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Blogs et slow revue, la valse à deux temps

Numéro 5 Mai 2013 par Christophe Mincke

mai 2013

Quand la presse touche le fond, La Revue nou­velle en pro­duit. C’est son rôle. En repre­nant des termes à la mode, votre revue pré­fé­rée, n’ayons pas peur des mots, s’est inti­tu­lée « slow revue ». Il s’agissait de mar­quer, après les slow food, science, tou­rism et trains (ah non, dans le cas de la SNCB, ce n’est pas […]

Quand la presse touche le fond, La Revue nou­velle en pro­duit. C’est son rôle. En repre­nant des termes à la mode, votre revue pré­fé­rée, n’ayons pas peur des mots, s’est inti­tu­lée « slow revue ». Il s’agissait de mar­quer, après les slow food, science, tou­rism et trains (ah non, dans le cas de la SNCB, ce n’est pas inten­tion­nel), de mar­quer notre atta­che­ment à ce qu’apporte l’écoulement du temps. Une bonne ana­lyse se murit. Elle s’attend, donc, aus­si. C’est la rai­son pour laquelle nous ne com­men­tons ici qu’une actua­li­té qui a repo­sé un mois, voire bien plus, le temps que nous en puis­sions per­ce­voir tout l’arôme, que nous soyons en mesure de la mettre en pers­pec­tive, que nous nous en dis­tan­cions suf­fi­sam­ment pour la com­men­ter avec rai­son plu­tôt qu’avec émotion.

C’est pour­quoi, dans les temps d’immédiateté qui sont les nôtres, il nous paraît que La Revue nou­velle est un ins­tru­ment pré­cieux. Pour­tant, un tel « outil » n’est pas par­fait. L’on peut se sen­tir à l’étroit en ses pages, comp­tées, dans ses délais, rigides, dans sa mise en page, contrai­gnante. Une info bru­lante sur­ve­nue le len­de­main du bou­clage ne pour­ra-t-elle être com­men­tée qu’un mois et demi plus tard ? Trois inter­ven­tions d’un même auteur en un mois ne risquent-elles pas de mono­po­li­ser les pages de la revue ? Le for­mat papier ne laisse-t-il pas de place aux com­men­taires, au dia­logue ? Qu’à cela ne tienne, il est pos­sible de prendre à la tech­no­lo­gie moderne ce qu’elle a de mieux !

Après mure réflexion, nous avons déci­dé de fran­chir le pas, avec un petit car­ré de pion­niers. Enfin, s’agissant de blogs, un for­mat qui existe depuis plus de quinze ans, il est dif­fi­cile de se parer du nom d’argonaute de l’internet. Soit, recon­nais­sons tout de même que, pour la véné­rable dame qu’est la revue, il y a là une cer­taine dose d’aventure.

Voi­là donc que naissent les blogs de La Revue nou­velle, en ligne depuis le 22 avril à l’adresse www.revuenouvelle.be/blog/. Sur­tout n’y voyez pas une abdi­ca­tion de nos idéaux. Le blog, cette forme de car­net de bord en ligne, est sans doute, dans le pay­sage inter­net actuel, l’un des outils les plus intel­li­gents et les plus por­teurs. Il s’agira d’y publier des chro­niques de l’actualité et de l’air du temps, sans jamais renon­cer à notre approche réflexive, tou­jours avec la volon­té de sus­ci­ter la réflexion et de rendre plus intel­li­gents, l’auteur comme le lec­teur. Il sera éga­le­ment pos­sible d’y déve­lop­per des tons plus variés que dans la revue, chaque blog d’auteur pou­vant avoir sa tona­li­té. Quoi qu’il en soit, les rédac­teurs ont en com­mun deux exi­gences : une réflexion argu­men­tée et une prise de dis­tance cri­tique avec l’actualité, que celle-ci soit relayée ou non par les médias.

Ren­dez-nous donc visite, sous­cri­vez aux flux RSS pour être auto­ma­ti­que­ment tenus au cou­rant des publi­ca­tions, nouez le dia­logue avec nous, appro­fon­dis­sez votre rela­tion avec La Revue nou­velle.

L’expérience est en cours, vos retours nous inté­res­se­ront. Tan­tôt nous pré­pu­blie­rons en ligne un texte qui fera l’objet (ou non) de déve­lop­pe­ments sur papier, tan­tôt nous ferons paraitre dans les blogs des pro­duc­tions qui ne seront jamais impri­mées. Nous ver­rons bien.

Christophe Mincke


Auteur

Christophe Mincke est codirecteur de La Revue nouvelle, directeur du département de criminologie de l’Institut national de criminalistique et de criminologie et professeur à l’Université Saint-Louis à Bruxelles. Il a étudié le droit et la sociologie et s’est intéressé, à titre scientifique, au ministère public, à la médiation pénale et, aujourd’hui, à la mobilité et à ses rapports avec la prison. Au travers de ses travaux récents, il interroge notre rapport collectif au changement et la frénésie de notre époque.