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Sinon le souvenir De ces petits enfants rieurs Et portés sur les bras Que l’on se passait Par-dessus les rivières parfumées, Et les filles sur les manteaux Au bord des eaux d’argent, Il faudra tout laisser même l’attente, Quand les fuyards m’auront jugé Utile leur corde… *** Nous ne pouvions plus rien pour eu Lorsque nous les avons laissés […]
Sinon le souvenir
De ces petits enfants rieurs
Et portés sur les bras
Que l’on se passait
Par-dessus les rivières parfumées,
Et les filles sur les manteaux
Au bord des eaux d’argent,
Il faudra tout laisser même l’attente,
Quand les fuyards m’auront jugé
Utile leur corde…
Nous ne pouvions plus rien pour eu
Lorsque nous les avons laissés
Dans ces hôtelleries
Où l’âme brusquement
Devient une ancolie de fer.
Efforcez-vous de ne pas les perdre
À nouveau
Pendant qu’ils passent dans la poussière.
Et maintenant que nous luttons
Avec les noms disloqués du chagrin,
Mieux vaut ne pas jeter sur les fantômes
Le lait plus lisse qu’un oiseau.
Mieux vaut pour eux suspendre
La chance d’une lampe de terre
Au vent minime des remparts.
Ils se croiront en chemin
Vers des provinces douces.
Ils ont beau s’être dilapidés dans la mort,
Nous portons lourd en nous
Ce qui d’eux nous a manqué,
Comme un fontainier le parfum des sources.
Et nous gardons mémoire
Qu’ils nous ont suppliés
De leur trouver pour la fin
Des mots de fruits et de buée
Contre les incendies…
Des choses douces et disculpées
Comme des roses sauvées sur la neige
Et le grand feu que l’on allume,
De leurs épines, dans la campagne vide…
Et un très petit enfant
Contemple en son entour
La gorge rouge d’un oiseau.
Comme à qui sort la nuit
Derrière le corps endormi des auberges,
Convient que manque
La langue de feu jaune
Transporté dans la main,
Ainsi ton coeur devant les portes.
Il faut que tu retournes
Vers ces grands ciels de seigle,
Et vers les vendangeuses qui, par trois,
Remontent à travers
Les jardins vides des morts,
Partis sans lettre, sans couteau,
Sans livre, sans pain,
Et vers les étoiles
Qui ne servent presque plus à rien,
Et vers cette jeune fille de février,
Si résolue,
Et vers les larmes
Qui sont des paroles qui se taisent…