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Le 13.10.2001, suite à un référendum interne non concluant entre ses différentes tendances, la VU (Volksunie) décide de se dissoudre.

Immédiatement, le courant indépendantiste et libéral-conservateur, qui avait obtenu une majorité relative lors du référendum, se transforme en parti politique : la N‑VA (Nieuw-Vlaamse Alliantie, i.e. Alliance néo-flamande).

Le programme institutionnel de la N‑VA est clair : négociation (avec les partis francophones) de la dissolution de l’État fédéral, création d’une République de Flandre indépendante et constitution éventuelle d’une Confédération « post-belge » composée de la Flandre et de la Wallonie, deux républiques indépendantes cogérant la Région de Bruxelles-Capitale, ainsi que quelques questions d’intérêt commun (Défense, etc.)

Sur le plan socio-économique, la N‑VA adopte une ligne libérale de stricte orthodoxie budgétaire. Sur le plan éthique, la N‑VA adopte un profil plutôt libéral et non conservateur. Enfin, sur les questions liées à l’immigration et à l’identité flamande, le programme officiel de la N‑VA se veut souverainiste et inclusif, marquant ainsi sa différence avec le VB (Vlaams Belang, extrême droite indépendantiste flamande).

À ses débuts, la N‑VA est confrontée à la difficulté de franchir le seuil électoral. Ses dirigeants entament des négociations avec le CD&V (ex-CVP), rejeté (pour la première fois en un demi-siècle) dans l’opposition aux niveaux fédéral et flamand. Le 14.02.2004, les deux partis annoncent la création d’un cartel CD&V/N‑VA, surnommé le « Cartel de la Saint-Valentin » (Valentijnskartel).

Dans un premier temps, le cartel CD&V/N‑VA est une réussite. Les élections régionales du 13.06.2004 permettent au CD&V de reprendre les rênes du Gouvernement flamand. Quant aux élections fédérales du 10.06.2007, elles font du Valentijnskartel un partenaire incontournable dans la constitution d’une coalition fédérale.

Dans un second temps, le Gouvernement fédéral une fois constitué, les négociations entre le CD&V et les partis francophones se heurtent à une série de blocages, dont celui de la scission de l’arrondissement électoral birégional de BHV (Bruxelles-Hal-Vilvorde), qui empoisonne la vie politique belge depuis 1963. Au rythme de négociations interminables et de coups d’éclats entre négociateurs fédéraux, il s’avère que la défédéralisation radicale exigée par la N‑VA (et sur laquelle le CD&V s’était engagé) ne sera pas réalisée.

Le 21.09.2008, la N‑VA claque la porte du Gouvernement flamand et, le 23.09.2008, les instances du CD&V actent la rupture du Valentijnskartel.

Depuis la rupture du cartel, deux scrutins fédéraux se sont succédé.

Les élections fédérales anticipées du 13.06.2010 ont fait de la N‑VA le premier parti politique de Flandre et de Belgique. Manœuvrant pour ne pas entrer dans le Gouvernement fédéral, la N‑VA a néanmoins exercé une pression maximale sur les partis flamands traditionnels et obtenu, sans la négocier, une réforme institutionnelle faisant basculer le centre de gravité de l’État fédéral vers les entités fédérées.

Les élections fédérales et régionales du 25.05.2014 ont confirmé le statut de la N‑VA. Depuis, un parti nationaliste flamand préside non seulement le Gouvernement flamand, mais il siège aussi et surtout au Gouvernement fédéral. Au sein de chacun des deux exécutifs, la N‑VA détient la majorité relative.