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Copenhague, Paris, Syrie, Nigeria, etc. Oser s’interroger sur les indignations à géométrie variable

Numéro 2 - 2015 par Pierre Coopman

mars 2015

Trente-mille per­sonnes se sont ras­sem­blées le lun­di 16 février 2015 à Copen­hague pour rendre hom­mage aux vic­times de la double fusillade contre un centre cultu­rel de la ville et une syna­gogue. Trois-mil­­lions-et-demi de per­sonnes ont mar­ché dans les rues de France les 10 et 11 jan­vier en mémoire des tués de Char­lie Heb­do et de l’Hyper […]

Le Mois

Trente-mille per­sonnes se sont ras­sem­blées le lun­di 16 février 2015 à Copen­hague pour rendre hom­mage aux vic­times de la double fusillade contre un centre cultu­rel de la ville et une syna­gogue. Trois-mil­lions-et-demi de per­sonnes ont mar­ché dans les rues de France les 10 et 11 jan­vier en mémoire des tués de Char­lie Heb­do et de l’Hyper Casher… Et des réac­tions, sou­vent mal­adroites, ont cir­cu­lé sur les réseaux sociaux, s’inquiétant de dés­équi­libres dans les mobi­li­sa­tions. Au Nige­ria, du 6 au 8 jan­vier, la secte isla­miste Boko Haram a détruit seize vil­lages, entrai­nant 2.000 morts et la fuite de 20.000 per­sonnes. Les jours sui­vants, la secte a mul­ti­plié les mas­sacres. Mais à peine quelques cen­taines de per­sonnes sont allées mani­fes­ter au Tro­ca­dé­ro le 18 jan­vier pour témoi­gner de leur indi­gna­tion. Ce dif­fé­ren­tiel de soli­da­ri­té devient abys­sal quand on com­pare l’émoi pro­vo­qué par les assas­si­nats à Paris et à Copen­hague (et bien­tôt ailleurs?) à la très faible mobi­li­sa­tion, depuis quatre ans, pour dénon­cer la tra­gé­die syrienne. À Bruxelles, des mani­fes­ta­tions orga­ni­sées par le col­lec­tif Action Syrie n’ont par­fois réuni qu’une dizaine de per­sonnes alors que le bilan de la guerre se chiffre en jan­vier 2015 à 200.000 morts, plus de 3.000.000 de réfu­giés et 6.000.000 de dépla­cés. Les Syriens forment désor­mais la plus impor­tante popu­la­tion réfu­giée après les Pales­ti­niens. Les pro­grammes d’aide aux réfu­giés syriens du HCR sont les plus impor­tants depuis soixante-cinq ans.

Ten­tons d’aborder direc­te­ment la ques­tion des indi­gna­tions à géo­mé­trie variable. Pas­cal Fenaux et Jean-Claude Willame, dans leur édi­to­rial, écrivent à pro­pos du phé­no­mène Char­lie : « Ce flux énorme d’émotions, cal­cu­lées ou spon­ta­nées, ne mérite cepen­dant pas d’être déni­gré ni par le regard froid de l’analyste ni par l’indignation de ceux qui déplorent les conflits oubliés au Kivu, au Nige­ria ou ailleurs, ni enfin par de beaux esprits qui n’apprécient guère tout ce cha­ri­va­ri […] les mani­fes­ta­tions contre une forme de ter­ro­risme aus­si abject que peu com­pré­hen­sible ont agi comme une sorte de secousse thé­ra­peu­tique ren­voyant à un “c’est assez”, à un “plus jamais ça”». Sous­crire à cette réflexion ne doit cepen­dant pas empê­cher de s’interroger sur les déca­lages ver­ti­gi­neux de la soli­da­ri­té. Poser la ques­tion amène le plus sou­vent une réponse rési­gnée, celle qui recourt au lieu com­mun du mort-kilo­mètre. Cette réponse n’a jamais été cou­ra­geuse. Elle a tou­jours été irre­ce­vable. Les morts loin­tains ne devraient-ils pas nous déran­ger autant que ceux qui sont pro­vo­qués chez nous par des causes loin­taines ? En outre, dans le cas des tue­ries pari­siennes, ce sont bien les échos des vio­lentes ten­sions, mas­sacres et guerres civiles d’Afrique et du Moyen-Orient qui nous par­viennent sous forme d’attentats com­mis par des ter­ro­ristes qui jus­ti­fient leurs actions par la ven­geance des « dam­nés de la terre ». « Nous mou­rons vous mour­rez donc aus­si », était déjà la devise de Ben Laden.

Généalogies moyen-orientales

On le sait, les assas­sins dji­ha­distes agissent géné­ra­le­ment sous influence. Sans doute sin­cè­re­ment révol­tés par de mul­tiples injus­tices, ils sont deve­nus les idiots utiles et fana­ti­sés de manœuvres cri­mi­nelles qui les dépassent. Il vaut la peine de rap­pe­ler les faits : un cin­quième des 20.000 volon­taires qui ont rejoint des orga­ni­sa­tions armées sun­nites en Syrie sont d’origine ouest-euro­péenne1. Si l’on se reporte à la France et à la Bel­gique, l’on constate que Moha­med Merah, le tueur de mars 2012 à Tou­louse et Mon­tau­ban, avait voya­gé au Pakis­tan et en Afgha­nis­tan ; Meh­di Nem­mouche, l’auteur de l’attaque mor­telle du musée juif de Bel­gique (24 mai 2014), est soup­çon­né d’avoir séjour­né un an en Syrie dans les rangs de l’État isla­mique. Les frères Ché­rif et Saïd Koua­chi, assas­sins de l’équipe de Char­lie Heb­do, ont été for­més au Yemen. Ame­dy Cou­li­ba­ly, tueur et pre­neur d’otages des clients du super­mar­ché Hyper Casher de la porte de Vin­cennes, a affir­mé agir au nom de l’État isla­mique. Le Bruxel­lois Abdel­ha­mid Abaaoud, alias Abou Omar Al-Sous­si — cer­veau pré­su­mé de la cel­lule dji­ha­diste déman­te­lée à Ver­viers le 15 jan­vier — s’est illus­tré en Syrie2.

Un autre fait répan­du par­mi ces jeunes ter­ro­ristes fran­çais ou belges est leur pas­sage par la case pri­son durant leur vie en Europe (à l’exception de Saïd Koua­chi et de Abdel­ha­mid Abaaoud). À Copen­hague, dans le quar­tier popu­laire de Nør­re­bro, où le sus­pect danois Omar El-Hus­sein a été abat­tu, les témoi­gnages à son pro­pos étayent l’hypothèse d’une radi­ca­li­sa­tion en pri­son. Le poli­to­logue fran­çais Oli­vier Roy nuance : « Les petits délin­quants côtoient des gens édu­qués, cer­tains viennent de familles unies, de ban­lieue ou de la cam­pagne […] Cer­tains même sont Fran­çais de souche, d’autres des Antilles, d’autres enfin sont ori­gi­naires d’Afrique de l’Ouest dans des pays à majo­ri­té catho­lique ou pro­tes­tante ». Si les crimes com­mis ont donc des ori­gines com­plexes et mul­tiples (socioé­co­no­miques, car­cé­rales, psy­chia­triques, cultu­relles, reli­gieuses, etc.), la dimen­sion géo­po­li­tique, les rela­tions avec les conflits au Moyen-Orient, la Pales­tine et, plus par­ti­cu­liè­re­ment, depuis quatre ans avec les guerres en Syrie et en Libye sont tou­jours pré­sents. Il devrait donc sem­bler natu­rel qu’une indi­gna­tion citoyenne de masse concer­nant les assas­si­nats dji­ha­distes com­mis en Europe aille de pair avec une indi­gna­tion consé­quente à pro­pos des généa­lo­gies en grande par­tie moyen-orien­tales de ces meurtres. C’est loin d’être le cas.

Charge symbolique

L’injonction de se mobi­li­ser, au moins sym­bo­li­que­ment, pour des crises dites « loin­taines » (le Proche-0rient est pour­tant à moins de quatre heures d’avion) est tout aus­si inef­fi­cace que celle enjoi­gnant aux musul­mans de se décla­rer modé­rés ou l’obligation adres­sée aux Juifs de condam­ner les crimes d’Israël. Nous sommes en majo­ri­té dépas­sés par les évè­ne­ments et nous réagis­sons en par­tie sui­vant des émo­tions cir­cons­tan­ciées. On le constate au sein même de La Revue nou­velle, où les pro­po­si­tions d’articles sur l’affaire Char­lie sont « natu­rel­le­ment » arri­vées en quan­ti­tés incom­pa­rables à celles sur d’autres sujets tra­giques. Pour­quoi — un seul exemple suf­fit — les vic­times syriennes et éry­thréennes des nau­frages d’octobre 2013 au large de Lam­pe­du­sa et de Malte ont-elles fait cou­ler moins d’encre ? Des dis­cus­sions afin de déter­mi­ner quel drame com­porte la charge sym­bo­lique la plus forte pour méri­ter d’augmenter notre niveau d’indignation rédac­tion­nelle seraient stériles.

Les rai­sons que cha­cun a de s’indigner, d’éprouver de la com­pas­sion, trouvent leur ori­gine dans des ter­reaux mul­tiples. L’injonction ne fonc­tion­nant pas, il ne reste que la rai­son. L’empathie est une pre­mière étape. Il faut ensuite expli­quer les tenants et les abou­tis­sants qui imposent de juger des évè­ne­ments cri­mi­nels théo­ri­que­ment « loin­tains » avec la même gra­vi­té que les tue­ries dji­ha­distes en Europe. C’est sur la guerre civile en Syrie et les méfaits induits par le régime de Bachar Al-Assad que nous bra­quons les pro­jec­teurs, parce qu’ils sont aujourd’hui l’exemple le plus extrême d’une volon­té de sur­vie d’un régime dic­ta­to­rial par les avan­tages tac­tiques qu’il compte obte­nir grâce à la dif­fu­sion du chaos, au besoin sans limites, jusqu’à Paris et au-delà. Une des plaques tour­nantes de la contre­ré­vo­lu­tion visant à mettre un terme aux prin­temps arabes de 2011 se situe aujourd’hui en Syrie. La dis­sé­mi­na­tion de cette contre­ré­vo­lu­tion au moyen d’attentats ter­ro­ristes a pour ori­gine la fuite en avant des dic­ta­tures arabes, promptes à dji­ha­di­ser la vio­lence, par­tout où l’occasion s’y prête, en Libye, en Syrie, en Irak, au Yémen en Afrique sub­sa­ha­rienne, en Europe, etc.

Quel ennemi combattre ?

Dans leur édi­to­rial, Pas­cal Fenaux et Jean-Claude Willame citent le poli­to­logue Jean-Pierre Filiu : « Au-delà du choc de la tra­gé­die de Char­lie Heb­do, il n’est que temps pour les démo­crates des deux rives de la Médi­ter­ra­née de com­prendre qu’ils ont eux aus­si le même enne­mi ». Il s’agit alors de tom­ber d’accord sur la défi­ni­tion de cet enne­mi com­mun. Si l’on suit Jean-Pierre Filiu, dans un extrait de l’une de ses confé­rences3, c’est la trop longue com­plai­sance vis-à-vis de régimes tota­li­taires du monde arabe à laquelle il faut mettre fin : « Les régimes ont beau être odieux, ils béné­fi­cient comme tou­jours d’une cer­taine com­pré­hen­sion occi­den­tale, puisqu’il s’agit comme tou­jours d’écraser le fana­tisme […] ils ont béné­fi­cié de l’aubaine stra­té­gique du 11 sep­tembre 2001 et de l’invasion amé­ri­caine de l’Irak en 2003 qui leur a per­mis de se pré­sen­ter comme le seul rem­part face au chaos […] la pre­mière contre­ré­vo­lu­tion eut lieu en mars 2011 à Bah­reïn, c’est l’Arabie Saou­dite qui l’a par­rai­née et qui devien­dra le bas­tion des contre­ré­vo­lu­tions en oppo­sant natio­na­listes et isla­mistes en Égypte, chiites contre sun­nites dans toute la région… La Syrie a choi­si le modèle de la dji­ha­di­sa­tion de la révo­lu­tion pour refu­ser de répondre aux reven­di­ca­tions popu­laires […]» Selon le rai­son­ne­ment de Jean-Pierre Filiu, la contre­ré­vo­lu­tion est bar­bare parce que ces régimes tentent en quelque sorte de ren­ver­ser la devise mar­xiste : « Ils pré­fèrent un effroi sans fin à une fin effroyable ».

Est-ce une autre variante des théo­ries du com­plot qui est ser­vie par des intel­lec­tuels tels que Jean-Pierre Filiu ? La réponse est néga­tive puisqu’il s’agit plu­tôt, dans ces cas-ci, de la part de ces régimes, de fuites en avant, de pré­ci­pi­ta­tion du chaos, de pro­phé­ties auto-réa­li­sa­trices par la pro­mo­tion de la poli­tique du pire, quitte à gar­der l’espoir ténu de tirer ses mar­rons du feu si la vio­lence s’exporte en Occi­dent. Les régimes arabes, à leur manière, ont inven­té leur variante des théo­ries de Michéa sur le néo­li­bé­ra­lisme et l’empire du moindre mal. Leurs dic­ta­tures sont deve­nues un empire du mal qui se jus­ti­fie et se vend en se théo­ri­sant comme « un moindre mal ».

Réformer le Conseil de sécurité, briser le cercle vicieux

« Nous savons depuis Gram­sci que le temps de la crise, qui peut être long, est celui où le vieux monde décli­nant ne veut pas mou­rir4. » Il fau­dra pour­tant que des chan­ge­ments poli­tiques au niveau inter­na­tio­nal inter­viennent pour sor­tir de l’ornière. Les vétos russes et chi­nois au Conseil de sécu­ri­té sont un cache-sexe pour Bachar Al-Assad comme les vétos éta­su­niens ont maintes fois cou­vert Israël. Ces vétos russes et chi­nois auraient entre autres été moti­vés par un sen­ti­ment d’humiliation après l’épilogue tra­gique de l’intervention mili­taire mul­ti­na­tio­nale en Libye de 2011… On ima­gine dif­fi­ci­le­ment com­ment le droit de véto au Conseil de sécu­ri­té des Nations unies pour­ra conti­nuer à ser­vir d’instrument de règle­ment de comptes tac­tique ou capri­cieux entre grandes puis­sances, au prix du sang de cen­taines de mil­liers de victimes.

Il fau­drait éga­le­ment (on peut rêver) que le réveil citoyen à la suite des assas­si­nats de Char­lie Heb­do et de l’Hyper Casher atteigne des pro­por­tions encore plus gigan­tesques. La soli­da­ri­té huma­ni­taire engrange quelques fonds. Des chiffres com­mu­ni­qués le 19 jan­vier 2015 par Erik Todts, le direc­teur du Consor­tium 12 – 12, montrent que les dons pour sou­la­ger les consé­quences huma­ni­taires de la crise syrienne s’élèvent à 3.800.000 euros en Bel­gique là où ils ont atteint 25.800.000 euros pour le trem­ble­ment de terre en Haï­ti, en 2010. Les chiffres du Disas­ter Emer­gen­cy Com­mit­tee en Grande-Bre­tagne s’élèvent à 33.750.000 euros pour la Syrie contre 133.750.000 euros pour Haï­ti. Selon son degré d’optimisme ou de pes­si­misme, l’on dira que le verre de la soli­da­ri­té avec les Syriens, com­pa­ré à celui déjà plus rem­pli des Haï­tiens, est plein presque au sep­tième en Bel­gique et au quart en Grande-Bre­tagne… Les citoyens euro­péens don­ne­ront-ils un signal et bat­tront-ils le pavé pour récla­mer que l’on brise le cercle vicieux de la vio­lence, celui où les « dam­nés de la terre » sont obli­gés de consta­ter que leurs morts comptent peu et sont donc natu­rel­le­ment à l’écoute de la devise de Ben Laden citée plus haut ? Ain­si, en Jor­da­nie, le sur­saut natio­nal contre l’État isla­mique, à la suite de l’assassinat par le feu du pilote Maaz el-Kas­sass­beh, cache une pro­fonde divi­sion de la socié­té — com­po­sée majo­ri­tai­re­ment de Pales­ti­niens — autour de la par­ti­ci­pa­tion du Royaume à la coa­li­tion inter­na­tio­nale pour com­battre l’État isla­mique. Il dis­si­mule même une cer­taine sym­pa­thie pour cet État… Des décen­nies de poli­tiques à deux poids et deux mesures ont entrai­né des ravages irré­ver­sibles dans les psy­cho­lo­gies des popu­la­tions de pays tels que la Jordanie.

Mettre fin au cynisme

Dans ce tableau noir aux pers­pec­tives tra­giques pour trou­ver quelque remède robo­ra­tif, l’on peut se tour­ner vers le témoi­gnage émou­vant de Renald Luzier, dit Luz, le cari­ca­tu­riste sur­vi­vant de Char­lie Heb­do, racon­tant l’instant où il a décou­vert les corps exsangues de ses col­lègues, avec des pro­pos qui marquent par leur jus­tesse5 : « On n’est pas pré­pa­rés à ça, on ne sait pas com­ment on va réagir, per­sonne ne sait com­ment il va réagir, […] quand on prend du recul, on se dit qu’on n’est pas pré­pa­ré à Paris ; mais ça arrive en Syrie, en Afrique, et ailleurs, cette peur, cette angoisse, cette pétri­fi­ca­tion, on n’a pas l’habitude, mais plein de gens ont l’habitude de ça. »

Cette sin­cé­ri­té de Luz émeut face au cynisme et au mal qui ont aujourd’hui besoin d’être iden­ti­fiés clai­re­ment. Il s’agit non seule­ment de dénon­cer la gros­siè­re­té de Benya­min Neta­nya­hou par­ti­ci­pant à la marche du 11 jan­vier, de stig­ma­ti­ser l’hypocrisie de l’Arabie Saou­dite quand elle condamne les atten­tats pari­siens en admi­nis­trant presque simul­ta­né­ment des coups de fouet au blo­gueur Raïf Bada­wi, et de tout faire pour exi­ger qu’on mette fin sur le champ aux hor­reurs de Boko Haram au Nige­ria et de l’État isla­mique en Syrie, en Libye et en Irak. Il faut éga­le­ment hur­ler au scan­dale quand Bachar Al-Assad inflige ses leçons à pro­pos des actes ter­ro­ristes à Paris, affir­mant au cours d’une inter­view6 : « Nous avons répé­té : Vous ne devez pas sou­te­nir le ter­ro­risme ou lui don­ner une cou­ver­ture poli­tique, sinon cela aura un impact sur vos pays et vos peuples » (sic). Ces pro­pos sont par­ti­cu­liè­re­ment cyniques et indi­gestes lorsqu’on se rap­pelle que neuf ans aupa­ra­vant, en février 2006, lors de la paru­tion en France des cari­ca­tures de Maho­met, la Syrie du clan Assad avait été le seul pays arabe dans lequel les expres­sions de colère avaient débou­ché sur des incen­dies de plu­sieurs ambas­sades occi­den­tales orga­ni­sés et étroi­te­ment contrô­lés par les ser­vices de ren­sei­gne­ments du régime…

  1. Peter R. Neu­mann, ICSR Direc­tor, The num­ber of forei­gners that have joi­ned Sun­ni mili­tant orga­ni­za­tions in the Syria/Iraq conflict conti­nues to rise. Accor­ding to ICSR’s latest esti­mate, the total now exceeds 20,000 – of which near­ly a fifth were resi­dents or natio­nals of Wes­tern Euro­pean coun­tries.
  2. En étant fil­mé, en mars 2014, en Syrie, au volant d’un pickup trai­nant des cadavres mutilés.
  3. Jean-Pierre Filiu, Le monde arabe, entre révo­lu­tion et contre­ré­vo­lu­tion.
  4. Sur la notion de révo­lu­tion en Syrie, « Jour­nal du Mauss ».
  5. « Char­lie Heb­do, les émou­vantes confes­sions de Luz », Atlantico.fr.
  6. « La Syrie, le ter­ro­risme et la tue­rie de Char­lie Heb­do », le blog d’Ignace Lever­rier.

Pierre Coopman


Auteur

Pierre Coopman a étudié le journalisme à l'ULB et la langue arabe à la KUL, au Liban et au Maroc. Pour La Revue nouvelle, depuis 2003, il a écrit des articles concernant le monde arabe, la Syrie et le Liban . Depuis 1997, il est le rédacteur en chef de la revue Défis Sud publiée par l'ONG belge SOS Faim. À ce titre, il a également publié des articles dans La Revue nouvelle sur la coopération au développement et l'agriculture en Afrique et en Amérique latine.