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Climat et austérité un tout autre récit à construire

Numéro 2 - 2016 par Julien Vastenaekels

mars 2016

Le récit derrière le dogme de l’austérité est extrêmement efficace. Grâce à sa simplicité, sa cohérence, son usage habile des images et métaphores, ses nombreux et divers porte-paroles, il parvient à façonner la manière dont la société pense l’économie. Or cette histoire porte des valeurs qui n’accordent qu’une importance insuffisante aux enjeux environnementaux et sociaux pour pouvoir les résoudre, et elle enferme l’économie dans un carcan rendant compliquée la lutte contre le changement climatique.

Dossier

La Fourmi n’est pas prêteuse ;

C’est là son moindre défaut.

Que faisiez-vous au temps chaud ?

Dit-elle à cette emprunteuse.

— Nuit et jour à tout venant

Je chantais, ne vous déplaise.

— Vous chantiez ? j’en suis fort aise.

Eh bien ! dansez maintenant.

Alors que l’image de la fourmi travailleuse est si bien ancrée dans notre esprit — d’après les dictionnaires, ce mot peut d’ailleurs désigner une personne laborieuse et économe —, qui aurait imaginé que de nombreuses fourmis soient en réalité oisives et dépendantes des ouvrières pour survivre ? En effet, diverses études démontent le mythe propagé par la fable de La Fontaine1. Ce petit exemple illustre la puissante capacité des histoires à façonner les esprits.

Les histoires façonnent aussi nos démocraties. Elles peuvent notamment avoir un effet bien plus important qu’une méprise sur la nature de la fourmi quand il s’agit de mettre en forme la manière dont nous envisageons l’économie. Les perspectives économiques peu réjouissantes et les budgets limités seraient des facteurs importants du manque total d’ambition des pays développés pour limiter le réchauffement climatique à 2 °C d’ici 2100 et répondre aux enjeux environnementaux du XXIe siècle de manière générale. Mais est-ce une fatalité ?

Pendant les périodes d’incertitude, de multiples récits sont en concurrence. La société a besoin de débattre, de poser des diagnostics et, dans une certaine mesure, de se rassembler autour d’une compréhension commune des faits, d’adhérer à une histoire. La possibilité d’un changement structurel des institutions dépend de l’histoire qui domine. Celle-ci peut changer. Ainsi tant l’expansion de l’intervention de l’État dans l’économie à la suite de la crise de 1929 que le tournant libéral des années 1980 sont les produits de luttes entre différentes idées articulées en récits2.

L’histoire bien ficelée de l’austérité

Bien construit et raconté, le récit de l’austérité est celui qui domine les politiques socioéconomiques des gouvernements en Belgique et en Europe. Les principaux éléments de cette histoire puissante pourraient être résumés comme cela.

L’État a vécu au-dessus de ses moyens. Dans un contexte économique européen difficile, nous devons nous serrer la ceinture. Pour sortir de la récession et créer de l’emploi, les gouvernements doivent diminuer leurs dépenses et améliorer la compétitivité des entreprises.

Cela implique des choix difficiles mais il n’y a pas réellement d’autre chemin possible, l’austérité est un mal nécessaire.

Commençons par réformer les institutions couteuses qui favorisent trop ceux qui ne font pas assez d’efforts pour contribuer à l’économie.

Et à l’inverse, arrêtons de mettre des bâtons dans les roues des entreprises afin qu’elles puissent devenir plus compétitives et engager des travailleurs.

Nous pourrons ainsi construire une économie prospère qui valorise l’effort et nous redonnera confiance dans l’avenir.

L’histoire est simple et d’apparence cohérente, facile à comprendre et à répéter. Elle comporte tous les ingrédients nécessaires pour intéresser et convaincre. Tout d’abord, il y a un enjeu fort : redresser l’économie et assurer la prospérité du plus grand nombre. Ensuite, elle fait intervenir des héros (ceux qui travaillent dur, le gouvernement qui fait des choix difficiles), des méchants (la dépense publique, les allocataires sociaux) et des victimes (les entreprises). Enfin, elle parle à tout un chacun car elle utilise des métaphores et images fortes. Par exemple, en assimilant le budget d’un État à celui d’un ménage — deux choses qui fonctionnent en réalité extrêmement différemment —, on peut facilement convaincre qu’il faut réduire les dépenses de l’État quand l’économie va mal : « C’est du bon sens, n’est-ce pas ? »

En outre, les différents éléments du récit sont répétés consciemment et inconsciemment par des experts, hommes politiques, médias et autres figures d’autorité, ce qui renforce sa crédibilité aux yeux des citoyens, qui ont alors tendance à rejeter les idées alternatives. La New Economics Foundation illustre ce phénomène avec l’exemple suivant : « Si je pense que mes yeux sont bruns, parce que tout le monde me l’a dit depuis des années, et qu’un jour quelqu’un me montre un miroir dans lequel ils semblent verts, ma première réaction est de questionner la qualité miroir, pas la couleur de mes yeux ! »3

Le changement climatique ignoré

Dans ce récit, les enjeux environnementaux sont totalement absents, ce qui peut s’expliquer par différentes raisons. Tout d’abord, les crises économique et écologique sont imaginées par les partisans du modèle économique dominant comme totalement indépendantes pour ce qui est de leurs causes, solutions et temporalité. Ensuite, la résolution de la crise écologique est incompatible avec le récit de l’austérité. D’une part, la réorientation de l’économie nécessaire à la lutte contre le changement climatique implique une intervention de l’État, en contradiction avec l’idée que les dépenses publiques doivent être réduites. Et d’autre part, les mesures environnementales, à travers la promotion de certains types d’activité, certains types de consommation, au détriment d’autres, risquent de désavantager une partie des entreprises. Ce serait leur mettre des bâtons dans les roues, impensable ! Enfin, les sujets économiques et environnementaux sont en concurrence en matière de visibilité dans le débat public. Ce n’est un secret pour personne qu’en dehors des grand-messes comme les sommets climatiques, la crise écologique est reléguée au statut de sujet secondaire et largement éclipsée du champ politique et médiatique.

Afin de lutter efficacement contre le changement climatique en temps de crise et plus généralement engager une transition socialement juste vers une société durable, démystifier l’histoire dominante et de créer un nouveau récit semble indispensable. La recherche suggère de produire un récit formulé de façon cohérente et mémorable, utilisant des métaphores capables de susciter des émotions. Cela ne signifie pas que cette histoire doit être positive de bout en bout — celle de l’austérité ne l’est pas non plus —, mais il est important qu’elle offre une perspective de fin heureuse. Comme le récit de l’austérité, cette histoire doit être suffisamment simple pour pouvoir être comprise et répétée et ainsi façonner efficacement les esprits.

Une question de choix

Commençons par pointer du doigt que le manque de mesures et moyens alloués pour résoudre la crise environnementale ne peut s’expliquer que pour des raisons de couts, mais qu’il est le résultat de choix politiques délibérés. L’argument du « mal nécessaire » est un cache-sexe d’une idéologie qui place l’intérêt d’un petit nombre avant l’intérêt de tous. En effet, on pourrait citer un certain nombre de financements publics ces dernières années qui sont en totale contradiction avec les objectifs climatiques annoncés par la Belgique et l’Europe. Prenons les exemples flagrants de la mobilité et de l’énergie.

À l’heure où Bruxelles et la Belgique battent les records d’embouteillages, démontrant un besoin criant d’alternatives concrètes et accessibles à tous, le contribuable belge continue à débourser plus de 4 milliards d’euros chaque année pour financer les voitures de société — un soutien d’une ampleur unique dans le monde. Dans le même temps, le gouvernement prend en otage les usagers du rail en diminuant les moyens des chemins de fer de 3 milliards d’euros, ce qui rend inévitable une hausse des tarifs et porte un coup aux investissements. En matière de mobilité, le changement, ce n’est pas maintenant. Et tant pis pour les gens qui ne prennent pas de transport alternatif à cause de l’offre et de la qualité insuffisantes, ainsi que pour ceux qui pourraient profiter de routes moins embouteillées.

Dans le secteur de l’énergie, ce sont aussi des solutions du siècle passé qui sont privilégiées, au profit d’un petit nombre d’acteurs. L’entêtement irrationnel à prolonger des centrales nucléaires vieillissantes — et même dangereuses selon certains gouvernements voisins — va rendre plus difficile l’essor du photovoltaïque et de l’éolien, alors que nous sommes largement à la traine en matière d’énergies renouvelables. Cet anachronisme n’est pas étonnant quand on sait qu’une étude du WWF et du fournisseur d’énergie Eneco a montré en 2014 que deux tiers des aides publiques en Belgique concernent les énergies traditionnelles.

Toutefois, cela montre que même quand l’économie va mal, des arbitrages en faveur du climat et de l’environnement sont à portée de main. Il est possible de renouveler l’eau stagnante dans laquelle nous sommes plongés aujourd’hui et notamment d’améliorer substantiellement tant les systèmes énergétiques que les transports en commun.

Mettre fin à l’économie casino

Cependant, l’ampleur des mesures à prendre pour relever les défis environnementaux et sociaux de notre siècle est telle que la société a besoin de pouvoir investir massivement dans la transformation écologique de l’économie. Afin de nous redonner la capacité collective à agir nécessaire, un objectif crucial est celui de mettre la finance au service de l’intérêt général plutôt que de la satisfaction d’intérêts particuliers. Les marchés financiers, responsables de la crise de 2008, au lieu d’être profondément transformés ont été remis sur pied et se comportent toujours comme un casino géant planétaire où les joueurs sont très éloignés des réalités.

Cela n’a pourtant pas toujours été le cas. Après la crise économique des années 1930, des mesures importantes sont mises en place pour mettre une muselière aux marchés financiers dont le crash avait contaminé l’économie réelle. Ainsi, les banques centrales, sous contrôle démocratique, sont renforcées et ont le pouvoir de gérer les réserves de devise et de contrôler les mécanismes de change. Elles ont la possibilité de bloquer les éventuelles fuites massives de capitaux à l’étranger. Les banques de dépôt — qui gèrent l’argent des épargnants, principalement au service de l’économie réelle — sont séparées des banques d’investissement — qui spéculent. C’est dans ce contexte de mise sous tutelle du libéralisme que des politiques de protection sociale sont développées et que l’État élargit progressivement sa place dans la sphère économique jusque dans les années 1970.

En 1973, la crise pétrolière affecte gravement l’économie mondiale et entraine notamment de nombreuses faillites d’entreprises. Une aubaine pour les partisans de l’idéologie néolibérale qui reviennent sur le devant de la scène avec un récit qui fait mouche : l’interventionnisme de l’État a mené à la crise ; tandis que les marchés financiers sont plus efficaces pour drainer l’épargne et l’investir au mieux dans l’économie réelle. Il en découle une série de dérèglementations ayant pour effet de diminuer les moyens de l’État à travers des cadeaux aux plus riches et aux entreprises, ainsi que de retirer la muselière de la finance. Le rapport de force s’inverse et les États sont soumis progressivement aux marchés financiers.

Ce retour de l’économie casino débridé est responsable de la crise financière de 2008, qui a conduit à l’explosion de l’endettement public pour sauver les banques privées. Cette débâcle n’a pas été suivie de réformes fondamentales du système financier et nombreux sont les experts à s’inquiéter d’éventuelles répliques.

Si nous voulons retrouver nos leviers d’action pour investir dans la transformation écologique de l’économie, ce n’est pas en grappillant de maigres sous dans les poches des bénéficiaires sociaux qui ne sont en rien responsables de la crise mais en reprenant le contrôle de la finance, en soumettant le système à un cadre strict et contrôlé démocratiquement.

Une récente étude de la London School of Economics4 suggère d’orienter le comportement des banques vers les investissements durables à travers la politique monétaire et une régulation de la finance. En effet, contrairement à ce qu’elles clament, on constate par exemple encore qu’aujourd’hui les banques investissent massivement dans les énergies fossiles. Les trois grands groupes présents en Belgique, BNP Paribas, Deutsche Bank et ING, investissent notamment à 90% dans les énergies fossiles pour 10% dans les énergies renouvelables5. Or selon cette étude, récompenser les banques qui investissent dans les activités bas-carbone et imposer un cadre plus strict aux autres pourraient être même plus efficaces que de donner un prix au carbone pour lutter contre le changement climatique.

Non seulement la finance a de l’influence sur le climat, mais la solidité du système financier est affectée aussi par les problèmes environnementaux. Cela explique pourquoi le secteur des assurances a pris conscience et évalué les impacts financiers dus aux risques grandissants de catastrophes climatiques6. Le secteur financier pourrait également subir les effets directs et indirects de la dévaluation d’actifs qui ne seraient plus rentables dans une économie bas-carbone. Certains proposent d’ailleurs l’introduction de Carbon Stress Tests pour évaluer les risques encourus7.

Des réformes fondamentales du système financier ont eu lieu par le passé en temps de crise, grâce à l’émergence et la domination de nouveaux récits, pourquoi de nouvelles transformations ne seraient-elles pas possibles ?

Viser la qualité plutôt que la quantité

Faut-il utiliser les leviers d’un système financier moralisé pour relancer à toute vapeur l’économie ? Non, le fonctionnement boulimique de notre économie, fondée sur l’exigence de produire toujours plus, épuise tant la planète que les hommes. L’exploitation sans limites de ressources naturelles finies, l’érosion de la biodiversité et le changement climatique en sont des conséquences immédiates. Cette course effrénée à la compétitivité et aux gains de productivité provoque également la dégradation des conditions de vie et du sens du travail. De même, elle creuse le fossé entre les plus riches et les autres, les premiers ayant tendance à s’approprier les bénéfices des gains de productivité réalisés sur le dos des travailleurs. Si l’on en croit une étude d’Oxfam sur la répartition du patrimoine mondial, en 2016, les 1% les plus riches possèderont à eux seuls une plus grande part du gâteau que celle que se partagent les 99% restants.

Conseillerait-on à une personne atteinte d’obésité morbide de manger toujours plus ? C’est pourtant similaire aux fondements de notre modèle économique actuel.

Toutefois il y a pire qu’une société de croissance : une société de croissance sans croissance. Tel un toxicomane privé brutalement de sa drogue, le système économique entre dans une spirale négative et qui engendre notamment de l’endettement, du chômage et une diminution des ressources de l’État.

Or la perspective de la fin de la croissance est désormais prise au sérieux par des personnalités de premier plan. « La croissance éternelle, c’est fini », annonçait en 2015 l’économiste James K. Galbraith. Thomas Piketty quant à lui déclarait à Libération déjà en 2013 : « Est-il bien raisonnable de miser sur le retour de la croissance pour régler tous nos problèmes ? […] Il est temps de réaliser que cela ne résoudra pas l’essentiel des défis auxquels les pays riches doivent faire face en ce début de XXIe siècle ». Désormais, inventer une économie qui vise la qualité plutôt que la quantité n’est pas un idéal, mais une nécessité.

Dans cette optique, le thermomètre économique purement quantitatif qu’est le produit intérieur brut (PIB) devrait être remplacé ou complété par un ou plusieurs autres indicateurs plus pertinents. Comment pourrait-on connaitre avec précision l’état de santé d’un patient en se basant uniquement sur la quantité d’aliments ingérée ? D’autres indicateurs relatifs aux grands enjeux sociétaux aideraient à faire le point et à naviguer vers les objectifs que nous nous serons fixés démocratiquement.

Si plusieurs décennies de travaux ont fait naitre de nombreux indicateurs alternatifs, ceux-ci sont encore loin d’être capables de contrebalancer l’influence du PIB sur l’économie, faute de faire consensus. Cependant l’usage de nouveaux indicateurs progresse doucement. Des initiatives concrètes existent dans différents pays et régions, notamment en Wallonie où cinq indicateurs complémentaires au PIB sont ainsi en en train d’être développés8.

Des emplois riches de sens

Toutefois changer de thermomètre de l’économie n’est ni suffisant ni une condition indispensable pour entamer sa transformation, d’autres chantiers parallèles sont également importants. Favoriser l’expansion d’activités qui nécessitent de la main‑d’œuvre et qui sont moins source de dégradation de l’environnement serait une stratégie gagnante à la fois sur le terrain de l’emploi et sur celui de l’environnement. Alors que jusqu’à présent la crise économique a davantage ravivé les incantations pour redéployer la production sans discernement, une réflexion sur le type d’activités à promouvoir est donc nécessaire.

Ainsi un certain nombre de secteurs tels que ceux des soins, de l’aide sociale, de l’éducation, de la culture, de l’artisanat ou de l’agriculture agroécologique consomment peu de ressources naturelles et génèrent des activités riches en emplois. C’est-à-dire qu’il s’agit d’activités pour lesquelles des gains de productivité importants sur la main‑d’œuvre n’auraient que peu de sens. Par exemple, alors qu’améliorer l’efficience d’une industrie en remplaçant une partie de ses ouvriers par des machines permettrait d’élever sa compétitivité et de remplir les poches de ses actionnaires, augmenter le nombre moyen d’élèves par classe serait bien sûr contreproductif. De même, augmenter le nombre de patients soignés chaque heure par une infirmière ne l’aidera pas forcément à prodiguer de meilleurs soins.

En outre, promouvoir ces activités a de nombreux avantages : améliorer la qualité de vie des gens, diminuer l’impact de l’économie sur l’environnement, créer plus d’emplois… Des emplois qui sont source d’épanouissement, qui ne sont pas remplaçables par des machines et qui ne sont pas délocalisables9.

Dans l’optique de construire une économie qui vise la qualité, cette stratégie gagnerait à être complétée par des politiques de partage du travail, dont l’efficacité pour créer de l’emploi en temps de crise par le passé a été démontrée. La course sans fin à la compétitivité n’est donc pas la seule réponse possible au chômage. En outre, le partage du travail diminuerait les inégalités et améliorerait le bien-être et la santé des nombreux travailleurs qui souffrent aujourd’hui de stress ou de dépression.

Évidemment, des questions restent ouvertes. Quelles sont exactement les activités à promouvoir ? Quel est leur potentiel ? Comment assurer la reconversion d’employés vers ces secteurs ? Comment les promouvoir efficacement ? Avec quelles ressources ? Peut-être pourraient-elles être abordées dans le cadre d’une institution à créer et qui consisterait en un observatoire des tendances futures sur le marché du travail ? Sa mission serait d’identifier les nouveaux métiers, pratiques et besoins compte tenu de ce qu’on appelle les grandes tendances et les défis sociétaux. Autrement dit, comment la robotisation, la transition énergétique, le vieillissement de la population par exemple exercent-ils des modifications sur la nature des emplois, en détruisent-ils certains et en créent progressivement d’autres que le commun des mortels peine à imaginer aujourd’hui ?

Un tout autre récit nécessaire

La bataille de l’opinion menée par ceux qui souhaitent changer le système pour résoudre la triple crise économique, sociale et environnementale ne se gagnera pas à l’aide de chiffres et de faits, mais à travers des histoires qui parviennent à toucher les gens.

La lutte contre le changement climatique est tout sauf une fatalité. Si ceux qui portent d’autres valeurs se rassemblent pour construire et rendre audible un autre récit qui soit solide et possédant autant de puissance narrative, il devrait être possible de faire émerger une alternative écologique et sociale à la hauteur des enjeux de ce siècle.

  1. Voir à ce propos « Une étude détruit le mythe de la fourmi travailleuse » sur le blog Passeur de Sciences
  2. À ce propos, voir Mark Blyth, Great Transformations : Economic Ideas and Institutional Change in the Twentieth Century, Cambridge University Press, 2002.
  3. À propos du récit de l’austérité, voir New Economics Foundation (2013), Framing The Economy : The Austerity Story.
  4. Emanuele Campiglio (2016), « Beyond carbon pricing : The role of banking and monetary policy in financing the transition to a low-carbon economy », Ecological Economics, volume 121, p. 220 – 230.
  5. Fairfin (2015), Notre avenir ébranlé : Les investissements des banques actives en Belgique dans le changement climatique et les vingt-cinq plus grandes banques dans le monde 2004 – 2014.
  6. Swiss Re (2015), Why we care about climate change.
  7. 2° Investing Initiative (2015), Financial Risks and the Transition to a Low-Carbon Economy.
  8. IDDRI (2014), Les nouveaux indicateurs de prospérité : pour quoi faire ?.
  9. Voir à ce sujet la carte blanche de Tim Jackson dans le New York Times, « Let’s Be Less Productive ».

Julien Vastenaekels


Auteur

Ingénieur civil et doctorant au Centre d’études du développement durable de l’ULB