sa­tion spé­ci­fique qui, s’il pos­sède des racines plus anciennes, s’est déployé à par­tir des années 2000 et s’est épa­noui au cours des vingt années qui ont sui­vi. Ces mobi­li­sa­tions ne doivent par consé­quent pas être consi­dé­rées comme la simple réplique de mobi­li­sa­tions reli­gieuses ou conser­va­trices plus anciennes mais se dis­tinguent à la fois par un renou­veau dis­cur­sif et de nou­velles formes de mobilisation.

Nous pour­rions ain­si dire que, si les cam­pagnes anti-genre impliquent quelques acteurs bien connus et uti­lisent des ingré­dients qui rap­pellent d’autres mobi­li­sa­tions conser­va­trices, elles y ajoutent de nou­veaux, don­nant ain­si de nou­velles saveurs à une recette par­fois déjà éprou­vée, et aug­mentent tant le per­son­nel de cui­sine que le nombre de convives. Ain­si, de nou­veaux acteurs s’impliquent dans ces cam­pagnes, et de nou­velles géné­ra­tions de militant·es appa­raissent. Celles-ci sont davan­tage pro­fes­sion­na­li­sées et en lien avec des acti­vistes d’autres pays, don­nant lieu à la créa­tion de réseaux trans­na­tio­naux. Par ailleurs, ces mobi­li­sa­tions ne sont plus le seul pro­duit d’une mobi­li­sa­tion catho­lique ou de ses antennes dans la socié­té civile, puisqu’elles ont éga­le­ment été incar­nées par des acteurs laïques ou d’autres déno­mi­na­tions au sein de la chré­tien­té et, comme l’illustre le cas belge, elles sont de plus en plus por­tées par des acteurs poli­tiques. Enfin, dans des contextes aus­si dif­fé­rents que la Pologne, la Hon­grie, la Grande-Bre­tagne ou l’Italie, elles peuvent être orches­trées par des acteurs publics et deve­nir une poli­tique étatique.

Les cibles de ces cam­pagnes sont nom­breuses et variées. Toutes ne sont pas atta­quées par­tout et ces attaques se pro­duisent rare­ment en même temps. La lit­té­ra­ture per­met tou­te­fois d’identifier cinq types d’enjeux sus­cep­tibles d’être mena­cés : les droits sexuels et repro­duc­tifs, les droits LGBTQIA+, les droits des enfants, le « genre » comme terme figu­rant dans un vaste ensemble de réa­li­tés (poli­tiques de genre, vio­lences de genre, études de genre, gen­der mains­trea­ming, etc.) et les lois et les dis­po­si­tifs d’action publique contre les crimes et dis­cours de haine et les dis­cri­mi­na­tions. Depuis peu, le wokisme 1 doit être ajou­té à cette liste en tant que cadre dis­cur­sif glo­bal qui per­met de mettre en cohé­rence nombre de ces attaques et dis­cours et comme l’explique David Pater­notte dans ce numé­ro, le droit à l’euthanasie consti­tue un ter­rain spé­ci­fique pour ces mobi­li­sa­tions en Belgique.

Par ailleurs, ces attaques ne suivent pas une séquence pré­cise selon laquelle une cible concrète suc­cè­de­rait à une autre selon un ordre pré­dé­fi­ni. Les acteurs anti-genre prêtent plu­tôt atten­tion au débat social et poli­tique et tiennent compte des spé­ci­fi­ci­tés des contextes dans les­quels ils évo­luent.  Sur cette base, ils choi­sissent des enjeux qui figurent dans le débat et veillent à ce qu’ils puissent ral­lier des sou­tiens et/ou divi­ser leurs adver­saires (comme les droits des per­sonnes trans ou la GPA). D’une cer­taine façon, ces cam­pagnes forment aujourd’hui un kit trans­na­tio­nal rela­ti­ve­ment flexible et plas­tique dont une palette très variée d’acteurs peut se sai­sir en fonc­tion de ses pro­jets et nécessités.

Enfin, il est essen­tiel – au risque de faire perdre au concept de cam­pagnes anti-genre toute per­ti­nence ana­ly­tique — de ne pas uti­li­ser cette expres­sion pour évo­quer toute forme d’opposition à l’égalité en matière de genre et de sexua­li­té. Cette ten­dance s’observe aujourd’hui dans la lit­té­ra­ture scien­ti­fique, poli­tique et mili­tante et risque d’amalgamer des phé­no­mènes dif­fé­rents au lieu de les dis­tin­guer avec soin afin d’en pen­ser les arti­cu­la­tions. Si ces mobi­li­sa­tions recoupent par­fois l’antiféminisme, le mas­cu­li­nisme, le patriar­cat ou les mobi­li­sa­tions antitrans/TERF, elles se dis­tinguent aus­si de ces phé­no­mènes et par­tagent des ori­gines et des his­toires dis­tinctes. Pour la même rai­son, il est ris­qué de sup­po­ser des arti­cu­la­tions néces­saires et consti­tu­tives avec d’autres phé­no­mènes comme le racisme, le natio­na­lisme ou le néolibéralisme.

Les artisans des campagnes anti-genre

Dif­fé­rents types d’acteurs contri­buent ou ont contri­bué à l’essor des cam­pagnes anti-genre en Europe ces der­nières années. Bien que les cam­pagnes anti-genre soient nées en tant que pro­jet catho­lique, d’autres Églises, telles que les Églises ortho­doxes en Europe de l’Est et de nom­breuses Églises évan­gé­liques en Amé­rique latine et aux États-Unis, s’en sont empa­rées au fil du temps. En paral­lèle, un réseau assez dense de groupes et d’organisations de la socié­té civile, actif aux niveaux local, natio­nal et inter­na­tio­nal, consti­tue le second type d’acteur fon­da­men­tal de ces cam­pagnes. Ces acteurs peuvent prendre des formes rela­ti­ve­ment infor­melles, comme les col­lec­tifs de parents ou de citoyennes et citoyens inquiets mais peuvent aus­si se déployer à tra­vers des orga­ni­sa­tions hau­te­ment pro­fes­sion­na­li­sées et inter­na­tio­na­li­sées. Ces groupes, qui se pré­sentent sou­vent comme pro­vie ou pro­fa­mille et comme des défen­seurs de l’enfance, peuvent avoir été créés ad hoc ou s’inscrire dans une his­toire plus ancienne et relan­cer leur acti­visme, comme le font plu­sieurs groupes anti­avor­te­ment. Loin de refu­ser le lan­gage des droits humains, ils uti­lisent sou­vent ce der­nier et les outils juri­diques qui l’accompagnent pour arri­ver à leurs fins.  Comme le rap­pelle Alexan­dra Ana dans son article (p. 70), ces coa­li­tions se sont diver­si­fiées au cours des der­nières années et peuvent non seule­ment ras­sem­bler des acteurs his­to­riques des cam­pagnes anti-genre mais aus­si des fémi­nistes et des militant·es les­biennes, gays et bisexuel·es, avec des formes de col­la­bo­ra­tion inédites jusque-là (Cabral 2023).

Ces acteurs reli­gieux ou de la socié­té civile ne sont cepen­dant pas les seuls à jouer un rôle clé au sein des mobi­li­sa­tions anti-genre. On note aus­si le rôle dis­cret mais fon­da­men­tal d’un cer­tain nombre d’intellectuel·les, de scien­ti­fiques et de stra­tèges, basé·es dans des éta­blis­se­ments d’éducation supé­rieure (en par­ti­cu­lier des uni­ver­si­tés catho­liques et des ins­ti­tu­tions aca­dé­miques créées par des acteurs d’extrême droite), des think tanks ou des orga­ni­sa­tions de la socié­té civile. La Bel­gique a ain­si don­né deux théoricien·es aux cam­pagnes anti-genre glo­bales, Michel Schooyans et Mar­gue­rite Pee­ters et on peut ajou­ter des auteurs moins inter­na­tio­na­li­sés comme Drieu Gode­fri­di, Sté­phane Mer­cier ou Griet Van­der­mas­sen. À ceux-ci s’ajoute une série de bailleurs de fonds. Si les infor­ma­tions sur le finan­ce­ment des groupes anti-genre sont dif­fi­ciles à trou­ver, de plus en plus de docu­ments sug­gèrent qu’il s’agit sur­tout, en Europe, d’acteurs pri­vés, en nombre limi­té, tels que des mil­liar­daires et des oli­garques, des aris­to­crates, des fon­da­tions et de grandes entre­prises d’Europe, des Amé­riques et de la Fédé­ra­tion de Rus­sie (Dat­ta 2021). Enfin, des acteurs poli­tiques jouent un rôle crois­sant, tant à titre indi­vi­duel qu’en tant que par­ti. C’est le cas en Bel­gique, où des politicien·nes et des par­tis sont les prin­ci­paux res­pon­sables de la dif­fu­sion récente des dis­cours anti-genre dans le pays. S’ils peuvent être mis sous pres­sion par des groupes de la socié­té civile aux idées anti-genre, ces acteurs sou­vent situés à la droite et à l’extrême droite de l’échiquier poli­tique espèrent la plu­part du temps reti­rer des divi­dendes poli­tiques de l’adoption de tels dis­cours. En outre, ils peuvent accé­der au pou­voir et, dans le contexte de mon­tée des auto­ri­ta­rismes et des illi­bé­ra­lismes, les cam­pagnes anti-genre deviennent par­fois l’œuvre des ser­vices de l’État (Grze­bals­ka 2018).

La fin d’une exception belge 

 Pen­dant de nom­breuses années, comme évo­qué pré­cé­dem­ment, la Bel­gique appa­rais­sait comme une excep­tion en Europe. Si les cam­pagnes anti-genre n’étaient pas tota­le­ment absentes, elles ren­con­traient un inté­rêt limi­té et n’arrivaient pas à décol­ler. Sans avoir l’ambition d’être exhaus­tives, les contri­bu­tions ras­sem­blées dans ce numé­ro sou­lignent com­bien la situa­tion a chan­gé. De plus en plus d’acteurs s’emparent de ces ques­tions, en par­ti­cu­lier au niveau poli­tique, et contri­buent à leur don­ner une plus grande visi­bi­li­té. À ce stade, il est dif­fi­cile de déce­ler l’existence d’un noyau ou d’une forme de coa­li­tion et tout indique plu­tôt une mul­ti­pli­ci­té d’acteurs, sou­vent peu connec­tés entre eux. Tou­te­fois, si cette absence d’organisation nuit à l’efficacité de ces mobi­li­sa­tions, l’implication d’acteurs poli­tiques, par­fois au plus haut niveau, fait peser de nou­velles menaces sur les poli­tiques en matière d’égalité de genre et de sexualité.


Bibliographie

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  1. Lire La Revue nou­velle n° 4 – 2024 — dos­sier : Qu’est-ce que l’antiwokisme ?

Archibald Gustin


Auteur

Doctorant F.R.S.-FNRS à la Faculté de Droit, de Science politique et de Criminologie, Département de science politique, ULiège.

David Paternotte


Auteur

David Paternotte est chargé de cours (ULB), vice-doyen aux relations internationales (Faculté de Philosophie et sciences sociales), président du comité de gestion du master de spécialisation interuniversitaire en études de genre, Atelier Genre(s) et Sexualité(s), Institut de sociologie, Striges (Structure de recherche interdisciplinaire sur le genre, l’égalité et la sexualité), Maison des sciences humaines.