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Clivages et partis : une « revisitation », mais encore ?

Numéro 10 Octobre 2009 par Jean-Claude Willame

octobre 2009

L’a­na­lyse de Vincent de Coore­by­ter peut être appro­fon­die par deux ques­tions : l’une concerne la pro­fon­deur des lignes de frac­ture, et l’autre, les pra­tiques poli­tiques sous-jacentes aux struc­tu­ra­tions en par­tis poli­tiques. La perte de sub­stance des cli­vages se tra­duit notam­ment par une vie poli­tique mar­quée par les « com­bats de chefs », ce qui creuse la crise de la repré­sen­ta­tion. Faute de dis­cours clairs sur des enjeux pré­cis, la pro­tec­tion mini­male des droits indi­vi­duels et des liber­tés pour­rait être mise en cause.

En conclu­sion de sa réac­tua­li­sa­tion des cli­vages belges et de sa revi­si­ta­tion de la grille d’analyse uti­li­sée tra­di­tion­nel­le­ment par le Crisp depuis sa fon­da­tion, Vincent de Coore­by­ter écri­vait : « Les cli­vages, réa­li­té his­to­rique non pro­gram­mée, ne sont pas éter­nels : de mul­tiples fac­teurs peuvent affai­blir et faire dis­pa­raître tel ou tel cli­vage. Le cli­vage Église-État, qui est un des plus anciens en Europe, a per­du une bonne part de sa force struc­tu­rante avec la sécu­la­ri­sa­tion et l’individualisation des valeurs qui se sont impo­sées ces der­nières décen­nies1. »

On ne man­que­ra certes pas de sous­crire à ce constat d’un de nos meilleurs ana­lystes de la vie poli­tique belge. On vou­drait tou­te­fois pro­lon­ger sa réflexion et l’approfondir plus avant car un cer­tain nombre de constats ne collent qu’imparfaitement avec le sché­ma proposé.

Pour rap­pel, l’auteur dis­tingue trois cli­vages cen­traux et per­ti­nents dans l’histoire de Bel­gique : celui qui oppose les tenants de l’État cen­tra­li­sé aux tenants de l’autonomie régio­nale (cli­vage centre-péri­phé­rie); le cli­vage oppo­sant les défen­seurs de la liber­té et de la pré­émi­nence de l’Église aux tenants d’un État laïque (cli­vage Église-État); le cli­vage où les béné­fi­ciaires de l’industrialisation et de la pro­prié­té pri­vée s’affrontent aux pro­lé­taires et sala­riés (cli­vage possédants-travailleurs).

À ces trois cli­vages struc­tu­rants se sont ajou­tés, d’une part, une nou­velle ligne de frac­ture oppo­sant — à tra­vers le déve­lop­pe­ment des par­tis éco­lo­gistes — le pro­duc­ti­visme à l’antiproductivisme2, d’autre part, un qua­si-cli­vage pro­blé­ma­tique et « inache­vé » repré­sen­té par les tenants d’un iden­ti­taire extré­miste et raciste, mais qui n’a qu’un faible ancrage dans la socié­té civile contrai­re­ment aux quatre autres et qui ne se trouve pas face à un ou des par­tis struc­tu­rés repré­sen­tant l’allochtonie.

Dans la rue ou dans les médias ?

Si de nou­veaux cli­vages et donc de nou­veaux par­tis sont appa­rus sur le devant de la scène poli­tique, il y a tou­te­fois deux ques­tions inter­dé­pen­dantes lais­sées sans réponse déci­sive peut-être parce que le modèle sur lequel est fon­dée l’analyse reste « coin­cé » par des pré­misses fonc­tion­na­listes qui pri­vi­lé­gient peu ou prou l’histoire et une socio­lo­gie poli­tique dyna­mique : la pre­mière concerne l’ampleur et la pro­fon­deur des lignes de frac­ture, la seconde les pra­tiques poli­tiques sous-jacentes aux struc­tu­ra­tions partisanes.

Sur la pre­mière ques­tion, on doit admettre que les luttes qui ont accom­pa­gné les cli­vages du siècle der­nier se sont pro­duites dans le contexte d’affrontements vio­lents et par­fois san­glants. On songe ici à la répres­sion d’après guerre contre le par­ti com­mu­niste, la guerre sco­laire, la ques­tion royale ou la loi unique de 1960. Les publics concer­nés n’étaient pas au bal­con : ils étaient dans la rue pour défendre leurs inté­rêts pour ain­si dire à mains nues et sans les vacarmes média­tiques d’aujourd’hui.

C’est la situa­tion inverse qui se pro­duit main­te­nant : le cha­ri­va­ri média­tique est omni­pré­sent, mais le bon peuple n’est plus dans la rue. Les conflic­tua­li­tés d’aujourd’hui se déroulent dans des enceintes fer­mées où le « qua­trième pou­voir » défi­nit sou­vent ce qui sera l’événement mar­quant. Les pro­ta­go­nistes des cli­vages quant à eux se mesurent à coup de per­fi­dies ver­bales, de petits bouts de phrase « assas­sines » ou d’accusations embrouillées qui ne sont le plus sou­vent com­prises que par un cercle fer­mé d’initiés.

On recon­naî­tra tou­te­fois que ceci n’est pas bien méchant et que des obser­va­teurs exté­rieurs nous envient notre capa­ci­té à gérer plus ou moins pro­pre­ment et sans vio­lences des conflits qui auraient pu dégé­né­rer si la Bel­gique n’avait pas été ce qu’elle est : un pays riche et bour­geois. Vincent de Coore­by­ter en fait d’ailleurs état d’une manière plus « soft » lorsqu’il énonce que le cli­vage contient aus­si en lui-même une dyna­mique de paci­fi­ca­tion à tra­vers des rééqui­li­brages, des ouver­tures aux reven­di­ca­tions adverses, une poli­tique bien belge de com­pro­mis sta­bi­li­sa­teurs. Il n’est plus que quelques petites for­ma­tions poli­tiques pour rêver encore au grand soir ou à la lutte finale, tan­dis que quelques-uns res­tent convain­cus que nous vivons la « fin de l’Histoire », selon l’expression de Fran­cis Fukuyama.

un monde politique dépolitisé

Dans ce monde poli­tique assa­gi et pour ain­si dire « dépo­li­ti­sé », le conflit a cepen­dant pris, au grand bon­heur du qua­trième pou­voir, des tour­nures d’affrontements entre « divas » arro­gantes, cyniques et au cha­risme incer­tain. Lors de la der­nière cam­pagne élec­to­rale et dans les négo­cia­tions qui ont sui­vi, on a vu à quel point la per­son­na­li­sa­tion des cli­vages et les com­bats d’ego ont pu peser en fran­co­pho­nie. Mais les pra­tiques poli­tiques connaissent dans le même temps d’étranges estom­pe­ments, sur­tout dans le chef des tenants de cli­vages plus tra­di­tion­nels qui occupent l’État sans dis­con­ti­nuer, qu’ils soient dans l’opposition ou au pouvoir.

Il ne s’agit pas seule­ment de la per­sis­tance d’un clien­té­lisme qui, assu­mé par cer­tains par­tis, est deve­nu le sub­sti­tut du dys­fonc­tion­ne­ment des admi­nis­tra­tions3 ou des « affaires » ayant secoué les médias et le PS ces der­nières années, il s’agit aus­si d’une perte de conte­nu et de sens des cli­vages anté­rieu­re­ment signi­fiants et qui perdent insen­si­ble­ment leur rai­son d’être. Le pay­sage poli­tique belge devient ain­si de moins en moins clair, chaque par­ti tra­di­tion­nel étant ame­né à « chas­ser sur la terre des autres » en s’agglutinant sous la ban­nière du « déve­lop­pe­ment durable ». Le libé­ra­lisme, conduit par une nébu­leuse de notables aux loyau­tés variables et pas tou­jours clai­re­ment cohé­rents sur le plan idéo­lo­gique, devient ain­si « social », tan­dis qu’un socia­lisme très embour­geoi­sé « se libé­ra­lise » en ten­tant de cap­ter la clien­tèle des petites et moyennes entre­prises ou s’«écologise » en bro­dant sur le thème de l’«écologie sociale ». Au milieu se tient un centre « mou » his­to­rique qui se pro­clame huma­niste, mais qui ne sait au fond plus très bien où et com­ment se situer sur l’échiquier politique.

Dans l’a- ou l’antipolitisme ambiant, l’électorat devient de plus en plus vola­til et est invi­té par les médias à se posi­tion­ner par rap­port à des conflits de per­son­na­li­tés, à des mal­ver­sa­tions ou autres « daer­den­ma­nia ». Si, comme l’affirment cer­tains autres poli­to­logues, les « affaires », les luttes inter­per­son­nelles ou les jeux de miroir entre médias et monde poli­tique ont tou­jours été pré­sents dans la vie publique belge, jamais ils n’ont autant mar­qué les
(d)ébats poli­tiques d’aujourd’hui.

On pour­ra à cet égard mettre en doute la conclu­sion de Vincent de Coore­by­ter selon laquelle les par­tis poli­tiques seraient tou­jours et d’abord les por­teurs de « pro­grammes spé­ci­fiques » et non des machines de guerre élec­to­rales ou des par­tis « attrape-tout » à l’américaine. Héri­tiers de cli­vages fon­da­teurs, les plus anciens le sont certes, mais les cli­vages sur les­quels ils reposent perdent de leur pré­gnance d’autant plus que le sys­tème de scru­tin pro­por­tion­nel est un inci­tant à l’apparition de nou­veaux cli­vages. La der­nière cam­pagne pour les élec­tions régio­nales a démon­tré à suf­fi­sance à quel point c’est la « machine élec­to­rale » qui a joué dans le cas d’un PS que des son­dages quo­ti­diens don­naient lar­ge­ment per­dant. Une semaine avant les élec­tions, celui-ci, pani­qué, a mobi­li­sé mas­si­ve­ment les syn­di­cats, qui ont, et c’est une pre­mière, invi­té leurs affi­liés à voter uni­que­ment pour ce par­ti : il a aus­si mul­ti­plié les cour­riels (on parle d’un mil­lion) sur des cibles choi­sies et fait du « porte-à-porte » chez les loca­taires des loge­ments sociaux.

Au niveau euro­péen, les cli­vages par­ti­sans tra­di­tion­nels s’estompent encore davan­tage. Les par­tis chré­tien et démo­crate huma­niste du nord et du sud du pays sont un peu per­dus dans un par­ti popu­laire euro­péen sans iden­ti­té propre que celle d’alliances conjonc­tu­relles et d’amalgames étranges4. Les par­tis socia­listes belges, SP‑A et PS, sont aus­si en manque d’une struc­tu­ra­tion signi­fiante. Ils se sont trou­vés très iso­lés dans la fameuse « direc­tive de la honte5 » où le par­ti socia­liste euro­péen (PSE), qui s’est aus­si pro­fon­dé­ment divi­sé sur la recon­duc­tion du pré­sident de la Com­mis­sion, a écla­té entre les abs­ten­tion­nistes, les votes pour et les votes contre. Du côté du CDH, on a rele­vé l’absence remar­quée des élus qui ne se sont pas sen­tis inter­pel­lés par la cam­pagne pour­tant menée avec vigueur par­tout en Europe autour de cet enjeu.

Aujourd’hui, il n’est plus ni héré­tique ni indé­cent de mettre en ques­tion la per­ti­nence d’un cli­vage « gauche-droite » — et com­pre­nant donc aus­si un « centre » — qui n’est plus signi­fiant poli­ti­que­ment par­lant. La der­nière cam­pagne élec­to­rale a mon­tré, de manière cari­ca­tu­rale, le pri­mat, non pas de l’idéologie, mais de l’affrontement essen­tiel­le­ment média­tique entre des per­son­na­li­tés poli­tiques qui accèdent très vite de nos jours au rôle de dino­saures. La crise finan­cière et éco­no­mique inter­na­tio­nale n’a pas été un sujet de débats, mais un simple pré­texte pour des aspi­ra­tions à occu­per le pou­voir ou à se situer par rap­port à lui. Dans un monde aujourd’hui lar­ge­ment « déter­ri­to­ria­li­sé » par de nou­velles formes de mise en réseau qui trans­cendent les piliers tra­di­tion­nels6, les marges de manœuvre de l’État sont deve­nues très étroites. À preuve, pen­dant dix ans, socia­listes et libé­raux, qui ont récem­ment riva­li­sé d’invectives et d’ukases, n’ont guère eu de peine à gou­ver­ner ensemble dans un contexte pour­tant mar­qué depuis de longues années par les méfaits de l’économie casi­no sur les­quels on les a peu enten­dus7. Et il n’est pas sûr que les nou­veaux « cli­vages » por­tés sur la place publique par les libé­raux et socia­listes lors de la der­nière cam­pagne élec­to­rale seront plus durables : à moyen terme, un cer­tain Didier Reyn­ders pour­rait faire les frais d’une stra­té­gie anti-PS tous azi­muts au pro­fit d’un retour du « libé­ra­lisme social » por­té par la famille Michel dont la figure de proue, aujourd’hui « sans emploi », cherche à tout prix à reve­nir sur le devant de la scène poli­tique belge. Ce que réclame l’électeur, qui cherche confu­sé­ment le ré-enchan­te­ment autre­ment que par des affron­te­ments ou les posi­tion­ne­ments per­son­nels et par des « éclai­rages » média­tiques qui sont une par­tie du pro­blème, c’est sans doute plus d’alternances véri­tables, plus de « sérieux » et moins de dis­cours convenus.

la crise de la représentation

Pen­dant ce temps che­minent d’autres enjeux qui sont des indices d’une alté­ra­tion insi­dieuse de la confor­table et bour­geoise démo­cra­tie belge. Au Nord du pays, on est sans doute plus « avan­cé » dans les coups de ciseau qui lui sont por­tés ces der­nières années. L’affaire du code du loge­ment fla­mand, la non-nomi­na­tion de bourg­mestres élus en péri­phé­rie, les menaces récur­rentes de boy­cott de l’organisation du scru­tin élec­to­ral dans cer­taines com­munes fla­mandes du fait de la non-scis­sion de l’arrondissement d’Hal-Vilvoorde ou les ater­moie­ments des par­tis fla­mands (et des par­tis tra­di­tion­nels fran­co­phones) dans l’application de la déci­sion gou­ver­ne­men­tale sur la régu­la­ri­sa­tion des immi­grés qui ont des attaches durables en Bel­gique, ne sont pas uni­que­ment dic­tés par la crainte d’alimenter par défaut l’extrême droite fas­ciste. Ces actes ren­voient bel et bien, au Nord du pays, à l’exacerbation du prisme iden­ti­taire, tous cli­vages confon­dus, ce qui, contrai­re­ment à ce qu’on pour­rait pen­ser, est logique dans un pro­ces­sus de mon­dia­li­sa­tion qui n’est plus por­teur de sens (Zaki Laïdi).

De même, au Nord mais aus­si au Sud du pays, socia­listes et libé­raux ont voté en fin 2005 et sans état d’âme une loi contre les « acti­vi­tés ter­ro­ristes » qui per­met, vu son champ d’application trop vaste, d’incriminer comme ter­ro­ristes des faits, voire des inten­tions qui n’ont rien à voir avec le ter­ro­risme. Fai­sant fi du tra­di­tion­nel com­pro­mis à la belge, cette loi a été votée contre l’avis du Conseil d’État, des bar­reaux, de la Ligue des droits de l’homme, du Conseil supé­rieur de la Jus­tice, de l’association des jour­na­listes de Bel­gique (AGJPB) et d’Amnesty Inter­na­tio­nal Belgique.

Plus fon­da­men­ta­le­ment, il y a cette longue dérive dans la crise de la repré­sen­ta­tion à tra­vers les cumuls de man­dats exé­cu­tifs locaux avec des man­dats par­le­men­taires que s’autorisent tous les par­tis tra­di­tion­nels, qu’ils soient de gauche, du centre ou de droite, et qui imprègnent d’hyper-localisme des débats, les­quels devraient pri­vi­lé­gier le bien com­mun sur lequel la démo­cra­tie est fon­dée. En fran­co­pho­nie, cette dérive concerne 45 à 74% des par­le­men­taires régio­naux PS, MR et CDH qui sont aus­si éche­vins ou bourg­mestres dont cer­tains invoquent le pré­texte fal­la­cieux qu’ils seraient « plus proches des gens », alors que ces cumuls servent avant tout à ali­men­ter des réser­voirs élec­to­raux et un clien­té­lisme ambiant8.

Au-delà même de la perte de sub­stance des cli­vages tra­di­tion­nels, voi­ci donc la démo­cra­tie inter­pel­lée à un double titre. D’une part, comme beau­coup d’autres, la démo­cra­tie à la belge, où l’électeur reste bien seul face à l’urne qui l’invite à exer­cer son choix, reste désen­chan­tée et de plus en plus orphe­line de sens : elle frappe celles et ceux qui nous gou­vernent d’une illé­gi­ti­mi­té dif­fuse, « inter­di­sant la repré­sen­ta­tion d’un des­tin col­lec­tif et d’un pou­voir exer­cé en com­mun », pour reprendre l’expression de Mar­cel Gau­chet. Mais en plus, les condi­tions d’une démo­cra­tie mini­male, c’est-à-dire la pro­tec­tion des droits indi­vi­duels et des liber­tés, pour­raient être mises en cause comme cer­tains exemples rap­por­tés ci-des­sus en témoignent.

  1. de Coore­by­ter V., « Cli­vages et par­tis en Bel­gique », Cour­rier heb­do­ma­daire du Crisp, n°2000, 2008, p. 85.
  2. Les termes pour qua­li­fier ce nou­veau cli­vage sont peu appro­priés : les éco­lo­gistes ne sont pas les por­teurs d’un « anti­pro­duc­ti­visme » mais plu­tôt d’un « pro­duire autrement ».
  3. On songe ici en par­ti­cu­lier au ren­for­ce­ment du clien­té­lisme à tra­vers le vote « com­mu­nau­ta­riste » des cer­taines com­mu­nau­tés issues de l’immigration.
  4. On songe ici non seule­ment au par­ti de Ber­lus­co­ni qui est membre du PPE, mais aus­si à celui du pré­sident « Bling Bling », Nico­las Sar­ko­zy, deux for­ma­tions qui se sont bâties sur la débâcle de la « gauche », ain­si qu’aux nom­breux « libé­raux » qui en font partie.
  5. Rap­pe­lons que cette direc­tive votée par le Par­le­ment euro­péen en avril 2008 pré­voit que la déten­tion des immi­grants illé­gaux peut atteindre dix-huit mois, que l’interdiction de retour­ner sur le ter­ri­toire euro­péen pen­dant cinq ans est sys­té­ma­tique, que les migrants illé­gaux peuvent être ren­voyés dans leur pays d’origine, mais aus­si vers un pays de tran­sit même s’ils n’ont aucun lien avec ce pays, que la déten­tion et l’éloignement des mineurs accom­pa­gnés ou iso­lés est per­mise et que l’obligation de déli­vrer des titres de séjour aux per­sonnes gra­ve­ment malades est supprimée.
  6. Ain­si, s’il est vrai qu’en Bel­gique, le taux de syn­di­ca­li­sa­tion reste stable et éle­vé (plus de 55%), les deux prin­ci­paux syn­di­cats, CSC et FGTB, ne sont plus les pri­son­niers des for­ma­tions poli­tiques tra­di­tion­nelles (PSC-CDH et PS).
  7. Même si on peut consi­dé­rer qu’elle est plus grave que les pré­cé­dentes, la crise finan­cière a été pré­cé­dée par d’autres explo­sions de « bulles » spé­cu­la­tives comme ce fut tou­jours le cas dans un sys­tème capi­ta­liste peu régu­lé : bulle inter­net en 2000, Junk Bonds en 2001, bulle immo­bi­lière en 2007.
  8. L’argument de la proxi­mi­té ne tient pas. En effet, il pour­rait induire que tous les autres dépu­tés qui ne seraient pas bourg­mestres et éche­vins connaî­traient moins « les pro­blèmes des gens » parce qu’ils ne sont pas des man­da­taires locaux. En outre, un par­le­men­taire quel qu’il soit est cen­sé, de par son métier, repré­sen­ter ses élec­teurs et donc les « com­prendre » et les « entendre » puisqu’il est élu par eux.

Jean-Claude Willame


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