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Pour une médecine undercover

Blog - Anathème - Covid-19 pandémie science par Anathème

mai 2021

Depuis le début de l’actuelle pan­dé­mie, cha­cun peut consta­ter que la science et la méde­cine ont de moins en moins la cote auprès d’un cer­tain public. Si nom­breux sont les citoyens qui se réjouissent de l’arrivée de vac­cins contre le Sars-Cov2, qui res­pectent les recom­man­da­tions des épi­dé­mio­lo­gistes et qui suivent l’avancée spec­ta­cu­laire des connais­sances médicales, […]

Anathème

Depuis le début de l’actuelle pan­dé­mie, cha­cun peut consta­ter que la science et la méde­cine ont de moins en moins la cote auprès d’un cer­tain public. Si nom­breux sont les citoyens qui se réjouissent de l’arrivée de vac­cins contre le Sars-Cov2, qui res­pectent les recom­man­da­tions des épi­dé­mio­lo­gistes et qui suivent l’avancée spec­ta­cu­laire des connais­sances médi­cales, il en est qui rejettent en bloc la science, la méde­cine moderne et les médi­ca­ments qu’elles nous pro­posent. Les méde­cins sont ven­dus aux Big Phar­ma ; le Sars-Cov2 est, au choix, une créa­tion arti­fi­cielle malé­fique pour nous déci­mer, un virus inof­fen­sif que l’on agite pour nous faire peur ou un agent patho­gène qui ne vise que cer­tains publics et dont nous n’aurions pas à nous sou­cier, nous les bien por­tants ; les vac­cins n’ont pas été tes­tés, ou ren­ferment des com­po­sants sus­pects, ou auront pour effet à long terme de sélec­tion­ner des variants plus agres­sifs ; quant au gou­ver­ne­ment, il est occu­pé à éta­blir une dic­ta­ture toute-puis­sante ou, au contraire, se com­pose d’un ramas­sis d’incapables, infi­chus d’organiser les ser­vices de l’État.

Bref, une frange de plus en plus consé­quente de la popu­la­tion serait rétive à res­pec­ter des consignes simples pour limi­ter l’incidence du virus et rejet­te­rait les pro­grès médi­caux qui laissent entre­voir la pers­pec­tive d’un regain de contrôle de la situation.

Or, si l’on consi­dère que l’objectif est d’atteindre lar­ge­ment plus de 70% de cou­ver­ture vac­ci­nale au sein de la popu­la­tion géné­rale, on conçoit que ces résis­tances sont des obs­tacles considérables.

Ce n’est pas tant que je me sou­cie d’épargner des vies, mais pour le ren­tier que je suis, le redé­mar­rage de l’économie est essen­tiel. Et, du reste, ayant inves­ti dans le phar­ma­ceu­tique voi­là quelque temps, il me semble essen­tiel d’œuvrer à l’élargissement du mar­ché y com­pris aux popu­la­tions sceptiques.

Il semble que les stra­té­gies repo­sant sur la péda­go­gie soient peu effi­caces, puisque ceux qui se pro­posent d’expliquer le plus clai­re­ment pos­sible la situa­tion et les mesures dis­po­nibles, sont des scien­ti­fiques à la botte de George Soros ou de Bill Gates, payés par les entre­prises phar­ma­ceu­tiques ou sou­mis aux dik­tats des politiques.

Au fond, seule la ruse ou la force sont encore envi­sa­geables. La force repo­se­rait sur une vac­ci­na­tion obli­ga­toire. Elle a déjà sou­vent été évo­quée et il ne semble pas utile d’y reve­nir. Par contre, la ruse est rare­ment évo­quée, alors qu’elle offre un beau potentiel.

Le constat de base est que la méde­cine moderne avance à décou­vert, ce qui est sans doute un défaut majeur dans le contexte actuel. C’est la rai­son pour laquelle il me semble néces­saire de déve­lop­per une méde­cine under­co­ver. Il s’agirait de créer un corps de scien­ti­fiques et de tra­vailleurs médi­caux hau­te­ment qua­li­fiés qui se feraient pas­ser pour incom­pé­tents, afin de gagner la confiance des popu­la­tions prêtes à se sou­mettre à n’importe quel trai­te­ment alter­na­tif, plu­tôt qu’à une thé­ra­pie dûment éva­luée et contrôlée.

Ain­si, sous des noms d’emprunt ren­dant impos­sible l’identification de leur par­cours aca­dé­miques, des méde­cins ouvri­raient des comptes sur les médias sociaux où ils tien­draient des dis­cours par­fai­te­ment déli­rants. Sur leurs chaines You­Tube, ils se répan­draient en rac­cour­cis sus­pects, approxi­ma­tions hon­teuses et contre­vé­ri­tés patentes. Ayant ain­si gagné la confiance d’une large audience par l’affichage d’une incom­pé­tence aus­si crasse que fac­tice, ils pour­raient alors faire la pro­mo­tion de thé­ra­pies alter­na­tives, assu­rant dis­po­ser de recettes que les Big Phar­ma tentent de faire inter­dire, alors qu’elles ont lar­ge­ment uti­li­sées par les Indiens Que­chuas, en Indo­né­sie et dans cer­taines cli­niques syl­daves. Ils décla­re­raient qu’après l’hydroxychloroquine et l’ivermectine, d’autres molé­cules bon mar­ché auraient mon­tré leur effi­ca­ci­té. Mal­heu­reu­se­ment, tom­bées dans le domaine public, elles ne feraient pas l’affaire des socié­tés phar­ma­ceu­tiques et devraient être ven­dues sous le man­teau. Ain­si, la vita­mine C, le chlo­rure de sodium ou le Bépan­thène seraient les nou­veaux médi­ca­ments miracles dont la pres­crip­tion serait aujourd’hui inter­dite et qui ne pour­raient être uti­li­sés que dans des cir­cuits paral­lèles, loin du regard des Illu­mi­na­tis qui nous gouvernent.

Il suf­fi­rait alors à des phar­ma­ciens diplô­més, gri­més en gou­rous tra­fi­quants de remèdes tra­di­tion­nels, de recon­di­tion­ner des lots entiers de vac­cins Pfi­zer, Moder­na ou Astra Zene­ca dans des embal­lages sus­pects, sous de fausses appel­la­tions. Les ven­dant sous le man­teau en jurant sur l’honneur que les sub­stances conte­nues pro­viennent de labo­ra­toires clan­des­tins, ils trom­pe­raient la méfiance des cher­cheurs de véri­té et les convain­craient de se faire injec­ter les­dites préparations.

Il leur suf­fi­rait de ren­voyer vers des infir­mières diplô­mées se fai­sant pas­ser pour des natu­ro­phathes auto­di­dactes, les­quelles, fai­sant mine de réuti­li­ser des vieilles seringues recy­clées alors qu’elles feraient usage d’un maté­riel par­fai­te­ment neuf et sté­rile, œuvrant dans une pièce mal éclai­rée et enva­hie par un désordre scru­pu­leu­se­ment dés­in­fec­té, pro­cé­de­raient à l’injection en tenant des dis­cours véhé­ments sur la néces­si­té d’être éveillé, de ne pas se lais­ser appri­voi­ser par les dis­cours trom­peurs des scien­ti­fiques et d’entrer dans la résis­tance contre le sys­tème, contre la dic­ta­ture sani­taire et contre le com­plot judéo-pharmaceutique.

Fiers de leur héroïsme, conscients d’être dans le secret des élites éveillées, satis­faits de ne pas s’en être lais­ser conter, per­sua­dés de s’être fait injec­ter n’importe quoi pour des rai­sons par­fai­te­ment fan­tai­sistes, mais dument vac­ci­nés, les patients pour­raient alors réin­té­grer la socié­té et contri­buer à l’ar­rêt de la cou­teuse pan­dé­mie que nous subissons.

Il n’y aurait ensuite plus qu’à comp­ter sur leur volon­té de pour­suivre le com­bat en convain­quant de nou­velles ouailles pour ali­men­ter le circuit…

Trom­pe­rie, me direz-vous ? Mais pas plus que d’ordinaire. Ce ne serait en effet pas la pre­mière fois qu’on ven­drait un vieux pro­duit sous un nou­vel embal­lage… Du reste, soyons modernes : il n’est pas tant ques­tion de vendre un pro­duit ou une solu­tion, que de pro­cu­rer « une expé­rience ». L’essentiel n’est-il pas de pro­cu­rer au consom­ma­teur la pos­si­bi­li­té de vivre plei­ne­ment le moment dont il rêve ? Et si l’opération pro­cure des pro­fits à cer­tains et auto­rise un retour à la nor­male, qui s’en plaindra ?

Anathème


Auteur

Autrefois roi des rats, puis citoyen ordinaire du Bosquet Joyeux, Anathème s'est vite lassé de la campagne. Revenu à la ville, il pose aujourd'hui le regard lucide d'un monarque sans royaume sur un Royaume sans… enfin, sur le monde des hommes. Son expérience du pouvoir l'incite à la sympathie pour les dirigeants et les puissants, lesquels ont bien de la peine à maintenir un semblant d'ordre dans ce monde qui va à vau-l'eau.