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Demain le service citoyen

Numéro 1 Janvier 2012 par La rédaction

janvier 2012

Les par­cours d’en­trée des jeunes dans la vie adulte sont deve­nus pro­blé­ma­tiques. Les modes de socia­li­sa­tion par la famille, par les loi­sirs, par l’é­cole ou par l’emploi, de l’a­veu de ceux qui les portent, butent sur des dif­fi­cul­tés qui leur appa­raissent insur­mon­tables. Si les ana­lyses en la matière sont diver­gentes, on ne peut que se […]

Les par­cours d’en­trée des jeunes dans la vie adulte sont deve­nus pro­blé­ma­tiques. Les modes de socia­li­sa­tion par la famille, par les loi­sirs, par l’é­cole ou par l’emploi, de l’a­veu de ceux qui les portent, butent sur des dif­fi­cul­tés qui leur appa­raissent insur­mon­tables. Si les ana­lyses en la matière sont diver­gentes, on ne peut que se rendre à cette évi­dence : sont notam­ment en jeu ici des dés­équi­libres sociaux, éco­no­miques et cultu­rels qui appellent la mobi­li­sa­tion de nou­veaux leviers, de nou­velles visions, de nou­veaux projets.

Avec le ser­vice citoyen, nous nous pla­çons d’emblée dans ce débat, bien plus loin que les simples constats et plaintes, à un niveau d’am­bi­tion qui n’a rien d’a­no­din. C’est la prin­ci­pale rai­son pour laquelle La Revue nou­velle a ima­gi­né un tour de la ques­tion, entre­pris en col­la­bo­ra­tion avec la Pla­te­forme pour le Ser­vice Citoyen, l’or­ga­ni­sa­tion qui ras­semble les acteurs, issus pour la plu­part des mondes asso­cia­tifs du volon­ta­riat et de la jeu­nesse, qui se mobi­lisent depuis quelques années sur le pro­jet. Il en res­sort un dos­sier dense, for­cé­ment très bien infor­mé, qui cherche une voie équi­li­brée et construc­tive entre constats, hypo­thèses et ambi­tions, entre le plai­doyer et la mise en discussion.

Perspective large et définition

Avec le ser­vice citoyen, on ne parle plus depuis belle lurette de pistes de réflexion gad­get, encore moins de modé­li­sa­tions théo­riques ou de scé­na­rios pros­pec­tifs fumeux : ce dont il s’a­git, c’est de la recherche et du déve­lop­pe­ment d’al­ter­na­tives fortes. Nous ne pou­vons pas nous empê­cher de faire le paral­lèle avec des pro­jets à haut poten­tiel de chan­ge­ment social et cultu­rel, comme le par­tage du tra­vail ou l’al­lo­ca­tion uni­ver­selle — pro­jets qui, nos lec­teurs s’en sou­vien­dront, ont, dans notre espace public fran­co­phone, été éclai­rés et pro­mus par des réflexions publiées dans La Revue nouvelle.

Le ser­vice citoyen, si son appel­la­tion n’al­lait pas de soi, n’est autre qu’un dis­po­si­tif de mobi­li­sa­tion et d’ac­com­pa­gne­ment de jeunes dans des acti­vi­tés d’u­ti­li­té sociale, en solo et/ou en groupe, et essen­tiel­le­ment sur le ter­ri­toire natio­nal. On parle de ser­vice parce que l’o­pé­ra­tion mobi­lise les jeunes sur une longue période — le plus sou­vent de six mois à une année entière — et de façon dés­in­té­res­sée, c’est-à-dire avec une indem­ni­té modé­rée. Le dis­po­si­tif inclut éga­le­ment l’i­den­ti­fi­ca­tion, la coor­di­na­tion et la pré­pa­ra­tion des actions, chan­tiers, etc., le plus sou­vent décen­tra­li­sés. Et la logis­tique inhé­rente à la mise en branle de contin­gents de cen­taines de jeunes. En Bel­gique, les pro­mo­teurs de ce pro­jet s’ap­puient notam­ment sur le ser­vice civique qui connait depuis peu un nou­vel élan en France, et dont les grandes lignes sont tra­cées dans notre pre­mière contri­bu­tion par Valé­rie Bec­quet, qui dis­sèque aus­si les pre­miers élé­ments d’é­va­lua­tion sur les jeunes tou­chés et ce qu’ils y trouvent, en com­bi­nant logiques altruistes, logiques de par­cours pro­fes­sion­nel et logiques de socia­li­sa­tion. Cette contri­bu­tion est sui­vie par un ins­truc­tif tour d’Eu­rope, gui­dé par Jean-Claude Richez, où on décou­vri­ra la diver­si­té des approches et des dis­po­si­tifs exis­tants, et sur­tout l’am­pleur impres­sion­nante d’une par­tie d’entre eux.

À l’heure où les crises glo­bales se sont trans­for­mées en un empi­le­ment de pro­blèmes macro pour les­quels nos socié­tés semblent jus­qu’i­ci inca­pables de trou­ver les modes de réso­lu­tion à la hau­teur, à l’heure aus­si où la mobi­li­sa­tion de la socié­té par la poli­tique et l’É­tat n’est pra­ti­que­ment plus qu’un sou­ve­nir et où les mar­chés de l’emploi, notre « grand inté­gra­teur » depuis un siècle et demi, sont défi­ni­ti­ve­ment dés­équi­li­brés, de grands pro­jets de réformes radi­cales sont plus que jamais indis­pen­sables. Or pour le moment ils res­tent encore à la marge des débats.

Projet jeune, projet d’avenir

Le ser­vice citoyen est encore assez jeune pour ne pas être affu­blé de cette sorte de stig­mate, en tout cas quand il ne se sent pas obli­gé d’al­ler pui­ser sa légi­ti­mi­té dans le ser­vice mili­taire, qui est à bien des égards non son ancêtre, mais son contraire. Il appa­rait comme un pro­jet attrayant, sus­cep­tible de cata­ly­ser, d’un côté, les besoins et dési­rs de jeunes qui, nom­breux si pas majo­ri­taires, ne sont pas mobi­li­sés par ce que la socié­té leur pro­pose comme tran­si­tions vers la vie adulte, ni comme pers­pec­tives à court terme d’in­té­gra­tion dans l’é­co­no­mie. Et qui, de l’autre côté, ren­contre les besoins de citoyens, d’as­so­cia­tions et de col­lec­ti­vi­tés locales à la recherche d’éner­gies pour déployer des solu­tions aux pro­blèmes qu’ils doivent affron­ter. Poten­tiel­le­ment, avec le ser­vice citoyen, on réin­vente la manière de pro­gram­mer des tra­jec­toires exis­ten­tielles à par­tir de valeurs clés comme le par­tage de la recon­nais­sance, les soli­da­ri­tés chaudes, l’en­ga­ge­ment par l’ac­tion, toute une série de valeurs qui sont autant de res­sorts, comme le montre Céline Tignol, qui ana­lyse avec la phi­lo­so­phie sociale d’Axel Hon­neth les ren­contres avec les jeunes mobi­li­sés cette année dans un pre­mier pro­jet pilote.

Si on se risque à faire un peu de pros­pec­tive opti­miste, des orga­ni­sa­tions au public béné­vole vieillis­sant comme les mutuelles ou cer­tains mou­ve­ments d’é­du­ca­tion per­ma­nente trou­ve­raient ici de quoi renou­ve­ler leurs troupes, inté­grer de nou­veaux enjeux sociaux… et de nou­velles géné­ra­tions de cadres. Et qui sait, on ira peut-être même plus loin. Par exemple vers la consti­tu­tion de nou­velles géné­ra­tions de col­lec­tifs citoyens, d’in­no­va­tions en matière d’é­co­no­mie, de culture, de convi­via­li­té. Le paral­lèle avec l’ob­jec­tion de conscience et le ser­vice civil saute aux yeux.

Mais ne nous embal­lons pas… Un autre point fort du pro­jet de ser­vice citoyen est plus pro­saïque : l’ins­ti­tu­tion­na­li­ser ne néces­site pas de mettre à bas des pans entiers d’ins­ti­tu­tions qui font tant bien que mal leurs preuves, ce qui lui confère une accep­ta­bi­li­té sociale qua­si immé­diate. La dis­cus­sion passe très vite de la ques­tion des fina­li­tés à celle des moda­li­tés. Non que les fina­li­tés aillent d’elles-mêmes et s’emboitent avec flui­di­té les unes dans les autres, ce dos­sier le montre en par­tie. Mais le ser­vice citoyen ne se pré­sente pas d’emblée comme une remise en ques­tion fron­tale du sala­riat, de la crois­sance ou des rôles de l’É­tat. Il a ain­si déjà fait l’ob­jet de plu­sieurs pro­po­si­tions de loi.

Protection sociale et politiques de la jeunesse

Pro­jet mou ? Oui, il est pos­sible de pen­ser le ser­vice citoyen en petit, comme une espèce de spa­ra­drap, un dis­po­si­tif qui pren­drait place dans des inter­stices entre poli­tiques d’in­ser­tion et poli­tiques de jeu­nesse. Ce qu’on voit au contraire dans ce dos­sier, c’est que la manière dont le pro­jet est en train de se posi­tion­ner dans notre pays passe par une vision volon­ta­riste sur plu­sieurs points cru­ciaux. Il faut en rele­ver au moins deux.

Un ser­vice citoyen devrait être ancré de manière forte dans les méca­nismes redis­tri­bu­tifs de l’É­tat pro­vi­dence, par la défi­ni­tion et la pro­mo­tion d’un sta­tut du jeune en ser­vice citoyen qui le situe clai­re­ment dans le sys­tème de droits qui struc­turent l’ac­cès à l’en­sei­gne­ment supé­rieur et au mar­ché de l’emploi (allo­ca­tions fami­liales, accès aux allo­ca­tions de chô­mage, etc.). Le ser­vice citoyen, assor­ti de tels inci­tants, devrait fonc­tion­ner de telle sorte qu’il repré­sente une option aus­si cré­dible que les années d’é­tudes, le pre­mier emploi, etc. Il doit offrir une occa­sion de sor­tir ou de contour­ner les cases chô­mage ou stage d’at­tente par les­quelles passent la majo­ri­té des jeunes, et en par­ti­cu­lier les plus défa­vo­ri­sés. Peut-être jus­qu’à for­ma­li­ser un droit au ser­vice citoyen ?

Second pilier de la ver­sion belge en ges­ta­tion du ser­vice citoyen : son ados­se­ment réso­lu aux poli­tiques de jeu­nesse. Le ras­sem­ble­ment et l’ac­com­pa­gne­ment des jeunes concer­nés ain­si que la mise sur pied des actions indi­vi­duelles et/ou col­lec­tives de ser­vice ont tout inté­rêt à être le fait de ce qu’on appelle les « acteurs jeu­nesse ». Les­quels ? Vaste chan­tier. Depuis au moins vingt ans, le sec­teur jeu­nesse en Fédé­ra­tion Wal­lo­nie-Bruxelles s’est trop carac­té­ri­sé par un marasme para­ly­sant les inno­va­tions d’en­ver­gure. C’est sans doute vers ses par­ties les plus mobiles, vers ses marges ou vers de nou­veaux acteurs qu’il fau­dra se tour­ner pour trou­ver les indis­pen­sables alliés opé­ra­tion­nels. Par exemple vers les ser­vices d’ac­tion en milieu ouvert (AMO) qui relèvent de la poli­tique sociale de la jeu­nesse et qui tra­vaillent avec un public dont la par­ti­ci­pa­tion au ser­vice citoyen l’ou­vri­ra sur une réelle mixi­té sociale.

C’est d’ailleurs en bonne par­tie ce qui est en train de se pro­duire sur le ter­rain. Uti­li­sant le sta­tut du volon­taire orga­ni­sé par la loi fédé­rale au sein de notre appa­reil de légis­la­tion sociale, la pla­te­forme a lan­cé en 2011 un pro­jet pilote de ser­vice citoyen qui concerne quelques dizaines de jeunes et qui va se pro­lon­ger et s’é­tendre. Autre ini­tia­tive sur le ter­rain, l’as­so­cia­tion Soli­dar­Ci­té a créé depuis des années un pro­to­type de ser­vice citoyen avec une for­mule bap­ti­sée « l’an­née citoyenne » qui est, depuis deux ans, en train d’es­sai­mer de façon hori­zon­tale vers un pre­mier cercle d’ac­teurs asso­cia­tifs intéressés.

Revenir aux jeunes

Il reste à savoir si ces bribes d’ins­ti­tu­tion­na­li­sa­tion sont à la hau­teur des défis cultu­rels de la jeu­nesse et des évo­lu­tions psy­cho-anthro­po­lo­giques qui y semblent à l’œuvre. Jean-Pierre Lebrun y voit une res­source pour recom­bi­ner les déter­mi­nants sociaux qui struc­turent la per­son­na­li­té, redes­si­ner le jeu entre auto­no­mie et limites. Le ser­vice citoyen lui appa­rait ain­si comme une incar­na­tion vivante de ce qui doit sym­bo­li­ser dans notre socié­té l’ins­tance du col­lec­tif et de l’in­ter­dé­pen­dance entre les indi­vi­dua­li­tés, ins­tance dont il redoute l’es­tom­pe­ment géné­ra­li­sé au pro­fit des logiques pure­ment hori­zon­tales qui carac­té­ri­se­raient désor­mais la socia­li­sa­tion des jeunes.

Oli­vier Ser­vais nous montre dans la fou­lée à quel point la géné­ra­tion née dans les années nonante déve­loppe une manière de faire col­lec­tif, de faire socié­té et de faire sens qui déborde et déroute nos héri­tages en la matière. Pro­jet jeune, pro­jet qui met pour par­tie les jeunes aux com­mandes, le ser­vice citoyen doit être pen­sé pour avoir les moyens de prendre les bonnes options : res­ter congruent avec cer­taines valeurs pré­gnantes chez les jeunes (comme l’at­ta­che­ment à des micro­com­mu­nau­tés de pairs) et aux manières dont ils se pro­jettent dans l’avenir.

Soli­da­ri­té, convi­via­li­té, éman­ci­pa­tion et accès aux droits, mobi­li­sa­tion des jeunes et de la socié­té civile, prag­ma­tisme, inno­va­tion et trans­for­ma­tion de la socié­té sont les prin­cipes actifs qui animent le pro­jet. Avec de pre­mières expé­ri­men­ta­tions et avec une bat­te­rie de plus en plus solide de convic­tions, d’ar­gu­ments et d’hy­po­thèses, l’en­jeu va être dans les mois et années pro­chaines de gar­der cette double ligne de conduite face à l’i­ner­tie propre à la matière poli­tique. D’a­bord parce que les inno­va­tions poli­tiques à l’at­ten­tion des jeunes, comme le montre Abra­ham Frans­sen, cris­tal­lisent nombre d’en­jeux qui les emmènent — les détournent — vers les logiques de l’ac­ti­va­tion ou à tout le moins de l’in­ser­tion professionnelle.

D’autre part, pour faire pas­ser le pro­jet, les ten­ta­tions seront nom­breuses de le modu­ler, et même de l’af­fai­blir. Au risque de le vider de sa sub­stance et d’en faire quelque chose qui échoue à mobi­li­ser les jeunes, ou qui ne mobi­lise que quelques pri­vi­lé­giés, ceux qui sortent des écoles d’é­lite et font déjà le gros des troupes du ser­vice civil euro­péen, des pro­grammes d’é­changes lin­guis­tiques, etc. Au risque donc d’en faire un échec par rap­port à ses objec­tifs vis-à-vis des jeunes comme vis-à-vis des besoins sociaux, mais aus­si un échec au vu d’in­dis­pen­sables ambi­tions de trans­for­ma­tion sociale.

Menaces et chantiers ouverts

Notons enfin à pro­pos de ce dos­sier qu’il n’a pu ni vou­lu atteindre l’ex­haus­ti­vi­té. Il laisse ain­si plu­sieurs taches aveugles dans le tableau, en par­ti­cu­lier la ques­tion de l’in­dem­ni­té des jeunes mobi­li­sés, qui est de toute évi­dence déli­cate. Sou­vent le mon­tant octroyé est sous les stan­dards au risque de dérives comme cela a déjà pu se pas­ser avec des emplois d’in­ser­tion. Dans un pays qui a pous­sé au plus loin la for­ma­li­sa­tion et la hié­rar­chi­sa­tion concer­tées des métiers et tâches pro­fes­sion­nelles, un tel défi est loin de nous appa­raitre comme insoluble.

On doit se deman­der pour conclure si le ser­vice citoyen n’est pas en train de s’é­la­bo­rer sur la base d’une fra­gi­li­té congé­ni­tale : peut-être doit-on y cla­ri­fier le rôle que doit y jouer l’É­tat. Oui, l’an­crage dans la pano­plie des droits sociaux est déter­mi­nant. Oui, comme le montre Julien Pie­ret en dis­cu­tant de l’en­ti­té de l’É­tat qui doit être com­pé­tente en la matière, le paral­lèle est indis­pen­sable avec la loi sur le volon­ta­riat, pour assu­rer au jeune « ser­vant » un sta­tut qui garan­ti­ra au niveau natio­nal un socle homo­gène au dis­po­si­tif, une base qui soit éman­ci­pa­trice plu­tôt qu’as­ser­vis­sante. Mais le rôle de l’É­tat s’ar­rête-t-il là ? Certes, un sou­tien finan­cier est néces­saire pour la logis­tique des actions locales à mener. Mais si l’É­tat doit se mouiller, c’est au titre de ses poli­tiques fonc­tion­nelles (d’aide à la per­sonne, de conser­va­tion de l’en­vi­ron­ne­ment, etc.), en accord avec nos habi­tudes de « liber­té sub­ven­tion­née », pour leurs qua­li­tés et mal­gré leurs défauts. Car trop attendre de l’É­tat en la matière et pro­je­ter sur le ser­vice citoyen un idéal de res­tau­ra­tion de l’au­to­ri­té publique, c’est se trom­per de com­bat. La dyna­mique doit être avant tout celle de la socié­té civile et celle de la jeu­nesse. Ce qui per­met­tra, pour citer Mar­tin Hirsch, aujourd’­hui pré­sident de l’A­gence fran­çaise du ser­vice civil, de « s’ap­puyer sur les valeurs des jeunes pour trans­for­mer la société ».

La rigueur bud­gé­taire désor­mais de mise, si elle n’a pas pour effet de tuer dans l’œuf toute nou­velle vision sus­cep­tible de mobi­li­ser la socié­té, obli­ge­ra à opter pour cette sub­si­dia­ri­té, enten­due au sens d’al­liances régu­lées avec les acteurs et res­sources prêts à faire mou­ve­ment ensemble.

C’est à la lumière de cette ques­tion du rap­port État-socié­té civile qu’il nous semble oppor­tun d’an­ti­ci­per et de dis­cu­ter les risques d’ins­tru­men­ta­li­sa­tion et de détour­ne­ment du pro­jet par des poli­tiques sociales de plus en plus empreintes de contrôle, et de ten­ter de conclure — pour­quoi pas à une autre occa­sion dans l’es­pace de La Revue nou­velle ? — le débat encore ouvert sur le carac­tère obli­ga­toire ou non du ser­vice citoyen. En poin­tant déjà avec ce dos­sier que nous avons en Bel­gique un réel atout : le ser­vice citoyen est conçu, pro­mu et expé­ri­men­té par la socié­té civile, non par un par­ti ou une administration.

La rédaction


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