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Mieux vaut tard ?
Ca y est ! C’est décidé ! Le Rubicond a été franchi ! À partir de septembre 2027, il sera obligatoire d’apprendre le néerlandais en tant que deuxième langue dans l’enseignement subventionné par la Fédération Wallonie-Bruxelles, et ce dès la 3ème année primaire.
Ca y est ! C’est décidé ! Le Rubicond a été franchi ! À partir de septembre 2027, il sera obligatoire d’apprendre le néerlandais en tant que deuxième langue dans l’enseignement subventionné par la Fédération Wallonie-Bruxelles, et ce dès la 3ème année primaire.
Seulement 22 ans après l’élan glorieux du « tous bilingues en l’an 2000 » de Laurette Onkelinx, la Fédération revient à la charge pour parfaire le travail. A n’en pas douter, les deux décennies ont été mises à profit pour mettre à plat les lacunes des méthodes d’enseignement des langues, pour diagnostiquer d’éventuels (bien que très improbables) manques de motivation des jeunes, pour peaufiner la formation des enseignants et pour mettre à disposition de ceux-ci des moyens à la hauteur des grandes ambitions de la Fédération.
Et si, par extraordinaire, ça n’avait pas été le cas, sûrement fut-ce dû au fait que tout le monde convint que, vu le parfait bilinguisme des élèves qui avaient suivi 6 ans d’enseignement du néerlandais dans l’enseignement secondaire, la seule chose qu’il restait à faire était d’étendre ce modèle si efficace à l’ensemble des enfants, pour que personne, jamais, ne soit plus abandonné sur le bord de la route qui mène au bilinguisme.
Bref, toutes les conditions sont réunies pour voler vers un avenir meilleur. On peut dès lors anticiper les succès que rencontreront nos élites désormais bilingues, face à des Flamands qui n’auront plus le privilège de l’aisance linguistique. C’est ainsi que nos chères têtes blondes qui rentreront en 3ème année primaire en septembre 2027, termineront ce cycle en juin 2031, leurs études secondaires (si tout va bien) en 2037 et leurs études supérieures (avec un peu de chance) en 2042. Même en tablant sur un improbable accroc pour la remise du mémoire de fin de master, on peut compter que demain, c’est-à-dire en septembre 2042, des milliers de jeunes francophones bilingues inonderont le marché du travail.
Parmi eux, ceux qui se lanceront dans une carrière politique pourront espérer aboutir dans des cabinets ministériels vers 2045, en gravir les échelons pour atteindre des postes à hautes responsabilités vers 2060. Parallèlement, ils pourront faire leurs armes, sur les listes locales, puis fédérales, atteindre une des assemblées fédérales aux alentours de 2055 et briguer des responsabilités ministérielles aux alentours de 2065, s’ils font partie de la famille d’anciens ministres, vers 2080 si ce n’est pas le cas.
Bref, un peu plus de 150 ans après le tracé de la frontière linguistique, et à peine un siècle après le démarrage des négociations qui entamèrent la fédéralisation progressive de la Belgique, arriveront aux postes les plus élevés, des responsables francophones bilingues, susceptibles de s’adresser à la nation entière et de démentir ainsi le discours calomnieux de l’extrême-droite flamande, qui prétend que les francophones méprisent le néerlandais, ne font aucun effort pour l’apprendre et n’ont aucune idée de ce qu’est la société civile flamande. S’ouvrira alors la voie du fédéralisme de coopération, de l’entente des peuples et d’une relation apaisée et égalitaire au sein d’une Belgique fédérale enfin stabilisée.
Si tout va bien.