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Syriza renvoie la zone euro aux calendes grecques

Blog - Délits d’initiés par Olivier Derruine

janvier 2015

(NB : Les « calendes » dési­gnaient le pre­mier jour de chaque mois, jour pen­dant lequel les débi­teurs devaient payer leurs dettes.) Ange­la Mer­kel com­men­çait fort l’année : c’est en emprun­tant au style à l’emporte-pièce de Karel de Gucht qu’elle décla­rait le 3 jan­vier que la sor­tie de la Grèce de la zone euro serait une consé­quence inévi­table en cas de […]

Délits d’initiés

(NB : Les « calendes » dési­gnaient le pre­mier jour de chaque mois, jour pen­dant lequel les débi­teurs devaient payer leurs dettes.)

Ange­la Mer­kel com­men­çait fort l’année : c’est en emprun­tant au style à l’emporte-pièce de Karel de Gucht qu’elle décla­rait le 3 jan­vier que la sor­tie de la Grèce de la zone euro serait une consé­quence inévi­table en cas de l’éventuelle vic­toire de Syri­za aux élec­tions grecques du 25 jan­vier. Ces élec­tions ont été convo­quées suite à l’incapacité pour les par­le­men­taires de s’entendre sur le nom du pro­chain Pré­sident en décembre dernier.

Le lea­der de ce par­ti de gauche radi­cale fon­dé en 2011, Alexis Tsi­pras, n’a jamais fait mys­tère de sa volon­té de rené­go­cier la dette publique de son pays et de mettre un terme aux réformes struc­tu­relles dic­tées par la « troi­ka », cet atte­lage com­po­sé de la Com­mis­sion euro­péenne, de la Banque cen­trale euro­péenne et du FMI, secon­dé par le Méca­nisme euro­péen de sta­bi­li­té (le bras finan­cier de l’attirail). Mer­kel est éga­le­ment cour­rou­cée par les pro­messes élec­to­rales de Syri­za chif­frées à 10 mil­liards d’euros, une somme dont ne dis­pose pas le Grèce : elle se voit déjà jouer les bailleurs de fonds d’un par­ti dont le suc­cès est fon­dé sur le défi qu’il lance à l’orthodoxie bud­ge­tai­ro-struc­tu­relle allemande.

À quelques jours des élec­tions, le par­ti de gauche radi­cale devan­çait de 3 – 4 points le par­ti conser­va­teur, Nea Demo­cra­tia (conser­va­teur) qui, depuis 2012, cogé­rait tant bien que mal le pays avec son frère-enne­mi, le Pasok (socia­liste).

La Chan­ce­lière estime que les pro­grès réa­li­sés en matière de conso­li­da­tion de la zone euro et d’assainissement des bilans des banques rendent l’éventualité du « Grexit » moins coû­teuse. Sa sor­tie n’était pas concer­tée avec d’autres diri­geants euro­péens, les­quels furent appe­lés à jouer les pom­piers dès le lun­di matin pour cal­mer le jeu en rap­pe­lant que la place de la Grèce était dans la zone euro. 

Du coup, cela a ravi­vé toute une série de craintes que Syri­za n’honore pas les enga­ge­ments pris en contre­par­tie des deux pro­grammes d’assistance finan­cière. Les mar­chés et les diri­geants euro­péens ont néan­moins la mémoire courte ou sélec­tive car le gou­ver­ne­ment sor­tant n’a pas res­pec­té non plus tous les enga­ge­ments grecs ! Deux poids, deux mesures.

Des prêts pas vraiment désintéressés

Res­tons jus­te­ment sur cette ques­tion de la dette et du rem­bour­se­ment des aides consen­ties par les par­te­naires euro­péens et le FMI. La Grèce a béné­fi­cié ou – il serait plus cor­rect d’écrire – a fait l’objet de deux pro­grammes d’assistance finan­cière concoc­tés par l’UE et le FMI (le pre­mier en mai 2010 et le second en mars 2012). Ils ont au total ren­floué la Grèce pour un mon­tant astro­no­mique équi­valent à 226,7 mil­liards d’euros, dont 32 à charge du FMI. En dépit de ces pro­grammes, la Grèce n’a pu atteindre les objec­tifs bud­gé­taires et de réduc­tion de la dette, tota­le­ment irréa­listes au regard des hypo­thèses de départ exa­gé­ré­ment opti­mistes en matière de taux de crois­sance du PIB. L’é­chec est tel que, même si Syri­za devait res­ter sur le car­reau aux len­de­mains des élec­tions, un nou­veau pro­gramme sera indis­pen­sable pour évi­ter la ban­que­route du pays.
Il faut bien se rendre compte que ces pro­grammes ont avant tout été moti­vés par la crainte pour les pays les plus riches qu’un effon­dre­ment de la Grèce n’inflige des dom­mages finan­ciers signi­fi­ca­tifs aux banques, à « nos » banques, à leurs action­naires et épar­gnants et, dans une moindre mesure, à leurs employés. Ces prêts n’ont pas été conçus pour relan­cer la Grèce, diver­si­fier son éco­no­mie ou sou­te­nir la conver­gence vers le niveau de vie moyen de la zone euro. 

Le Banque inter­na­tio­nale des règle­ments qui est la banque des banques cen­trales esti­mait en 2011 que l’Allemagne était expo­sée à la Grèce (c’est-à-dire que des agents éco­no­miques, en par­ti­cu­lier le sec­teur finan­cier, y avaient pla­cé des fonds) à hau­teur de 69 mil­liards d’euros, la France 92, les États-Unis 43, le Royaume-Uni 20, le reste de la zone euro 33,5, etc. L’exposition des autres pays s’élevait au total à 278 mil­liards d’euros. Et, si on élar­git le péri­mètre pour prendre en compte les pays les plus vul­né­rables (Irlande, Por­tu­gal, Espagne), sus­cep­tibles par conta­gion de la crise grecque d’entraîner des pertes pour les autres pays, alors il s’agit de 2.200 mil­liards sup­plé­men­taires, soit 2,2 tril­lions d’euros. Un tsu­na­mi qui aurait englou­ti pour long­temps l’économie mondiale.

Le site d’information indé­pen­dant Macro­po­lis (en fran­çais) a réa­li­sé récem­ment un gra­phique mon­trant quelle avait été l’utilisation des fonds prê­tés à la Grèce. Il confirme que l’argent a été uti­li­sé pour rem­bour­ser les prêts et garan­ties consen­tis par les cré­di­teurs du pays (FMI, autres pays et inves­tis­seurs ins­ti­tu­tion­nels (banques, assu­rances, fonds de pen­sion, etc.), leur payer les inté­rêts et pour ren­flouer les banques grecques.

Seule­ment 11% des fonds (27 mil­liards) ont été employés pour sou­te­nir les dépenses de l’État, et encore une bonne par­tie a été uti­li­sée pour épon­ger des arrié­rés de paie­ment remon­tant aux deux pre­mières années de crise. 

On est donc loin de l’idée sou­vent véhi­cu­lée que les contri­buables alle­mands ou belges (par exemple) ont dû mettre la main à la poche pour finan­cer prin­ci­pa­le­ment une bonne par­tie du salaire des fonc­tion­naires grecs ou de la Sécu­ri­té sociale de ces fai­néants dont la durée heb­do­ma­daire de tra­vail, soit dit en pas­sant, dépasse celle des Alle­mands1.

Le tableau sui­vant montre que ces 27 mil­liards n’ont pu évi­ter le déman­tè­le­ment de l’État social grec. À titre de com­pa­rai­son, l’évolution des dépenses publiques de la Bel­gique est éga­le­ment présentée. 

En l’espace de trois années, le PIB par habi­tant a recu­lé de 17% en Grèce et les dépenses publiques ont reflué dans une même pro­por­tion. Les réduc­tions bud­gé­taires ont sur­tout frap­pé les loge­ments et équi­pe­ments publics (loge­ments sociaux, éclai­rage, ali­men­ta­tion en eau…), ain­si que le sec­teur de la san­té. En com­pa­rai­son avec la Bel­gique et en tenant compte de la dif­fé­rence du niveau de vie, le niveau de ces dépenses était déjà rela­ti­ve­ment bas. La pro­tec­tion de l’environnement a éga­le­ment fait les frais de l’austérité.

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Un pays largement désindustrialisé

La Grèce doit res­tau­rer sa com­pé­ti­ti­vi­té, a‑t-on régu­liè­re­ment enten­du ces der­nières années, pour, espé­rons-le, pou­voir un jour comp­ter sur ses propres forces pour se redres­ser et rem­bour­ser ses prêts. Or, il res­sort que la Grèce ne pré­sente pas d’a­touts par­ti­cu­liers sur les mar­chés inter­na­tio­naux, sur s elle pour­rait s’appuyer pour relan­cer son éco­no­mie domes­tique (cf. la car­to­gra­phie syn­thé­tique des forces des dif­fé­rentes régions européennes).

espon_forces_regionales.jpg

Quant à l’industrie qui repré­sente la plus grande par­tie (envi­ron 80%) des expor­ta­tions (envi­ron 80%), il est essen­tiel de bien com­prendre que sa part dans la pro­duc­tion totale grecque (PIB) n’était déjà que de 9 % alors qu’au niveau de la zone euro, on oscille entre 16% et 17%. En d’autres termes, on a à faire à un pays lar­ge­ment dés­in­dus­tria­li­sé ; il n’a d’ailleurs jamais été une puis­sance indus­trielle remarquable. 

De sur­croît, la part des expor­ta­tions à haute valeur ajou­tée dans le total des expor­ta­tions grecques est d’environ 9% contre 14% pour la zone euro (avec 11,4%, la Bel­gique n’a pas non plus de quoi pavoi­ser). Pour rap­pel, cette caté­go­rie d’exportations est celle qui est la moins expo­sée à la concur­rence de pays émer­gents et à bas coûts. Dans ces condi­tions, il n’est pas pos­sible pour la Grèce de créer des emplois dans les sec­teurs indus­triels et expor­ta­teurs, et donc pas pos­sible de résor­ber le défi­cit de sa balance com­mer­ciale (le pays importe davan­tage qu’il exporte, ce qui se tra­duit par­fois stu­pi­de­ment par « la Grèce vit au-des­sus de ses moyens »), ni même d’accumuler des devises.

Cela confirme ce qui a été avan­cé plus haut – mais sous une autre pers­pec­tive – à savoir que les pro­grammes d’assistance finan­cière n’ont jamais été conçus dans l’optique de ren­for­cer l’économie grecque, ou d’y créer de l’activité et de l’emploi.

La relance grecque par la relance allemande ? 

Quant à l’idée que les pays les plus riches (et avant tout l’Allemagne) devraient (auraient dû) relan­cer leur consom­ma­tion domes­tique pour que, par le biais du com­merce bila­té­ral de biens et ser­vices avec la Grèce, cela sti­mule les expor­ta­tions et l’économie grecque, il s’agit plu­tôt d’un vœu pieux. Cela s’explique par le fait que la Grèce n’exporte pas beau­coup et encore moins de biens jugés inté­res­sants par les par­te­naires euro­péens : les expor­ta­tions de pro­duits grecs vers l’Allemagne repré­sentent 15% de ses expor­ta­tions pour un mon­tant de seule­ment 0,9% du PIB grec (à titre de com­pa­rai­son, l’Allemagne absorbe 25% des expor­ta­tions belges pour une valeur équi­va­lente à 16%).

Si, effec­ti­ve­ment, l’Allemagne sou­te­nait la consom­ma­tion de ses ménages et de ses entre­prises, ce n’est donc pas la Grèce qui en pro­fi­te­rait, mais les pays les plus bran­chés sur l’Allemagne, c’est-à-dire la Bel­gique, la France, l’Italie, le Royaume-Uni, la Pologne. Bref, à l’exception de ce der­nier, des pays qui jouissent déjà d’un niveau de vie rela­ti­ve­ment appré­ciable. Et cela exa­cer­be­rait encore davan­tage les diver­gences entre les pays du Nord et ceux qui sont les plus fra­giles du club euro­péen. La plus grande hété­ro­gé­néi­té des pays au sein de la zone euro ren­drait la conduite des poli­tiques éco­no­miques encore plus difficiles.

Conclusions

Ce papier n’avait pas pour ambi­tion d’aborder des ques­tions de poli­tique éco­no­mique. A l’exception des grands axes (rené­go­cia­tion de la dette publique dans la pers­pec­tive d’une réduc­tion, réorien­ta­tion des réformes struc­tu­relles, réin­ves­tis­se­ments dans les ser­vices publics, main­tien dans la zone euro), les mesures pré­co­ni­sées par Syri­za semblent se pré­ci­ser au fur et à mesure d’une campagne-éclaire.

L’objectif pour­sui­vi ici était de tordre le cou à des canards boi­teux. Il n’est pas ques­tion de nier le niveau de cor­rup­tion qui gan­grène le pays, les dépenses mili­taires exces­sives (2,5% du PIB, contre 1% en Bel­gique et 1,3% en Alle­magne), les men­songes à répé­ti­tion des auto­ri­tés sur l’état réel des finances publiques qui ont pré­ci­pi­té la crise en rai­son de la méfiance géné­ra­li­sée qui en a décou­lé. Il s’agissait plu­tôt de mon­trer que l’aide appor­tée à la Grèce n’était pas dés­in­té­res­sée et qu’elle a don­né lieu à un trans­fert de moyens des contri­buables euro­péens vers les action­naires et cadres diri­geants des grandes banques, au détri­ment de la col­lec­ti­vi­té. Le niveau d’endettement de la Grèce n’est pas sou­te­nable et cette situa­tion catas­tro­phique résulte du fait que les Euro­péens et le FMI ont péché par opti­misme alors que rien ne l’a jamais jus­ti­fié et qu’ils ont tou­jours nié l’évidence : la dette publique doit être restruc­tu­rée, rabotée.

Certes, des réformes ont été entre­prises en Europe pour mieux super­vi­ser les banques et évi­ter que, dans leur chute éven­tuelle, celles-ci elles n’entraînent à nou­veau les États. En même temps, le pay­sage ban­caire s’est rena­tio­na­li­sé : les liens intra-euro­péens de ces éta­blis­se­ments se sont dis­ten­dus. Cepen­dant, les Alle­mands auraient tort de croire qu’un Grexit n’aurait que des consé­quences limi­tées (cer­tains spé­cia­listes fai­sant état d’une fac­ture salée de 100 mil­liards d’euros pour l’économie alle­mande) et éphé­mères : outre les ques­tions de fai­sa­bi­li­té poli­tique, pra­tique, tech­nique et juri­dique que cela pose, cela crée­rait un pré­cé­dent et révé­le­rait que la zone euro n’est pas une construc­tion irré­ver­sible, que chaque pays peut un jour avoir à réémettre sa propre mon­naie [et pour­quoi pas, en Bel­gique, un franc fla­mand, un franc wal­lon et un franc bruxel­lois (voire un franc de la Fédé­ra­tion Wal­lo­nie-Bruxelles!)]. Un tel doute quant à la péren­ni­té de la zone euro étant ins­til­lé, ce serait le début de la fin et la fra­gile sta­bi­li­té retrou­vée s’étiolerait rapidement.

Enfin, il fau­drait faut rap­pe­ler que la crise de la dette sou­ve­raine a entraî­né une fuite des capi­taux des pays per­çus comme pré­sen­tant le plus de risques (la Grèce notam­ment) vers ceux consi­dé­rés les plus solides (essen­tiel­le­ment l’Allemagne). Sans cette crise, le taux payé par l’Allemagne pour emprun­ter sur les mar­chés ne serait pas de 2% en moyenne depuis 2008 (et moins de 0,5% depuis quelques mois) mais très pro­ba­ble­ment aux alen­tours du taux payé avant la crise, c’est-à-dire 4%. Ce dif­fé­ren­tiel repré­sente des dizaines de mil­liards d’euros. Dès lors, la crise a été une aubaine pour l’Allemagne et le coût que celle-ci a dû réel­le­ment payer est mar­gi­nal, voire néga­tif. Car, tout bien consi­dé­ré, il est plus pro­bable que l’Allemagne y ait gagné.

Une éven­tuelle vic­toire de Syri­za ne signi­fie­rait pas l’aboutissement d’un pro­jet alter­na­tif aux poli­tiques d’austérité. Il mar­que­rait plu­tôt le début de plu­sieurs chan­tiers impor­tants : en interne d’abord, Syri­za aura à trou­ver des par­te­naires de coa­li­tion ou à for­mer un gou­ver­ne­ment mino­ri­taire, donc fra­gile. Ensuite, à l’externe, il fau­dra enga­ger des dis­cus­sions avec les par­te­naires euro­péens ; c’est un véri­table bras de fer dont l’issue est tout à fait incer­taine qui s’engagera. L’arrivée de Tsi­pras au Conseil euro­péen pro­vo­que­ra-t-elle un élec­tro­choc qui sor­ti­ra de leur tor­peur cer­tains gou­ver­ne­ments qui n’osent pas se dres­ser face à Mer­kel et à son fidèle lieu­te­nant, Wolf­gang Schäuble. Fran­çois Hol­lande avait tenu un petit mois après son élec­tion avant de capi­tu­ler sans hon­neur. Jusqu’où pour­ra aller Tsi­pras et avec qui ? Son acces­sion à l’élite euro­péenne pour­rait éga­le­ment ame­ner toute la gauche euro­péenne à se repo­si­tion­ner car, dans l’ombre de Syri­za, se dresse Pode­mos en Espagne qui a le vent en poupe et cela pour­rait bien don­ner des idées un peu par­tout en Europe. Après tout, ces par­tis n’existaient pas il y a 4 ans. Et 4 ans, c’est le temps qui nous sépare des pro­chaines élec­tions euro­péennes notamment.

Il fau­dra éga­le­ment voir si, dans la durée, Syri­za sera capable de pré­ser­ver son capi­tal sym­pa­thie et l’espoir que le par­ti a fait naître depuis que la gauche radi­cale euro­péenne avait choi­si de sou­te­nir la can­di­da­ture d’Alexis Tsi­pras à la pré­si­dence de la Com­mis­sion euro­péenne. Ces sen­ti­ments dépassent les fron­tières grecques et se retrouvent éga­le­ment par­mi d’autres familles poli­tiques, en par­ti­cu­lier les mili­tants qui ne se recon­naissent plus dans la sociale-démo­cra­tie que l’exercice du pou­voir a trop sou­vent cor­rom­pu. C’est ain­si que beau­coup de per­sonnes n’ayant aucun lien par­ti­cu­lier avec la Grèce se sentent por­tées par ce souffle, cet enthouiasme au point que cha­cune pour­rait arbo­rer un petit écri­teau « je suis Syriza ».

  1. 42 heures Vs 35,3 heures ! Dans aucun autre pays euro­péen, les sala­riés ne tra­vaillent aus­si long­temps – et c’était déjà le cas avant la crise ! Cer­tains tra­vailleurs sont contraints d’exercer un deuxième emploi et, là aus­si, les Grecs bossent davan­tage que tout autre peuple euro­péen à l’exception des Bul­gares et des Irlan­dais. Quant à l’âge effec­tif de départ à la retraite, il est com­pa­rable, mais légè­re­ment infé­rieur à celui des Alle­mands et à la moyenne européenne.

Olivier Derruine


Auteur

économiste, conseiller au Parlement européen