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Un œil noir te regarde
Les caméras de sécurité ont montré leurs limites. Les criminologues avaient raison : elles provoquent un déplacement de la délinquance et n’œuvrent qu’à une prévention minimale, celle du passage à l’acte dans leur champ de vision. Il n’est en outre rien de plus facile que de leur échapper en portant un capuchon ou un masque. Sans compter […]
Les caméras de sécurité ont montré leurs limites. Les criminologues avaient raison : elles provoquent un déplacement de la délinquance et n’œuvrent qu’à une prévention minimale, celle du passage à l’acte dans leur champ de vision. Il n’est en outre rien de plus facile que de leur échapper en portant un capuchon ou un masque. Sans compter que, bien souvent, il n’y a personne devant l’écran et qu’il peut bien se passer ce qu’on voudra, l’intervention aura lieu trop tard. Si elle a lieu.
L’on pourrait envisager de les multiplier pour en placer à chaque coin de rue, mais elles seraient toujours placées trop haut pour certains faits et trop bas pour d’autres. Ou derrière des obstacles. Et puis, combien de fenêtres d’habitations seraient dans leur axe ?
Les caméras ont montré leurs limites, il faut l’admettre. Leurs jours sont comptés ; gageons que leur déboulonnage ne tardera plus. Faut-il pour autant perdre tout espoir de maitriser notre territoire, de protéger l’innocent citoyen, de sauvegarder les intérêts de celui qui n’a (vraiment) rien à se reprocher ? Certes non ! Il ne faut jamais baisser les bras devant le crime, ni le considérer comme une fatalité. Il faut le pourchasser sans trêve et sans fin jusqu’à ce qu’il ait été extirpé du corps social.
Bien entendu, le profilage ADN d’un nombre toujours plus grand d’infracteurs et la multiplication des bracelets électroniques de toutes sortes porte l’espoir d’une société enfin sous contrôle, mais il ne faut pas se leurrer : il restera toujours de sournois ou imprévisibles délinquants qui justifieront une surveillance moins ciblée.
Heureusement, la technologie a progressé au cours des dernières années et les drones sont maintenant parfaitement au point. Dirigés à des milliers de kilomètres du théâtre des opérations, secondés par des outils informatisés d’aide à la décision et équipés d’une vaste panoplie d’armes, ils se sont montrés d’une efficacité redoutable sur de multiples terrains d’intervention.
Qu’on ne nous fasse pas dire ce que nous n’avons pas dit : nous ne songeons pas à militariser nos villes. De même que la police est une armée civilisée – rendue civile – des drones civils peuvent dériver de leurs homologues militaires.
Dotés d’armes non létales, pilotés automatiquement par des centres de commande informatisés, repris en main par des opérateurs humains en fonction des nécessités du moment (évaluées par des modèles statistiques), ils auraient tous les avantages. Légers, multifonctionnels, discrets, omniprésents, capables de se glisser partout, à même de veiller à la sécurité civile (inondations, incendies, dégradation de bâtiments, etc.) et pénale, ils sont les outils flexibles dont nous avons besoin.
Certes, l’investissement pourrait être considéré comme trop élevé pour nos communes. Mais il ne fait aucun doute que, moyennant un habile partenariat public-privé, nous pourrons nous en doter à moindre cout, notamment grâce à la délocalisation des opérateurs. Le budget des polices locales pourrait également être mis à contribution à la hauteur de la réduction d’effectif rendues possibles. Sans compter un autre effet positif de ce recours à des centres de contrôle lointains : la mise à contribution de l’immense expérience des Chinois en matière de maintien de l’ordre.
On le voit, les perspectives sont rassurantes. Il faudra cependant veiller à rendre obligatoire le maintien d’une fenêtre ouverte dans chaque maison ou l’installation d’une dronière. Il ne faudrait pas qu’une porte close puisse s’interposer entre le crime et les forces d’intervention.